Nouveau OS... Inspiré par la tronche du ciel Breton de cet après-midi...
J'te vois plus. Tom, j'ai peur. Peur de moi. Peur de ce qu'il reste de nous. Tu peux pas partir comme ça. Me laisse pas tout seul, ruminer ma colère dans le noir... J'vais pas te supplier, putain ! Reviens, s'il te plait. J'me suis perdu. Et merde, j'peux pas avancer. Pas sans toi...
Tu t'rapelles quand tu disais qu'on mourrait jamais ? Bah, à cette époque, t'avais plutôt raison sur autre chose. On grandit, tôt ou tard. Faut se prendre ces saloperies d'années en pleine face. Y en a qui supportent. Pas toi. Tu veux pas accepter. Mais t'y peux rien, mec. Pas plus que Georg, Gustav ou moi. C'est fini. Fini. Je suis parti. J'ai refais ma vie. Et tu devrais en faire autant. Alors, par pitié, lève la tête et va de l'avant ! Et enlève tout ce noir autour de tes yeux, ça fait panda...
Je crois que tu devrais venir me parler. Maman dirait ça. Essaye, au moins... Je ferai le blasé qui veut rien écouter. Et tu insisterais. Encore et encore. Jamais, je ne tournerai les yeux vers toi... Mais quand même, tu devrais.
Tu peux pas tout dénigrer à ce point là. Toi qu'on a tellement admiré. T'avais le monde à tes pieds ! Un geste, et il se taisait pour toi, un sourire et il hurlait ton nom. Tellement d'amour... Et ces lettres, toute cette encre crachée sur le papier, délavée à l'eau salée... Combien de gamines ont pleuré sur tes photos ? Oublie pas tout ça. T'es pas rien. T'es plus tout, mais t'es encore toi. Et ça, ça convient tout à fait à ceux qui t'aiment.
Les lettres, elles sont restées dans nos chambres, alors pourquoi nos posters sont pas restés dans les leurs ? Tu m'expliques, j'pige pas...
Envie de tout brûler. Ca fait mal. Mal à en crever. Rien ne doit finir. Au contraire, ça commence. Si tu veux bien te bouger avec moi...
Tu fais chier, Bill. Ca fait 5 ans. Ta peau est si blanche de bouder le soleil que tu vas bientôt pouvoir passer un casting pour le rôle d'un cadavre. J'peux pas t'aider si tu restes terré dans ton mutisme. Et tu le sais. Mais ton orgueil est tellement surdimensionné. Ca t'a bouffé, ce truc ! Comprend nous, on pouvait plus supporter tes crises d'hystérie ! Tu nous as pas laissé partir, tu nous as foutu à la porte avec un grand coup de pied au cul pendant que tu hurlais sur David et Peter. Non, y avait plus de "nous". Même si tu voulais pas l'admettre... On était bousillés autant que toi. Mais on acceptait la descente. Ca plaisait plus. Point barre. Vis pas dans les souvenirs d'un rêve trop vite brisé, redeviens mon frère. Celui avec qui je me levais à 4h00 de l'aprèm dans nos chambres d'hôtel qui sentaient la pizza froide, pas celui qui dort sans interruption pour ne pas avoir à affronter la réalité.
On était nous, donc on Etait. Touchés trop fort à l'intérieur par toute la folie environnante pour qu'on puisse nous arracher ça aussi facilement. Les paillettes, tu les as mises où ? Faut lancer un avis de recherche... On peut pas redevenir juste des hommes, c'est trop me demander.
On s'est cassé la gueule, y a eu les nouvelles idoles. Et nos statuettes ont pris la poussière. Cherche pas à revenir, on nous a foutu dans une fosse où on ne peut qu'étouffer de pleurer trop fort...
Me dis pas que ça te fais rien, Tom. Tu sais très bien qu'on mérite mieux que cette taule de l'âme. J'allume pas la lumière pour pas voir ce qui nous entoure. Disques d'or, trophées et pognon. Et puis nos gueules, partout nos gueules ! Nos éclats de rire sur des couettes, tasses à café et autres T-Shirts, mes yeux d'ange rebel exploités jusqu'au dernier cil...
Il nous reste même pas un motif pour pleurer. On a tout. Et pourtant, on a plus rien...
Je balancerai tout ça si t'es obligé d'oublier pour guérir. Et je viendrai te chercher si tu acceptes de m'ouvrir ta porte, sans crier que t'en peux plus. On essayera d'être heureux. Ailleurs.
Tu comprends pas. J'ai besoin de toi ici. Tu dois reprendre ta guitare, t'exploser les doigts contre, comme avant. Et m'accompagner. Rammène Gus et Georg. On peut pas dire adieu. Simplement au revoir...
Bill, j'peux pas. Même si je voulais. Te laisser chanter sur mes accords, OK. Mais plus de disques, plus de contrats. Tu t'es demmené pendant trois ans. Après. Sois honnête, c'était se briser le crâne contre un mur...
On est né deux. J'y croyais encore tout à l'heure. Pardon de m'être trompé. J'te dérangerai plus. J'vais essayer de prendre ma vie en main...
- J'peux donner une pièce au monsieur ?
- ...
- Merci gamine.
- Maman, c'est qui le garçon sur la photo, dans la boîte à guitare ?
- ...
- C'est mon frère. Je joue pour lui...
*Parce qu'après avoir brisé un de nos CD, il en a fait glisser la pointe le long de ses poignets. Bien profond...*
- Il est pas là ?
- Nan.