[T] HANNAH'

Je ne sais pas combien de temps je suis restée sur ce rebord de fenêtre. Sûrement des heures. Mais ils m’ont sortis violemment de mes pensées, toujours avec leur sourire accroché sur leur visage. J’ai soudain senti monter la colère, en moi. Cette haine de leur cracher mon venin. De leur faire regretter d’avoir voulu me protéger. Calme …

« Bonjour ! »
« Bonjour les Garçons. Ou devrais-je plutôt dire Tokio Hotel ? »

Je crois que ça voulait sortir, c’est sortit. Ca claque dans l’air. Ca brise. Ca fait du bien.

« Ne me regardez pas avec ces yeux pleins d’incompréhension. Oui, je sais … tout. Je pense que je peux vous qualifier de belles enflures, maintenant. Je sais que ce terme n’est vraiment pas correct. Mais je ne sais pas encore exprimer la colère avec diplomatie. Je me l’étais pourtant promis.
Ce matin, en me réveillant, j’ai vraiment ressenti le besoin de savoir. Parce que ça me rongeait à l’intérieur. Parce que je savais que depuis le début vous m’avez caché les moindres détails de votre vie de star et de ma vie de … violée. *Je sens ma gorge s’assécher peu à peu* Vous ne pouvez pas savoir comment je suis tombée de haut, quand Mathieu m’a annoncé ça, avec ces mots maladroits. Comment vous avez pu me cacher une énormité pareil ?! Je n’arrive toujours pas à le croire, merde ! Pendant toute cette semaine, je vous ai fait confiance, aveuglement. Vous aviez pris une place importante en moi. J’ai frôlé l’arrêt cardiaque en prenant conscience que vous m’aviez baladé. Du début, à la fin. Du début, à la fin … »

Ma voix se brise face à cette deuxième prise de conscience. J’ai beau me retenir, les barrières cèdent face au poids des larmes. M’écroulant à terre. Les yeux enfouis dans les paumes. J’entends des pas précipités puis sens une présence autour de moi. Je sens aussi de frêles bras entourant mes épaules avec délicatesse, invitant doucement ma tête sur son épaule. Remuée par de répétitifs sanglots, je déverse mon malaise sur son tee-shirt trop grand. Une fois calmée, je lève les yeux encore humides. Ma voix s’élève comme un écho dans la pièce. Un écho encore brisé.

« Je … Je m’appelle Hannah’. »

Les sourires, sur les visages de chacun, reprennent place. Sourires bienveillants et protecteurs. Comme toujours. J’ai besoin de parler. Tout leur raconter. Dans les moindres détails.
Quelques chapitres plus tard, ils connaissent tout. Ils avaient bu mes paroles. Admiratifs et désolés à la fois. Ils pouvaient lire en moi comme dans un livre ouvert, c’est le cas de le dire. Puis revient l’heure du « Au Revoir ». Plus de mensonges ridicules.

« Hannah’. On doit y aller. »
« Oui, comme d’habitude. »

Ils baissent alors instinctivement les yeux. Les quatre. Je leurs lance un regard interrogateur. Tom se racle la gorge puis parle.

« Tu sais, il y a un temps pour tout. Et toutes les meilleures choses ont … comment dire … »
« Une fin. Ne me parle pas comme j’étais une gamine de dix ans. Je suis capable de comprendre que vous allez retourner d’où vous venez si tu me le dis simplement. Je ne suis pas aussi stupide que tu le crois, tu sais. »
« Je n’ai jamais pensé que tu étais stupide ! »
« C’est une expression, Tom. Que puis-je vous souhaiter ? Du succès ? Des opus aussi beaux les uns que les autres ? De l’argent ? De l’amour ? »
« Rien. Ne souhaite pas. Mais promets. Promets-nous que l’on se reverra. Ce sera la plus belle des choses. »
« Je vous le promets … si vous me le promettez aussi. Pour se voir, il faut être deux, minimum. Non ? »
« Oui. On te le promet. »

Il est vraiment l’heure pour eux de partir. Repartir. Je décide de ne pas fondre dans chacun de leurs bras. Je me retiens. Prends sur moi. Mais lorsque ceux de Tom s’ouvrent devant moi, je ne peux m’empêcher de rebaptiser son tee-shirt. Saisissant sa taille de toutes mes forces. Serrant comme une tarée. A ne plus le lâcher. L’emprisonné. Je sens la pression de ces bras sur mes épaules. Sa tête sur la mienne. Je sens son cœur battre sous sa peau. Tellement fort. Le mien empreinte la même voie. Battant plus fort encore. Je relève les yeux qui s’abandonnent dans les siens. Dans la pièce, plus que deux cœurs battent. A l’unisson. Seuls. Derniers instants. Il replace en arrière quelques mèches de cheveux perdues. Il caresse du bout des doigts mes lèvres tremblantes avant de les emprisonnées avec les siennes. Seulement quelques secondes. Secondes pendant les quelles vos yeux se ferment, votre cœur explose, des papillons naissent dans votre ventre. Secondes pendant les quelles vous vous sentez protégée, invincible. Le temps se suspend, accroché à vos lèvres. Mais comme il dit, les meilleures choses ont fin. Même celles que vous ne voulez pas voir finir. Il pénètre mes yeux une dernière fois. M’offre un sourire. Une caresse sur la joue. Un baiser volé dans le cou et me laisse rêveuse. Rêveuse et heureuse. Adieu ? Non, au Revoir, on se l’ait promis …
Deux semaines. Quatorze jours. Trois cents trente-six heures. Vingt mille cent soixante minutes. Un million deux cent neuf mille six cents secondes. Que je suis à nouveau Hannah’. Que j’étais sensée reprendre ma vie « normale ». Continuée à vivre malgré tout. Malgré la honte qu’il a installée. Malgré le vide qu’ils ont laissé. Qu’il a laissé. Ce vide que lui seul peu comblé. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ? Je l’espère pour lui. Parce que pour moi, je m’en fiche. Non ! Je ne m’en fiche pas. Ca me tut. Oui. Ca me tut de le voir tous les jours, avec une fille différente entre ses bras, sur papiers glacés. Alors qu’il y a seulement quelques jours c’était moi à la place de ces greluches écervelées. Juste moi. Et lui.
Je n’ai pas envie. Non. Affronter les gens. Les regards. Pourquoi ? Par peur. Affronter. Je me lasse d’affronter encore et encore. Encore et toujours.

_#. Et les journées passent. Comme ça. Enfouie sous les plis de sa lourde couette. Ecoutant de la musique évidemment. Rêvant le plus souvent. Dormant de temps en temps. Ecrivant une suite successive de mots, formant des phrases qui elles-mêmes composent des paragraphes pour former des textes. Des textes poétiques. Doux. Magnifiques. Colorés. Touchants. Emotifs. Sérieux. Dorés. Difficiles. Acidulés. Frivoles. Piquants. Sucrés. Argentés … Et j’en passe. Elle écrit. Sa nouvelle échappatoire. Entre nous, la meilleure à la quelle elle a pensé.

Wala pour ce soiir =]

Kiiss' <3

MERCiiiiiiiiiiiiii POUR CE MOMENT FABULEUX QUE J'Aii PASSE A LiiRE CES DEUX SUiiTES MAGNiiFiiQUES ! =)

SUiiiiiiiiiiiiiiiiTE STP ! =)

Hann.
Débordement de joie dans mon coeur, en lisant tes mots.
Tu m'a manquée ma tapiss'.
Vivement le forum jeun pour se revoir.
Tu crois qu'on pourait gèrer dans la semaine, un midi, histoire de trainer ensemble en ville?
Ca serait bien, nan?
jtaime, tu me manque.

Bien sur qu'y'a moyen de moyenner pour qu'on traine ='].
J'arrive sur MSN !!

Tu m'manques aussi <3

[P'taiin le Forum Jeunes quoi (yn)]

new lectrice
j'aime beaucoup
la suiiiiite stp^^

Des mots banal, tu les rend si magique

Que j'peux pas pas aimer ta fic'.

C'est magnifique, emouvant, remplit d'etoile, touchant, magnifique...

C'est plus que beau

J'aime <3

Suiteuhh <3

[Parce que j'ai le besoin de poster, même q'il y a personne.]


Le jour se lève, une nouvelle fois, à l’extérieur. Le quotidien s’enclenche. Machinalement. Au rythme des voitures parisiennes. J’attends patiemment le dernier grincement de porte, qui me murmure que je suis enfin seule, avant de me lever. Laver. Manger. Inlassable routine d’animal hibernant. C’est l’Hiver. Donc, j’hiberne. J’hiberne pour ne pas affronter. Vous le savez. Je n’affronte plus personne. Ni même la sonnerie du téléphone. De peur. Affronter. Merde ! Je suis une grosse loque. Haha ! Prends-toi ça dans la tête. Gosse loque … Et merde !
Je vous ai déjà parler de Pierre. Sûrement. Quoique … Pierre, c’est, ou plutôt c’était (de mon côté tout du moins), mon « petit copain ». Pouah’. Non, ce n’est pas Pierre qui me donne la nausée, c’est « petit copain ». Quand la sonnerie retente dans la journée, je sais que c’est Pierre. Mais je ne décroche pas. Parce que je dois affronter. Affronter et expliquer. Expliquer pourquoi ça fait deux semaines que je ne viens plus au lycée. Expliquer qu’en fait, je ne l’aime pas. Expliquer … Expliquer. Et puis lui, doit comprendre, être désolé, être triste. Rupture. Il s’en remettra. Du moins, je l’espère.
La sonnerie du téléphone sonne. Je crois que je dois affronter …

« Allo … »

Seulement deux minutes pour expliquer la grippe et la rupture. La grippe. Seul prétexte merdique qui m’est venu à l’esprit. Je n’ai pas dit crier ma vie sur les toits, d’accord ? J’ai donc, officiellement, la grippe. Officieusement, un chagrin amoureux … ? Non ! Si … Pierre ? Non ! Tom …
Jesuisunegrosseloqueamoureused’unpetitconquiselaraconteparcequ’ils’appelleTomKaulitz … Merde !
Des parents restent des parents. Chiants. J’ai vraiment pris grand soin de les éviter. Depuis ma sortie de l’hôpital. Je sais c’est nul. C’est lâche. C’est minable. Mais j’ai cette boule de ressentiment au fond du ventre. Cette boule dans la gorge qui m’empêche de parler. Parce que, pour moi, ils m’ont abandonné. Pendant plusieurs jours. Parce qu’ils sont là, quand je n’ai pas besoin d’eux. Parce qu’ils ne sont pas là quand j’ai besoin d’eux. Les parents devraient ressentir ces choses-là. Devraient ressentir quand leur progéniture est en danger. Ils devraient. Mais les miens, non. Parce que j’ai eu le temps d’être abusée, amnésique et de nouveau moi avant qu’ils s’en rendent compte. Parce que … Parce que ! Je leur en veux. Et puis, je leurs en veux aussi à Eux ! A lui. A tout le monde. Parce que j’ai ce besoin d’en vouloir à la Terre entière. Parce qu’il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Parce qu’ils m’ont tous abandonnée. Tous …

ouai continue moi j'aime beaucoup ta fic et je resterais pour la lire^^

Coup de blues ? Moi aussi...
Ca m'a vraiment fait du bien de te revoir aujourd'hui.
Comme avant, un peu. On se tennait par les coudes, comme avant.
Ca m'a fait repenser à notre 3eme.
Gros coup de nostalgie.
J'ai l'impression que ça fait des années qu'on était en 3eme B, toutes les trois, toi Anna et moi...
Tu me manque déjà ma tapiss', vivement vendredi soir (jcroise les doigts pour que ça se fasse).
Parce que tu sais, c'est seulement après ce mois de folie, où j'ai rien vu passer, que je me rends compte qu'il me manque quelqu'un.
Et ce quelqu'un, c'est toi.

Ecris-nous vite une suite, t'as pleins de lectrices!

Je t'aime.

Moi aussi ça m'a fait plaisir de te revoir.
Je regrette Pasteur seulement pour Toi & Anna.
Parce que vous êtes des p'tits bouts de demoisell' extraordinaires.
Le lycée super meilleur si vous etiez là, parce qu'on se serait serrer les coudes (pas tennait les coudes ^^).
J'espère qu'on se f'ra des p'tites virées en ville, comme avant.
Qu'on s'ferra virer de Pimkie parce qu'on utilisait leur cabine comme studio photo'.
Qu'on s'tapera la honte parce qu'on gueuelera comme des tarées, ure des Minimes.
Parce que j'ai tout simplement envie (:

Je t'eyme <3

[A Vendredi soir ma Tapiss' ='D]

Tes mots sont magnifique

Ta fic' est pas banal, elle est original.

Tes mots sont tellement beau que je trouve pas de mots pour decrire.

Elle est super

J'aime tout de ta fic' <3

Suiteuhh <3

Et sinon pour toi, les coup de blues arrive souvent pour moi, en general 2/3 jour ensuite sa va remieu pendant 1/2 jour et après c'est reparti pour 2/3 jour donc t'inquiète pas,j'pense sa va passer.

Merciii Juju (':

t'arrête ma Belle. Moi je reste.
Les autres restent aussi...

Mercii ma Choupinett' <3

Jesuisunegrosseloqueamoureused’unpetitconquiselaraconteparcequ’ils’appelleTomKaulitz
Jdr cette phrase continue ^^"

J'ai essayé.
Contente que mes phrases à deux balles te plaisent (:

Oui mais tout cela ne nous donne pas la suite ^^

Cette Aprèm', je te le promet <3

on est cet aprèm maintenant !

J'peux dire la même chose pour toi =]

(Pour Mam'zelle Emma =])

_#. Contrainte et forcée d’aller au lycée. Plutôt un acte de présence qu’autre chose. Rien ne sort plus de sa bouche. Les seules exceptions sont les notes. Ces douces mélodies qu’elle murmure à longueur de journées. Matin. Midi. Soir. Et nuit. Parce qu’elle se sent mal, elle n’écoute plus de rythmes électriques qui la faisait tant danser et sourire avant. Non. Elle n’écoute plus que des chansons qui lui rappellent que, finalement, elle n’est pas seule à être mal. Son âme n’est qu’un puzzle saccagé. Dont le reste des pièces s’est envolé avec le vent …
Tout le monde s’énerve autour. Pas elle. On peut la traiter de n’importe quoi, elle s’en contrefiche. On peut penser ou dire ce qu’on pense. Elle n’entend pas. Elle n’écoute pas. Ainsi va la vie. Certains veulent retrouver Hannah’. Celle qui avait les yeux pétillants et les cheveux en bataille. Qui était espiègle et maligne. Belle et attirante. Malicieuse et décalée. La touche sucrée et colorée sur la photographie en Noir et Blanc. Surfant sur sa vague Rock que personne n’apprécie forcément. Hannah’ c’était de la folie rehaussée d’un sourire indélébile aux lèvres même dans le pire des cauchemars. La Hannah’ du début. Comme avant. Avant qu’il la prenne, la brutalise et la salisse. Avant qu’il l’aime puis qu’il l’abandonne. Avant qu’elle l’aime. Avant qu’il l’abandonne …
On aimerait tous, foutre un coup d’effaceur sur cette horreur. Arracher les pages inutiles du roman. Pour qu’Hannah’ renaisse et que le monde aille mieux. On aimerait mais on ne peut pas. Car c’est lui qui a l’effaceur et elle qui a le livre entre ces mains …


Je me plains. Et le monde doit sûrement me détester pour ça. Je me place comme une victime. Je suis une victime. Une loque … Toujours ces inlassables notes de piano au creux de l’oreille parce que je ne veux rien entendre d’autre. Parce que le reste sonne faux. Tout ce brouhaha qui me faisait tant virevolter avant, je l’oublis. Parce que je n’ai pas envie. Je n’ai plus envie. Parce que je suis lasse et que je me place en victime. Parce que je suis une loque et que je le vaux bien. Parce qu’on me dit « Je comprends ce que tu ressens ». Alors que personne ne comprend. Parce que je ne fais vibrer mes cordes que pour crier. Parce que je déteste tout et que j’aime n’importe quoi. Oui, n’importe quoi. Tout cela est du grand n’importe quoi. Un mot merdique. Amour. Une vie version black & white. Je deviens une adolescente blasée qui se demande si elle ne doit pas sauter dès qu’elle voit la Seine. Pathétique.