[T] Aime-moi, Anna...aime-moi. I

Je m'exécutai.

Je retournai à mon bureau, et tentai de cacher tous mes dessins.
En vain.

Il me prit par la main, et sans que j'ai le temps de répondre quoi que ce soit,
je me retrouvai dans sa voiture, en route pour Hambourg.
Il m'assura que Kat était d'accord et que Matteo s'était tiré aussitôt que j'eus quitté le salon.
Je m'endormis durant le trajet, rêvant à Tom, mon Tom.

[…]

Leur conversation s'arrêta là. J'entendis Tom marmonner dans sa barbe,
avant d'entendre le bruit de sa démarche, que je reconnaîtrais entre mille.
Ses pas semblaient peu assurés alors qu'il se dirigeait dans la direction de sa chambre.
Je fermai rapidement les yeux, cherchant à fuir la confrontation. La porte s'ouvrit, mais personne n'entra.
J'entendis un petit : « Putain Bill, merde ! » ainsi que le bruit de la porte qui claqua.
Le chanteur avait poussé son double à l'intérieur de la pièce, puis avait refermé la porte.
Je l'imaginai en train de sourire comme un débile derrière celle-ci, heureux de sa manœuvre.
Les pas du guitariste se dirigèrent vers le lit, doucement, un peu hésitants.
Une sorte de flamme embrasa mon cœur, mon corps, ma tête...et je me mis à haleter doucement.

Je ne répondis rien, feignant de dormir. Il s'approcha encore de moi, toujours plus près.
Je sentais à présent son souffle chaud sur mon visage. Et bientôt ses doigts vinrent redessiner les contours de mon visage,
s'attardèrent sur mes lèvres, puis s'attaquèrent à mon cou, avant de remonter sur mes joues, délicatement.
Sa peau, sa tendresse m'avaient tellement manquées...j'en frissonnai.

Il m'embrassa le front, puis hésita un moment au dessus de ma bouche.
J'ouvris alors les yeux, tellement le contact de ses lèvres m'avait émue.

Je lui souris de plus belle, et plaçai la sienne sur mon cœur également.
Nous restâmes là, un long moment, les yeux dans les yeux, à écouter les battements de cœur de l'autre.
Puis, il s'allongea à mes côtés, et je me mis à pleurer. Je devais avoir l'air idiote, mais peu m'importait.

J'enfouis alors ma tête au creux de son cou, et me laissai aller.
Je m'empreignis de tout : son odeur, son corps contre le mien, ses lèvres qui se baladaient dans mon cou...de tout.

Je me tus,
et essayai de ne pas penser à mon reste de sentiments à l'égard de Gustav, ni non plus à ce que j'éprouvais pour Matteo.
Car rien de tout ça ne valait l'amour que je portais à Tom.
Aucun autre ne pouvait me rendre heureuse comme il me rendait heureuse.
Je me sentais importante dans ses bras, bien plus que dans ceux de Gus ou Matt.

Il me sourit tendrement.

Je n'eus pas le temps d'en dire plus que ses lèvres s'emparèrent des miennes, sensuellement.
Je n'avais plus ressenti ça depuis un long moment,
cette chaleur qui m'envahissait à chaque fois que ses lèvres touchaient les miennes...un délice.
Nous fûmes comme suspendus, figés dans le temps, en cet instant.
Plus personne ne pouvait nous atteindre, plus rien ne pouvait nous blesser.
Nous étions enfin réunis, et ce, pour le meilleur et pour le pire.