Un adieu bestial
C'est donc une parodie, je précise ^^
Encore un de ses sales matins où tu te réveilles et tu sais à l’avance que la journée qui t’attend va être mémorable, car caractérisée par un ennuie profond, une solitude poussée à son paroxysme et une interrogation de maths. Tu te lèves à contrecœurs, et d’une humeur massacrante, tu commences à lire en diagonale les notes prises en vitesse entre deux petits sommes interrompus par un professeur furieux et écarlate (car des recherches scientifiques l’ont prouvé récemment : les professeurs apprécient peu que leurs élèves dorment pendant leur cour), et dont l’écriture pourrait laisser croire que l’auteur effectuait alors un voyage en calèche. Tant pis, tu sais que les maths et toi, ça fait, ça faisait, et ça fera toujours, ça aura fait, et ça ne pourra jamais faire autre que 483. Bref, tu traînes quand même les pieds jusqu’à la salle à manger, vu que si tu n’avales pas ce que ta mère te présente – à savoir les restes du dîner de la veille, aujourd’hui en l’occurrence du bœuf bourguignon – elle serait capable de t’interner pour anorexie. Cependant, aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres : je m’en aperçus à la tête de ma mère, qui semblait avoir beaucoup pleuré.
« C’est Bill… commença-t-elle en étouffant un sanglot… Il nous a quitté ! »
- Quoi ? Il est parti ? Mais où ça ? M’inquiétais-je. Mais voyant le nez coulant de ma pauvre mère, je compris qu’il s’agissait de quelque chose de plus sérieux.
- Non. Il n’est plus parmi nous !! Nous l’avons perdu !! Sa lumière interne s’est éteinte !! « Euphémisa » ma mère. Mais, devant mon expression perplexe, elle fini par dire : « Il est mort !!!! »
« Nooooon !!!! Bill, mon seul ami !! » Hurlai-je de désespoir, tel un loup blessé à mort ou un cochon qu’on égorge. « Chaque jour était rendu plus beau et unique par ta simple présence !!! Je savais rien qu’à ton regard que tu me comprenais, parfois même que tu étais prêt à m’accompagner jusqu’au bout du monde !! Je regarde en arrière, et je vois tout ce chemin parcouru ensemble : de notre première rencontre au zoo, à hier soir où je t’ai embrassé pour te dire bonne nuit !! Que faire maintenant, pour combler ce grand vide que ta mort a créé ?? Sache que ton souvenir restera à jamais en moi, et que nous nous retrouverons là haut !! »
Ainsi, essuyant mes larmes, je posai une dernière fois mon regard sur les corps de Bill, gisant paisiblement et innocemment. D’une inspiration, je déversai le contenu de mon aquarium dans les toilettes, et aujourd’hui encore, je revois le corps de mon cher poisson rouge Bill tourbillonner alors que la chasse d’eau l’emportait dans les égouts parisiens.