OS : Nos rêves envolés.
Nous avons toujours vécu comme ça. Du début à la fin, nous sommes restés « Nous ». Rien que d'y penser, ça me retire encore plus de la réalité. Si on peut vraiment appeler ça une réalité ...Non. Mon cauchemar vivant, c'est beaucoup mieux.
C'était en plein été, le premier jour de nôtre rencontre. C'était une de ces idiotes de soirées d'étudiants, où les gens venaient seulement pour boire et ne plus être puceau. Pourtant, tu n'étais pas venu pour ces choses là, tu m'as simplement dit que c'était pour faire plaisir à un ami. Et moi, pourquoi étais-je là, à cette fête monstrueuse ? Je m'en souvenais, avant. Maintenant, je ne sais rien, absolument plus rien.
C'est comme ça que tout a commencé, si il y'a vraiment eu un début à toute cette histoire. Au début, on se voyait comme ça, de temps en temps, entre deux cours ou dans les couloirs de la fac. Et puis, au fil du temps, on se voyait de plus en plus souvent, pour nous pas dire toutes les heures, ou presque. C'était comme si ...Comme si l'un était l'oxygène de l'autre, et vice-versa. Au bout de quelques mois, beaucoup prétendaient qu'on était un couple. Mais non. On savait très bien qu'on n'était pas comme ça ; Comme tous ces idiots, qui, comme pour prouver un amour solide et fiable, sortait avec la personne de sa vie. Pour nous, ça ne servait pas à grand chose ce genre de pratique. De toutes façon, il savait très bien que j'avais la clef de son coeur, et qu'il avait volé le mien. Même en se quittant, cinq minutes après, mon téléphone sonnait pour avoir un message rassurant venant du plus profond de lui-même. On vivait comme ça, au jour le jour, sans se soucier de rien autour de nous ; Des curieux, des regards méprisants, de tout. On voyait seulement nôtre Monde à nous, qui pétillait de toutes les couleurs comme un arc-en-ciel, non, c'était encore plus beau. On était dans nôtre bulle sphérique à nous, et personne ne pouvait nous empêcher de vivre comme on le faisait. Presque personne ...
Un beau jour, j'apprenais que tu démanégeais loin, très loin de cette ville, qui commençait à sentir un parfum fruité grâce à toi. Très loin de moi. Trop loin. Je n'avais rien dit, faisant mine d'être heureuse pour toi, d'aller habiter dans une des plus grandes villes de la France. Et finalement ...Quand j'avais vu ta voiture s'éloigner au fil des secondes, remplie à bloc et suivit par deux grands camions de déménagements, j'ai cru que le Ciel s'effondrait sur moi, tellement ça faisait mal. De te voir partir, alors que tout ne faisait que commencer. J'ai souffert durant plusieurs semaines. Ma mère me répétait sans arrêts que c'était un chagrin d'amour, mais elle ne savait rien, non, rien de nous deux.
Les saisons ont passé, les temps ont changé. Tu m'apellais toujours chaque soir, parfois même après que je sois sortie de la Cafétéria. Je fréquentais d'autres garçons, pour essayer de passer à autre chose. Mais tout ce que ça a réussit, c'est à nous détruire, chacun de nôtre côté, à petit feu ...Et un soir, tu n'avais pas téléphoné. Ni le suivant. J'étais sans nouvelles depuis presque trois jours, et j'étais sûre que tu m'avais laissé, abandonné, pour ne plus te pourrir la vie et recommencer un nouveau départ. Durant ces trois jours interminables, je ne parlais plus à personne, pas même aux hommes. J'avais juste besoin de noyer mon chagrin à côté d'un rocher gravé de quelques mots magiques. C'était nôtre oeuvre.
L'après-midi du troisième jour sans avoir eu de tes nouvelles, mon téléphone a sonné une fois, en affichant ton numéro. Mon coeur n'avait jamais cogné aussi fort contre ma poitrine. J'étais presque restée interdite, jusqu'à décrocher, les larmes aux yeux, avec au bout du fil ...Une femme.
Dennis ...Ce prénom qui résonne encore dans ma tête. Tu avais dix-neuf ans, lorsque j'ai apprit de la voix de ta propre mère que tu t'étais pendu dans la Grange de ta nouvelle maison. Pendu ...Dans ta main, la Police avait récupéré une lettre, tâchée de sang mais encore fermée. Mon nom y était inscrit dessus. Ils sont venus me la donner en mains propres le jour de ton enterrement. Ma tristesse n'avait été que plus grande à ce moment là. Jamais je n'oublierai cet instant, celui ou j'étais venue te regarder pour la dernière fois. C'était ...On aurait dit que tu dormais, tu avais encore cette trace maudite de cette corde qui a prit ta vie. Ta si belle vie. On t'avais fait sourire. Et moi, plutôt que de refouler mes larmes pour être digne de toi jusqu'au bout, j'ai pleuré sur le rebord de ton cercueil, durant des minutes entières ; On aurait que le temps n'existait plus.
Aujourd'hui encore, je suis venue voir cet endroit clos à jamais, cette Grange pourrit, qui sent encore l'odeur de la mort. Elle a été condamnée par tes parents eux-mêmes. Ils n'habitent plus ici. C'est moi qui ai décidé de vivre dans cette ville, et de venir ici chaque soir. Je ne vais plus en cours depuis presque trois mois. Ca serait trop dur, d'entendre tous ces gens parler de toi, alors qu'ils savent très bien ce que je ressentais à ton éguard. Ce que je ressens toujours. Ta lettre est dans ma main. J'ai décidé de l'ouvrir ce soir, à dix-huit heures. Je n'ai plus rien à perdre. J'ai déjà tout perdu en to voyant t'envoler encore plus loin que je ne l'aurai pensé.
« Je t'aime. Même après ce que j'aurais fait, je t'aimerai au delà de tout ce qui existe. Ne m'en veux pas d'avoir agit comme ça. »
Il y'a comme des larmes séchées sur le papier. Les miennes viennent accompagner celles qui t'appertenaient. Bon Dieu, pourquoi le Destin est-il aussi cruel et dégueulasse ? Il n'y a personne autour. Aussi bien que je peux, j'arrive à casser un bout de la porte d'entrée de la Grange pour m'y glisser à l'intérieur. Tout est intact. La corde bouge encore en grè du vent. La chaise est encore effondrée par terre. Il y'a aussi un couteau et du sang séché sur sa lame. Rien que d'imaginer cette scène horrible, j'en tremblerais de toute mon âme. Je n'en peux plus, j'attrape délicatement l'objet tranchant. Le Soleil commence lentement à se coucher derrière les grands immeubles de la ville. Je me suis tojours demandée comment une grange comme celle-là pouvait être placée dans le quartier le plus urbain. Je regarde encore une fois le couteau entres mes mains. A quoi est-ce que je joue ?
Je n'ai pas le temps de réaliser, l'objet rentre directement dans ma poitrine. Pourtant, je ne cri pas. Je n'ai pas peur. Je souris, je crois bien même que je pleure. Je n'entend plus le sang qui tombe sur le sol glacial de la Grange. Je ne vois pas le Soleil s'étteindre pour la nuit, ou peut-être pour toujours.
La seule chose que j'ai vu, c'était ton regard remplit de tendresse et ton sourire comparable à celui d'un Ange.
Accueil 
Dernières images 
