Coucou
désolé de pas avoir poster hier soir
et désolé que cette suite soit si petite, mais je suis complètement à la ramasse« ANGELIQUE ! PUTAIN ! ARRETE ! »
J’aimerais répondre, mais seuls des cries d’agonie parviennent à m’échapper.
Je pleure tant la douleur est immonde, tant ça fait mal.
Mes muscles se tétanisent, tout est douloureux, tout est source de mal, tout est noir.
Je me sens partir, je me sens tomber.
[…]
Mes yeux s’ouvrent légèrement. Mon corps cogne de droite à gauche.
Je sens des aiguilles dans mon bras… c’est…
[La force lui manque, vous comprenez ?Sa vision se limite à des tâches floues.Des mots sont prononcés autour d’elle, sans qu’elle les comprenne.Et ça lui fait un peu peur. La douleur qui la transperce est à la limite de l’insupportable.Mais peu à peu, cette dernière s’apaise, des lumières dansent au-dessus d’elle et … elle sourit.Tout lui paraît si irréel, elle se sent flotter. Elle ne voit rien, ne comprends rien, et elle s’en fou.Pour une fois elle ne se préoccupe plus de rien…Son agonie est devenue tellement douce. Elle ne sent plus rien, son corps est démembré, elle ne perçoit plus que sa tête… le reste est hors de son contrôle.]Jeudi, 5 mars 2009, 01h03 Mes paupières percent à travers la lumière.
En même temps que mes iris se posent sur les taches confuses que constitue mon décor, la douleur émane encore une fois de mon ventre, tout mon corps se raidit. J’ai l’impression d’être de la glace et que le moindre mouvement me briserait en deux.
La sueur perle sur mon front, mes reins tiraillent, mon cœur accélère au fur et à mesure que la douleur reprend de la vigueur.
Je lutte, je lutte contre moi-même, contre cette blessure à l’intérieur de moi, dont je ne connais ni la provenance, ni les causes et dont je suis esclave.
Je refoule un premier cri, mais lorsque un second spasme m’éventre, j’hurle.
J’halète bruyamment, mes yeux se révulsent, tout se bouscule dans ma tête, la panique me prend, quand dans un éclair de lucidité, je prends conscience que je ne sais pas ou je suis.
Les larmes déferlent, la douleur me consume.
Je fais abstraction du monde qui m’entoure, je ne sais pas si mes yeux sont fermés, ou si c’est simplement parce que je ne vois plus.
Je me contorsionne dans tous les sens, mais on me retient, je crie encore plus fort.
Mes membres sont un à un immobiliser, je sens des mains partout sur mon corps, la peur, la souffrance, je me débats deux fois plus. Je suis épuisée, à bout de force.
Mes forces m’abandonnent peu à peu, je ne peux plus rien faire.
La pression sur mes jambes, et mes bras se relâche peu à peu, et dès que je sens que les bourreaux qui me tiennent ont perdu leurs « prises », je me recroqueville sur moi-même.
Je sanglote, complètement perdue dans ma douleur.
[Et vous croyez qu’on va lui laisser du répit ?Je crois savoir, que vous commencez à me cerner, et à cerner son monde.Vous êtes moins naïve.Bon, vous avez toujours cette ‘espoir’ répugnant, qui vous berce de désillusion.Mais vous progressez, vous savez que vous devez vous attendre au pire, n’est ce pas ?Mais le pire que vous pourriez imaginer, ne sera jamais le pire dont ils sont capables.]Je suis plaqué dos contre ce que je présume être un matelas. La personne qui fait ça, n’a pas conscience de me briser.
On ouvre mes yeux, et une lumière vive les attaque.
Un instant plus tard, je suis toute engourdie, et je ne réponds plus de rien à nouveau.
[…]
2h49Mes yeux clignent, je remue un peu.
« Mademoiselle Lys, c’est ça ? Vous êtes actuellement à l’hôpital au service des urgence »
Je mets un certain temps à comprendre cette phrase, qui pourtant est banal.
Pour répondre, je me contente d’un hochement de tête des plus léger.
Je grimace quand je sens mes muscles se réveiller doucement.
« Eviter de trop gesticuler, ça risque d’être douloureux quelques heures. »
J’ouvre les yeux rapidement face à cette voix que je ne connais pas.
Le voile flou de mes yeux s’efface peu à peu, les contours se dessinent de plus en plus nettement.
Ma vision redevient ce qu’elle était.
« Je…euh…y a… »Les mots ne sont plus cohérant, et mon cerveau semble embué.
Il semble me dénigrer, sa voix et ses manières sont hautaines.
« Votre foie est en lambeaux. »
« Ah, euh »« La cause la plus probable, et la seule possible reste la drogue. »
Il ne semble pas compatir, ou même chercher des explications, des gosses comme moi il en voit des centaines, ça ne doit peut-être pas le toucher.
[Les adultes, et les parents en particulier ignorent tout du monde dans lequel leurs enfants vivent]« Votre consommation journalière ? »
Je souris tristement, puis demande
« Je peux sortir quand ? »C’est vrai, pourquoi rester ici ? Il ne veut même pas faire semblant de m’aider.
« Vous ne pouvez pas sortir, nous devons établir un diagnostic précis des dégâts qu’on causé la drogue et l’alcool également » répond-il du tac au tac.
« Quand est-ce que ça sera fait ? »Il voit la question sous entendu et réplique « Demain matin vous pourrez sortir, vous aurez un traitement à suivre, pour que vous puissiez restez en vie. Traitement qui fonctionnera uniquement si vous arrêtez de vous droguez, bien entendu » finit-il blasé.
Il prend la direction de la sortie de ma chambre d’hôpital, il se retourne une dernière fois et annonce avec nonchalance « Deux jeunes hommes vous attendes, dehors, je les fais entrer ? »
« NON ! » criais-je presque.
Il me regarde avec curiosité, mais n’ajoute rien.
Sa main se pose sur la poignet, la porte s’entre ouvre, et le doute s’immisce en moi.
« Ils…ils ressemblent à quoi ? »Le toubib fait volte face, et déclare d’un ton monocorde
« L’un à des dreadlocks, l’autre est efféminé »
Un sourire involontairement naît sur mon visage.
« Vous… vous pourriez faire entrer uniquement le brun ? »« Oui »
Son accord est sec et froid, mais qu’importe. Il s’éclipse rapidement et mes yeux se braquent sur la porte.
Bill est là, Bill est venu, Bill s’est inquiété … pour moi, malgré ce que je lui ai fais.
Les minutes semblent s’être écourté, la porte en face de moi et poussée, et je l’aperçois.
Il s’approche doucement de moi, son teint est blanc, la fatigue se lit sous ses magnifiques yeux.
J’entends mon cœur tambouriner dans sa prison.
Un courant d’air s’engouffre dans la pièce immaculée.
Ses pas raisonnent, mes yeux cherchent désespérément les siens, mais en vain.
Sa tête est abaissée, pour fuir mon regard.
Il arrête sa progression à deux mètres de moi.
Je hais cette distance, comme je hais sentir sa peine, comme je hais savoir que son malheur résulte de moi.
« Tu…on t’a ramené à l’hôpital, Tom et moi »
Son visage se relève légèrement, ses yeux ne sont pas accusateurs, on y lit seulement une énorme tristesse.
« Tu criais, je t’entendais crier, alors je suis allée voir ce que Tom te faisait. Tu … tu hurlais. Le médecin a dit que ton foie était presque mort à cause de la drogue et l’alcool ingurgités pendant des années. »
Sa voix s’étouffe.
Il sait sans savoir réellement.
[L’heure des explications a-t-elle sonnée ?]
Alors ? bisous