Chapitre 25 : Premier pas vers le droit chemin
***
<<POV Morgane>>
Comme tous les matins, j'arrive aux alentours de onze heures au point de rendez vous de la bande. Depuis le temps que j'en fais partit, on n'en a jamais changé. Ce serait super facile pour les flics de se pointer ici et d'embarquer tout le monde. N'importe quelle personne ici a quelque chose à se reprocher : coups et blessures, détention et revente de drogue, port d'arme... Sûr et certain, les poulets feraient un sacré coup en nous choppant.
Le pire est qu'ils savent où nous trouver, et qu'ils ne bougent pas. Ils ont la trouille. On pourrait "
leur exploser la gueule" comme dirait Stacy. Alors évidemment, ils ne prennent pas de risque. Ils ont tous une femmes, des enfants qui plus tard seront sages, obéissants et feront de longues études.
Aussi étrange que cela puisse paraître, tous les membres de la bande ne sont pas, à l'exemple de Floriane, en conflit avec leurs parents. Les miens ne m'ont jamais réprimandé pour les nombreuses fois où je leur piquais leur voiture ou que je rentrais à des heures impossibles. Ils se contentent de désapprouver ce que je fais, mais ne me disent rien.
De toute façon, cela leur servirait à rien. Depuis toute petite, j'ai appris à ne faire que ce que moi j'avais envie de faire. Sans faire de colère, de crise ou autre. On me disait "
fais ci", "
fais ça" et si je n'en avait pas envie, je restait à ma place, sans bouger. Mon caractère borné a rendu ma scolarité très difficile. Je pouvais rester une heure à regarder par la fenêtre alors que les autres planchaient sur un contrôle de math, juste parce que je voulais pas appliquer ce fichu théorème de Thalès.
J'ai arrêté l'école le jour de mes seize ans. Je traînais déjà avec la bande à cette époque. Même au sein de la bande, on n'aimait pas quand je répondais par un "
non" clair et précis parce que je refusais d'adhérer à une idée. Et pourtant, contrairement à Chris, Stacy ou n'importe quel autre qui suit ce que dit le chef à la lettre, je ne me suis jamais fais démonter.
Et ils ont essayé pourtant. Sans succès. Parce que mon calme habituel cachait bien souvent le fait que je savais me battre mieux que personne dans le coin. Au bout de plusieurs essais où ils se mettaient parfois à cinq contre moi, ils ont cessé de me chercher des noises. J'avais la paix.
Et puis il y a eu ce type de la bande, Quentin. Comme moi il refusait l'autorité. On s'est tout de suite plu. On est sortit ensemble, pendant quelques mois. Avant qu'il ai son accident. Il avait piqué la voiture de son père pour aller chercher sa demi soeur à Munich. Il n'est jamais arrivé à destination. Il est revenu à Berlin dans une ambulance, après qu'il ai dérapé sur la route à cause de la pluie. Sa voiture a foncé dans un arbre. Il est mort aux urgences deux heures après l'accident.
J'en ai pleuré longtemps. Je n'ai jamais fréquenté un autre garçon que lui depuis. Je n'ai même pas eu le courage d'aller à son enterrement. Je vais sur sa tombe de temps en temps, quand j'ai un coup de blues par exemple. Je reste là des heures, je lui parle de tout, de rien.
Après son décès, j'ai songé souvent à quitter la bande. J'avais dix-sept ans, je me disais "a quoi bon ? Il n'est plus là, qu'est ce qui te retient ?". Et j'ai alors connut Floriane. Elle avait quatorze ans. Je l'avais déjà croisé comme ça, elle ne venait pas souvent au début. J'ai eu un véritable coup de coeur pour elle. Elle était différente, refusait de fumer, de se droguer, de vendre son corps. Elle avait simplement des principes, et une fierté que je trouvais remarquable pour son age, où elle aurait pu être influencée par les plus vieux.
Je l'ai immédiatement prise sous mon aile. Du jour au lendemain, personne n'osait la traiter comme on traitait les petits nouveaux, simplement parce qu'elle était avec moi. Quand les autres partaient voler ou vendre de la came, elle restait souvent avec moi, me racontait sa vie, comment elle en était arrivée là. Même si elle ne faisait que ce qu'elle voulait, elle n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et piquait de violentes crises lorsqu'on voulait la forcer à une chose qu'elle ne voulait pas. Il est même arrivé qu'elle s'en prenne à moi, mais bizarrement, il n'y avait qu'à moi qu'elle présentait des excuses quand elle s'était calmée.
Je lui ai appris à se maîtriser, à se contrôler, et depuis, il est assez rare qu'elle hurle ou qu'elle se batte, sauf si c'est vraiment nécessaire. Et dans mon cas, il est aussi rare de me voir m'énerver. Aujourd'hui, Stacy risque d'en avoir un aperçut. Ah. Quand on parle du loup...
Stacy : Salut.Stacy vient d'arriver. Elle s'adosse contre un lampadaire, une cigarette à la bouche. Je n'ai même pas répondu, alors elle fais comme si je n'était plus là et tire longuement sur sa cigarette, s'amusant à faire des ronds avec la fumée qui sort de sa bouche. Je décide de ne pas passer par quatre chemins.
Moi : Il est canon quand même, Bill Kaulitz.... T'en penses quoi ?Elle me regarde, les yeux ronds. Ma question pourrait paraître conne, mais elle a saisi ce que j'y sous-entendais.
Staçy : Qu'est ce que tu veux dire par là ?Elle joue celle qui ne sait rien. Ah nan Stacy, si tu coopères pas, ça va mal finir !
Moi : T'as parfaitement compris.
Staçy : Et comment tu sais que je l'ai croisé ?
Moi : C'est moi qui pose les questions ! Je le sais, c'est tout ! Je me lève de mon banc, m'avance vers elle, posant un coude sur le réverbère, juste à coté de son visage. Je voie sa main trembler. Elle n'a qu'une envie, c'est de reculer et de partir.
Moi : Alors comme ça tu comptes lui arranger sa ptite frimousse après t'être occupée de Floriane ? J'imagine pas les hurlements des fans.
Staçy : Qu'est ce que j'en ai a foutre ? C'est p'tites gosses de riches, j'les emmerde.
Moi : C'est ça ton problème, Stacy, tu veux emmerder tout le monde. Et avec ta grande gueule tu commences à m'énerver moi aussi.Elle recule de quelque pas. Je reprends avant qu'elle n'ai le temps de dire quoi que ce soit.
Moi : J'vais être franche avec toi : Personnellement, ce qui peut arriver à Bill, j'm'en fiche comme de ma première boite de crayon. Avec son garde du corps, il risque pas grand chose de toute façon.Elle fronce les sourcils. Sa main se crispe sur sa poche. Je pousse un soupir d'exaspération.
Moi : Qu'est ce que t'as ? Tu caches un couteau dans ta poche, c'est ça ? Et t'espère que je baisserai ma garde pour pouvoir me le planter ? Ah c'est beau le courage de nos jours ! Chris et Stacy, même combat, mêmes méthodes !
Staçy : T'as rien à me dire Morgane !
Moi : J'te préviens Stacy. Je n'ai pas peur de toi. Armée de tous les couteaux que tu veux, tu n'arriverais pas à me battre et tu le sais. Mais approche toi de Floriane, je t'assure que c'est moi qui viens m'occuper de ton cas !
Staçy : Nan mais tu crois qu't'es qui pour m'dire ça ! T'étais peut être la plus forte avant, mais depuis que Quentin est plus là, t'es plus rien ! Mauvaise réponse ! Je fonce vers elle, et lui colle une violente gifle qui la fait tomber par terre. Elle se redresse quelques secondes après, me lance un regard plein de haine.
Staçy : Espèce de pétasse !Elle sort son couteau de sa poche et fonce sur moi. J'attrape son poignet, le serre fortement et lui donne un coup de genou dans le ventre, lui coupant ainsi la respiration. Je la fais rouler sur mes épaules, la tenant toujours par le poignet, et la rattrape par le dos de sa veste avant qu'elle ne tombe par terre.
Moi : Plait-il ?
Staçy : Lâche moi !Elle se démène de toutes ses forces, tentant de libérer sa main. Je relâche sa veste, la faisait retomber par terre, et lui enlève le couteau des mains, le fourant dans ma poche.
Moi : Tu n'as pas connut Quentin, alors je t'interdis même de prononcer son nom !Elle me regarde, toujours par terre. Mais elle n'a pas le temps de répliquer qu'on entend :
... : Qu'est ce qui se passe ici ?***
<<POV Floriane>>
Stacy est allongée par terre, Morgane debout à côté d'elle. J'avance rapidement vers elles, Morgane me répond.
Morgane : Devine qui Bill a croisé hier en rentrant à son hôtel ?
Je jette un regard mauvais à Stacy
Moi : Qu'est ce que ça veut dire ?
Stacy : Il a rien, ton chanteur ! Je l'ai parfaitement prévenu que je voulais m'occuper de ton cas avant.
J'ai à peine le temps de réagir, Morgane lui a donné un coup de pied magistral dans les cotes. Son regard est noir, il y a longtemps que je ne l'ai pas vu comme ça.
Morgane : Tu la fermes Stacy ! N'essaie même plus de l'ouvrir.
J'attrape le bras de Morgane d'une main ferme.
Moi : Calme toi ! Viens.
Je regarde une dernière fois Stacy. Ce n'est pas comme si elle était à l'agonie, elle s'en tirera très bien. Je préfère emmener Morgane plus loin, on ne sais jamais. Nous marchons jusqu'au centre ville, elle semble enfin calmée et s'assoit sur un banc, regardant les oiseaux qui se baignent dans la fontaine de la place.
Moi : Qu'est ce qu'elle t'as dit ?
Elle relève les yeux vers moi, m'interrogeant du regard.
Moi : C'est pas ton genre de chercher des ennuis pour les autres. Ce n'est pas le fait qu'elle nous ai menacé, Bill et moi, qui t'as mise dans cet état, j'me trompe ?
Morgane : Elle a parlé de Quentin.
Ah ! Bah je comprends mieux ! J'me disais aussi !
-Morgane : Et toi ? T'étais où hier et aujourd'hui ? Me demande t'elle.
Je fouille dans mon sac, en sors un carnet que je lui tend.
Morgane : Un carnet de correspondance ?
Elle tire une de ces têtes ! Soit elle ne comprend pas le rapport, soit elle a compris mais n'ose pas y croire.
Moi : Je reprends les cours...
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