[T] Aime-moi, Anna...aime-moi. I

Ma tête était contre son torse, et je sentais son cœur battre dans sa poitrine.
C'était un son étrange, très étrange, parce qu'il était semblable à celui que faisait le cœur de Tom.
Alors, sans vraiment prévenir, le manque m'enveloppa.
Les larmes montèrent seules dans mes yeux, et n'attendirent qu'une infime seconde avant de commencer à couler.
Et apparemment, je n'étais pas seule, car j'entendis le grand brun renifler un peu bruyamment.
Je levai ma tête et l'observai, et nous nous sourîmes, tout simplement.

Une sorte de plénitude m'envahit lorsque nous nous retrouvâmes dans l'habitacle.
Je me sentais bien, comme comblée par la présence du double de l'homme de mes rêves.
Peut-être leur ressemblance de plus en plus nette au fil des mois, au fil de l'évolution du style de Bill, y était pour quelque chose.
J'avais à mes côtés un sosie de Tom.
C'était si bon de revoir ses traits, si familiers, que mes doigts avaient dessinés des centaines de fois sur son frère...
Arrivés chez moi, nous allâmes directement dans ma chambre.
Il fut surprit de voir que tout était bien rangé, et m'assura que la dernière fois qu'il avait vu ça, il dormait chez sa maman.
Parce qu'il était vraiment bordélique, m'assura-t-il.
Très bordélique. Tom aussi d'ailleurs.
Mon sourire s'évanouit alors, le sien aussi. Nous nous assîmes sur le lit, face à face.

Je ne sus quoi répondre. Il semblait, lui, soulagé d'avoir pu me décrire l'origine de son mal-être.
Nous nous tûmes un long moment, ne sachant quoi nous dire.
C'était bizarre, parce que la dernière fois que j'avais vu Bill en vrai, il m'avouait l'origine de sa haine envers moi.
Et aujourd'hui, il était là, avec moi, pour me parler de la personne qui nous divisait avant, mais nous réunissait, maintenant.

Il avait dit ces derniers mots d'une façon un peu incertaine, hésitant sûrement à me faire subir son malheur.
Il était tout de même méconnaissable : le jeune homme que j'avais devant moi,
contrairement à celui que j'avais eu face à moi avant mon départ d'Hambourg, se souciait des autres.
Peut-être même un peu trop. Je ne pus m'empêcher de me jeter dans ses bras, à nouveau.

Je ris de bon cœur avec lui. Il était réellement transformé.
Tellement plus généreux. Mais sa tristesse, sa lassitude se lisaient sur ses traits.

Je jetai un coup d'œil à mon portable : 5 appels en absence de la part de Matteo, 2 de la part de Kat.
Zut. Je grimaçai.