[T] Aime-moi, Anna...aime-moi. I

En début d'après-midi, je m'ennuyai fermement. Tom m'avait prévenu que leur réunion serait longue, mais là...
j'étais presque sûre qu'ils étaient en interview, ou quelque chose du genre.
J'avais zappé toute la mâtinée sur le magnifique écran plasma des garçons, m'étais fait les ongles, des mains ET des pieds (c'était dire l'ennui),
avait nettoyé l'appart' de fond en comble, ce qui ne fut pas du luxe...
bref, j'avais exploré en peu de temps toutes possibilités que m'offrait ce pourtant très grand appartement.
Et là, l'illumination : je me saisis de mon portable, et appelai.

Voilà. Mon après-midi allait être bien occupé.

[…]

J'étais heureuse d'avoir passé un peu de temps avec ma sœur de cœur, je lui avais raconté la vie à Berlin,
les cours à mon école d'arts...elle avait bien ri en entendant les différents épisodes Matteo,
me disant que son frère avait encore dû sentir sa fierté diminuer,
en se rendant compote qu'il m'avait quasiment envoyé dans les bras de cet inconnu...
J'avais encore fait chauffé ma carte bleue, ou plutôt celle de Tom, qui me l'avait laissé avant de partir.
Il était comme ça, très gentil. Et surtout, très inconscient. J'étais une accro au shopping. Une vraie.
Son compte en banque allait bien vite le lui faire remarquer.
J'avais également décidé de me faire couper les cheveux, car je ne supportai plus de les avoir aussi long.
Ils étaient donc passés de la chute de mes reins, à mes épaules. J'avais eu du mal à me reconnaître, lorsque la coiffeuse eut fini.
J'avais un très joli dégradé, une frange droite, et ma chevelure était naturellement légèrement ondulée.
( elle ressemble à ça : https://servimg.com/view/11643626/112 )
J'étais rentré depuis un bon quart d'heure, et sirotai un diabolo menthe en compagnie de la sœur de Gustav,
lorsque je reçus un sms de mon amoureux.

« Hey ma puce !
Tu me manques.
Désolé de pas t'avoir prévenu que ça durerait un peu plus longtemps que prévu.
David nous a flanqué une série d'interviews...
Mais bon, ça y est, on a presque fini.
On débriefe la journée, et on revient, dans une heure environ.
J'espère que t'es prête pour la soirée de ta vie ?
Je t'aime, je t'aime, je t'aime.
(pourquoi 3 fois ? Je sais pas, j'avais envie. LOL.)
<3 »

Je souris comme une débile, et montrai le message à Francesca.

Nous nous attelâmes donc à la tâche.
Après quarante-cinq minutes, je me trouvai donc en robe noire, bustier en haut, avec une ceinture large blanche à la taille.
Ma robe tombait en frou-frou de tulle, un peu comme un tutu de ballerine, jusqu'au-dessus du genou.
Pas de collants, en ce mois de septembre, il faisait bon. J'avais passé un sautoir blanc autour du cou,
ainsi que des bracelets et des boucles d'oreille assortis à ma tenue.
Mon maquillage était léger, mais soulignait et faisait ressortir mes yeux bleus-verts :
un simple trait d'eye-liner sur la paupière supérieure, et du mascara, d'un noir intense ainsi qu'un rouge-à-lèvre d'un rouge naturel.

Elle me laissa là, je chaussai alors mes bottines noires, avant de patienter, sur le canapé, devant la télé.
Je n'eus qu'une vingtaine de minutes à attendre avant que Tom ne rentre.
Il ne réalisa pas tout de suite que c'était moi, cette fille aux cheveux tombant légèrement sur les épaules.
Puis, lorsque que je me levai et lui fis face, il resta bouche bée.

Je ris, et sentis le rouge me monter aux joues à mesure qu'il me détaillait.

Je souris et m'approchai doucement de lui, et lui chuchotai :

Il rit doucement.

Il partit dans la salle de bain en me tirant la langue gentiment.
Oh mon dieu, nos petites taquineries m'avaient tellement manquée...

Je me dirigeai donc doucement vers la salle de bain, et entrai pendant que Monsieur se douchait.
Je ne voyais pas vraiment l'intérêt d'être là avant de l'entrevoir nu, sa silhouette légèrement floutée par la porte de la douche.
Une sorte de chaleur m'envahit peu à peu...
et redescendit aussitôt que je m'était rendue compte que je m'étais tellement bien coiffée et préparée,
que je ne pouvais pas tout défaire tout de suite. Cet excès de perfectionnisme m'amusa légèrement,
et je souris alors comme une imbécile, pendant que Tom continuait à se doucher.

Il sortit de la douche, et je ne pus m'empêcher de l'admirer.

Je le laissai donc, lui et son corps si bien taillé, son torse si parfait, ses abdos si alléchants...bref.
Je le laissai et essayai de calmer mes ardeurs. Une dizaine de minutes plus tard, mon Tom, sur son trente-et-un, sorti de la salle de bain.
Il avait son éternel baggy, mais au lieu d'une de ses vestes streetwear habituelles, il avait préféré mettre une veste de costard.
Il semblait heureux, irradiait la pièce de son sourire, tendre.
Nous nous regardions les yeux dans les yeux, et je sus alors, que je ne pouvais pas me sentir mieux qu'à ce moment de quasi-fusion.

[…]

Nous étions installés dans un coin du restaurant à l'abri des regards indiscrets,
et je dégustai un des meilleurs repas de ma vie, en compagnie de l'homme que j'aimais, la tableau idéale quoi.
Tom me fixai et me demanda alors, entre curiosité et dégoût :

Je manquai de m'étouffer avec ma gorgée d'eau.

Je ne compris pas tout de suite où il voulait en venir.

Il me prit alors tendrement la main, et planta ses yeux dans les miens.
Il m'attendrit avec un sourire, je sentis tout mon être se réjouir à l'idée de partir, avec eux, dans un endroit dont j'avais toujours rêvé.

En effet, il me l'avait promis. J'en eus les larmes aux yeux, tellement j'étais submergée de joie intense.
Il se mit à rire face à mon émotion, d'un rire d'une beauté incroyable, d'un rire qui aurait réchauffer le cœur de n'importe qui sur cette Terre.
Il était beau, mon Tom, quand il riait de cette façon, avec une malice évidente,
tellement évidente que je me demandai alors quelle autre surprise m'attendrait une fois en Asie.
Je sentis que je n'allais pas être déçue du voyage.

[…]

Nous rîmes un peu. Nous étions sur le point de quitter l'appartement, en ce lundi matin.
Les bagages étaient chargées une à une dans le van, et j'avais compté celles de Bill.
Sept.
Sept valises pour une semaine de voyage.
J'en avais seulement trois. Tom, lui arriva et nous regarda et nous lança :

Nous ne dîmes rien, et nous contentâmes de rire.
Il voulait nous faire croire que toutes ses affaires rentraient dans une seule et unique valise.
La bonne blague. Bill se pencha à mon oreille et me chuchota :

Nous explosâmes de rire, et Tom nous fixa, vexé, car il avait bien compris que nous nous moquions de lui.
Il monta dans le véhicule, et fit semblant de nous faire la gueule.

Il nous regarda alors, visiblement attendri.
Nous passâmes le reste du trajet à parler de tout et de rien, de même lorsque Gustav et Georg nous rejoignirent.
Nous passâmes également chercher Andreas, qui ne semblait pas franchement enchanté de me voir,
mais nous discutâmes beaucoup, et finîmes par rire ensemble.
Tout n'était que joie, bonne humeur, et plaisir d'être ensemble.
Tous semblaient soulagés que Tom aille enfin mieux, leur empressement, leur hâte d'arriver là-bas présageait une bonne partie de rigolade.

[…]

Arrivés à l'aéroport, des fans et des journalistes attendaient, à l'affût des garçons.
Alors que je m'attendais à ce que les garçons aient prévus plusieurs véhicules,
pour ne pas que Tom et moi soyions vus ensemble, ils me prévinrent à la descente de l'avion :

Je devais faire une sacrée tête, car tous rirent face à moi.

Je commençai donc à avancer, un peu anxieuse, et entendit Tom ajouter à voix basse :
« Il faut qu'ils commencent à s'habituer à son visage, de toute façon... », et Bill lança :
« J'avoue. C'est un peu beaucoup obligé. »
Je ne compris pas ce qu'ils entendaient par là, mais n'y prêtai pas plus d'attention, car je m'approchai de la foule,
de cette foule de fans complètement hystériques, et de journalistes tous les plus curieux les uns que les autres.
Une fois dans le van, accompagnée du meilleur ami des jumeaux, je repensai aux messes basses de ces derniers,
et décidai de me renseigner auprès du blond :

Il sembla surpris de ma question, puis resta muet, un sourire aux lèvres.

Nous nous tûmes jusqu'à l'arrivée des garçons, Tom se plaça à mes côtés, et je me blottis contre lui.
Durant le trajet, je contemplai les paysages, et en fus émerveillée.