[OS] Disappear (2)

Lundi 22 Décembre 2008, 16h20.
Montreal, Canada.

Aby,

Comment tu vas ? Ah, excuse moi. Question un peu bête, n’est ce pas ? …
Ça fait quatre mois qu’on - que je n’ai pas eu de tes nouvelles. Depuis la lettre à Georg. Sais-tu, ce qu’il s’est passé, après celle-ci ?
Aby, Georg a quitté le groupe. Il a quitté le groupe en claquant la porte de la chambre, et à partir de ce moment là, Tokio Hotel n’a plus existé. On a fini la tournée. Comme si de rien n’était. Il ne nous restait plus que quelques concerts aux States, et c’était terminé.
Oui, mais vois-tu, c’était plus la même chose. Aby, Georg aurait pu me tuer, ça n’aurai rien changer à l’ambiance qu’il y avait.
Aby. Tu sais, ce que j’ai fais ? J’ai fermé ma gueule. Et je l’ai laissé me gueuler dessus, m’enfocer, encore plus.
Aby. Tu n’aurais pas du. Lui signaler, ce collier. Tu n’aurais pas du.
Ce n’est pas à lui, que tu as fait le plus de mal, en lui disant ça. C’est à moi. Et crois moi, j’ai souffert encore plus que toi.

Aby, le groupe est fini.
On s’est séparé fin Novembre. On a fini l’enregistrement de l’album quand même. On y était obligé. Et puis, l’enregistrement fait, les CD dans les bacs mi-octobre, Georg a fait ses valises et s’est envolé vers Manhattan.
Gus’ est entré dans un nouveau groupe. Incognito, pour le moment. Bill est en dépression.
Aby. On a dit que le groupe était en Stand By. Les fans le croient. Pas de Promo. Pas de concerts. Mais les fans croient tout ce qu’on dit. C’est terrible. J’aime pas. Leur mentir à ce point. Mais bon.

Et moi, Aby, tu sais ce que j’ai fais ? Moi, je suis revenu en Allemagne. J’étais parti pour venir te voir. Et puis, je suis arrivé devant ta porte, et je ne me suis pas résolu à sonner. Alors je suis reparti, bête comme mes pieds, de pas avoir eu le courage d’affronter celle que j’aimais. Que j’aime.
Car oui, Aby. Je t’aime. Je t’ai toujours aimé. Tu étais - es - la bonne. Enfin, la vraie. La seule. Mais je ne me suis jamais résolu à la vie de couple, & à la fidélité.

Tu m’en veux toujours, n’est ce pas ?

Tu sais, ce que j’ai dis à Georg, le 18 août dernier, quand il m’a demandé d’où venais la chaîne que j’ai autours du cou ? Je lui ai simplement dis : « Celle qui me l’a donné, qui me l’a mise autours du cou, c’est la seule fille que j’ai jamais aimé. » Et c’est vrai. Je maintiens toujours ce que je lui ai dis.

Enfin. Aujourd’hui, je suis à Montreal. Je m’y suis installé, depuis quelques jours. Bill est à l’hopital, à Paris. Et moi, j’ai un flingue posé juste à côté de ma main. Douce ironnie, n’est ce pas ?

Aby, je ne te rendrai jamais heureuse. Alors, même si tu es la seule, la vraie, je ne reviendrai pas. Et je n’attendrai pas que tu viennes me rejoindre. Je ne veux pas que tu me rejoingne. Reste où tu es.
Enfin, je dis ça. Tu n’en a même pas envie, alors à quoi bon, hein ? Je me le demande bien … Je t’ai trop fait souffrir.
Tu te rappel, quand nous sortions ensembles, en cachette ? Seul Bill, était au courrant. Ça le faisait toujours marrer, cette histoire.
La seule chose que je regrette, c’est de t’avoir demandé de sortir avec lui. Tu l’as fait pour moi, au début, hein ? Et puis, tu es tombée amoureuse. C’est normal, quand on doit faire semblant d’être amoureuse, on le devient forcement. Bah, je t’en veux pas. Je le savais, a vrai dire.
Bref.

Je vais te laisser, en te disant un Je t’aime profond.
Je ne te promet pas que je ne me servirai pas de ce flingue, juste à côté de moi. Je ne te promet pas de rester en vie encore quelques heures, ou minutes.
Je te promet juste que cette lettre sera un joli cadeau de noël. Enfin, joli. Apprendre que celui qui t’as jamais aimé va creuver, ou est creuvé, le jour de noël, c’est pas glorieux. Mais bon.

Aby, je t’aime.

Tom.