Re =)
c'est un peu court, mais faut que j'aille me coucher, je suis patraque
[L’heure des explications a-t-elle sonnée ?]Mon pouls s’accélère, son regard empli de détresse réclame le mien, nos yeux se rencontrent enfin.
Il trifouille ces doigts, il hésite à s’approcher plus. Tout vient de changer pour lui. Il est perdu.
Il veut s’approcher et se reculer à la fois, il fait tantôt un pas en arrière, tantôt un pas en avant.
Je ne suis plus la même fille à ses yeux.
« Ange… »
Sa vois est un soupire brisé, ses yeux sont embués, comme si il était brisé… comme si son cœur était brisé.
J’ai son sang sur les mains.
Je devrais lui expliquer, je sais…je sais. Mais comment lui dire ? Comment trouver les bons mots pour lui décrire cette horreur ? Comment supporter son regard sur moi ? Son regard qui me juge ?
[Les plus cruels diront : « il fallait y penser avant ».Les gens cruels qui pensent ça, ne connaissent rien de la vie.Ils n’ont jamais eu à noyer leurs peines, leurs maux.Ils n’ont jamais eu la sensation que le bonheur n’existait pas.Ils n’ont jamais eu encrés au plus profond d’eux la douleur, la peur, l’angoisse, la mort.Ils ne savent pas ce que c’est de vivre avec une souffrance si puissante, qu’on ne se souvient même pas ce que c’est de vivre sans.]« Bill…je…je suis désolé »La honte me prend sous son aile. Mes yeux se baissent, pour ne pas croiser les siens, pour ne pas lire la déception dans ses yeux, pour ne pas voir l’amour qu’il me portait se désintégrer.
« Je comprends pas ! Pourquoi ? Pourquoi tu fais tout ça ? Et pourquoi tu … tu… pourquoi tu me fais du mal ? »
« Je ne veux pas te faire de mal ! Tu es la dernière personne sur terre à qui je voudrais faire du mal. Pardon »« Je veux pas que tu t’excuses ! Je veux que tu m’expliques ! »
Les larmes longtemps refoulés s’échouer désormais sur ses joues, laissant de longues traînées noir sur celle-ci.
J’ai alors compris que je lui valais bien ça.
[Tant de douleurs pourrait être évité, si on osait dire ce qu’on a au fond du cœur.Encore faut-il trouver une oreille attentive]« Tu veux vraiment savoir ? »Ses sourcils qui étaient froncés se lissent, il me regard étonné comme si il s’attendait à tout sauf à ça.
[Quelques fois le poids des secrets est si lourd, que l’unique perspective de le dévoiler est libératrice.C’était la première fois qu’on lui demandait de tout avouer, de tout dire. C’était la première fois qu’on voulait découvrir le pourquoi elle en était arrivé là.C’était la première fois, qu’on allait pouvoir la juger en connaissance de cause, si jugement il y avait.]Il vient vers moi doucement, parcourant le dernier mètre qui nous séparait avec précaution.
A mon plus grand étonnement, il s’assit sur le rebord de lit, ses yeux se plongent dans les miens, que je baisse rapidement.
« Je t’écoute » assura-t-il d’une voix neutre.
« Je…je sais pas par ou commencer… » Soufflais-je alors que les souvenirs du passé cogner dans ma tête.
« Par le début, c’est toujours mieux »
Je ne le vois pas, mais j’imagine le petit sourire qui a du se dessiner sur son visage, lorsqu’il a prononcé ces mots pour détendre l’atmosphère.
« Aussi…aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours connu Andréas, Georg et Gustav. On jouait tous ensemble étant petit. A l’époque Andréas aimait déjà commandé, ça vient de son père, qui le prenait pour un incapable, je crois… Mais souvenirs son un peu flou. » M’excusais-je.
« C’est pas grave, continue » encouragea-t-il.
« Je ne me souviens pas énormément de mon enfance, tu sais.Je me rappelle juste des garçons, de notre petite bande. On a grandit ensemble, on jouait ensemble, on s’amusait ensemble, c’était mes meilleurs amis.Ils ne m’ont jamais laissé seule, ils s’occupaient de moi. A leur manière un peu bizarre, c’est vrai, mais ils ont été là. Seulement, on ne reste pas toute sa vie un enfant, alors il a fallut grandir.Alors on est devenu des ados. Nos parents n’étaient pas souvent là, les miens encore moins que les autres, et le peut de fois où ils ont été là… on…on ne s’entendait pas, mon père était un peu brute, il… il frappait des fois…Il n’y avait personne, sauf eux. Ils étaient là pour me récupérer, ils ont été là quand il fallait me récupérer après un passage à tabac. Ils ont essayés de me protéger du mieux qu’ils le pouvaient.Malgré ça, on était souvent livrés à nous même, mais quand on est jeune on aime ça, se sentir ‘adulte’, faire ce qu’on veut… Nous, on a fait un peu trop ce qu’on voulait.Tous les quatre, on a été un peu précoce dans l’art de faire la fête. A 12/13 ans, on savait déjà ce que c’était de boire et se réveiller le lendemain matin sans aucun souvenirs.On ne se rendait pas compte, on trouvait ça « cool », à douze ans on trouve tout ce qui est interdit « cool ».Ça aurait pu s’arrêter là, mais on a grandit avec l’alcool coulant à flot dans nos veines, et au bout d’un moment, ça suffisait plus, il fallait plus, toujours plus. On faisait pas mal de fête avec un peu n’importe qui. On a découvert la drogue ensemble, on est tombé ensemble.Ils ont commencés à dealer tôt, aujourd’hui ils ne consomment presque plus rien. »« Et toi ? » demande-t-il.
« Moi ? Moi je continue, parce que … parce que… parce que il faut oublier ! »Les larmes se mettent à couler à torrent, je suis triste et en colère. Il ne comprend pas, il ne peut pas comprendre ?! Comment il pourrait ? Comment il pourrait ? Il ne sait pas lui ! Il ne pourrait pas comprendre !
« Angélique, oublier quoi ? »
« Je peux pas ! Je ne peux pas te le dire ! Laisse-moi ! S’il te plaît laisse-moi ! Lâche moi ! »Ses mains emprisonnent mes bras, alors que je me débats avec hargne contre lui.
« Bill ! Arrête ! Lâche moi ! LACHE MOI ! » Hurlais-je.
Je m’agite, je veux le pousser, le jeter, il faut oublier, il faut oublier, il ne faut pas lui dire, pas lui dire, pas lui dire.
[A ce moment là, sa raison ne répond de plus rien.Elle se bat contre lui, elle le voit comme une menace, elle ne sait pas réellement pourquoi.Mais elle ne contrôle plus rien.Elle veut juste oublier, ne jamais se rappeler toutes les horreurs que son corps a subi, jamais.Et là, Bill veut lui faire se rappeler, il n’a pas le droit de faire ça. Pour elle c’est inadmissible.Elle convulse presque sous lui, elle s’agite avec férocité, elle crie.L’androgyne essaye de la calmer, de la rassurer, mais elle n’entend rien. Des flashs lui voilent les yeux, des flashs horribles, elle le voit, lui. Lui faire toute ses choses, toutes ses choses horribles, toutes ses choses écoeurantes.Le brun plaque ses deux poignets au dessus de sa tête, et écrase doucement son corps du sien.]« Angélique ! »
« … »« Angélique ! Regarde-moi ! Regarde-moi ! »
J’arrête de bouger, comme sortie d’une absence.
Il me regarde dans les yeux avec insistance. Je reste stoïque sans dire un mot.
« Ça va ? » s’inquiète-t-il.
Je lui fais un oui de la tête, et il relâche son emprise sur moi.
« Tu m’as fait peur. Je suis désolé, je ne voulais pas être indiscret. »
Mes yeux s’emplissent de larmes, qui coulent lentement le long de mon visage, mes bras entour son cou, et je le colle doucement à moi. Je soupire de bien être lorsque son odeur emplis mes narines.
Il me chuchote des mots rassurants à l’oreille, en caressant mes flancs. Les larmes courent de plus en plus vite sur mes joues, et je ne tarde pas à sangloter bruyamment, mon visage enfuit dans son cou.
« Ça va s’arranger, je te promets… ça va s’arranger, ne pleure pas »
« Bill… » Mes ongles se plantent dans ses épaules pour ne pas qu’il parte, mes jambes s’entremêlent aux siennes.
« Reste avec moi »« Je reste avec toi, je reste avec toi » assure-t-il.
Il éloigne légèrement son visage du mien, il me regarde redessinant les contours de mon visage, balayant les mèches de cheveux qui se perdent sur ce dernier.
Son doigts se pose sur mes lèvres, qu’il effleure, puis ses lèvres viennent déposer un chaste baiser sur les miennes.
« Ça va aller maintenant, promis, je serais avec toi »
Il me sourit gentiment, j’essaye de lui rendre son sourire sans y parvenir réellement.
Il se laisse tomber à mes côtés, et je viens me blottir contre son corps.
Les larmes coulent, mais je me sens un peu mieux… je me sens surtout moins seule.
Quelques secondes silencieuses s’écoulent, avant que je ne lui demande
« Tu veux de moi ? »« Oui » sourit-il.
« Même si je suis toute cassée ? »« Je vais te réparer »
Il dépose un bisou sur mon front, et je ferme les yeux.
Il faut oublier.
[Toute la vérité n’a pas était dite.Son court récit manque de précision…Des précisions importantes, que Andréas vous rappellera sans doute plus tard.Il a voulu tout lui dire, mais bercer depuis trop longtemps à la loi du silence.Elle n’a pas pu tout avouer, elle n’a pas pu, c’était au-dessus de ses forces.Elle n’est pas encore prête à tout dire. Parce que le dire rendrait toute illusion sur ce qu’il lui est arrivé, impossible.Quelques fois, elle aussi elle aime se bercer d’illusion, alors ne lui en voulait pas de ne pas avoir tout dit.Aujourd’hui, elle est un peu comme vous. Elle voudrait croire que tout va s’arranger, que le passé ne la rattrapera pas.]Voilà, c'est un peu cul cul la praline
mais faut un peu de douceur dans ce monde de brute non ?
Bisous