[T] Un échange de corps, ça vous tente...? [Partie 2]

Chapitre 80


Mais je suis certaine que vous narrer certaines de ses frasques de ces dernières semaines vous illustrerait bien mieux la chose.


La première, la plus significative à mon humble avis, s’est déroulée il y a deux semaines de cela, alors même que je venais à peine de regagner notre appartement d’Hambourg.


Le soleil avait d’hors-et-déjà pris congé de sa pénible journée, nous plongeant dans la pénombre la plus totale. Une soirée comme toutes les autres au premier abord.
Rien de bien particulier à rapporter.
D’un las signe de main, je salue le mendiant habituellement installé près de la porte du bâtiment, ne pouvant m’empêcher de lorgner sur les quelques lambeaux de tissus qui constituaient sa tenue.
Je poussai la porte en acier après avoir gravi les quelques marches me séparant d’elle. Les escaliers qui menaient à l’étage me paraissaient presque plus sombres que la rue que je venais de quitter, alors éclairée par quelques lampadaires délaissés. Le tout procurait une atmosphère on ne peut plus glauque et morne, digne d’un bon long-métrage policier.
Marche après marche, sans le moindre soupçon ni la moindre appréhension, je me dirigeais vers notre chez-nous. Un chez-nous normalement désert à cette heure-ci. Il est en fait onze heures et quelques.
Pourquoi une heure aussi tardive ?
Eh bien, Tom et Jas m’avaient de bon cœur, proposé une soirée entre amis dont la perspective m’enchantait assez. La refuser aurait été accepter un après-midi monotone, avec pour seul compagnon le poste télévisé. Ce très cher Bill avait quant à lui décidé préalablement, de se rendre au bar du coin, y retrouver sa petite bande.
Ne me demandez surtout pas quelles ont été ses activités une fois là-bas, des hypothèses plus tordues les unes que les autres n’ont fait qu’affluer dans mon esprit durant toute cette soirée passée entre amis :
Et s’il se droguait, s’il revenait soul ?
Pensées qui se sont avérées prémonitoires…


Quoiqu’il en soit, j’en suis arrivée à la conclusion assez satisfaisante que seul lui avait le contrôle de sa vie.
C’est donc la conscience apaisée que je me rends à l’appartement et que j’introduis ma clef dans la serrure de la porte d’entrée.
Quel ne fut pas mon soulagement lorsque j’entrepris d’ouvrir cette porte.
Une atmosphère chaleureuse, modulée par le son de ce fameux Vendetta, m’enveloppa. Quelques bibelots à différents endroits étaient brisés tandis que d’autres ornaient même le sol.
Une bouteille vide y gisait, avec pour voisins, des habits délaissés jonchant le carrelage blanc. En m’aventurant à proximité du récipient vide, je pus distinguer l’inscription « Absolut ». Ou Vodka ?
Peu importe, le résultat au bout du compte est à quelques exceptions près le même.
Le spectacle qui s’offrait à moi me donnait un certain avant-goût amer de ce qui m’attendait plus loin. Les yeux exorbités, le cœur battant, je continuais mon aventure au sein du duplex.
La musique se faisait de plus en plus forte et d’autres sons également.
Des sons révélateurs du moment intense de plaisir que prenaient certains…