Ma Cha': It's for you =)
Heartxbroken: Tiens, te voila ici toi
Ce ne sera jamais un calvaire de t'avoir toi ici, enfin ( Quoique
).
Non, plus sérieusement. Sa m'fait franchement plaisir de te voir ici ^^
Enora, voila la suite.
<3
Mathilde, oui. Sur le pont d'Avignon <3
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Bill resta au milieu de la piste de danse, suivant cependant la fine silhouette de Lily progresser jusqu’aux toilettes, capable d’assurer dorénavant qu’elle avait réellement maigri et que sa n’avait pas été qu’une impression. A cet instant là, son esprit était en pleine tempête, tourmenté par un sentiment particulièrement dérangeant et envahissant. Il l’aimait toujours à en crever et l’épisode Jenny n’avait été qu’un plan lancé par son esprit pour se protéger du même mal que celui que Lily a pu vivre au quotidien. Pour son public, pour son groupe, pour son frère, il s’était empêché de tomber dans les mêmes entailles profondes que Lily. L’alcool, la drogue, en fin de compte, il aurait pu être tenté si Jenny n’avait pas été là avec ces belles paroles au bon moment. D’ailleurs, c’est à ce moment là que la jeune femme l’entoura de ses deux bras tout en approchant son visage du sien. Et ces yeux qu’il avait si longtemps interprétés comme similaires aux siens se révélaient totalement différents ce soir, cette bouche était un peu trop rouge, cette peau un peu trop foncé, ce nez un peu trop long et ce visage un peu trop rond pour réellement lui plaire. Jenny n’avait été que la remplaçante de Lily dans le cœur de Bill, et il s’en rendait compte ce soir. Et le baiser qu’elle lui offrait au moment où il s’en rendait compte, qui la faisait chavirer en même temps qu’il le dégoutait, sonnait comme le dernier.
- Jenny …
- Ne dis rien Bill. Profitons juste de ce soir s’il te plait.
Bill évita son regard, incapable d’affronter ce regard vert plus longtemps tellement il s’écœurait lui-même d’avoir pu lui faire sa à elle. Et alors qu’elle s’apprêtait de nouveau à sceller leurs lèvres dans un baiser dont le goût n’aurait été qu’amer et répugnant, il la repoussa.
- Non Jenny …
- C’est elle hein ?
- …
- Mais putain Bill, répond quand j’te parle. C’est dingue mais depuis qu’elle est là, j’ai l’impression de n’être plus rien.
- …
- Alors c’est donc ça, je ne suis plus rien. Et tu la dévorais bien des yeux tout à l’heure.
- Arrête Jenny.
- Comment ai-je pu être aussi conne. Sa dure depuis quand ?
- Sa n’a jamais duré.
- A d’autres Bill. Tu la dévores des yeux, mais elle en fait de même. Sa dure depuis toujours.
- …
- Tu sais quoi Bill ? C’est elle ou moi, je serai incapable d’en supporter plus. Et sa tu le comprends très bien, j’en suis certaine.
Evidemment qu’il comprenait. Mais le dilemme qu’elle lui imposait était justement ce qui l’effrayait le plus depuis maintenant quelques heures et surtout ce qui déchirait son cœur en deux parties égales. D’un côté l’amour qu’il portait pour Lily, et de l’autre la haine qu’il éprouverait s’il faisait trop souffrir Jenny.
C’est lorsque sa main vînt se déposer délicatement contre sa joue, lui arrachant un frisson de surprise, et qu’il vit le sourire que Jenny affichait qu’il comprit.
- J’ai déjà bien assez souffert Bill. Et crois-moi, ton choix est fait. Ton corps entier la réclame, il n’y a plus que ta tête qui doute encore. Je veux juste l’entendre.
- …
- Bill, ne me fait pas attendre plus longtemps. Je t’en supplie.
Il soupire et en voyant une larme dévaler le long d’une des joues de Jenny, il ne peut empêcher une grimace de se former. Il devait être franc, et il savait qu’elle comprendrait.
- Elle … C’est elle.
- Dans ce cas, embrasse-moi. Une. Dernière. Fois.
Et tout essuyant les larmes qui sillonnaient ses jouent, il approcha son visage vers le sien et il l’embrassa avec toute la tendresse qu’il aurait pu lui offrir si seulement tout avait été différent. Et lorsque ce baiser prit fin, Jenny souriait.
- Merci Bill. Maintenant, tu as intérêt à la sauver de la où elle est tombée.
Et elle est partie. Et lui, il s’est lancé jusqu’aux toilettes, décidé à faire avancer les choses. Et tampis si elle n’était pas prête à l’entendre, il le lui dirait quand même.
Lorsqu’il a ouvert la porte qui le séparait encore d’elle et qu’il l’a découverte face à ce miroir, la tête baissée, il crut l’apercevoir frissonner. Il a commencé à marcher lentement, comme pour analyser son image, s’imprimer les moindres détails, s’imprégner de ses courbes et lorsqu’il s’est finalement retrouvé derrière elle, il a laissé ses envies le diriger et à ce moment précis, c’est la toucher qu’il voulait. Comme elle auparavant, sa bouche s’est avancée vers son cou qui l’appelait et l’attirait comme un aimant et est remontée jusqu’à son oreille, effleurant sa peau par endroits.
- Tu me manques aussi.
Des mots qui lui brûlaient les lèvres depuis qu’elle les lui avait elle aussi déclarés.
Quand elle s’est retournée, de peur de s’essuyer un refus, il l’a embrassé. Doucement d’abord puis de plus en plus fort, au fur et à mesure qu’il perdait pied et que leurs langues se mêlées, comme un baiser sonnant les retrouvailles.
Ses mains qui retrouvèrent leurs places autour de ses hanches l’attirèrent contre lui et si elle ne les avait pas stoppés, ils seraient sûrement allés très loin.
- Non Bill, arrête. On ne peut pas. Il y a Jenny.
- Jenny ?
- Jenny, Bill. Elle est là-bas et elle t’attend.
Si seulement elle savait qu’il venait de la choisir elle plutôt que Jenny. Il aurait pu le lui dire mais il ne le fit pas car il savait très bien que la raison que Lily avait avancée n’était pas la bonne. Si vraiment elle l’avait voulu, elle serait passée outre Jenny.
Alors que ses mains recommencèrent leurs mouvements de pression, il murmura.
- Sauf que ce n’est pas d’elle que je veux.
- Quoique tu en dises, tu es venu avec elle, tu partiras avec elle.
Il se stoppa, à contre-cœur, car pour lui, ce soir aurait du marquer leurs retrouvailles. Mais pas pour elle apparemment.
- Désolée …
Alors qu’il tentait par tous les moyens d’obtenir un contact avec ces yeux, celle-ci s’appliquait soigneusement à l’éviter et alors qu’elle s’apprêtait à sortir, un petit sachet blanc s’échappa de sa poche. Et alors qu’il savait très bien de quoi il s’agissait, il s’en saisit et observa Lily.
- Qu’est-ce que c’est que sa ?
- Rien.
- Prends-moi pour un con aussi.
- Ecoute Bill …
- Merde, Lily. Pourquoi ?
L’incompréhension, la colère, tous ces sentiments remplissaient son regard sombre au moment où il découvrit ces dizaines de piqûres présentes sur son bras. Elle se droguait. Et pas qu’un peu, elle était totalement accro. Et son mutisme terminait de l’agacer.
- Pourquoi Lily ?
- C’est un Bill artificiel.
Il n’était absolument pas préparé à entendre cela. Bill artificiel. Ces mots faisaient écho dans sa tête tandis qu’elle en profitait pour fuir. Cette merde représentait son Bill artificiel. Comment pouvait-elle le comparer à cette connerie ?
Pris d’une haine sans borne, il sortit à son tour des toilettes et se dirigea vers le seul lieu où il pensait la trouver, avec Thomas, à table. Pourtant, lorsqu’il arriva, il n’y vit que le jeune homme et alors qu’il s’apprêtait à partir, celui-ci le retînt.
- Tu as vu.
- Qu’elle se droguait ? Ce n’était pas dur.
- Non non, tu as vu bien plus ce soir.
- Bill artificiel …
- Je ne pensai sincèrement pas qu’elle te le dirait aussi facilement. C’est pour sa que j’ai un peu poussé les choses ce soir avec mes remarques cinglantes et mon ignorance à son égard. Tu sais, elle a changé.
- J’ai vu. Depuis son suicide ?
- Bien avant Bill.
- …
- Tu sais, le jour où je l’ai retrouvée étalée sur le sol, de la drogue plein les mains, je n’ai d’abord cherché aucune raison. Elle manquait de stabilité.
- …
- Finalement quand j’ai vu ce journal sur le sol, te représentant avec Jenny, j’ai compris.
- Tu …
- Oui, Bill, c’est pour toi qu’elle a tenté de se suicider. Et c’est pour sa que je ne t’ai pas accueilli à bras ouverts tout à l’heure.
- Mais …
- Tu n’as qu’à lui demander Bill. Je crois que vous avez énormément de choses à vous dire.
- Je crois aussi.