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| [T] Pensées Nocturnes | |
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+18monna [Evi*] - alexia - [ApO'] babÕuchi Nao Sorceress - [Po'] Mad-Moiz-Ailes Krime Marine-TH Irina Ene [B]abOu' Dark-ten'shi Miou Cindy LëNâ... aqualung selenne tommy888 BillyMax 22 participants | |
Auteur | Message |
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Irina Ene Schrei
Nombre de messages : 165 Date d'inscription : 08/09/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Dim 15 Oct 2006 - 23:41 | |
| la suite s'il te plait :* | |
| | | Marine-TH Ich Bin Da
Nombre de messages : 2608 Age : 33 Ma localisation : Avec Bill ou a st jean du falga (Ariège-09) Date d'inscription : 10/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Lun 16 Oct 2006 - 0:05 | |
| tro tro bo ton histoir jdr la suite, la suite, la suite, la suite, la suite, la suite | |
| | | Miou Ich Bin Da
Nombre de messages : 2135 Age : 33 Ma localisation : Fond du couloir. Date d'inscription : 12/08/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Lun 16 Oct 2006 - 3:02 | |
| Un zozotement (interrogation) Bon euuuh... comme tu veux ^^
O__O Ouh(tiret)Ouh !!
(Le underline a été co'ier, je 'recise !!)
Tu veux biiiiien mettre la suiiiiite silte'laiiiiiit (interrogation) | |
| | | BillyMax Fan kraft 483
Nombre de messages : 533 Age : 35 Ma localisation : Ici. Date d'inscription : 25/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Lun 16 Oct 2006 - 23:25 | |
| Lool. T'es trop drôle ^____^ J'vous met la suite =)
Le chemin du retour fut terriblement monotone. Enfin, retour... Retour vers quoi ? Vers ma maison qui n'était pas un foyer, vers mon lit qui m'couvait de tristesse, vers un passé que j'n'avais même pas quitté...? Vers... Bill ? Non. Bill n'existait pas. Bill n'existe pas. Bill-n'existe-pas.
Ces mots, je me les répétai sans cesse sur la route qui menait à chez moi. Je les disais, à voix haute, dans ma tête, je me frappais même parfois le front comme si ces paroles auxquels je ne voulais pas croire allaient entrer plus facilement. J'me répétais aussi des mots que j'avais toujours eu en tête. Des mots qui m'obsedaient. Mon impuissance qui m'exaspérait.
T'es pathétique. T'es pathétique. Tu t'fais honte. Tu fais honte au monde qui n'a pas b'soin d'une ratée comme toi. Tu te sens mal ? Crève alors, et laisse les autres en paix. Tu n'es rien. Rien du tout.
Vous connaissez le mot dépression ? Voilà, c'est fait.
Ohh... Les murs tangent. Les murs sont plus tout à fait des murs. On dirait... Des grandes dalles qui marchent sur moi... J'crois qu'elles vont m'écraser. Ce s'rait rigolo. Oh hé puis, peut être pas. Si elles m'écrasent je serai pas présentable à l'enterrement, dans mes beaux habits funestes. Ohh j'me sens mal... Non... Mais qu'est c'que j'ai fais bon Dieu ?
Finalement, les médicaments, c'est le moins douloureux. J'pensais que j'avais assez souffert, alors autant éviter de me taillader le corps. J'avais ouvert une boite de je-ne-sais-quoi, un truc puissant apparement, et j'avais tout pris. Tout. Et j'regrettais. J'regrettais quoi ? Y'avait rien à regretter de ma vie. Mais j'regrettais...
« Finalement, tu l'as fais, hein... - Oui, tu vois. Tu peux me prendre dans tes bras, et me serrer très fort, maintenant. - Et quoi, on va faire quoi après ? - S'aimer. - Si tu meurs, j'te verrai plus. - Si, on rêvera ensemble... - Non, Lino. On va mourir ensemble, c'est tout. »
Oh non... Non ! J'avais pas pensé à ça, j'avais pas pensé que j'mourrais, que j'le verrais plus, que j'rêverais plus, plus de lui, plus de nous, plus de... Bill.
Comment un rêve peut-il maintenir en vie ? J'croyais pas que c'était possible. Mais j'suis tel'ment tordue, que tout c'qui est bizarre est possible, avec moi...
« Lino. T'as une drôle de tête. Hé. Héé ! Lino, tu fous quoi, là ?! »
J'répondais pas. Comment voulait-elle que j'réponde, ma cruche de soeur ? J'avais pris une boite entière de comprimés et j'm'éteignais peu à peu en pensant une dernière fois à mes songes qui m'échappaient. Comment voulait-elle que j'réponde ? J'étais presque morte.
« Mamaaaaan !! »
Ma tête...
« Mamaaaaaaan ! Lino se sent pas bien !! Viens, j'appel les urgences ! »
Ce genre de reflexes, j'étais persuadée que ma soeur les avait oubliés. Ou jamais connus. Et surtout, son inquiétude pour moi, elle me dérouta totalement. Je fermai les yeux, fixés jusqu'ici sur ma soeur. Dépravée. Dreads répugnantes sur la tête. Odeur de shit. Encens. Et son regard, plein d'anxiété. Mon coeur était serré, tellement serré, quand je me laissai aller dans le couloir de la mort...
Bon Dieu c'est morbide. Z'inquiètez pas, ça va pas rester tout l'long comme ça >.< | |
| | | aqualung Ich Bin Da
Nombre de messages : 2412 Age : 35 Ma localisation : J'aimerais pouvoir dire dans un boeing bleu de mer Date d'inscription : 03/09/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Mer 18 Oct 2006 - 21:50 | |
| P'tain ouais c'ets léchamment morbide. Mais plus c'ets morbide plus j'aime. Et là c'est l'acmé du splendide pour moi. J'aime ta fic. Et je t'aime toi (l) | |
| | | BillyMax Fan kraft 483
Nombre de messages : 533 Age : 35 Ma localisation : Ici. Date d'inscription : 25/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Mer 18 Oct 2006 - 23:23 | |
| P'tin... Rolala merci. Merci pour tes compliments. Et merci d'être là, aussi.Je t'aime (l)Allez, dites moi les autres c'que vous en pensez, roh^^Ils m'ont transportée en urgence à l'hopital, ils m'ont donné je ne sais trop quels soins, lavage d'estomac évidement, ils m'ont déshabillée et couchée dans un lit, bien au chaud, les draps propres, pas mouillés du tout. Ils m'ont sauvée, enfin, ils ont sauvé mon corps. Pourtant, mon esprit était ailleurs, d'abord parce que l'effet des cachets que j'avais ingéré était puissant, et puis aussi parce que je cherchais Bill dans mes songes. Il semblait s'être envolé avec ma dignité, à la seconde où j'ai saisi le verre d'eau pour faire passer le poison dans mon sang. « Le vin sait revêtir le plus sordide bouge D'un luxe miraculeux, Et fait surgir plus d'un portique fabuleux Dans l'or de sa vapeur rouge, Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux. » Baudelaire dans ma tête. Ce vin, c'est mon illusion. Ce vin, c'est Bill, Bill que je crois tellement vivant que j'commence à guérir rien que par son sourire invisible. Ce vin, qui me rend ivre, ivre de joie, ivre de passion, ivre de malaise. Ce vin, qui m'offre ce que je n'aurai jamais.Le temps s'arrête. Je suis ici depuis longtemps, un peu trop je trouve. Mais ce n'est pas le lieu qui me dérange le plus. Un lit est un lit. J'suis préoccupée, parce que je veux savoir si mon père a été mis au courant. Ce qu'il en a pensé. Si les allemands ont rappelé ou sont revenus. Si Bill n'existe vraiment pas, dans ce monde si vaste.« L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes, Allonge l'illimité, Approfondit le temps, creuse la volupté, Et de plaisirs noirs et mornes Remplis l'âme au delà de sa capacité. » Opium. Toujours et encore cette obsession. Pourquoi faut-il que je rapporte tout à moi ? N'empêche que, ces mots, ils me racontent l'histoire de ma souffrance... Et de mon illusion.« Tout cela ne vaut pas le poison qui découle De tes yeux, de tes yeux verts Lac où mon âme tremble et se voit à l'envers... Mes songes viennent en foule Pour se désaltèrer à ses gouffres amers. » Baudelaire, sors de ma tête. Laisse en paix cet esprit qui s'emmêle les pattes dans les fils que d'une imagination trop tordue. Âme éperdue, âme éprouvée, coeur délaissé, coeur désoeuvré. Arrête ou je vais exploser.« Tout cela ne vaut pas le prodige De ta salive qui mord, Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remord Et, charriant le vertige, La roule défaillante aux rives de la mort... » Mais ce poison, sur mes lèvres, c'est la culpabilité. Ce poison, c'est ces fameux remords. Ce poison me bouffe l'âme.
Bientôt deux semaines que je suis ici. Pourquoi c'est aussi long ? Pourquoi on ne m'a pas libèrée avant ? Il ne peuvent pas me laisser rentrer chez moi et dormir en paix là bas ? Mais non, toujours, tous les jours, sourire crispé des infirmières, sourires sous roche, anguille sous roche, ya quelque chose qui ne va pas. Elles me regardaient comme si j'étais un monstre venu d'un autre univers. Pourtant, je n'étais pas grand chose, en fait, j'étais une adolescente comme une autre. J'étais une suicidaire parmis tant d'autres. Alors j'ai tenté de savoir, de connaitre la raison de ces coups d'oeil en biais, tel'ment bien cachés qu'ils en devenaient flagrants. J'ai commencé à poser des questions. Mais ils n'aiment pas les questions, les médecins. « Quand est c'que j'sors ? - Quand vous vous sentirez mieux, Lino. - Mais c'est quand, ça ? Parce que j'peux aussi bien dormir dans mon lit, je vous libèrerais une chambre, en plus... - Elle a de la suite dans les idées, la petite ! »
Mon Dieu... J'ai eu envie de lui saisir la gorge, à cet idiot de docteur, et de le faire baldinguer à travers le mur. Mais je n'avais ni la force, ni vraiment la tête à ça... Il n'avait pas envie que je sache pourquoi on me gardait. J'étais là depuis trop longtemps... | |
| | | Miou Ich Bin Da
Nombre de messages : 2135 Age : 33 Ma localisation : Fond du couloir. Date d'inscription : 12/08/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Jeu 19 Oct 2006 - 0:59 | |
| [Ordinateur 2 - Clavier : OK !]
Baudelaire <3
Je laisse les hiboux chanter à ma place la beauté de ta fic. | |
| | | aqualung Ich Bin Da
Nombre de messages : 2412 Age : 35 Ma localisation : J'aimerais pouvoir dire dans un boeing bleu de mer Date d'inscription : 03/09/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Ven 20 Oct 2006 - 8:45 | |
| Baudelaire (l) Et ce que t'écris (l) Et toi (l)
J'aime beaucoup, comme d'habitude ^^
Maintenant je file à mon interro de maths, ca va me donner du courage tes mots. | |
| | | [B]abOu' Hyperaktiv
Nombre de messages : 1480 Age : 32 Ma localisation : Ici et nulle part. Dans un endroit de rêverie et d'espoir. Mais aussi dans la réalité si cruelle... Date d'inscription : 14/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Ven 20 Oct 2006 - 19:22 | |
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| | | BillyMax Fan kraft 483
Nombre de messages : 533 Age : 35 Ma localisation : Ici. Date d'inscription : 25/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Sam 21 Oct 2006 - 15:08 | |
| Hihi Merci <3
Au bout de dix huit jour, on est venu me voir pour m’annoncer que je partirais le lendemain matin. À mon réveil, mes habits, soigneusement lavés, repassés et pliés m’attendaient sur la chaise, en face de mon lit. C’était un soulagement de quitter ce lieu, malgré tout, parce que, même si les lits se ressemblent tous, j’avais l’impression que celui là me rendais mon malheur et me l’renvoyait en pleine figure. Alors que le mien, j’avais la sensation qu’il aspirait un peu d’ma souffrance. J’avais descendu les escaliers quatre à quatre, pressée de rentrer. Mais quand j’suis arrivée en bas des marches, j’ai stoppé ma course, et j’ai compris que j’reverrais plus mon lit. Ni ma chambre. Ni ma mère, ni ma sœur. Parce que, devant moi, ce n’était ni l’une ni l’autre. Devant moi, y’avais mon père. Droit. Sérieux. Les sourcils froncés et le regard profond. Son costume parfait, ses cheveux bien coupés, sa barde rasée de près. La séduction jusqu’au bout des doigts, mon père. Haïssable…
« Bonjour Lina ! »
Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas vu ce sourire crispé, qui te hurle aux oreilles « Mais si j’vous ai faites, toi et ta sœur, avec votre mère, c’était juste pour m‘la faire. J’ai eu des avantages, fallais bien les inconvénients qui vont avec ! ». Ce sourire qui en avait séduit plus d’une. Qui avait brisé des cœurs et des cœurs, à la pelle, comme des bonbons qu’on laisse fondre pour les croquer sans hésiter. Sauf que les cœurs, c’est pas fait pour être croqué aussi fort.
« Ne m’appel pas comme ça. - Oh, c’est pourtant mignon, comme nom. - Non. - J’ai eu… - Je sais Papa ! T’as eu une copine qui s’appelait Lina, et Marie, et Maylïne, et Alicia, Alexandra, Alexia, Alexis, et puis Frédérique je me souviens, et Gabrielle, et Jeanne, et Julie, et Élise, et même Odette, j‘pari ! Mais j’en ai rien à foutre, Papa ! - Mais calme toi ma puce ! - Arrête, ce genre de mots sonnent faux dans ta bouche. Enfin non, pas pour tes blondasses. - Elles ne sont pas toutes blondes, voyons ! - Ah, oui, excuse moi, pour tes pétasses, alors ! »
Il se sentait très mal, là, debout au milieu du hall, gêné parce qu’il ne savait pas quoi dire, honteux parce que j’étais sa fille, et il avait un peu trop chaud tout à coup, dans sa tenue exemplaire, parce qu’il sentait ma haine l’éclabousser, le souiller, parce qu’il aurait voulu partir et ne pas me regarder, ne pas m’écouter, moi, sa bâtarde.
« Chuuut, chut. - Qu’est c’que tu fais là ? Maman, elle est où ? - Maria n’a plus ta garde. - Pardon ?! »
Mais je n’écoutai pas sa réponse. À quoi ça pouvait bien servir ? « Maria n’a plus ta garde. » C’est pour ça qu’ils m’avaient gardée plus longtemps. Pour régler tous les papiers, pour… Évidemment, j’aurais dû m’en douter, une tentative de suicide, une mère qui délaisse ses enfants, l’autre fille qui part à la dérive avec d’la drogue plein l’sang. J’avais envie de vomir. Vomir des insultes, et vomir mes entrailles. Vomir mon dégoût envers cette abomination de la nature qu’était mon père, et puis m’vomir moi, parce que j’étais vraiment une créature encore plus méprisante que mon géniteur. | |
| | | Mad-Moiz-Ailes Krime Hyperaktiv
Nombre de messages : 1015 Age : 33 Ma localisation : Dans les étoiles... Date d'inscription : 31/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Sam 21 Oct 2006 - 16:57 | |
| la suite pitiéééééééé c troooooo booooooo tu ma mm fait pleurer !! T_T « Bill… - Oui ? - Est c’que je vais mourir ? Ou bien est c’que tu me retiendras, tu m’prendras dans tes bras et tu me berceras ? - Je crois que je ferai tout ça, et que tu mourras, aussi. - J’comprend pas. - Moi non plus. » jaimmmmmme <3 | |
| | | Sorceress - [Po'] Hyperaktiv
Nombre de messages : 1951 Age : 33 Ma localisation : I feel stupid, and contagious. Date d'inscription : 17/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Sam 21 Oct 2006 - 17:03 | |
| Enorme coup d'coeur. Comme j'te l'ai dit, grandiose.
Et j't'annonce que j'attends avec impatience la suite d'ma deuxième fix préférée =) | |
| | | BillyMax Fan kraft 483
Nombre de messages : 533 Age : 35 Ma localisation : Ici. Date d'inscription : 25/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Sam 21 Oct 2006 - 17:10 | |
| Gros morceau parce que j'ai été beaucoup inspirée dernièrement. Et parce que vous êtes vraiment trop adorables alors j'voudrais vous faire plaisir =)
Voilou. Et merci encore.
Il m’a emmenée dans sa voiture, sa décapotable, tellement à son image, parfaite et brillante, et qui s’couvrait quand il faisait mauvais, un peu comme lui, quand j’le sentais se fermer dès que je lui parlais. J’suis montée sans rien dire, je l’ai laissé m’emmenée un peu plus loin que le malheur. J’croyais que je pourrais pas avoir plus mal, mais pourquoi est c’que la vie s’évertue à me labourer l’peu de cœur qui me reste ?
J’suis rentrée dans son appartement, toujours si parfait, toujours si beau, toujours si répugnant. Et puis j’suis entrée dans la chambre qu’il m’avait réservé, et j’ai eu envie de mourir tellement c’était lui, tellement c’était pas moi. Tellement ça ne me ressemblait pas, ces murs où des couleurs dansaient, alors que moi, y’avait qu’le noir, y’avait qu’du noir qui régnait... J’me suis assise dans un coin, parce que le lit me faisait peur. Trop grand, trop vide, trop propre, trop froid. Et puis j’ai pleuré, pleuré comme jamais, parce que je crois que cette fois, j’avais compris que j’étais allée trop loin. Pendant dix huit jours j’avais eu le temps de m’en vouloir, mais cette fois je comprenais les conséquences. Ma mère était seule à présent, ma sœur ne serait pas capable de prendre soin de ce petit bout de femme, et même si je ne le faisais qu’à distance, je m’occupais quand même d’elle, avant. Et Miette et elle se mourraient à l’unisson. Et je mourrais avec eux, un peu plus loin mais, ma foi, y’a p’t’être une vie après la mort, dans laquelle on aurait pu s‘retrouver. Cette fois, j’me raterais pas. Cette fois, rien n‘pourrait changer ça. Ma sœur ne serait pas dans les parages, mon père serait au travail ou dans le lit d’une femme, personne dans l‘appartement, juste moi et les ténèbres. Mais fallait que j’attende. Le bon moment.
« R’fais pas la même connerie, Lino. - Bill ! »
Dans mon sommeil, j’l’avais cherché longtemps, tellement longtemps que ça m’avait paru être toute une vie. Il m’avait manqué, terriblement manqué, ces trois premiers jours au cœur même de l’enfer.
« Lino, refais pas c’que t’as fais. Me laisse pas, cette fois. Attends, tu te rends pas compte, j’veux pas que tu partes, j’veux pas qu’on meurs, j’veux t’aider. - Arrête, Bill, tu sais bien qu’il n’y a rien à faire. - Si, y’a toujours quelque chose à faire. - C’est c’que tu crois. Toi qui respire la vie, tu peux l’dire ça. Mais moi, moi qui transpire la mort… - C’est c’que tu crois. - Non, Bill, j’peux pas continuer ça, j’peux pas vivre comme ça. J’vis même pas. J’vis pas. - Lino… La lune. Aux douze coups. L’horloge de nos cœur. Viens me voir. Le violon, entre dans le violon. Tu vas l’reconnaître, tu l’as tellement écouté. - Quoi ? - Oublie pas qu’la lune nous protège. Oublies pas qu’le temps nous appartient. Oublies pas le violon. M‘oublies pas. »
Et puis il s’est envolé, évaporé. Ça r’ssemblait à une énigme. C’était trouble dans ma tête. J’comprenais rien. Mais bon, maintenant, qu’est c’qui me retenait ? Bill était partit, sur ces mots indéchiffrables il était partit, un peu comme s’il s’était moqué de moi avant qu’j’atteigne le sommet du déclin qui m’précipitait tout au fond d’l’âbime. J’ai pris pour la deuxième fois une boite de cachets. Et puis… J’suis sortie. En y réfléchissant, j’voulais pas mourir ici. Alors je mourrais au bord de ma route. C’était loin, j’ai pris un bus, pour m’en rapprocher un peu. Les gens me regardaient avec de grands yeux, comme s’ils avaient vu un fantôme.
Ne vous inquiétez pas, j’en serai bientôt un.
J’ai marché encore, j’avais l’impression que j’savais plus faire grand chose, à part marcher, à part pleurer, à part souffrir. J’avais l’impression que j’avais toujours les mêmes mots en tête. Ou bien… Ou bien un seul. Bill. Et puis soudain… Un son. Une musique, oh, Bill, une musique si belle que ta voix aurait été parfaite pour s’accorder dessus, une mélodie magnifique. Il était minuit et…
Et puis j’ai compris, Bill, j’ai compris c’que tu voulais me dire, Bill, je sais, je sais que t’es pas une illusion, et il faut que je trouve ce violon.
J’marchais plus, je courrais, je courrais à la recherche de ma lumière, parce que je voyais bien qu’il y avait une lumière, même toute petite, même ridicule, elle m’appelait tellement fort, à m’en crever les tympans, et moi, j’courrais si fort à m’en déchirer les muscles, et j’me sentais presque vivre. Mon cœur était un tambour vivant, qui faisait un peu n’importe quoi n’importe comment. Et puis mes yeux pleuraient parce que le vent était froid, et que j’le sentais dans chacun de mes membres.
Bill. Je sais que t’es là. Bill, dis moi que j’rêve pas, cette fois. Dis moi que c’est vrai, cette fois.
Debout sur le trottoir. Qui balance la tête de droite à gauche. Possédé par sa musique, le beau Diable. Le joueur de violon. Les yeux fermés et les traits tendus.
« On eu dit qu’il arrachait une à une les notes à son instrument, chacune merveilleusement translucides et vibrantes, les yeux fermés, la bouche légèrement tordue, il semblait s’appuyer de tout son corps sur la musique, presser son âme comme une oreille contre son violon. »
Lestat me revenait en tête. Le talent d’Anne Rice me revenait en tête. J’me souvenais de ce passage. Et j’me sentais comme dans un roman. J’écoutais sans un mot, j’m’imprégnais de sa musique, de toute sa virtuosité. Des notes qui s’échappaient et que je saisissais au passage. Je n’osais pas bouger, de peur de déranger le silence qu’imposait une telle musique. Pourtant, je ne résistai pas à la tentation de voir de plus près la puissance du talent au fond des yeux de cet homme. | |
| | | Sorceress - [Po'] Hyperaktiv
Nombre de messages : 1951 Age : 33 Ma localisation : I feel stupid, and contagious. Date d'inscription : 17/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Sam 21 Oct 2006 - 17:18 | |
| Et puis tu sais, j'sais pas comment décrire la sensation que j'ressens au fond de moi quand je te lis. Et ça m'fait le même problème qu'avec la fix d'Aqua. L'problème de pas pouvoir exprimer à quel point j'aime, de pas pouvoir te le faire comprendre par des mots. L'impression que les mots sont partis et que je n'en ai plus beaucoup à portée de main pour pouvoir les placer sur mon coup d'coeur.
<3
J'en suis dépendante et puis c'est tout. | |
| | | Mad-Moiz-Ailes Krime Hyperaktiv
Nombre de messages : 1015 Age : 33 Ma localisation : Dans les étoiles... Date d'inscription : 31/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Sam 21 Oct 2006 - 17:41 | |
| aaaaaargh *toute frissonante* c érnorme *acro* jaimeuh <3 | |
| | | aqualung Ich Bin Da
Nombre de messages : 2412 Age : 35 Ma localisation : J'aimerais pouvoir dire dans un boeing bleu de mer Date d'inscription : 03/09/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Sam 21 Oct 2006 - 17:46 | |
| C'est tellement magnfique c'que t'écris... Et en plus quand c'ets lu par toi c'est encore mieux. <3 | |
| | | Miou Ich Bin Da
Nombre de messages : 2135 Age : 33 Ma localisation : Fond du couloir. Date d'inscription : 12/08/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Sam 21 Oct 2006 - 22:13 | |
| MiouSi c'est ca que tu appelles faire la conne avec les mots .. ben Wah ! BillyMax Bah quoi, c'est vrai, j'fais n'imp un peu MiouOuais, j'aime trop =) Buarf ! J'adore, même ! Et merci pour ton mail et com' .. Cette fois j'l'ignore. | |
| | | BillyMax Fan kraft 483
Nombre de messages : 533 Age : 35 Ma localisation : Ici. Date d'inscription : 25/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Dim 22 Oct 2006 - 12:37 | |
| J'sais jamais trop quoi dire à vos commentaires, j'trouve ça tellement gentil. <3 Vous toutes ^__^
Voilà la suite.
(Pao : De rien =) // Aqua : Hihihi^^)
Mais c’que je vis, ce fut bien plus encore. Parce que le joueur de violon, quand je m’approchai de lui, s’effaça pour me laisser entrevoir une autre silhouette. Mon cœur s’emballa, impossible de l’arrêter, il était bien décidé à battre et ce n’était pas ma seule conscience qui l’en empêcherait. Mes mains se mirent à trembler et je mordis mes lèvres. J’avais des larmes pleins les yeux.
« Oh, Bill… - Lino, pleurs pas, j’suis là maintenant, hein ? - Mais… »
Mais les larmes, j’peux pas les retenir. Parce que j’suis tellement heureuse. Parce que mon cœur a comme une envie de sortir de ma poitrine tellement il bat fort. J’suis face à toi et y’a plus que ça qui compte. T’es pas un rêve, et j’mourrai pas ce soir.
Voilà ce que je pensais. Et bizarrement, quand je formulai ces paroles dans ma tête, il me regarda avec un air attendrit et me sourit, comme s’il avait comprit. « J’savais bien que j’arriverai à te faire changer d’avis. » Y’a comme un arc-en-ciel qui est apparu en plein dans l’noir de la nuit. Un arc-en-ciel dans ses yeux qui étaient encore plus beaux que dans mes rêves. Et puis son parfum, que je n’connaissais pas, m’envoûtait et me laissait m’envoler loin, très loin d’ici. C’était la vie qui brûlait dans ses membres, j’pouvais presque voir son cœur qui battait, j’voyais même les sourires de la vie qu’il avait retenu entre ses mains aux longs doigts fins. Il sentait le parfum d’la vie, le parfum d’l’amour, il sentait la musique et la scène, il sentait le cœur des plaisirs et l’abandon des questionnements, juste la vie à cent à l’heure, la vie qu’il n’en finissait pas de consommer. Il s’approcha de moi et me murmura sa passion, la mélodie du bonheur entre deux notes électrisantes d’innocence. Je le regardai, émerveillée, et puis je le dévisageai, ses vêtements, mais surtout son visage, et ses yeux, et ses lèvres, et son sourire qui parfois, souvent, illuminait ses traits presque parfaits.
On s’est assis contre le monde, on s’est envolés vers la Lune qu’on voulait visiter ensemble, on a rêvé de champs dorés qui poussent sur le soleil, et on a gravés nos noms sur un cerisier en fleur. On a nagé dans la Mer des Caraïbes, là où les poissons font des tours et des tours pour qu’on les admire à n’en plus finir, on a refait le monde de nos petites mains, on a écrit au passé les douleurs et tracé le futur dans le ciel. On a écrit « Je t’aime » dans les nuages et puis après, on en a fait d’la chantilly. On a murmuré aux creux d’nos vies les mots les plus doux. Bill chantait, comme dans mes rêves, mais cette fois je sentais son souffle dans ma nuque et j‘me sentais forte, si forte… Quand il s’est tu, une chanson m’est venue en tête, et j’ai eu envie de la lui chanter, tellement elle était belle… J’ai fermé les yeux et j’ai laissé les paroles me revenir.
http://www.radioblogclub.com/open/117796/j_envoi_valser/Olivia%20Ruiz%20-%20J%27envoi%20Valser
« J'en vois des qui s'donnent, donnent des bijoux Dans le cou C'est beau mais quand même Ce n’sont que des cailloux
Des pierres qui vous roulent, roulent Et qui vous coulent Sur les joues J'aime mieux que tu m'aimes Sans dépenser des sous
Moi je m'en moque J'envoie valser Les truc en toc Les cages dorées Toi quand tu m'serres très fort C'est comme un trésor Et ça, ça vaut de l'or
J'en vois des qui s'lancent des regards Et des fleurs Puis qui s'laissent quelque part Ou ailleurs Entre les roses et les choux J'en connais des tas qui feraient mieux de s'aimer un peu Un peu comme nous Qui nous aimons beaucoup
Et d'envoyer, ailleurs Valser Les bagues et les cœurs en collier Car quand on s'aime très fort C'est comme un trésor Et ça, ça vaut de l'or
Moi pour toujours J'envoie valser Les preuves d'amour En or plaqué Puisque tu m'serres très fort C'est là mon trésor C'est toi Toi qui vaut de l'or… »
Il m’a serrée un peu plus fort contre son cœur, et j’ai sentis sur mon épaule une larme ou deux, un peu comme des diamants qui scintillaient à la lueur de la Lune…
Dernière édition par le Dim 22 Oct 2006 - 13:09, édité 1 fois | |
| | | Cindy Hyperaktiv
Nombre de messages : 1018 Age : 34 Ma localisation : Bordeaux Date d'inscription : 22/08/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Dim 22 Oct 2006 - 12:43 | |
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| | | Sorceress - [Po'] Hyperaktiv
Nombre de messages : 1951 Age : 33 Ma localisation : I feel stupid, and contagious. Date d'inscription : 17/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Dim 22 Oct 2006 - 12:56 | |
| =) J'adore m'perdre dans ces mots qu'tu manies si bien. <3 | |
| | | LëNâ... Hyperaktiv
Nombre de messages : 1576 Age : 31 Ma localisation : Dààns Le Tr0ùù Dù Kul Dù M0nd' =D Date d'inscription : 27/09/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Dim 22 Oct 2006 - 13:23 | |
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| | | Miou Ich Bin Da
Nombre de messages : 2135 Age : 33 Ma localisation : Fond du couloir. Date d'inscription : 12/08/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Dim 22 Oct 2006 - 16:50 | |
| Magnifique. J'ai l'impression de faire 36 fois le trajet de la Lune aller-retour, avec tes textes. C'est beau... | |
| | | Mad-Moiz-Ailes Krime Hyperaktiv
Nombre de messages : 1015 Age : 33 Ma localisation : Dans les étoiles... Date d'inscription : 31/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Dim 22 Oct 2006 - 16:55 | |
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| | | aqualung Ich Bin Da
Nombre de messages : 2412 Age : 35 Ma localisation : J'aimerais pouvoir dire dans un boeing bleu de mer Date d'inscription : 03/09/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Dim 22 Oct 2006 - 17:03 | |
| J'crois que pour une fois j'vais rester silencieuse parce que bon y a rien à dire sur ce texte. A part que la chantilly des nuages ça doit être bon. =) | |
| | | [B]abOu' Hyperaktiv
Nombre de messages : 1480 Age : 32 Ma localisation : Ici et nulle part. Dans un endroit de rêverie et d'espoir. Mais aussi dans la réalité si cruelle... Date d'inscription : 14/07/2006
| Sujet: Re: [T] Pensées Nocturnes Dim 22 Oct 2006 - 18:20 | |
| rien a dire.. tout a voir pff magnifique magique.. | |
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| | | | [T] Pensées Nocturnes | |
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