Re =)
L'action se passe après l'altercation entre Ange et les autres.
Ils l'attendaient devant chez elle, et elle est descendu.Ma tête chancelle de droite à gauche douloureusement, je sens ma respiration se couper, et l’emprise autour de moi s’intensifier… comme si je pouvais encre me défendre.
Une main agrippe mon visage. Je ne parviens plus à ouvrir les yeux. Je n’entends plus rien, je me sens partir. Mais je me prends une seconde gifle, qui me « réveille », bien que je reste toujours dans le cirage.
« Lâche-la »
Dès lors, je n’ai plus aucun filet, personne ne me tient, mon poids semble avoir doublé voir triplé, mes jambes tremblent comme des feuilles mortes.
Je titube, cherche un point d’appui, sinon c’est la chute assurer.
Mes pas sont incertains, et je finis par tomber malgré moi dans les bras d’Andréas.
« Tu peux pas te passer de moi hin. Mais fais gaffe tu me fous du sang partout, mon cœur »
[Que voulez-vous répondre face à cette insolence ?]« Laisse-moi, va creuver »
« Tout doux, tout doux. On va te raccompagner chez toi, ok ? »
[Son avis compte-t-il vraiment ?
Il n’a jamais compté, et ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer.]Je me retrouve porter sans me rappeler que j’étais sur mes jambes, les mots, les faits se cognent brutalement dans ma tête, des échos lointain résonnent.
On me porte et m’emmène quelque part. Il n’y a qu’une seule pensée cohérente que j’arrive à déchiffrer de mon esprit malade : je ne veux pas.
Ou que j’aille, je ne veux pas y aller avec eux, jamais.
L’allure des pas de mon « porteur » est décidée et rapide : je veux mourir.
Je veux mourir pour ne plus ressentir cette peur engourdir mon esprit et mon corps. Mourir pour ne plus sentir mes muscles tétanisés, pour ne plus pleurer de douleur, de tristesse, de rage, et de désespoir.
Mourir parce que je n’arrive plus à faire semblant, parce que mes larmes n’arrivent plus à être retenues et bafouées.
Mourir parce qu’au fond… je ne vis déjà plus. Parce qu’il y a ces putains de marques indélébiles dans ma chair, dans mon être et qu’on ne peut pas vivre avec, on ne peut que y survivre.
Mourir parce que je sais que jamais, je ne pourrais oublier.
Mourir parce qu’au fond…il n’y a plus que ça.
Pour que je puisse vivre, il aurait fallu que la vie offre l’oublie, malheureusement il n’y a que la mort qui a l’indulgence de nous donner l’oubli.
Les pensées filent et fusent dans mon esprit écorché.
Mes yeux sont clos, il me semble… probablement.
Les larmes sont au seuil de mes yeux, j’essaye de les refoulés, de les garder en moi, mais ça monte, ça monte, encore et encore. Un liquide chaud s’échappe de mes yeux, la première larme…puis une seconde… puis tellement d’autre.
Je me retrouve projetée sur un lit, ma tête cogne bruyamment contre un mur.
Je suis chez moi ?
Je ne sais pas. Le coup contre le mur semble avoir eu raison de moi.
Je gis inerte sur ce matelas. Ma tête tourne, j’ai la nausée.
J’essaye d’ouvrir mes yeux humides, mais je n’ai même pas assez de force pour exécuter ce simple geste.
[Elle semble à bout non ?
Pourtant ce n’est pas « plus » que ce qu’elle a déjà subit, n’est ce pas ?
Vous vous demandez peut-être pourquoi elle flanche ? Qu’est ce qu’elle a ?
Pourquoi elle n’essaye pas de se battre un minimum ?
Pas loin de dix années de galère explosent en elle.
Dix années d’enmerdes lui éclatent à la gueule, la maintenant, tout de suite.
Dix ans de larmes refoulées s’échouent sur ses joues diaphanes, dix ans de peur cachées la submerge, dix ans de souffrance brutalise son pauvre corps frêle.
Elle suffoque, elle gémit, elle pleure avec pudeur.
Vous n’avez aucune idée de ce que le mot « peur » signifie.]Un rictus s’élève dans la pièce, suivie d’un autre et de quelques paroles échangées, mais … je ne comprends plus les mots, ils n’ont plus de sens pour moi, ils ne veulent rien dire mis les uns derrière les autres.
Un courant d’air, une porte qui claque, des pas qui s’éloignent.
Un silence religieux meuble la pièce, une atmosphère malsaine émane…
Mon corps se met à trembler, quelque chose cloche…
Il n’y a pas que ma respiration dans cette pièce, un autre être respire…
Je réunis toutes mes petites forces pour ouvrir les yeux, mais je n’y arrive pas tout de suite.
Je recommence plusieurs fois et après quelques tentatives je parviens enfin à entrouvrir mes yeux.
Je scrute difficilement la pièce… il est là.
Assis dans un coin de la pièce sur une chaise, au moment où mon regard se pose sur lui, il se lève et avance lentement vers moi en retirant sa veste nonchalamment.
Il jette son blouson à terre, il déboutonne sa ceinture, puis déboutonne son jeans.
Je n’avais plus la force de ma débattre, il fallait « accepter » alors ?
Accepter de n’être qu’un jouet, une chose, un objet ?
Suis-je encore quelqu’un ?
Il s’assoit à califourchon sur mes cuisses. J’essaye de bouger, mais… en vain.
Aide-moi…
[Elle ne cible personne avec son « aide-moi »
Peut-être qu’elle l’adresse à son corps, ou à son bourreau, ou à tous le monde…
C’est la première fois qu’elle appel à l’aide, c’est la première fois que son corps n’a plus la force de se rebeller.
C’est la première fois qu’elle a conscience que seule, elle n’y arrivera pas.
Qui va l’aider ?
Qui va prendre le risque d’aider ce qui reste d’elle ?
Qui va se sacrifier pour elle ?]« Laisse toi faire, tu vas aimer ça »
Son souffle putride salit mon cou.
Sa voix siffle à mes oreilles comme celle d’un serpent « Tu n’en t’en sortiras pas indemne »
[Il ne se rend pas compte, qu’elle est déjà écorchée vive, marquée au fer rouge, crucifiée.]Mes yeux se sont refermés, je ne sais trop quand.
Mon corps semble engourdi, et il l’est.
Sa main attrape avec hargne mes cheveux et les tirent pour relever mon visage.
Sa langue lèche mon cou, écœurant.
« Enfoiré »
Les mots ont dépassé ma pensée, mais … qu’importe.
Sa main tire un peu plus fort sur mes cheveux, tandis que de son autre main, il me met un coup de poing en pleine figure.
« Ne fais pas la maligne, on ne joue plus. T’as pas respecté le deal, ce qui va t’arriver c’est ta faute ! »
Il s’ôte de moi, debout au pied du lit et m’ordonne « lève- toi ! »
Comment ?
Je m’indigne intérieurement contre cet être inhumain, sans aucune compassion.
J’ai envie de lui hurler « regarde moi ! » Regarde ce que tu as fait de moi ! » Mais je n’en ai même plus la force.
Comment peut-il me demander de me lever alors que respirer m’est presque impossible ?
Voyant que je ne bouge pas d’un seul millimètre, il m’attrape et me met assise sur le rebord du lit.
Je reste là, chancelante comme un pantin désarticulé avec lequel on a trop joué.
Il soupire excédé par mon attitude, sa main saisi à nouveau mes cheveux qu’il tire vers le haut, m’obligeant à essayer de me lever.
Je tiens debout, grâce à la force qu’il déploie sur mes cheveux.
Il utilise mes cheveux comme on utilise les reines pour diriger un animal.
« Tu vas morfler » rit-il.
Je le sais déjà.
Je déambule difficilement, mes pieds semblent encrer dans le sol, mon corps me semble si lourd.
« AVANCE PLUS VITE BORDEL ! »
Il soupire de plus en plus d’exaspération, et malgré tout mon acharnement à mettre un pied devant l’autre le plus rapidement possible, il s’impatiente.
Il nous faut un temps incroyablement long, pour sortir de la chambre puis pour arriver à traverser le couloir…le pire reste à venir : les escaliers.
Je descends les marches lentement, je suis à bout de force, mes jambes tremblent, mes genou s’entre choquent… je vais m’effondrer.
Arrivé à la moitié de la descente des marches, la voix sarcastique d’Andréas m’annonce
« Voyons comment tu te débrouilles quand je ne tire pas les ficelles »
Sa phrase s’achève, et sa main lâche mes cheveux.
D’un coup mes jambes se plient, mes genoux touchent l’arrête d’une des marches, ma tête cogne.
Je dévale les escaliers, mon dos, ma tête, mes genoux se fracassent.
La chute dure quelque seconde, puis mon corps mutilé s’immobilise au bas de l’escalier.
« Pauvre petite chose »
Un éclat de rire.
Alors ?Bisous bonne soirée =)