[O.S] Lullaby for a friend.

T'attends. Toujours et encore, tu cherches l'impossible à atteindre, tu cherches cette musique, celle sur laquelle tout est possible. Tu cherches sa main, et elle est posée sur ta cuisse, comme une marque de protection. Tu cherches sa bouche, elle est dans ton cou, glissant des mots, des mots que tu ne voudrais jamais oublier. Tu cherches son cœur, il est là, sous ta main, accélérant. 
Et tu sais quoi? Chaque matin, tu attends. Tu attends de voir son visage. Son air fatigué, son regard hagard, tu remarques immédiatement au loin qu'il ne s'est pas rasé. Son visage s'illumine quand il t'aperçoit. Il accourt presque, te sert dans ses bras, et cette odeur particulière t'atteint. L'odeur de son parfum, de son tabac, de son corps. Et tu te sens en sécurité. Tu as l'impression qu'il n'attendait que de te voir. Et quand tout va mal, il sourit, simplement et uniquement pour toi. Il se moque de toi, te taquine. Te dit "Je t'aime" et tu le sais, il le pense vraiment. 
Tu ne voudrais jamais le quitter ah ça non. Il s'endort sur toi dans le car, il te pousse dans tes retranchements pour que tu craques et lâche toute ta haine. Et finalement, est-ce bien impossible? 
Tu l'aimes. Il t'aime. Il te fait rire, tu le fais reprendre ses esprits. Il t'entraine, tu le calmes. Tu le comprends, et peut-être mieux que quiconque. Les autres? Tu t'en fout. Qu'ils disent que vous êtes idiots. Qu'ils disent que c'est la pire amitié qu'ils n'aient jamais vu. Que tu ne peux pas être ami avec quelqu'un qui va à l'encontre de toute ta vie, de tous tes actes et de toutes tes pensées. 
Pourtant, pourtant cette impossibilité, tu l'as détruite. Provoquant l'ahurissement général, le blâme de tes amis. Mais c'était plus fort sur toi. Tu savais, tu savais que ce gars-là, tu sentais qu'il allait être plus qu'important dans ta vie. Vous êtes peut-être fous de vous accrocher l'un à l'autre. Mais cette amitié, vous ne pouvez vous en passer.
Et ta tête posée dans son cou, respirant son odeur rassurante. Ses bras autour de ta taille. Allongés dans les couloirs, musique aux oreilles. Dans un semi-coma. Il chante les paroles, sa voix résonne dans son corps, son cœur bat. Les yeux fermés. Il n'y a plus que vous. 
Enfin, que lui et moi.