[T] Aime-moi, Anna...aime-moi. I

Je m'empressai de le suivre, sans savoir vraiment où j'allais.
Nous courrions comme des fous, et nous nous retrouvâmes dans une suite luxueuse, que je devinais être la suite nuptiale,
car le lit était en forme de cœur, dans laquelle la table était mise, un repas pour deux, aux chandelles, en tête-à-tête.
Il faisait nuit, et par la fenêtre, je pouvais distinguer la ville illuminée. Tom me prit la main et m'emmena sur le balcon,
où je mis à contempler les milliers de lumières qui habillait la ville d'une robe scintillante, une robe qui lui saillait à merveille.
J'en eus des frissons, et des larmes aux yeux.

Je sanglotai de bonheur.
J'étais contre la balustrade, et Tom vint se coller contre me dos, je sentis son souffle chaud dans mon cou.
Ses bras m'étreignirent avec tendresse.
Nous restâmes là, en silence, à écouter la respiration de l'autre, à profiter de la vue qui s'offrait à nous.
Après un moment de repos, de calme absolu, le brun décida de briser le silence.

Je me tus, et sentis ses lèvres humides dans mon cou, m'embrassant, me faisant frissonner de plaisir.
Il semblait prendre du courage pour m'annoncer quelque chose de particulier;
je le sentais à la façon dont son corps se raidit légèrement,
et à la pression un peu insistante qu'exerçait sa bouche contre chaque parcelle de peau de mon cou qu'elle pouvait atteindre.

Je me tournai alors, les larmes de joie coulant sur mes joues, mon état n'étant que le reflet du sien,
et je me jetai alors dans ses bras, il me fit voltiger un peu, en faisant un ou deux tour sur lui-même.
Il me reposa à terre, et une main vint effleurer mon visage, son pouce effaça les quelques larmes qui restaient là,
comme figées sur mon visage,nous nous regardâmes longuement, sans un mot...puis il se mit à genoux, et me saisit la main gauche, doucement.

Il m'enfila donc la bague au doigt, et se releva pour m'embrasser amoureusement.
Je sentis ma vie prendre un nouveau tournant, ce soir même, pendant que Tom et moi échangions ce baiser, symbole de l'union qui nous attendait.
Ma vie de famille n'avait jamais été un bonheur, avant.
Mes parents n'étaient pas vraiment ce que l'on pouvait appeler des parents aimants, ils avaient même parfois l'air de ne même pas s'aimer.
Mais j'allais avoir ma propre famille. J'allais bientôt être Mme Tom Kaulitz, j'allais bientôt faire partie d'une vraie famille.
Bill serait mon beau-frère, un beau-frère qui m'aimait sûrement plus que ma propre sœur.
J'étais comblée, comblée d'un bonheur inédit : le bonheur de sentir que j'avais enfin réellement des attaches, des gens sur lesquels je pouvais compter.

[…]

Nous étions dans la suite du blond, et nous faisions plus ample connaissance,
et à mesure que le temps passait, nous nous trouvions des points communs.
En effet, il aimait beaucoup l'art. Je décidai donc de faire son portrait, et il posa pour moi, pendant la mâtinée entière.
Il fut surpris du résultat et j'étais heureuse de pouvoir encore dessiner un peu, car depuis mon retour de Berlin,
j'avais vraiment eu du mal à pratiquer ma passion.

[…]

De retour à Hambourg. Tom insista pour que nous allions voir mes parents, pour leur annoncer la nouvelle.
J'avais grimacé, boudé, tout fait pour qu'il oublie cette idée, mais il me persuada que c'était la meilleure chose à faire.
Nous étions donc en route pour l'appartement de mes parents, que je n'avais d'ailleurs pas vu depuis longtemps.
Mais, il était clair qu'à mes yeux, ce temps ne m'avait pas semblé long du tout.

Je le regardai, et le fait qu'il semble aussi tendu que moi me rassura fortement.
Je souris donc, et le reste du trajet se fit dans un silence assez représentatif de notre état de stress.

Il me rejoignit, m'enlaça par la taille, puis m'embrassa langoureusement.
Mes bras s'accrochèrent autour de son cou, et nous fûmes transportés pendant une minute ou deux dans un autre monde,
une autre réalité, bien plus belle, bien plus attirante que celle qui nous attendait, chez moi.
Nous redescendîmes de notre nuage, puis Tom me prit par la main, et nous nous dirigeâmes en direction de l'immeuble.

Nos rires résonnèrent dans le couloir, mais ils sonnaient faux.
Tom, crispé, sonna.
Deux minutes plus tard, alors que mon amoureux m'avait réduit la main en bouillie à force de la serrer trop fort, ma sœur ouvrit.
Elle fut un peu surprise, mais pas tant par le fait de voir Tom, plutôt par le fait de me revoir.

Elle semblait heureuse de me voir, ce qui me fit chaud au cœur.
Quelque chose sur son visage, dans sa façon de parler, avait changé.
Quoi, je n'aurais su le dire...elle rayonnait presque, et semblait apaisée, plus du tout arrogante et hautaine.
Je me demandai ce qui avait provoqué ce changement si soudain.
Elle me claqua une bise de bienvenue, et réitéra le geste avec Tom, avant de nous inviter à entrer.

Je sursautai à l'entente du mot « amoureuse ».
Ma sœur, ce bourreau de travail, avait donc finalement fini par ouvrir son cœur à quelqu'un ???
Alors que nous nous installions dans le salon, je reconnus alors ce visage : ce sourire, si tendre, ses yeux rieurs...
c'était la première fois que je nous trouvai une ressemblance.
Tom semblait être amusé par la scène qui se déroulait sous ses yeux, car il souriait d'une façon moqueuse.

Je ne répondis rien et me contentai de rouler des yeux.

Ok. Elle devenait vraiment flippante là. Elle me sauta littéralement dessus, me serra dans ses bras,
puis fit de même avec Tom, qui riait aux éclats. Il ne semblait pas saisir l'étrangeté et le côté inédit de la situation.

Nous commençâmes à parler, et nous apprîmes que son petit ami s'appelait Nathan,
et qu'ils étaient collègues de longue date avant d'avoir finalement craqué l'un sur l'autre.
Elle nous expliqua que Nathan (ou Nat, comme elle l'appelait), avait flashé sur elle depuis plusieurs années,
mais qu'il n'avait jamais osé le lui dire, de peur qu'elle se moque de lui.
Mais elle aussi le trouvait charmant depuis un moment, et le fait que Tom et moi nous soyions séparés quelques temps,
alors qu'à ses yeux, nous étions faits pour être ensemble, l'a faite réfléchir au fait qu'on a qu'une vie, et qu'il faut la vivre à fond.
Je fus touchée de ses mots, car pour la première fois, je la voyais sous un jour que je ne lui soupçonnai pas : je l'avais inspirée.

Lui, il n'avait pas changé. Pire, il semblait s'être pris 10 ans dans la tronche en seulement 4 mois.
J'aurais peut-être trouvé ça comique, s'il n'avait pas lancé un regard tranchant et noir de fureur en apercevant Tom.

Le ton de la conversation à venir était donné : un-zéro pour mon père. Je vis Tom serrer les poings,
puis il m'enlaça tendrement, comme pour prouver à mon père que tout n'était pas qu'une histoire de sexe entre lui et moi.

Deux-zéro, balle au centre.

Kaulitz récupère un point. Remise en jeu : Schneider.

Kaulitz égalise le score !!!

C'était donc mal engagé.
Sur ces mots, ma mère entra dans le salon, et laissa échapper un juron lorsqu'elle aperçue Tom.

Tom se leva alors, fixa mon père droit dans les yeux, et commença :

Mes parents restèrent bouche-bée. Interdits, ils ne surent quoi répondre à ça,
ni comment interpréter le fait qu'ils étaient les premiers avertis. Tom ne comprit pas leur mutisme, et se rapprocha donc de mon père...

Bam ! Prends-toi ça bien comme il faut dans la tronche, Anna !
Tes propres parents s'en foutent pas mal de ton bonheur, et sont des vieux aigris de la vie.
Je retins les quelques larmes qui menaçaient de couler devant eux, et nous partîmes, main dans la main, la tête haute.
Une fois dehors, je fondis en larmes, des larmes de colère.
Je savais qu'ils gâcheraient tout. Mais il a encore fallu que je cède à la volonté de Tom.
Il savait le mal qu'ils feraient, mais il n'en a pas pour autant décidé qu'on ne leur dirait rien.

Il saisit mon visage dans ses deux mains, balaya d'un revers les quelques larmes qui y coulaient encore,
et m'embrassa doucement, comme pour ne pas me brusquer.
Je décidai d'intensifier ce baiser, et de laisser nos langues danser au rythme de nos cœurs battant la chamade dans nos poitrines.
Je restai posée une minutes ou deux contre celle de Tom une fois que nous nous étions arrêtés,
à écouter ce son si doux, si apaisant me chanter tout l'amour que son propriétaire me portait.

Il me jeta par-dessus son épaule, et nous éclatâmes de rire. Je me débattis mais rien à faire, il était largement plus fort que moi.
Nous partîmes donc, comme ça, en riant, et Tom me dit qu'il demanderait à ma sœur de récupérer toutes mes affaires là-bas,
et de les apporter chez lui, qui serait dorénavant mon nouveau chez-moi.

[…]

Je lui souris tendrement.

Nous rîmes alors, tous les trois. Ma nouvelle famille. Je suis une Kaulitz-Trümper maintenant.
Ils ont tellement d'amour à offrir, tellement de bons moments à partager...je rayonnai rien que d'y penser.
Mais c'était sans compter la haine que mes parents nous vouaient à Tom et moi, et surtout,
en oubliant que Tom était juste un des hommes les plus convoités d'Allemagne.

[…]

Je n'aimais vraiment pas ce genre de réveil, annonciateur de mauvaises nouvelles.
Surtout lorsque Gustav s'énervait contre Tom, en général cela signifiait que ça me concernait.