[T.] J'ai perdu.

16. 15H dans Bercy, mission impossible.

Une heure plus tard, je me retrouvais dans une salle, où les ampoules faisaient grève avec des filles qui étaient si stressées qu’elles auraient pu se pisser de dessus ou s’évanouir. J’avais envie d’ouvrir la porte de là où il devait rentrer pour voir combien tomberaient. Mais moi j’étais pareil qu’elles, et de toute façon il était hors de question, que je reste, pas question qu’ils me signent quoi que ce soit, j’ai un minimum de dignité. Puis je n’avais pas envie de le voir là maintenant tout de suite, ici. Alice, parlait avec des fans de truc de fan. Je voulais en profiter pour partir, pris alors mon sac. Et commençai à me diriger vers la sortie. Mais Alice mit sa main sur mon épaule et l’air suspicieuse me dit :

Alice : tu vas où ?
Gabrielle : aux toilettes
Alice : tu veux que je t’accompagne ?
Gabrielle : non, non, je sais allée aux toilettes toute seule merci, j’arrivais à trouver à quoi sert le papier.

Dis-je épuisée d’être si surveillée.

Alice : comme tu veux

J’entrai donc dans les toilettes, puis sortis après avoir tirée la chasse, en sortis, me dirigeai vers un petit couloir, et là je me voyais déjà en tête à tête avec eux, me demandant où j’allais. Mais à la place de ça je vis un garde du corps, et celui là je ne le connaissais pas mais surtout derrière je vis une porte de secours.

« Vous faites quoi là ? »
Gabrielle : je cherche la sortie
« Le groupe est pas par là, faites demi-tour. »
Gabrielle : mais vous êtes la derrière la porte que je veux prendre, c’est-à-dire la sortie »
« Ce n’est pas la sortie »
Gabrielle : mais laissez-moi sortir, je veux pas les voir, je les aime même pas.

Et là il me regarda comme une personne disant qu’elle avait une bombe dans un aéroport.

« Repartez d’où vous venez »

J’allais repartir quand le talkie-walkie, du monsieur, tout grand, tout musclé, tout méchant et tout … lui dit de venir en renfort parce que le groupe va commencer. Il passa alors devant moi, me bousculant au passage. J’en profitai pour prendre la fameuse porte qui donna sur deux autres, je me sentais comme Alice aux pays des merveilles, les béquilles en plus. J’en ouvris donc une celle de droite, et vis le groupe, Tom en tête, partir. Puis, fermai la mauvaise porte. Pris l’autre que me menai à la vraie sortie le ciel gris me parut merveilleux. Mon portable sonnait depuis un bon moment déjà, Alice, sûrement. Je n’y fis pas plus attention et me lançait dans l’aventure la plus dure. C’est-à-dire traverser toute la foule pour retrouver les filles à qui on avait laissée nos affaires. Mon numéro sur la main, mes sourires de désespérée, mes supplications, et mes super béquilles me permis de traverser pas mal de monde. Mais presque arrivée au bout, il ne restait qu’une quinzaine de personne. Je tombais, sur la fille, un molosse, brune au mono sourcil qui m’interdit formellement le passage. Une française, je ne comprenais rien du tout. Au bout d’un quart d’heure, de tentatives de compréhension, je la pris dans mes bras. Elle apparut si surprise qu’elle me laissa passer. Je vis alors les filles.

Gabrielle : salut, où est mon sac s’il vous plait ?
Katie : ici, tiens, mais tu fais quoi ici ? Alice nous a appelée, tu l’as laissé sur place ?
Gabrielle : j’avais plus envie, bon j’y vais à plus.
Katie : mais tu es conne ou quoi ?

Et la se fut un reflexe, j’utilisai ma béquille, je vous avais dit qu’elle était magique, sur son tibia. Mais avant même que la scène puisse plus évoluer, un garde me prit « superman » et « Batman ». Et me dit sortir de la file d’attente.

« Voilà comme ça vous pourrez vous calmer », me dit-il d’un anglais plus qu’approximatif.
Il me prit mes supers béquilles et me laissa en plan. Je vis une fille qui comme moi s’étais faite virer mais apparemment les agents de la sécurité n’avaient rien comprit puisqu’étant allemande. Elle s’était fait agresser parce qu’elle avait été reconnue comme participante d’un M&G d’une date antérieur à celle-ci, fin bref une connerie comme ça. Regrettant ma sauvagerie, de toute à l’heure, je fis ma bonne action de la journée en lui donnant ma super place de concert qui donnait sûrement le droit d’être dans la fosse tout devant Tom particulièrement, protégée par je ne sais combien de gardes du corps. Elle faillit pleurer. Mais je partis avant, faut pas pousser le bouchon, un peu trop loin. Je boitai en m’éloignant un peu de la salle de concert. Quand je me dis que ça servait à rien, que j’étais paumée et que lui seul pouvait m’aider. Je pris donc mon portable, 46 appels manqués d’Alice, un message de Tom et 18 appels manqués, 7 appels manqués d’Alexandre. Je lis son message : « tu m’énerves, mais vraiment, comme il faut ». Je n’eus pas le temps de répondre « sauve moi » qu’Alexandre m’appela. Je décrochai alors :

Alexandre : ben dis donc t’en mets du temps à répondre.
Gabrielle : j’ai passé une journée de merde, alors hein, commence pas.
Alexandre : tu me raconteras tout, dis juste où tu es ?
Gabrielle : ben à paris
Alexandre : oui moi aussi, tu es à Bercy je suis vers le bout de la file d’attente et toi ?

Alors, je souris, pensant qu’Alexandre serait mon sauveur. Après qu’il m’ait retrouvée, je me jetais dans ces bras, les yeux humides.

Alexandre : et alors ma petite sœur, qu’est ce qu’il y a ?
Gabrielle : j’ai passé une journée affreuse, j’ai faim, j’ai soif, j’ai mal à mon pied, j’ai envie de dormir, et on m’a volé mes béquilles, et j’en ai marre.
Alexandre : bon, ben on va manger.

J’adorais sa manière de voir les choses sachant parfaitement ce qu’il devait faire pour moi. Il m’appelait ma petite sœur, parce que blonds aux yeux bleus tout les deux, les gens nous prenaient pour des jumeaux. La journée se passerait mieux maintenant, qu’il était là j’étais plus toute seule. On prit donc sa voiture pour se perdre dans Paris.