[OS] Save you

Voilà la musique que je vous propose. Attention, Calez-vous bien sur le début



I wanna rock’n roll.

Tu as beau vivre au jour le jour sans te laisser le temps de réfléchir, portée par eux et le monde factice dans lequel tu veux vivre avec eux, il y a bien un moment où tu t’arrêtes, essoufflée de ta course toujours plus rapide, toujours plus en avant de ce monde que tu viens à peine de découvrir. Tu t’arrêtes, et tu te retournes pour voir que tout s’effondre derrière toi, et tu réalises qu’il n’y a pas de retour en arrière, et que le jour où tu as choisi est déjà loin. Bien trop loin. Tu n’as pas le temps de t’imaginer ce que ça aurait pu être si tu t’étais arrêtée un peu avant, parce qu’il faut déjà repartir, parce que le sol s’effondre sous tes pieds. Le sol s’écroule sous tes pieds, et tu ne peux rien faire d’autre que d’avancer pour ne pas tomber avec. Et tu comprends que l’instant où tu t’es retournée sera le seul instant de pause dans ta course, parce que maintenant c’est le sol que tu foules qui s’écroule. Tu n’as plus une seconde d’avance, tu es calée sur la destruction de tout, sur l’éradication méticuleuse de tout ce sur quoi tu as marché, tu as couru, tu as vécu, et qui était finalement trop fragile pour supporter ta fougue. Tu n’as plus de sursis. Et alors que tu recommences à courir, et que tu recommences à t’essouffler, tu te demandes si tu t’es retournée au bon moment.



Tu crois que ça te sauve pour le moment　… Tu crois qu’il n’y a que ça, et que rien d’autre ne vaut la peine. Mais avant de faire ton premier pas dans cette direction, demande-le toi. Seras-tu prête à sombrer avec eux　?
Tu te demandes à quoi ca ressemblerait si tu n’avais pas commencé à courir sur ce pont instable, sans savoir qu’il basculerait un jour. Tu aurais pu prendre l’autre chemin. Il t’a accompagnée un moment, à tes côtés, et puis il s’est lassé de te regarder te tuer à courir pour atteindre quelque chose dont tu ignores toi-même la nature. Tu voudrais pouvoir t’arrêter et te dire que tu es arrivée de l’autre côté, que tu as fait le chemin jusqu’au bout. Mais quand tu y seras… il te restera quoi　? Il ne te restera qu’à te retourner devant ce gouffre, regarder de l’autre côté, regarder en bas, regarder sur le côté et te demander si tu peux rejoindre l’autre chemin. Celui où tu as laissé tes amis, où tu as laissé tout le reste. Et cette passerelle qui t’a amenée là, cette musique qui t’a portée jusque là avec eux et qui est finalement tombée, tu ne peux qu’en garder le souvenir. Il n’y a rien a reconstruire, parce que dans ton cœur tout est intact. Mais eux, ils n’existent plus, et il n’y aura plus de musique pour ajouter des planches à la passerelle et t’amener un peu plus loin. Et tu te demandes s’il est trop tard, s’il est encore possible. Tu te demandes si tu peux trouver une autre raison de vivre après eux. Tu te demandes où il sont, et comment les y rejoindre. Et c’est parce que le prix à payer n’importe plus que tu dois te demander.

Tout cela a-t-il un sens　?

C’est fini.

Tu auras eu beau résister, te dire qu’il n’y a rien à regretter, tu n’auras rien d’autre à faire que d’y penser. Tu t’assoiras probablement là où tu es arrivée, les deux pieds dans le vide, et tu repenseras à la seconde où tu t’es rendu compte que tu avais atteint le point de non-retour. Peut-être qu’à cet instant tu aurais encore pu sauter sur l’autre chemin et prendre la vie en cours de route, dans le monde dans lequel tout le monde vit, finalement. Dans un monde où être fan n’est pas une drogue, et où le sol est stable. Peut-être que tes souvenirs t’épargneront la chute et te poseront délicatement au fond du gouffre où tu les rejoindras.

Es-tu prête à vivre tout cela pour eux　? Sais-tu seulement à quoi tu t’engages　?

Cours si tu le veux, mais pas par là. Pas par là. Regarde autour de toi, il n’y a pas que ça. Cours sur l’autre chemin. Et même si tu regardes vers l’autre voie et qu’elle ne s’écroule pas, c’est parce que tu ne la touches pas. Être fan ne te sauvera pas pour toujours. Être fan ne doit pas être ta seule raison de vivre, parce que cela te condamne à courir pour arriver quelque part, et à y rester seule. Tu ne verras même pas celles qui ont pris le même chemin que toi, parce que tu regarderas en bas, toujours en bas, et en arrière. Tu te demanderas si tu as rêvé, et puis la musique au fond de ton cœur te tuera à petit feu. Parce que c’était trop beau pour être encore vrai.

Il faut que tu le saches. Seule la musique est immortelle. Ne les adules pas eux. Aime là elle.
　
　

Et encore un OS magnifique, en plus avec la musique c'est...époustouflant.

Cette manière de mettre "Tu" rend la chose plus brutale qu'elle ne l'ai déjà, mais c'est beau, c'est beau cette frénésie que tu décris, ce chemin instable que nous empruntons avec eux.

C'est une bonne morale, à vraiment prendre en compte, je pense, parce que tu as raison.
Ils ne sont pas éternels.
Leur musique, si.

Et si au départ on choisissait tous le chemin où ne vivons que pour eux, et qu'à un stade, nous sautons sur les planches de l'autre chemin, car il commence à s'éloigner, ne serait-ce pas mieux que de sombrer avec eux comme tu dis?


Mais Margot Margot, tu m'épates à chaque fois. A chaque fois je suis sur le cul, en mode "Ouah, comment elle fait?"

C'est magnifique

Waooh.

C'est magnifique. Avec la musique ça me donne envie de pleurer. En plus le "tu" nous met encore plus dedans. On a l'impression que la musique nous parle.
C'est en plus une belle leçon à retenir, la musique est immortelle contrairement à ceux qui la créent. Tant qu'à s'attacher, autant s'attacher à l'art et non à l'artiste, on est sur d'avoir toujours quelque chose sur lequel s'accrocher.

T'as su faire passer une belle émotion dans ton texte, indéfinissable pour moi, mais belle. ♥