July : Ann.. ANNA?!
....
Je réussi finalement à m'extirper de cette fosse surexitée. Laissant derrière-moi toute ces filles se battre pour une serviette.. sa serviette. Je voulais qu'il me reconnaisse oui. Mais je crois que ce n'étais finalement peut-être pas une bonne idée...La façon dont il m'a jeté sa serviette, comme si j'étais à ses pieds, que comme certaines de ces filles je ferais absolument nimporte quoi seulement pour une minute avec lui. Et pourtant, c'est bien sa chambre que j'ai tout fais pour pénétrer...
Je pleure, ma fierté en a pris un coup, et ce soir je n'ai pas la force de ravaler mes larmes...
Je Marche, m'éloigne de toute cette hystérie, ce bonheur collectif qu'à cet instant je suis la seule à ne pas sentir, vivre, partager. Un concert, la fanattitude à son apogée, les frissons, les étoiles dans les yeux, les paroles ancrées aux lèvres, les bras en l'air, et cette fin si tragique, une chute libre. Je l'aurais connu quelques minutes avant les autres...
Je tourne, tourne, ma tête me fais souffrir, mes jambes aussi, le ciel, les étoiles, tout se déplace si rapidement.. j'en perd l'équilibre et tombe. Allongée à terre je ris, ris de douleur, ris et pleure en même temps. Peut-être pour ne pas crier ma rage à la Terre entière.
Je ferme les yeux..
J'entends une sonnerie, je vibre, mon portable. Je décroche péniblement, et réponds d'une voix tremblante,
Anna : Oui.
July : Anna? T'es où bon sang?
Anna : J'en sais rien.
July : Quoi? Mais que est ce que tu fous encore? Je comprends rien là! Dis moi où t'es!
Anna : Derrière la salle quelque part par terre...
July ; Par terre? Bon attend bouge surtout pas j'arrive!
Elle raccrocha immédiatement.
Je jetais un oeil autour de moi, des filles commençaient à arriver à quelques mètres, elles s'en vont vers les camions & bus. Bénies soient-elles.
Soudain je crois apercevoir July, courant plus vite que toutes les autres en baladant sa tête de tous les côtés, je lève faiblement un bras, jusqu'à ce qu'elle me voit, elle court dans ma direction.
July : Anna!
Elle s'assoit, à ma gauche, me regarde, et passe son pouce sous mes yeux mouillés pour essuyer mes larmes et les nombreuses traces de maquillages qui s'y trouvent.
July : Que est ce qu'il y a?
Anna ; T'as pas vu? La serviette.
July : Ben j'ai bien vu une bonne vingtaine de filles se battre pour la serviette de Tom, mais j'te voyais plus alors je suis sortie.
Anna : Il me l'a balancé sa serviette. En pleine figure. D'une façon si méprisante. Il m'en veux July, il m'en veux vraiment.
July : Attend Attend mais euh.. il t'as reconnu?
Anna : Faut croire. Je l'ai regardé longtemps, insistante, j'attendais qu'il lève la tête et quand enfin il m'a vu, j'ai accentué mon regard, je voulais qu'il doute, puis qu'il réalise, que par je ne sais quel miracle il me reconnaisse, il a d'abord été surpris, puis à continuer à défier mon regard, seulement le sien, il était différent, noir et méprisant.
July : Je.. je sais pas quoi te dire..
Anna ; Y a rien à dire, c'est de ma faute.
July : Non! Tu n'pouvais pas aller avec lui, on devait rentrer c'est tout. On fais pas ce qu'on veux nous et s'il est pas capable d'admettre que TOUTES les filles ne peuvent pas forcément vouloir le suivre, et se plier à ses quatre volontés..
Anna : Ah beh ça y est l'euphorie du concert t'es passée.
July : Il a bien fallut que je redescende de mon nuage quand je t'ai paumé.
Anna : Je suis désolée. T'es restée jusqu'à ce que Bill parte au moins? J'ai vu son regard, enfin, toute la salle l'a vu, et a chanté un couplet presque entier à sa place.
July : Ben.. il est resté un peu con quoi. Ouais t'inquiètes. En plus il m'a fais un clin d'oeil avant de partir, mais c'était un clin d'oeil, je sais pas, quelque chose me dis qu'il avait une certaine signification..
Anna : Ben. Du genre on s'revoit bientôt quoi.
July : Ouais.
Elle s'allonga à côté de moi et admira à son tour les étoiles,
July : Anna?
Anna : Oui
July : On y va?
Anna ; Où ça?
July ; Je sais pas moi. A leur hotel.
Anna : Ils sont entrain de partir là.
Elle se releva et observa le bus, et toutes ces filles courir derrière,
July : Viens on y va!
Anna : July non s'il te plaît! En plus qui te dis qu'ils prennent un hotel? A mon avis ils continuent la route ils ont d'autres concerts vois-tu!
July : Mais.. et si on les suit, qu'ils s'arrêtent à une station essence, on pourra leur parler.
Anna : Et on cours derrière jusqu'à ce qu'ils aient plus de carburant?
July : Non on.. Raaaah tu fais chier. ><
Anna : J'ai rien fais moi.
July : Non. C'est moi qui fais chier en fait. Pourquoi j'fais ma groupiasse là?
Anna : Parce que t'aimes Bill.
July : Hm.. ouais. Mais je m'vois pas aller courir comme une conne derrière un bus pendant une heure.
Anna : Moi non plus.
July : La prochaine fois j'te promets que je me tais. De toute façon je sais pas quelle connerie je raconte encore, à tous les coups il est vide.
Anna : Toujours se taire à la sortie d'un concert. A cause de l'exitation tout ça, ta dignité de Fan indigne en prend toujours un coup. Puis, oui, il est vide. Et j'attendrais pas le plein.
July : On est pas des fans indignes.
Anna : Non. Enfin pas vraiment. Il nous manque les posters et les cordes vocales assez puissantes pour être de bonnes fans.
July : Et pour être des groupies?
Anna : Non ça on peut pas l'être puisque on les aime.
July : Elles les aiment aussi.
Elle me montra d'un coup de menton quelques filles qui se trouvaient non loin en face de nous et qui criaient, pleuraient...
Anna : Elles ont pas couché avec.
July : Moi non plus.
Anna : Tu l'as embrassé.
July : Ouais. Et j'recommencerais bien. Et bien plus encore..
Anna : T'as gâché la conversation philosophique là.
July : Pourquoi les conversations perverses t'aimes pas ça?
Je ris puis me releva à mon tour.
Anna : On fais un tour en ville? Je me sens pas vraiment de rentrer là. Ni d'attendre leur sortie.
July : Moi non plus.
On quitta donc notre herbe verte, on marchait lentement, et arrivées au niveau des filles, July ne pû s'empêcher d'aller leur parler. Je ris en pensant à ce qu'elle pouvait bien leur dire. Une phrase à peine et elle revînt marcher à mes côtés, je sentais les regards des filles derrière nous et entendais leur « Pffff connasse va! ». Je regardais July qui semblait jouir de la supériorité qu'elle osait éprouver devant ces filles. Je souris amusée,
Anna : Que est ce que tu leur à dis?
July : Je leur ai conseillé de s'acheter des Godes et d'y coller des poils qu'elles n'auraient qu'à coiffer comme Bill pour avoir l'impression de s'le taper.
Anna : T'es vraiment c*n des fois July. C'est gore ton truc en plus. XD
July : J'suis pas conne. J'ai mon humour c'est tout. x)
On quitta donc cet endroit, sautillant presque, ivres de la nuit, sa fraicheur et ses étoiles, des lumières de la ville, de la lune qui nous souriait, de cette ambiance nocturne, cette balade qu'on fesait ensembles.
Soudain l'on vis sur un panneau une affiche publicitaire, où le nom TOKIOHOTEL avait été comme surligné 300 fois pour que dans la rue même à 500 mètres ce soit la première chose sur laquelle les yeux des passants se posent..
On se regardait avec July, un moment d'émotion, puis elle s'approcha et mis son bras sur mon épaule, je passais le mien dans son dos et l'on continua à marcher, quand soudain je l'entendis fredonner des paroles, les premières de cette chanson, « In Die Nacht ». La musique résonait dans ma tête, elle s'arrêta, je pris le relais, et nous partagions ainsi les couplets, chantant ensuite à pleine voix même essouflée le refrain ensembles.
Après tout July, c'était comme ma soeur, ma jumelle, un truc dans ce genre là, quelque chose qu'on peut même pas qualifier.
La chanson finie on se regardais, du coin de l'oeil, sourire enfantin pendu aux lèvres.
On marchait toujours, observant la ville, sans savoir où aller, après tout peu importe, tout droit nous ira très bien. L'hystérie n'est peut-être pas définitivement partie avec leur bus, voilà que July me lâche et s'éloigne pour se mettre à se secouer dans tous les sens imittant une sorte de .. batterie, je doutais encore de l'instrument, je la regardais simplement, riant à n'en plus pouvoir. Quand d'un coup elle se stoppa, me regarda un léger sourire psychopatte aux lèvres et se mit à positionner ses mains de sorte que l'ont eu cru qu'elle tennait une guitare, je compris immédiatement ce qu'elle fesait, après Gustav, elle s'attaquait à Tom, imitant sa douce transe, ce moment que seul lui et sa guitare vivaient, et pouvaient comprendre. J'eu du mal à stopper mes rires, puis pris position en face d'elle lui lancant le même sourire qu'elle m'avait lancé il y a de cela quelques minutes. Puis pris en main mon micro imaginaire, bougeant des pieds d'une façon dont seul d'ailleurs Bill avait le secret et que je peinais à imiter correctement, vînrent ensuite les fameux déhanchées, là elle me stoppa, s'en étais trop, elle riait toujours puis repris sa place et sa guitare invisble, ou plutôt sa basse, secouant sa tête ainsi que la masse de ses cheveux dans tous les sens, ouvrant la bouche, j'étais pliée, elle finis sa démonstration et vînt se tordre de rire à mes côtés. Nous tenions à peine debout et nos pas en étaient donc déplacés d'un côté à l'autre de la rue, toujours ivres de rire.
On finit par se calmer apperçevant quelques personnes, les rues n'étaient pas si vides en fin de comptes, des groupes de gens passaient là et nous ne rions plus du tout, notre crainte fût de croiser un groupe de jeunes, ou même vieux, hommes peut-être ivres, qui nous aborderaient, dans le seul but de jouir de notre jeunesse, de nos corps qui trembleraient sous leurs poids, leurs coups, subissant cette maltraitance.. Cette pensée nous glaça vite et l'on accéléra, tentant de détourner ce quartier qu'on finis par reconnaître, un quartier à éviter..
Notre mission accomplie nous soufflions et respirions enfin à pleins poumons.
On remarquait que l'on s'était éloignées du centre ville..
July : T'as vu. Quelques centaines de mètres et on n'est plus de ce monde, plus de cette vie.
Anna : Ca donne envie bon dieu, la liberté.
D'un coup une sonnerie se fît entendre, July se retourna paniquée et observait chaque côté de la rue avant de se rendre compte qu'il ne s'agissait que de son portable, illuminant sa poche.
Elle le sortit, observa le petit écran rayé qui se trouvait au dessus, puis fît une grimace, elle laissa sonner les trois dernières secondes, puis l'éteignis dans un mouvement précipité.
July : C'était pas le moment. Pas elle. Pas la dur réalité des choses.
Je sortis à mon tour mon portable pensant que ma mère n'allait pas tarder à appeler.
Anna : Non t'as raison. Tant pis si ça gueule. Rien à foutre, ce soir on est libres.
Je lui souris puis l'attrapa par la main avant de courir à toute allure jusqu'àu bout de la rue et bien plus, après les parking, jusqu'aux terrains à l'illusion de naturel, de vieilles herbes déssechées ou reignaient détrittus et QG de groupes de jeunes, de « Gang » comme ils l'appellent si fièrement.
Après tout ça, après le panneau qui barait d'un trait simple, épais et noir, le nom de notre chère ville.
Plus loin on voyait une station service, un magazin de grande surface, d'autres magazins, un hotel. On n'y voyait pas si loin non, mais on connaissait, ça suffisait à reconnaître même de si loin les enseignes.
Je finis par m'arrêter, entraînnant avec moi July qui était tout aussi essouflée.
J'avais chaud, et si froid en même temps. Mais ce bonheur estompait vite tout signe de fatigue, de froid, de faiblesse qui menneraient à des plaintes. Et nous fûmes vite remises de notre folle course contre la liberté. Et l'on recommenca à marcher. Main dans la main, qu'on serrait avec force. Je regardais nos pieds, on marchait vite, et à la même allure sur le goudron noir. Ici il n'y avait qu'une seule route à double sens, autour ces vieux terrains. Et étrangement aucune voiture pour l'instant, elles avaient comme toutes cédé place à notre soif de liberté. C'est seulement plus loin que se trouvait de larges routes, un rond point, et même une autoroute encore plus loin sur la droite.
On arrivais presque au niveau de la station essence quand soudain July s'arrêta,
July : J'veux faire pipi.
.....
Mot de Lucy : Le suspens' quoi x)J'avais envie d'arrêter à cette magnifique et si intéressante phrase de July La suite ce soir si j'ai le temps. =]