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| [T.] Playing Dead. | |
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+42Marylon Mero Corps Etranger ely^^ Pom' Georg'Engel_* RietteTH Calypso. Vert* o0bimkow0o GatZePower elmer [ She likes them ] BillyMax Suga'Girl Ben* lovepandora Lulu09 Banane. Lo.la ==>LuLu Lucky Lily19 >> Vanille << faraway *Caramel__* pralinefjord ¤¤Ewiger Traum¤¤ Pryss'. |...« MORGANE DE TOii ».. Milietrom monna [Evi*] aqualung Kimaugen Pink-Paradize Miou Hell. claudia Marie. Maë tititemargotTH Nao 46 participants | |
Auteur | Message |
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o0bimkow0o Ich Bin Da
Nombre de messages : 2848 Age : 30 Ma localisation : Dans l'univers de Nao =) Happée. Réduite en poussières d'existence. Heureuse. Date d'inscription : 04/02/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Ven 14 Déc 2007 - 15:39 | |
| Génial =)
Tu sais que je t'admire Nao ? Enfin oui, tu le sais XD Mais bon une autre raison vient s'ajouter à toutes celles qui concourrent déjà : tu penses toujours à nous =) Tu postes toujours tes suites très rapidement =) Tu es toujours là, quoi. M'ci. <3 | |
| | | Lulu09 Hyperaktiv
Nombre de messages : 1067 Age : 32 Ma localisation : ... =) Date d'inscription : 05/06/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Ven 14 Déc 2007 - 16:36 | |
| ca faisait longtemps non j ai pas lacher oui ca fais longtemps que je sui aps venue et ca ma manquer ta fic ma manquer tes mots m ont manquer vraiment j ai pas encore rattraper mon retard mais j y compte bien tout ca acause de ces ****** d examen ... --' <3 | |
| | | Lulu09 Hyperaktiv
Nombre de messages : 1067 Age : 32 Ma localisation : ... =) Date d'inscription : 05/06/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Ven 14 Déc 2007 - 17:55 | |
| je ne sais pas quel mots employer pour qualifier ce que je ressent en ce moment je crois juste qu il n y a pas de mot justes il n y pas de mots pour t exprimer tout ce que je ressent en te lissant a quel point ca ma manquer de ne pas pouvoir poser mes yeux sur tes mots a quel point mes mains tremblent apres ces lectures j avais meme oublier la facon dont tu ecrivais mais quel plaisir de le redécrouvrir tes mots , son tes mots tout simplement
Intolérable ? Oui surment la beauté de tes mots est intolérable Nao ce que tu en fait c'est grandiose a tu seulement conscience de ce que tu ecris ? histoire sombres peut etre mais ceoendant magnifique =] alors MERCI merci pour ca , merci pour tout et continue .... <3 | |
| | | Marie. Ich Bin Da
Nombre de messages : 2473 Age : 235 Ma localisation : Plus ici. Date d'inscription : 16/09/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Ven 14 Déc 2007 - 18:29 | |
| . <3 | |
| | | Calypso. Administratrice
Nombre de messages : 16769 Age : 35 Ma localisation : Paris Date d'inscription : 11/11/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Ven 14 Déc 2007 - 20:07 | |
| si tu savais ce que tes mots font sur moi c'est indescriptible aucun mot de serais assez bien pour leur tenir tete tu as ce quelque chose qui... je me repete je sais mais comment ne pas laissez de coms sur ta fic tous tes mots m'emue tout tes mots me font frissonner tu as une facon de decrire la vie qui me touche enormement.... et encore... si seulement ce n'etait que ca... j'aimerais trouver les mots et te faire un jolie petit com mais ils sont introuvables ils m'ont lachement abandoné | |
| | | Nao Ich Bin Da
Nombre de messages : 2001 Age : 34 Ma localisation : Lyon Date d'inscription : 29/10/2006
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Ven 14 Déc 2007 - 21:28 | |
| Ki§@, t'es folle de me dire tout ça mais merci, merci mille fois (L)
Bim, je sais pas comment tu fais pour me trouver rapide xD
Suga'Girl et Lulu, rebienvenue, vous m'avez manqué. =)
J'ai bien travaillé, ce soir. Huhu. Voyez plutôt.
*
J'ai vu son visage devenir grimace de douleur et j'ai su que je venais de piétiner son coeur, aussi sûrement qu'on peut écraser quelques feuilles. Pourtant, je ne me sentais pas coupable, tu sais bien que j'en suis incapable. Je le regardais souffrir et perdre contenance face à ma froideur et je l'entendais presque gémir. Il aurait pu pleurer, ses larmes n'auraient eu aucune saveur. Je ne pouvais pas faire preuve de tendresse, je ne pouvais pas oublier tous ces moments à regarder le ciel et à me demander s'il était une étoile, tu sais, ces rêves de gosse. Et moi je m'étais dit que Papa n'était pas là, qu'il était sûrement mort, puisqu'un Papa n'abandonne pas ses enfants, il n'aurait pas fait de gosse à cette femme s'il n'avait pas voulu rester avec elle et veiller sur nous. Je m'étais persuadée des années durant, le coude sur le rebord de la fenêtre, que tout aurait été différent s'il avait été là, Papa. Je ne pouvais pas passer outre ces espoirs baffoués, Bill, je ne pouvais pas sourire et lui dire « bienvenue dans ma vie ». Papa n'était pas mort, Papa était juste parti. J'ignore comment il a pu nous laisser avec Elle. J'ignore comment, fallait-il qu'il soit fou lui aussi, ou simplement inconscient. Et là, il se tenait devant moi, comme si les années ne comptaient pas. J'aurais voulu lui montrer toutes mes blessures, le mettre au pied du mur, lui faire comprendre que rien ne pourrait jamais guérir. J'aurais voulu qu'il sache à quel point la vie avait été un enfer et à quel point je l'avais hai à force de penser le voir à chaque coin de rue.
Il avait mal, je sais. Mais ça n'avait rien de comparable. Il avait déjà fait son choix. A quoi ça lui servait de revenir maintenant ? Moi je ne voulais pas de lui. Je m'étais sortie de là différemment. J'avais déjà pris la main que tu m'avais tendue, j'y étais déjà accrochée. Je n'aurais pas pu l'attendre plus longtemps. Tu sais, je crois que si tu n'étais pas venu ce soir-là, t'asseoir à côté de moi, je ne serais peut-être plus là aujourd'hui. C'est tellement plus simple de s'en aller que de rester seul sur une terre qui s'enfonce. Mais tu es venu et même si notre départ n'était pas des plus engageant, l'endroit où nous sommes arrivés vaut bien tous les détours. Tu es venu, toi, et je n'avais plus besoin de lui. Il me regardait, les yeux rivés sur mes faiblesses et mon manque de délicatesse, il me regardait et je trouvais ça horrible, je sentais son regard sur la moindre parcelle de ma peau et c'était tellement pénible. J'aurais voulu qu'il s'en aille mais surtout, qu'il ne soit jamais venu.
- Caho... - Non, non, taisez-vous. Je n'ai pas de prénom, je n'ai pas de prénom pour vous. - Quoi ? - Je suis Sans Nom. Parce qu'elle ne m'en donnait pas et que ses insultes, je n'en voulais pas. J'aurais pu dire que je m'appelais Catin, finalement c'est bien pareil mais je ne pouvais pas l'accepter. Vous n'étiez pas là, vous ne me connaissez pas, ne m'appelez pas. Ne dites rien. Et d'ailleurs, qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas. - Caho, je ne te comprends pas. - Je suis Sans Nom ! - Mais enfin... Je t'en ai donné un, il y a longtemps. - Non, non et non ! Je m'appelle Caho, comme le Chaos, comme ces foutues puissances qui se battent contre moi et qui m'écrasent depuis ma naissance. Chaos, parce que rien ne va, parce que les paradoxes se jouent de moi et qu'aujourd'hui je suis sauvée. Chaos, parce que leurs existences me redonnent le souffle. Chaos, parce que c'est quand tout est détruit que nous respirons encore. Je m'appelle Chaos, mais pas pour vous. Je suis Sans Nom. - Tout ça n'a pas de sens. - Je suis ce qu'on a fait de moi. - ... Tu sais, je t'avais donné le nom de Caho comme Chaos, moi aussi. Chaos, mais pas comme catastrophe horrible et cataclysme hostile. Chaos, je t'avais appellée comme ça pour ne pas oublier que les plus belles fleurs naissent sur les tombeaux. Caho, ma fille, Caho parce que tu viens d'un ventre fou que j'ai aimé comme rien ni personne ne peut aimer. Caho parce que ta mère, c'est moi qui en étais fou, parce que je voulais que tu sois belle. Que tu sois forte. - Alors, pourquoi avoir fui ? - Ce n'est pas aussi simple... - Lâche. Couard. Je ne veux rien avoir à faire avec vous. - Et pourtant, Caho, je suis ton père. - Je suis majeure. Je n'ai pas à dépendre de vous. - ... - Je ne pourrais jamais oublier. Pardonner. Tourner la page. Je vous en veux et je ne veux pas que vous puissiez vous défendre ou bien vous excuser. - Je voudrais juste pouvoir te serrer dans mes bras. - Mais ça, je ne peux pas vous l'accorder.
J'aurais voulu ne pas partager son sang, leur sang. J'aurais voulu naître de toi, par toi, pour toi. Je sais que tout cela est ridicule et que tu es devenu bien trop pour moi mais avec le temps, on dit que tout s'en va. C'est vrai, Bill. Et il n'est resté que toi. Et à cet instant, je le regardais de loin, toujours aussi froidement, faisant lentement marche arrière, m'écartant toujours un peu plus de lui. Il me rendait malade. Malade. Alors, quand je suis arrivée dans l'embrasure de la porte, je me suis retournée et je me suis enfuie vers la porte d'entrée.
J'ai juste eu le temps de l'entendre crier mon nom avant de refermer le lourd bois sur l'appartement de mes souffrances. J'étais dingue, dingue, et qu'est-ce qui pouvait bien me différencier d'elle, finalement ? Je me suis appuyée contre la porte, le coeur battant à mes tempes, des rides se creusant sur mon front. J'aurais voulu que quelqu'un me dise pourquoi rien n'était simple dans ma vie, pourquoi rien ne pouvait couler de source. Qu'on me donne au moins une évidence. Je marchais les yeux bandés sur une route où les voitures fillaient à mille à l'heure. J'aurais voulu que l'une d'entre elles s'arrête. Et, pourquoi pas, que Tom et toi en sortent. Que je pense à autre chose. Que j'aille ailleurs. Oui, c'est ça, j'aurais voulu aller ailleurs et oublier. Mais sa voix a traversé la porte et j'en aurais hurlé.
- J'ai la garde de Mathias. Nous vivons dans la maison de mes parents, quelque part dans les Hauts de Seine. Tu trouveras l'adresse sur le meuble du téléphone, dans l'entrée. - ... - Caho. J'ai fait interner ta mère à la clinique Saint Anne. - ...
Je suis partie en courant pour éviter d'éclater de rire. Le mode d'emploi, j'aurais tellement aimé l'avoir. Mais le destin se jouait de moi.
* | |
| | | GatZePower Hyperaktiv
Nombre de messages : 1877 Age : 34 Ma localisation : Jura Date d'inscription : 05/03/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Ven 14 Déc 2007 - 21:45 | |
| Et dieu seul sait comme tes mots m'ont manqué. Je te jure. Je suis repartie avec Eux. Me tapissant dans un petit coin de la pièce et observant la vie que tu déroules sous tes mots. Le tapis rouge et pire encore Nao. Je voudrais te dire à quel point cette dernière suite m'a particulièrement touchée, mais je ne peux pas, je ne peux pas. Mais tu as mis à nu une de mes faiblesses. Nao. Nao. Je t'aime. | |
| | | pralinefjord Heilig
Nombre de messages : 6335 Age : 35 Ma localisation : Bordeaux Date d'inscription : 14/01/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Ven 14 Déc 2007 - 22:03 | |
| Pfiou, Pfiou, Pfiou, Pfiou! Je suis désolée mais je ne suis pas très bavarde =S. Mes gestes ou réactions parlent d'eux même. Les larmes, les gémissements, les battements de mon coeur, le froncement de mes sourcils, et le sourire qui se dessine en lisant les dernières lignes. Tu sais Nao, Tu m'as fait sourire deux fois en l'espace de quelques minutes. Je n'ai pas esquissé un seul sourire depuis mardi. Et j'avais oublié à quel point ça faisait du bien. Merci, merci, merci à l'infini Nao. =') (L) | |
| | | Calypso. Administratrice
Nombre de messages : 16769 Age : 35 Ma localisation : Paris Date d'inscription : 11/11/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Ven 14 Déc 2007 - 22:58 | |
| de rien j'ai de nouveau aucun mot pour ta suite on dirait qu'on me les enleve a chaque fois je les perds ...et sa m'enerve tu vois parcque tout mes mots son dans ta fic ^^ voila mon coeur se souleve a chaque fois merci pour tes mots qui me rechauffe comme me detruise | |
| | | ¤¤Ewiger Traum¤¤ Hyperaktiv
Nombre de messages : 1883 Age : 33 Ma localisation : * Trop loin de lui * Date d'inscription : 24/11/2006
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Sam 15 Déc 2007 - 10:14 | |
| Merci pour cette superbe suite, encore mieux de jour en jour, tu sais, j'aimerai tellement que ça n'finisse jamais, tout ça, les mots donnent l'espoir, tu m'en persuades plus que quiconque.
Un dialogue Elle-Chaos. Virulent et crû comme j'en raffole. Ce serait divin.
Je t'aime, à bientôt =)
(L). | |
| | | aqualung Ich Bin Da
Nombre de messages : 2412 Age : 35 Ma localisation : J'aimerais pouvoir dire dans un boeing bleu de mer Date d'inscription : 03/09/2006
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Sam 15 Déc 2007 - 13:18 | |
| Pour quelque chose qui avait du mal à sortir dis donc, ça a carrément explosé. Pendant ce dialogue il y avait le visage horrifié de Caho qui me hantait, c'était comme un chatiment tu sais, quelques tremblements, et surtout, plus beaucoup de souffle. On l'aura attendu cette suite mais bon dieu, tu sais, je crois que pour une fic pareille, pour toi, je pourrais attendre une vie entière sans rien oublier. | |
| | | o0bimkow0o Ich Bin Da
Nombre de messages : 2848 Age : 30 Ma localisation : Dans l'univers de Nao =) Happée. Réduite en poussières d'existence. Heureuse. Date d'inscription : 04/02/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Sam 15 Déc 2007 - 16:25 | |
| NAO C'EST SPECTACULAIREMENT SPLENDIDE ET TERRIBLEMENT DESTRUCTEUR ! Désolée, mais il fallait que ça sorte XD Bravo, bordel, des milliers, des millions de bravo ! C'est magnifique, ça t'étreint sauvagemment les tripes, ça te les retourne dans tous les sens et bordel c'est une formidable sensation ! BRAVO ! Je m'incline, je m'agenouille, je vénère XD C'est splendide, superbe, rha, indéfinissable ! Hey comme toujours je m'embrouille et j'entremêle les mots de manière incoercible, mais ça, ça n'a pas d'importance. Le plus important c'est que je viens de m'empaler dans ce putain de discours, et surtout sur ces derniers mots. M'ont broyé le coeur. NAO <3 Ca conclus XD
Suite, suite, suite =) J'ADORE ! De plus en plus accro ! A fond ! XD | |
| | | Banane. Heilig
Nombre de messages : 5510 Age : 33 Ma localisation : Paris. Date d'inscription : 08/10/2006
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Sam 15 Déc 2007 - 19:08 | |
| Nao, Tu vois, J'oserais presque Dire que tout ça Est pire que Cette semaine. (L) | |
| | | Nao Ich Bin Da
Nombre de messages : 2001 Age : 34 Ma localisation : Lyon Date d'inscription : 29/10/2006
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Sam 15 Déc 2007 - 21:57 | |
| Mon Océan, je suis tellement contente de te revoir ici. <3 Bienvenue encore. Tu manquais à Caho.
Pralinette, merci à toi pour tes premiers avis. Merci d'être toujours là.
Ki§@, ça me fait tellement plaisir de te voir ressentir cette histoire. Tellement, tellement. <3
Aëlle, v'là le dialogue même s'il n'est pas cru. n_n Désolée x] (L)
Camille, à chaque fois tes commentaires me défoncent. Je t'aime, déesse. (L)
Waaa, Bim, merci de ton enthousiasme ! ^__^ Ca me fait trop plaisir ^__^
Margaux, si tu savais comme ça me fait sourire à chaque fois que je vois le bout de ton pseudo (L) | |
| | | Nao Ich Bin Da
Nombre de messages : 2001 Age : 34 Ma localisation : Lyon Date d'inscription : 29/10/2006
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Sam 15 Déc 2007 - 22:09 | |
| =]
*
Je me suis enfuie dans les rues de Paris mais cela n'était qu'un leurre, puisque c'étaient les murs de la clinique qui m'attendaient au bout de mon périple. Pourtant, mes cheveux s'envolant avec le vent qui s'engouffrait dedans me faisaient oublier ma destination. Et si mes yeux semblaient noyés ce n'était qu'à cause de cette aliénation. Ma vie allait de travers, mais j'avais un endroit où rentrer en paix à présent, pas vrai ? Et Paris défilait sous mes pas à vitesse grand V comme une vieille amie toujours là pour me soutenir. Je crois que c'est la première fois que cette ville m'a semblé aussi souriante. Sous le soleil de moitié d'après midi qui balançait ses rayons sur les vitrines diverses des faubourgs, le goudron m'apparaissait moins gris. Les larmes qui coulaient sur mes joues n'avaient pas d'importance, n'est-ce pas ? Mathias allait peut-être guérir, du haut de ses quinze ans pourris jusqu'à la moelle par l'indescence de ses cheveux blonds. Notre père s'en chargerait, je voulais croire qu'il saurait faire au moins ça pour nous. Qu'à défaut de nous sauver il réapprendrait à mon frère comment vivre sans chercher constamment notre mère du regard. Peut-être même qu'un jour, plus tard, j'irais les voir, je prendrais le papier posé sur le meuble du téléphone et je verrais les bienfaits du temps. Peut-être un jour, mais pas maintenant. Je savais qu'il me faudrait une éternité pour m'y faire. Parce que si je ne pouvais pas pardonner, je pourrais peut-être accepter.
Je ne sais pas comment j'ai pu courir aussi longtemps sans jamais reprendre mon souffle. J'avais le diable au corps au milieu de la foule. Les gens me regardaient passer d'un air atterré et cette fois encore, je n'avais rien à foutre de leurs vies sans relief, sans apogée, sans intérêt. Tu sais, je suis arrivée devant les portes de la clinique bien trop vite et si petite en face de leur immensité j'ai pensé m'enfuir et jeter au feu l'idée d'un jour la revoir. Comment faire face, comment oser, comment survivre ? Et j'ai senti la main de Tom dans mon dos, même s'il n'était pas là évidemment, j'ai senti sa présence et son soutien. C'était un passage obligatoire, je le comprendais bien. Et tu sais, Bill, j'aurais tout donné pour partir avec vous.
- Tom, je ferais tout ce qu'il faudra mais je t'en prie, jure-moi qu'on s'en ira loin d'ici. Je savais bien que je parlais dans le vide mais j'avais besoin de sentir l'air de Paris m'accorder son soutien et d'imaginer les longues dreads de Tom remuer avec les mouvements de sa tête comme acquiescement. Oui, Caho, oui, on s'en ira. Alors vas-y, rentre. Et sans respirer, j'ai fait ce que j'étais persuadée qu'il me dirait de faire.
Je me suis présentée à l'acceuil et j'ai prié silencieusement pour que personne ne me reconnaisse ou ne m'accuse d'avoir emmené Tom. La boniche blonde n'a rien dit et pourtant c'était elle-même qui nous avait parlé le fameux soir où tout avait basculé. Elle m'a regardée de son air bovin et j'ai eu du mal à me contenir tu sais, j'ai vu dans ses yeux qu'au fond, elle n'en avait rien à cirer et que c'était plutôt un soulagement de voir un patient parti, même si elle ne savait même pas qu'il était guéri. J'ai trouvé ça ignoble mais je n'ai rien dit non plus, j'ai juste demandé la chambre de ma mère et une fois qu'elle me l'a donné je me suis empressée de sortir de son champ de vision. Le motif ordinaire des carreaux du sol m'a paru soudainement mortellement intéressant quand je me suis retrouvée devant le numéro qu'elle m'avait indiquée.
Je ne pouvais pas rentrer, je ne pouvais pas. C'était tout bonnement impossible, est-ce que Tom pourrait me pardonner ? Je ne pouvais pas Bill, évidemment que j'étais morte de trouille, évidemment que ça me foutait en l'air rien que d'imaginer pousser la porte et rentrer une nouvelle fois dans son monde, je ne pouvais pas penser à en ressortir et j'avais tellement peur qu'elle ne m'avale encore une fois. Qu'elle ne me dévore de sa bouche pulpeuse et tentatrice. Je ne pouvais pas faire ce pas, ce dernier pas. Caho ! Vas-y, vas-y et je te jure que tu t'en sortiras. C'est en refusant brutalement de penser plus longtemps que j'ai franchi la dernière barrière qui me protégeait d'elle.
Elle était assise sur son lit, d'une beauté indéfinissable au beau milieu de cette chambre si vide, comme la pièce maîtresse d'une collection de poupées, mise à l'écart du reste tellement terne face à sa peau de lait et ses yeux vérons bleu et vert, tellement fade face à son regard sans pitié et ses gestes si gracieux. Elle était assise sur le lit et bordel ce qu'elle était belle, j'avais oublié à quel point elle l'était, à quel point je lui appartenais. Chacun de mes atomes allaient vers elle et je la détestais de me faire de moi son objet, son esclave. Pourtant ce jour-là, c'était différent, et je sentais qu'il y avait quelque chose de brisé au fond de ses entrailles, quelque chose qui voulait dire que plus jamais je n'aurais à m'étendre à ses pieds en réclamant son pardon, que plus jamais je n'aurais à agoniser après ses excès de folie. Ma si belle mère, on l'avait piétinée, on l'avait enfermée et c'était tout ce qu'elle méritait, finalement. Enfin, enfin je pouvais le dire et même si j'étais toujours marquée sienne, c'était tout ce qu'elle méritait. Ça ne me rendait simplement pas si heureuse que j'aurais pu penser l'être.
Elle a tourné son regard vers moi et je ne sais pas comment j'ai pu ne pas m'y plonger. Je l'ai regardée de haut, si fière de moi, si fière de la distance que j'avais su instaurer entre elle et moi. Je n'ai pas inventé la surprise qui a pris possession de son visage à cet instant-là, presque imperceptible et pourtant, bien là.
- C'est toi, Catin ? - C'est moi. - Tu as changé. - Pas autant que toi. J'ai vu la colère déferler sur ses traits et j'ai soupiré en sachant que si jamais elle en venait à me frapper je n'aurais qu'à rentrer avec mes blessures chez toi et que vous me soigneriez avec tendresse. - Comment oses-tu me tutoyer, garce ! - C'est fini, Mademoiselle Vitanie. C'est fini, tu n'es plus la seule à régner sur ma vie. Tu m'as créée, il y a longtemps, tu m'as créée et c'est un fait que je ne pourrais jamais oublier, tout comme jamais je ne pourrais pas effacer de ma mémoire tout ce que tu nous as fait. Mais c'est fini, je ne suis plus ta chose.
Elle a détourné son regard de moi et j'ai compris que tout était véritablement fini. Ce qui est étrange, Bill, c'est que d'une certaine façon, j'étais extrêment déçue. J'en avais attendu tellement plus d'elle, tellement plus de sa folie sans vergogne, de sa méchanceté pure.
- Tu ne m'injuries pas ? Tu ne me frappes pas ? - ... - Ça serait bien la première fois. Et la dernière. - ... - Tu comprends, je ne reviendrai pas. J'attendrai que tu meurres et là, peut-être, je viendrai voir ta tombe. Et qui sait, cracher dessus. Je ne veux plus vivre en ayant la sensation permanente que tu es dans mon dos. Je veux me libérer de ton emprise. Alors laisse-moi te dire ce qui me hante depuis toute ces années, laisse-moi te dire ce qui empoissonne mon air à chaque seconde. - Si tu crois que ça peut me faire quelque chose... - Rien du tout et crois-moi ou non, je n'en ai rien à foutre. Tout ce qui compte c'est que tu m'entendes et peut-être qu'un jour tu comprendras pourquoi c'était si important. Tu sais, je n'ai jamais su m'enfuir quand tu revenais me chercher, je n'ai jamais su m'échapper de ton repaire et surtout, je n'ai jamais su te renvoyer tes coups. Quand tu venais dans ma chambre les premières fois, je n'ai pas compris tu sais, je ne pouvais pas comprendre tout ce que ça voulait dire, et quand tu me frappais je ne voulais pas penser que tu me haissais, même si c'était probablement vrai. Quand j'avais mal, j'ai toujours espéré que tu viendrais me consoler et me prendre dans tes bras, j'ai toujours cru aveuglément qu'un jour tu changerais, tu t'excuserais, ou pas, mais les années ont passé et j'ai grandi. Jusqu'à ce que je comprenne que tu le ferais pas et pourtant, tu sais, d'une certaine façon j'espérais encore. Je me suis mise à haïr le monde et plus encore, toi, parce que tout est de ta faute, simplement, tout est de ta faute et tu le sais très bien, tu l'as voulu. Je ne voyais pas pourquoi continuer et pourtant chaque soir je revenais encore, je rentrais à la maison et l'enfer recommençait. Quoique, non, l'enfer durait toujours. Tout le temps. J'aurais voulu ne pas le savoir, ne pas le reconnaître mais tu m'attirais comme un aimant, et ce même si tu me faisais mal, même si tu me détruisais. Je revenais et je réussissais toujours à rassembler quelques bons sentiments qu'inéxorablement tu changeais en poussière, en une seule minuscule seconde. Il suffisait que te me touches ou bien que tu me lances un de tes mots acéré comme une lame des plus tranchantes et je pliais sous ta domination. Tu t'amusais à me démolir et je crevais un peu plus à chaque fois. Tout ça, tu le sais bien, mais ce que je voulais te dire, ce n'est pas ça... - ... - Non, je voulais juste que tu saches que moi, je t'aurais tout pardonné, si seulement tu m'avais aimée.
Et elle qui n'avait pas manifesté une seule émotion tout le long de mon discours rythmé de sanglots faiblards, elle s'est retournée sur mes derniers mots et j'ai vu des larmes couler sur son visage parfait. Mes pleurs ont redoublé de plus belle et j'ai su que Tom avait eu raison sur toute la ligne. J'avais compris l'essentiel. Alors, oui, lui dire adieu ne me semblait plus si aberrant que ça.
- Et aujourd'hui je m'en vais pour de bon. Je quitte la prison où tu m'as enfermée dès ma première respiration. Je suis en vie, malgré tout ce que tu m'as fait subir. Je suis en vie, plus que jamais, et je vais partir, loin. J'aime et on m'aime. J'aime et c'est pour cela que ma haine se tarit lentement. Alors adieu, hein ? Adieu. - ...
J'ai commencé à partir mais sa voix claire m'a rattrappée et j'ai pensé que je pouvais bien l'écouter une dernière fois. - Je ne pouvais pas te pardonner, Caho. Je ne pouvais pas vous pardonner et je ne le pourrais jamais. - De quoi ? - De vivre alors que vous êtiez sortis de mes entrailles monstreuses. D'être aussi purs quand je n'étais que vices. Je ne pouvais pas, Caho. Je pensais que si je vous tuais lentement je m'en sortirais mieux. Je pensais... Mais c'est toi qui vas vivre, encore une fois, et c'est moi qu'on enferme. Ils ont bien raison, Caho, parce que je sais que si j'étais libre je trouverais encore le moyen de vous faire du mal. - ... - Tu ne pourras jamais me pardonner, Caho. Parce que je n'ai jamais appris à t'aimer. - Adieu, Maman.
Et je me suis effacée de la chambre comme une ombre, en emportant la dernière image de ma mère, détruite. Elle ne m'avait jamais paru aussi sublime tu sais, et même si je n'avais pas su lui dire, je suis persuadée qu'elle m'a comprise. Je l'aimais. Je l'aimais. J'ai pleuré sur le chemin du retour, encore, si bien qu'en arrivant chez toi je pensais bien avoir versé tout un fleuve le long de la journée. Je l'aimais et le métro n'a jamais été aussi froid. Tes escaliers n'ont jamais été aussi interminables. Je me suis jetée dans tes bras dès que tu m'as ouvert la porte, sous le regard de Tom, et j'ai murmuré cette maudite phrase, je l'aimais, je l'aimais. Tu avais l'air un peu dépassé par les événements et Tom en a souri, m'a pris doucement la main.
- Tu vois, Caho, tu vois que tu t'en es sortie. - ... - Alors oui, cette fois, on peut s'en aller.
Le lendemain, elle s'est pendue aux draps de sa chambre. Je ne l'ai su que beaucoup plus tard, heureusement. Je ne m'en sens pas coupable et au contraire, je pense que ça devait être une libération pour elle. Tu sais, notre histoire a l'air horrible, comme ça. Mais aujourd'hui tu es là et tant pis si personne ne peut nous comprendre.
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| | | GatZePower Hyperaktiv
Nombre de messages : 1877 Age : 34 Ma localisation : Jura Date d'inscription : 05/03/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Sam 15 Déc 2007 - 22:21 | |
| Et tu oses me dire que tu ne l'aimes pas cette suite. Des baffes qui se perdent. Franchement. Tu n'en as donc pas marre de me faire trembler sous le poids de tes mots ? Non, en fait je crois que ça ma plaît assez. Alors n'arrête pas, jamais. | |
| | | aqualung Ich Bin Da
Nombre de messages : 2412 Age : 35 Ma localisation : J'aimerais pouvoir dire dans un boeing bleu de mer Date d'inscription : 03/09/2006
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Sam 15 Déc 2007 - 22:29 | |
| Ok ... Ok ... Je suis calme, très calme. Nan nan j'te jure, je suis pas du tout en train de crever sous ton immensité. Non mais sans rire Nao, d'abord les retrouvailles dans les règles du jeu, maintenant CA, mais sans déconner quand m'avoueras tu que tu as jurer secrètement de me tuer ? J'en peux plus, c'ets trop de mots, trop d'émotions, trop d'images qui fusent dans mon esprit, trop de frissons, trop de vie, trop d'horreurs, trop de douleurs, trop de battements de coeur, trop de tout. Et j'ne ai marre de toujours te dire la même chose, tu sais, j'aimerais tellement trouver les bons mots, ceux suffisamment puissants pour te dire ce que je ressens, pour être à la hauteur de ce que tu fais, de ce que tu m'envoies en pleine gueule, mais voila, je me suis rendue à l'évidence, de tels mots d'existent pas, sauf quand ils naissent de ton coeur à toi. | |
| | | aqualung Ich Bin Da
Nombre de messages : 2412 Age : 35 Ma localisation : J'aimerais pouvoir dire dans un boeing bleu de mer Date d'inscription : 03/09/2006
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Sam 15 Déc 2007 - 22:30 | |
| - GatZePower a écrit:
- Et tu oses me dire que tu ne l'aimes pas cette suite. Des baffes qui se perdent. Franchement.
Elle m'a dit la même chose xD On la frappe ? | |
| | | GatZePower Hyperaktiv
Nombre de messages : 1877 Age : 34 Ma localisation : Jura Date d'inscription : 05/03/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Sam 15 Déc 2007 - 22:54 | |
| Ahin. Ouais Camille ! On la ligotte mouhaha et puis on la torture. Mouahaha. | |
| | | Nao Ich Bin Da
Nombre de messages : 2001 Age : 34 Ma localisation : Lyon Date d'inscription : 29/10/2006
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Dim 16 Déc 2007 - 2:02 | |
| xD Vous m'éclatez. Merci beaucoup mes amours (L) | |
| | | Calypso. Administratrice
Nombre de messages : 16769 Age : 35 Ma localisation : Paris Date d'inscription : 11/11/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Dim 16 Déc 2007 - 2:20 | |
| que dire encore une fois j'en perd mes mots et sa m'enerve que dire de plus qui n'as pas etais dit emotions , sentiments , frissons... tes mots encore eux ont mis mon coeur a sang j'aime oui j'aime et rien de ce que je vais dire ne pourras les efffacés suite | |
| | | o0bimkow0o Ich Bin Da
Nombre de messages : 2848 Age : 30 Ma localisation : Dans l'univers de Nao =) Happée. Réduite en poussières d'existence. Heureuse. Date d'inscription : 04/02/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Dim 16 Déc 2007 - 9:18 | |
| Cette apothéose aux milles couleurs, allant du gris terne au jaune éclatant, en passant par le bleu du ciel ou les reflets d'ambre et d'ombres dans les cheveux de Tom. Tout ça c'est quelque chose, quelque chose de particulièrement fort, qui vient de me rattraper. Comme une ombre qui planait sur moi et qui vient de plonger soudainement, piquant vers moi, vers mon âme, et s'y enfonçant jusqu'à y disparaître. Ce n'est pas du sang qui sort de cette blessure, c'est un sourire éclatant, un sourire fait de larmes invisibles qui miroitent comme le Paradis _ ou peut être bien comme l'Enfer, qui sait. Parce que c'est une apothéose, parce que c'est une fin et surtout parce que c'est un début. Les événéments se sont précipités, se sont enfilés les uns derrière les autres comme des perles noires sur un chapelet blasphématoire. Mais leur lueur malsaine s'est changée en un rayon de lumière pure et claire. Caho est venu, Caho a vu, Caho a vaincu ! Et elle s'en est vachement bien sortie. Suite Nao =) Je veux connaître la douceur d'un nouveau monde =) | |
| | | Marie. Ich Bin Da
Nombre de messages : 2473 Age : 235 Ma localisation : Plus ici. Date d'inscription : 16/09/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Dim 16 Déc 2007 - 9:46 | |
| Putain. oÔ.
Laisse moi souffler, là. On pourrait se dire qu'il suffit de respirer entre chaque mot, hein. mais finalement, c'est impossible. Un mot en entraîne un autre tu vois, et j n'sais pas comment faire pour continuer de vivre quand je te lis, n'est-ce pas. Alors Nao, alors je me contente de crever, dans tes mots, par tes mots et pour tes mots aussi. Un truc de fou, vois-tu. <3 | |
| | | ely^^ Fan kraft 483
Nombre de messages : 619 Ma localisation : héhéhé.....dans l'étoile.......de Bill Date d'inscription : 24/02/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Dim 16 Déc 2007 - 14:43 | |
| Nao je crois qu'il n'y a que deux possibilités: soit tu as été super méga ultra gentille dans une autre vie (genre mère theresa) et "dieu" (looool) a decidé de te récompenser en t'offrant ce magnifique don que tu as qui te permet de nous écarteler l'âme sur le bout de tes doigts... Soit tu as fait un pacte avec le diable (relooool) et dans ce cas là il faudra que tu me file son numéro de portable... Ou alors tu es un ange.... Une extra terrestre? Une surfemme (= féminin de surhomme) Ou alors tu es tout simplement toi et c'est sûrement ça le plus énorme... <3 | |
| | | pralinefjord Heilig
Nombre de messages : 6335 Age : 35 Ma localisation : Bordeaux Date d'inscription : 14/01/2007
| Sujet: Re: [T.] Playing Dead. Dim 16 Déc 2007 - 15:13 | |
| Ohlalalalalalalalalalalalaaa (LL) Pardon, pardon, mais je ne peux pas. pfiou. Merci de t'être déchainée autant. | |
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