[O.S.] Surtout, n'oublie pas d'être heureux.

"Il est bien vrai que nous devons penser au bonheur d'autrui ;
mais on ne dit pas assez que ce que nous pouvons faire de mieux pour ceux qui nous aiment,
c'est encore d'être heureux."
Alain.

Musique d'ambiance : Local Hero - Dire Straits

Surtout, n'oublie pas d'être heureux.

- Billounet ! Tu passes une bonne soirée ?

Je passai mon bras autour des épaules de mon jumeau, souriant. Il avait, tout comme moi, retiré sa cravate et ouvert le col de sa chemise.

- Appelle-moi encore une fois comme ça et je décommande l’hôtel pour ta nuit de noces.
- C’est un bungalow, Darling, mais on ne t’en veut pas.

Je lui fis un clin d’œil et retirai mon bras, bus une gorgée de mon cocktail et m’accoudai à la rambarde. La mer tanguait, calmement. La lune brillait à sa surface comme si des milliers de minuscules diamants y flottaient.

- Et toi, tu passes une bonne soirée ?
- La plus belle de toute.

Il sourit. Je le savais, je le sentais. Son sourire était quelque chose d’intense, il l’avait toujours été. C’était son arme contre nos disputes, son arme contre ma tristesse, son cadeau pour mon mariage. Il souriait, sincèrement.

- Tu sais, j’ai toujours imaginé ton mariage comme ça.
- Tu plaisantes ? m’esclaffai-je. Tu n’as jamais pensé une seule fois que je me marierais ! Surtout pas avant toi.
- Oui, peut-être...

Je me raclai la gorge.

- D’accord, avoua-t-il, j’ai toujours été persuadé que... au pire tu te pacserais ! mais non, voilà que mon petit – nouveau raclement de gorge – que mon grand frère se marie. Au même endroit que nos parents... Un mariage exotique dans une maison cernée par la plage, au bord d’une mer turquoise... Ça te convient parfaitement. Je ne t’imagine pas du tout dans une salle des fêtes surchargée de décorations roses et blanches, avec un DJ sur une scène et des tables entourant la piste...
- Par contre, c’est tout à fait ton genre, raillai-je. Tu es trop banal, petit frère.

Il me donna un coup de coude dans les côtes et s’esclaffa.

- J’ai toujours su me fondre dans la masse, que veux-tu !

Il passa à son tour un bras autour de mes épaules, et nous retournâmes à l’intérieur.
Comment expliquer à quel point nous avions évolué, Bill et moi. À quel point notre complicité, notre amitié, notre amour s’étaient renforcés. Peut-être me trouvait-il trop... puéril, jusqu’à ce que je lui annonce que j’allais me marier ? Sans doute. Oui, à partir de ce moment, à la seconde où il avait saisit le sens de mes paroles, à l’instant où il avait réalisé, il avait déjà changé. Nous nous étions déjà rapprochés. Oh bien sûr, jusque là tout le monde pensait que nous étions les jumeaux les plus liés, les plus proches qui soient. Et c’était totalement faux. Nous n’étions rien de plus que des frères, seul notre physique disait le contraire. À présent, oui, nous étions jumeaux.

- Tom ! Ta femme t’attend, mon fils !

Je souris, posai mon verre et allai rejoindre mon père.

- Papa, tu as encore trop bu...
- Mais pas du tout ! La jeep est derrière la maison, et je viens de mettre le dernier froufrou de sa robe à l’intérieur. Une sacré masse de tissu, d’ailleurs...
- Quelle heure il est ? m’enquis-je alors.

Mon père tendit un bras mal assuré vers moi, manquant de me mettre un coup de poing. Je regardai sa montre ; sursautai.

- Onze heures cinquante-trois ! m’exclamai-je.

Je vis mon frère tourner la tête vers moi, puis s’excuser et se précipiter dans notre direction.

- Vas-y, je vais chercher ta valise et je vous rejoins à l’aéroport.
- Tu es sûr ?
- File !

Je me faufilai entre les invités et sortis de la maison en courant. Elle était là, souriante, m’attendant. Et j’eus l’impression, comme ça chaque fois, de la voir pour la première fois. Mon cœur battait la chamade, j’étais envahi d’une bouffé de tendresse et d’affection, et rien d’autre n’importait qu’elle. Elle et elle seule.

- Va, mon fils, et reviens-moi avec plein de petits enfants.

Je souris et me tournai vers mon père. Il but son verre d’une traite, tanguant dangereusement vers l’avant, puis fit une sorte de grimace.

- Hm, trop de sucre...

Il regarda son verre, puis se figea. Son regard se leva doucement vers moi, un sourire s’étira sur ses lèvres, et il me prit dans ses bras.

- Je reviens dans deux jours, papa, les petits enfants seront pour plus tard...
- Oh ! Je te connais, Tomi ! En deux jours tu as le temps de m’en faire une cinquantaine !

J’éclatai de rire, le lâchai et secouai la tête, souriant.

- Je t’aime, papa. Même si tu n’es pas assez sobre pour le comprendre, même si c’est idiot que je te le dise en face pour la première fois alors que tu as largement dépassé le seuil légal d’ébriété, je t’aime.
- Moi aussi, fiston ! Mais maintenant, il faut aller dans la voiture, sinon tu vas rater ton avion et tu devras passer ta nuit de noces dans la jeep...

Il me donna une tape sur l’épaule et retourna à l’intérieur. Je me tournai, évitai son regard pour ne pas me perdre une nouvelle fois dans une contemplation incontrôlable, et montai à ses côtés. Le chauffeur partit immédiatement, direction l’aéroport. Et nous nous envolerions enfin vers le bonheur et la plénitude totale, nous enfermerions dans notre bulle deux jours durant, et rien, absolument rien ne pourrait gâcher ça.

- Où est Bill ? s’enquit-elle alors que nous arrivions sur le parking.
- Il arrive, il récupère ma valise.
- L’avion part dans moins de trois minutes, chéri...

Je lui tendis la main, l’aidant à descendre, et lui souris.

- Il sera là à temps, ne t’en fais pas. Et puis, ce n’est qu’une valise, tes vêtements ne te serviront pas vraiment pendant ces deux jours...

Elle rougit violemment et baissa la tête. Une fois de plus, mon cœur accéléra. C’était tout ce que j’aimais, chez elle. Son innocence, sa timidité, sa fragilité. Elle provoquait en moi une sorte d’instinct protecteur qui me donnait envie de la prendre dans mes bras, de la défendre contre tout ce qui nous entourait, et de ne jamais la lâcher. Jamais.

- Monsieur, il faut y aller, nous pressa le chauffeur.

Je me tournai vers la route, mais aucune voiture ne venait.

- Tant pis, il nous l’enverra plus tard. Viens.

Je pris sa main, et nous entrâmes.

***

Quelques kilomètres plus loin, de là où ils venaient, là où, seulement une dizaine de minutes plus tôt le bonheur embrumait les esprits, une main en saisissait une autre. Un geste identique, un geste empli d’un même amour, mais un geste porteur d’un tout autre sens.
Un silence pesant régnait sur la plage, un silence de mort. Un silence qui n’aurait jamais dû s’installer ce soir-là, ni aucun autre soir. Pas dans ces conditions.
Un père, agenouillé dans le sable, l’eau noyant ses joues. Une eau salée comme celle qui venait caresser le corps de son fils, mais qui ne représentait pas l’apaisement et la douceur, plutôt la rage et la souffrance. L’incompréhension, aussi ; le chagrin, surtout.
C’avait été une journée parfaite, plus belle que ce qu’il aurait pu imaginer. Une journée qu’il avait attendue avec un espoir non fondé, qui s’affaiblissait d’année en année, voyant son fils aîné tomber dans la débauche. Et un beau matin, tout avait basculé. Tout n’était devenu que rose, blanc, rire et sourire. Projet, bonheur, avenir et amour. Cette journée avait été parfaite. La suivante avait été son contraire, dès la première seconde. Dès le premier cri d’effroi de sa femme, dès le dernier souffle de son fils.
Il leva les yeux, priant quiconque l’entendait de lui rendre la chair de sa chair. Le sang de son sang. Il priait de toutes ses forces, fixant la vaste étendue sombre au-dessus d’eux. Priant un signe. Tout, n’importe quoi, quelque chose qui lui ferait comprendre comment tout ce bonheur avait pu disparaître si brutalement, emportant son fils avec lui.
Il ne vit qu’une chose, au loin. Une douce lueur qu’il avait d’abord prit pour une étoile, mais qui s’était révélée n’être que le signal lumineux d’un avion.

Oh....

Magnifique, que dire de plus Ma belle ?

Une autre collaboration, peut-être ?

J'adooore Smile

Vite une autre ♥

Merci

Une autre collaboration ? Pourquoi pas ^^

Oh yeaaaah Very Happy

danse de la joie x)

OMG c'est trop beau *.*
J'aime !

Encore une fois, c'est magnifiquement bien écrit, y'a rien à ire là dessus ma Moit' Moit'.
Mais pourquoi encore faire mourir Bill ? T'as vraiment une dent contre lui ? x)
Et pourquoi est-il mort d'ailleurs ? Suicide ? :O Mais pourquoi ?

Et tu pourrais pas écrire un truc tout gentil tout mignon et super gai ? Very Happy

Merci les filles Smile

Non, j'ai absolument rien contre Bill. x) J'ai rien de dépressif non plus, j'ai pas l'esprit spécialement morbide... Mais je sais pas, j'étais inspirée dans le tragique et tout, et puis je voulais écrire quelque chose de frustrant, savoir que Tom s'en va pour vivre le bonheur à l'état pur sans savoir qu'il a perdu ce qu'il aimait le plus au monde...
Le prochain sera moins triste, un peu plus mignon, mais pas gai non plus. ^^
Je verrai par la suite ce que je peux faire... x)

Oups, je m'aperçois, en lisant les commentaires, que je n'avais pas bien compris la OS/ en faite, je croyais que Tom se mariait et son avion s'était crashé alors qu'il s'en allait vers sa lune de miel....

Mais j'ai simplement adoré le style d'écriture, je ne vois rien à dire, on est dedans, la mise en scène est parfaite et on se fait une idée très concrète de la scène.

JE SUIS FAN!

Oui, en fait le signal lumineux à la fin, c'est l'avion de Tom qui vient de décoller. ^^
Ouais, c'est sûr que j'ai pas mentionner Bill dans le dernier paragraphe, je pensais que ça allait être clair. Bin... tant pis. x)

» [ 0 S ] Tom Kaulitz, et heureux de l'être =P
» [O.S] J'allais etre heureux !
» [OS]Nan. Surtout pas.
» [Esp./Mars 2009] Célèbres et heureux avant leurs 20 ans.
» [T]Lève les yeux vers lui,surtout ne pleure pas....