J' étais adulé par des milliers de jeunes. Détesté par des milliers de parents. J' étais le gentil rebelle d' une génération lassée. Le modèle de certains. J' étais le nouveau Christophe Colomb, partant à la conquête du Nouveau Monde, l' Amérique le nomme-t-on. Je criais à qui voulait l' entendre que j' étais un grand Romantique. J' appelais à la Liberté. Freiheit. Je me dandinait sur scène, arborant des tenues plus excentriques les unes que les autres, ça plaisait aux filles apparamment. Mais moi, je m' en fichais.
Tout ceci n' était que fictif. Je jouais la comédie. Rappelez-vous j' étais sur scène, habitué à sourire en permanence, tant que je n' avais pas de feuille de salade coincées dans les dents. Mais qui vous dit que riedeau fermé j' étais le même ? Les Paparazzis ? Qui vous dit qu' ils n' étaient pas payés pour prendre ces photos à ce moment là ? Eux aussi auraient pu jouer un rôle, traqueur de scoop, alors qu' en fait ils n' étaient peut-être que de pauvres avares crevant de honte dans leurs merde.
La machine s' était mise en route. La société nous avait formaté. Nous étions ancrés dans nos rôles, nos actes & nos Vies. Impossible de faire marche arrière, foutue machine. Nous étions voués à l' échec, dès le départ. Nous devions continuer d' avancer même si le vide nous faisait face. J' avais le vertige mais on nous poussait. Foutue société qui nous adulait, comment osait-tu nous renier comme de vulgaires bouts d' viande périmés ? Comment osait-tu nous presser vers la chute ? & l' jour où le vide nous a attrapé, j' ai vu devant moi, les Enfers. A mes côtés, le groupe.
On s' était dit « Un pour Tous & Tous pour Un. On est dans la même galère du début à la fin ». Je ne sais pas ce qu' il s' est passé, mais ce pacte fût vite oublié, ils ont ouvert leurs parachutes & j' ai continué d' avancer vers le vide.
Je remplissais les torchons jusqu' au jour où on m' a laissé moisir dans cette prison. Je suis redevenu le pauvre anonyme du départ. Sauf que cette fois, j' avais une Vie & Un Mort derrière Moi.
Aujourd'hui il fait beau & je suis libre .
Aujourd'hui il fait beau & je suis libre, assis éternellement dans ce fauteuil roulant.
Aujourd'hui il fait beau & je suis libre, assis éternellement dans ce fauteuil roulant, ruminant ma Vie sous ce saule pleureur.
Aujourd'hui il fait beau & je suis libre, assis éternellement dans ce fauteuil roulant, ruminant ma Vie sous ce saule pleureur, là même où j' ai tué & enterré mon frère.
Aujourd'hui il fait beau & je suis libre, assis éternellement dans ce fauteuil roulant, ruminant ma Vie sous ce saule pleureur, là même où j' ai tué & enterré mon frère, là même où dans quelques secondes je mourrais.
Aujourd'hui il fait beau & je suis libre, assis éternellement dans ce fauteuil roulant, ruminant ma Vie sous ce saule pleureur, là même où j' ai tué & enterré mon frère, là même où dans quelques secondes je mourrais, tué par cette lumière rouge sur ma poitrine.
Je m' appelais Bill Kaulitz. & ma Vie, si magnifique fût-elle, fût aussi pour moi, un véritable jeu de rôle infernal.
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Ahem... Comme à chaque fois.
Désolé des fautes d' orthographes.