[T] Aime-moi, Anna...aime-moi. I

Ma soeur me dévisagea, ne sachant quoi dire. Il me sembla même l'apercevoir rougir. 1-0 pour moi.

Merde. Un partout, balle au centre.

Je les écoutaient, d'une oreille distraite, m'inventer une vie.
J'attendais juste le bon moment pour tous les remballer. Je pensais à Tom.
Il me manquait tellement. Je ne devais pas pleurer. Surtout pas.

C'en était trop. Je ne m'attendais pas à me faire traiter de cette façon par ma propre famille.
Ils parlaient de moi avec la même intonation que Bill, une sorte de dégoût transpirait de chaque mot qu'ils prononçaient.
Je me levai et partis m'enfermer dans ma chambre. J'entendis Kirsten s'insurger :

Mes parents durent simplement acquiescé, puisqu'elle acheva :

Ben aller, vas-y ! Apprends leur comment m'élever, sorcière !!!
J'avais juste envie de l'étriper. Je décidai donc de me raccrocher à la seule chose qui me donnait du courage.
Tom. J'entrepris de lui envoyer un mail, lorsque mon portable vibra.
Je m'en saisis, et ce que l'écran afficha me redonna le sourire.
« Un nouveau message de Tom. <3 Lire maintenant ? » Quelle question.
J'appuyai sur « Oui », et une bouffée d'oxygène m'envahit.

« Hey ! Ou plutôt re.
Tu me manques déjà, tu sais.
Ces interviews, ces quelques lives, c'est bien...
Mais ça ne vaut pas un moment dans tes bras.
J'espère que ta soeur est pas trop dure avec toi.
Je viendrais moi-même lui régler son compte, sinon. x)
Rep moi par mail, si tu veux pas faire du hors-forfait.
Je t'aime petite puce...à très vite. <3 »

Ma mère m'appela pour que j'aille manger avec eux.
Je me levai juste pour aller me servir et rapporter le tout dans ma chambre. Ils m'avaient assez blessée pour la journée.
Je me jurai, en dégustant le repas que ma mère avait préparé pour son illustre fille aînée,
que je ne les laisserais plus me parler de cette façon. J'envisageai alors pour la première fois de ma vie de partir.
Quitter cet endroit que je ne considérais plus comme un foyer, et ce depuis trop longtemps.
Je répondis à l'homme qui faisait battre mon coeur, un mail pas trop alarmant, pour qu'il ne s'inquiète surtout pas pour moi.
Pour qu'il fasse ce pour quoi il était doué, c'est-à-dire donner du bonheur aux gens en jouant de la guitare,
sans se soucier de choses futiles, qui pourrait l'affecter.
Je devais bien ça aux garçons, même à Bill, aussi débile congénital qu'il pouvait être.

« Hey !
Tu me manques vraiment trop.
Je pensais pas qu'on pouvait autant se sentir vidée juste parce qu'une personne nous manque.
Ma soeur est égale à elle-même. Ne lui en veut pas...et ne m'en veux pas si je te dis que si tu venais lui toucher ne serait-ce qu'un cheveu,
mon père t'assassinerait avant même que tu ais le temps de t'en rendre compte. ^^
Je ne sais pas quoi faire ici, à part penser à toi.
Ah, si ! J'ai écrit et dessiné quelques trucs, je te montrerais.
C'est le seul point positif de ton absence, je suis hyper inspirée.
J'veux que tu me reviennes vite, M. Kaulitz Trümper.
Parce que je me sens tout de même un peu seule.
Passe le bonjour aux garçons...même à ton imbécile de frère et à Gustav.

Je t'aime à en devenir dingue.
Ta p'tite puce. <3 »

Une fois le mail envoyé, je me mis sur mon bureau et entrepris de reprendre la dessin que j'avais commencé...
j'adorais le calme que me procurait le dessin, et, selon plusieurs de mes professeurs du collège, ainsi que du lycée, j'étais douée.
Oui mais seulement voilà, mes parents ne l'entendaient pas de cette oreille.
Je ne pouvais pas prendre de risque à me lancer dans une carrière artistique,
tout simplement parce que je n'avais pas d'assurance que ça marche.
Ils avaient donc refuser toutes les propositions d'écoles d'art qui m'avaient été faites,
et ce, même si la plupart d'entre elles souhaitaient m'offrir leur service gratuitement.
« Ma fille ne sera pas une saltimbanque » ne cessait de répéter ma mère.
Ceci ne faisait qu'empirer mon mal être au sein de cette famille.
Des larmes de rage m'envahirent les yeux : j'en avais assez.
Mais de toute façon, tant que Tom ne serait pas là, je n'aurais pas le courage de le leur dire.