[T] Sur un banc, tu m'as dit ...

Où sommes-nous ?
Je regarde à travers la fenêtre.
Le ciel est gris,
rayé d'une éternelle pluie.
Oui, il pleut sur la ville,
comme il pleut dans mon coeur ...

La ville laisse place
à la campagne d'herbes hautes.
Les souvenirs reviennent,
chargés d'un lourd parfum de pins,
de douceur.

Je pince mes lèvres
pour empêcher ces larmes de tomber.
Le train continue impitoyablement
sa course effrénée,
sans tenir compte de mes supplications ...

Je prends la vie en horreur,
mon coeur est plus que brisé.
Mais en avais-je un ?
Je n'en ai pris réellement conscience
qu'avec Elle.

Oh oui, où es-tu ?
Où sommes-nous ?
Je T'aime.

*Iit's s0 BeAutiifuLl, iit mAkes y0u wAnnA cry*

L'arrivée dans la nouvelle ville
est encombrée.
Elle semble si pleine,
prête à déborder,
qu'une tension m'oppresse.

La ville est noire,
comme celles que je peux voir
sur Son carnet.
Que mon frère tient.

Il pleure ouvertement,
sans même chercher à retenir
ses larmes acides.
Gustav et Georg sont silencieux.

Nos angoisses pèsent sur eux aussi.

Un frisson me parcourt.
Et si je ne revenais pas ?
Et si je ne La revoyais pas ?
Qu'est-ce qu'il m'arrivera ?

Et est-ce que je peux l'oublier ?
J'en suis capable ?

Seule,
la question resta suspendue dans les airs,
sans réponse.

Dans l'hôtel,
je m'assieds dans l'entrée,
et, regardant à travers la baie vitrée,
un magnifique rayon de soleil
me pénètre et me réchauffe.

Un frère anéanti
plonge sa tête dans ses mains.
Et lorsqu'il la relève,
un sourire est apparu.

Les yeux encore rouges,
il me regarde.
Je me lève,
et l'enlace.
la
Mon autre moi,
mon cher alter ego,
va si mal,
que, plus fort que la pudeur,
je me dois de l'apaiser.

Gustav et Georg se rapproche;
nous entourent.

moi: Bill, Bill ... On est pas les seuls à souffrir ... *berçant mon jeune frère* Maintenant, c'est fini. Le passé reste avec le passé; les larmes ne la ramèneront pas.

Nous acquiesçons,
et après avoir demandé à notre manager,
on va à la salle de jeux ...

Oh !