FreedOm' Ich Bin Da
Nombre de messages : 3266 Age : 31 Ma localisation : Saint Jérôme Date d'inscription : 10/02/2007
| Sujet: [OS] Je pense à Elle. Lun 2 Nov 2009 - 11:48 | |
| Encore un OS, un peu long... Toutes les critques sont bonnes à prendre, qu'elles soient positives ou négatives, tant qu'elles sont constructives. Bonne lecture. ___________________________ Musique d'ambiance : RED - Never Be The Same Je pense encore à elle. Je sais que je ne devrais pas, Bill m’a bien fait prendre conscience qu’elle ne doit pas se douter une seconde à quel point elle m’a marquée. Ses amies ont dû lui dire qu’elle avait imaginé mes clins d’œil, mes sourires... mais non, ils étaient bien réels, et ils lui étaient bel et bien destinés. Elle a sûrement tourné la page, après tout, ça fait plus de deux ans... Elle doit être heureuse avec son petit-ami, ses amis, elle passe son BAC avec succès, puis se lancera dans ses études de... journalisme ? Elle se mariera, aura trois enfants, une blondinette aux airs angéliques et deux bruns turbulents. Elle sera une grande reportrice connue internationalement puis un jour... ce sera moi, qu’elle interviewera. Elle se dira « Quel pauvre type, et dire qu’il y a quelques années de cela, j’étais fan de lui... ». Elle aura pitié de moi, intérieurement. Et me posera les mêmes questions stupides que ses collègues, auxquelles je répondrais avec humour, pour cacher au plus profond de moi que depuis des années moi aussi, je suis fan d’elle...
Je ne peux pas accepter ça. Je ne peux pas me faire à l’idée de l’avoir vue, elle, celle qui occupera mes pensées jusqu’à mon dernier souffle, sans avoir pu lui faire savoir ce que je ressentais... Sans avoir pu lui parler ne serait-ce qu’une seule fois, sans avoir pu l’approcher, la toucher... Le groupe m’a bien proposé de refaire des concerts là où je l’avais vue, mais combien ai-je de chances de la retrouver ? Combien ai-je de chance qu’elle se trouve une nouvelle fois juste devant moi ? Peut-être m’a-t-elle déjà oublié ? Peut-être se fiche-t-elle totalement du groupe, maintenant... Pourtant, je ne peux pas cesser d’espérer qu’elle sera là. Et... même s’il elle l’était, si ce n’était pas qu’un simple espoir, comment pourrais-je faire pour la revoir, ensuite ? Devrais-je me contenter de cette fraction de temps, de ces deux petites heures pour contempler et admirer son visage ? Bien sûr, les vigils seraient capables de la faire venir sur scène, pour qu’on puisse la retrouver dans les loges ensuite, mais... elle doit sûrement être française. Je ne pourrais jamais parler avec elle sans un interprète. - C’est l’heure. - J’arrive, Bill. Encore un concert. Encore un concert pendant lequel je vais la chercher vainement et après lequel je repartirai avec le même vide inconcidérable. Et je recommencerai à penser à elle, jour et nuit. J’ai déjà pensé à faire passer des appels à témoin, mais on m’a rit au nez. Évidemment, ils ne savent pas ce que c’est d’être accro. Dépendant. Ils ne savent pas.
Je monte sur scène, les mains tremblantes. Je souhaite de toutes mes forces, de tout mon être et de toute mon âme qu’elle soit là. Je veux encore croiser son regard, je veux encore la faire douter sur le destinataire de mes sourires, je veux encore jouer pour elle. Bill ne chante plus et parle avec le public. Je ne l’écoute pas, la seule personne qui compte dans cette salle, c’est elle. Du moins... si elle est vraiment là. Je cherche d’abord là où je l’ai vue, il y a deux ans de ça. Beaucoup lui ressemblent, mais aucune ne lui arrive à la cheville. Elle avait ce quelque chose qui a arrêté mon cœur pendant une fraction de seconde. Ce quelque chose que je n’ai jamais pu oublier. J’inspecte tous les visages, et Bill annonce une nouvelle chanson. Je dois me résigner à quitter le bord de scène pour retrouver ma place. Au refrain, je cours vers le côté opposé de la scène et fais mine de jouer avec le public. Les filles hurlent et lèvent les bras. C’est inutile, je ne la retrouverai pas, comme ça... Je suis destiné à n’être qu’un fantasme. Le fantasme de milliers de filles, mais pas de mon propre fantasme. J’abandonne mes recherches, persuadé qu’elle n’est pas là. Les lumières s’éteignent pour la pause. Nous filons en coulisses nous rafraîchir tandis que l’on installe nos instruments sur l’avancée de scène. Le moment émotion du concert, les chansons en acoustiques. Les quelques minutes pendant lesquelles je peux laisser échapper quelques larmes, laissant le douter peser sur la véracité de ses gouttes de tristesse. Je m’installe aux côtés de mon groupe, de mes amis, la lumière faiblit et le silence tombe. D’une voix mélancolique, Bill parle de la signification de la chanson. L’histoire est différente pour chacun de nous, mais la fin est la même : nous sommes seuls et présents pour les autres. Je joue les premières notes, les yeux baissés sur mon instrument. Quelques cris retentissent encore de-ci de-là, mais ça fait bien longtemps que je n’y prête plus attention. Souvent, j’ai eu l’envie de me lever, de leur hurler de se taire, de laisser l’émotion me transpercer. J’en suis maintenant immunisé. Bill commence à chanter, je redresse la tête. Mon regard survole la foule, les mains sont en l’air, la salle reprend les paroles d’une seule voix, je frissonne. Soudain, mon cœur s’arrête. Comme la première fois, comme il y a deux ans, comme à chaque fois que je pense à elle. Elle est là, coincée entre les deux mêmes amies, le sourire étiré jusqu’aux oreilles, et elle chante. Elle me regarde et inconsciemment, je souris. L’adrénaline, le bonheur et l’euphorie envahissent mes veines. Je voudrais courir vers elle, me jeter dans le public, lui attraper la main et partir loin. Je voudrais qu’on ne se perde plus jamais. Bill me donne un coup de pied discret –ou presque-, je me rends compte que je joue trop vite et avec trop d’ardeur. Je lui souris et tourne de nouveau la tête vers elle. Il a compris, j’en suis certain.
Les dernières notes s’évaporent. Les cris montent et emplissent la salle. Je ne l’ai pas quittée des yeux. Parfois, elle glissait un mot à l’oreille de l’une de ses amies en me regardant du coin de l’œil. Son amie me regardait à son tour et souriait. L’espoir grandit en moi depuis plusieurs minutes. Je l’ai enfin retrouvée. Après deux longues années à supporter ce manque, me voilà de nouveau entier.
Pour la dernière fois avant la fin de la soirée, nous nous retrouvons dans les coulisses. Bill me saute littéralement dessus, le visage fendu par un sourire radieux. - Elle est là ? Tu l’as vue ? - Oui ! - Je... Je vais la faire monter sur scène. Décris-là moi. - Elle porte un tee-shirt bleu clair, elle a les cheveux noirs et des bracelets phosphorescents aux bras. Entre une fille avec un tee-shirt rouge et une autre avec un sweat noir. Gustav me frappe amicalement l’épaule, on me frotte le dessus du crâne avec son poing. Ils retournent vers les marches qui mènent à la scène. Bill m’enlace et les suit. Je plane, je rêve, je vole... Je suis heureux. Plus rien ne m’empêchera d’être avec elle, à présent.
Bill est d’humeur joueuse, pour cette dernière partie. Il me taquine, je le sais, il fait chanter le public, reprendre plusieurs fois un refrain, puis un autre... Et il la cherche en même temps. Je voudrais lui montrer, la désigner du doigt, hurler son prénom –que je ne connais pas- mais... il m’interrompt, heureusement pour moi. - Exceptionnellement ce soir, je vais faire monter une deuxième personne à mes côtés ! Les cris s’élèvent, plus stridents que jamais. Bill se déplace sur scène, mon cœur accélère. Il revient vers moi et scrute la foule. Les mains se lèvent, les cris redoublent de puissance, certaines filles se mettent à pleurer. Puis, enfin, Bill pointe son doigt dans sa direction. - La jeune fille avec le haut bleu, à côté de la demoiselle au tee-shirt rouge ! Deux vigils s’approchent des barrières. Je la voix parler avec son amie et finalement, c’est la « demoiselle au tee-shirt rouge » qui s’avance. Bill me lance un regard désolé et se penche vers elle. - Applaudissez la jeune demoiselle, s’il vous plaît ! La salle applaudit. Je n’ai même plus la force de sourire. Tous mes espoirs se sont effondrés en un dixième de seconde... Bill reprend dans un français maladroit : - Comment tu t’appelles ? - Cathy ! - OK, Cathy. Tu connais le refrain ? - Oui ! - Bien, alors chante avec moi ! La chanson commence. Bill la tient par les épaules et lui adresse de brefs regards complices. Moi, je suis toujours captivé par son regard. Elle n’a pas cessé de me regarder et de me sourire. Je commence à douter malgré moi ; pourquoi suis-je convaincu qu’elle n’est pas comme les autres ? Qu’est-ce qui me prouve qu’elle n’est pas une hystérique qui n’attend que de pouvoir tester mes talents nocturnes ?
La chanson se termine. Bill souffle un mot à l’oreille de son invitée et la laisse partir. Elle arrive à ma hauteur et me sourit. Comment dit-on « amie » en français, déjà ? - Donne... pass de loge de nous à ton... amie. Bitte. Son sourire s’agrandit. A-t-elle comprit ? Elle descend les marches et est accueillie par un vigil. Je ne demande qu’une chose à présent, que le concert se termine.
[...]
- Arrête de t’agiter comme ça... - Mais pourquoi elles ne sont pas encore arrivées ? Elles devraient être là depuis un moment, déjà ! - Calme-toi ! Je me raidis et me tourne vers Gustav. Il a les poings serrés et est adossé au mur. - Excuse-moi... Je suis fatigué et... ça fait des mois que tu nous parles d’elle, je commence à saturer. Je ne réponds pas. Quand elle sera là, il comprendra que ce n’est que le début.
De petits coups timides sont donnés contre la porte de la loge. Je me lève d’un bond et accourt, mais une fois la main sur la poignée, je me fige. - Tu vas les laisser attendre encore longtemps ? Je soupire et ouvre. - Hallo ! lance la blonde au tee-shirt rouge. - Salut, articulai-je. Entre. Je me décale et la laisse entrer. L’interprète la suit de près. - Ton amie n’est pas avec toi ? L’interprète lui transmet. La blonde me sourit joyeusement et baragouine quelque chose. - Si, elle t’attend dans le couloir. J’arque un sourcil et regarde en direction de Bill. Il hoche la tête positivement. Je repose une nouvelle fois la main sur la poignée, prends une profonde inspiration et ouvre. Pour me laisser me détendre encore une seconde, je lui tourne le dos et referme lentement la porte. Je l’entends respirer un peu trop vite et relève doucement la tête. Peu à peu, j’aperçois son jean clair, ses mains tripotent sa ceinture et son... sweat noir ? Je lève les yeux vers son visage. Ce n’est pas elle ! Ce n’est pas... Elle s’est trompée... - Bonsoir. Elle parle un allemand parfait. - Je... Salut. - Il me semble que tu me dois des explications. - Pardon ? - Tous ces sourires que tu faisais pendant le concert, qu’est-ce qu’ils sous entendaient ? - Ces sourires... Oh non elle a cru que c’était elle ? Mais non ! Je ne peux pas lui dire. Je ne peux pas, elle le prendrait trop mal... Mais si je ne fais rien, je ne la reverrai jamais... - Je n’ai plus le droit de sourire à mes fans, maintenant ? Surtout lorsque c’est une jolie fille... Elle sourit. - Excuse-moi, je dois aller... j’ai des choses à faire. Mais va voir les autres dans la loge, en attendant. Je lui passe à côté et me dirige vers la scène. Tout a été démonté pendant notre séance de dédicaces, la salle me paraît beaucoup moins accueillante, beaucoup plus froide. Saki passe à côté de moi, récupère les derniers présents de nos fans sur scène et se retourne. - Alors, tu es content de votre représentation ? - On a fait mieux... - Je trouve aussi. Tu as surtout bien amoché Rette Mich. - Je sais... Il sourit, pose sa main sur mon épaule et s’en va. J’avance un peu plus sur la scène et m’assois au bord, les pieds balançant dans le vide. Finalement, je ne la verrai pas. Je ne la reverrai jamais, et elle repartira en étant persuadée que... sa copine me plaît. Je relève la tête et aperçois quelqu’un assit au milieu de ce qui était la fosse. Elle porte un manteau marron et me tourne le dos. Je saute en bas de la scène et me dirige vers elle. Tant pis si c’est une hystérique, dans le pire des cas je perdrai quelques cheveux... - Tu comptes passer la nuit ici ? Elle sursaute et redresse la tête, tout en me tournant le dos. Je crois qu’elle a reconnu ma voix... Et je crois aussi qu’elle n’a pas comprit ce que j’ai dit. - Je... J’attends mes amies. Elle s’exprime dans un allemand presque parfait, avec un petit accent qui lui donne un genre. Décidément, pour un concert en France je trouve que l’on rencontre beaucoup de bilingues. Je la détaille. Une étrange sensation s’empare de moi. Ces cheveux bruns, cette peau claire... J’ai l’impression de les connaître... - Si je me retourne, je te verrai ? Je veux dire... Tu n’es pas une hallucination ? Je souris. - Ça dépend de qui tu t’attends à voir. Elle se lève et se tourne lentement vers moi. Je me fige. C’est elle. - Bonsoir, Georg.
Dernière édition par FreedOm' le Dim 22 Nov 2009 - 20:39, édité 1 fois | |
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TomiKaulitz Hyperaktiv
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