[T.] J'ai perdu.

63. 7 août 2010, 17H15, Parce que c’est toi. Rien que toi.

J’étais dans mon lit, à végéter avec un bouquin comme un légume. Je n’avais eu des nouvelles de personne, j’imagine qu’ils ne voulaient peut être pas en savoir plus sur moi. Et cette idée me faisait broyer du noir. Soudain dans cette endroit si calme, j’entendis deux hommes crier. Et ma porte s’ouvrit à la volée. Je vis Gustav poursuivit par mon militaire de frère.

Gustav : Gabrielle acceptes-tu de me parler ?
Gabrielle : évidemment pourquoi ?
Arthur : ce n’est pas une bonne idée de rester seul avec ce type.
Gabrielle : laisse s’il te plait.
Arthur : d’accord, mais je ne serais pas loin.

Je m’assis sur le côté du lit. Il avait l’air exaspérait, mais il me souriait quand même.

Gustav : alors ça va ?
Gabrielle : viens me faire un câlin, tu m’as tellement manqué.

Je mis mes bras autour de son cou, et profitai simplement de ce moment.

Gustav : surtout ne répète pas ça à Tom ou je suis mort.
Gabrielle : pourquoi tu dis ça ? Dis-je en le lâchant.
Gustav : on est rentré hier, il est très impatient de te voir, mais bon on essaie de le contenir mais c’est pas facile, je suis parti pendant qu’il était sous la douche tout à l’heure pour pas qu’il me casse les pieds.

Il me sondait pour voir si ce qu’il m’avait dit me mettrait en colère, ou le faisait plaisir, ou si je m’en fichais.

Gabrielle : il me manque, beaucoup.
Gustav : on était pas sûr que tu veuilles le voir, après les accusations, Bill voulait à tout prix venir, mais Georg, lui et Tom on interdiction de t’approcher. Alors retenir ce crétin n’est pas mince à faire, hier on a dû lui voler les clefs de la voiture pour pas qu’il vienne en douce ici.

Il s’assit au bord du lit comme moi quand je lui tendis un beignet à la crème.

Gabrielle : je ne sais pas comment faire pour annuler ce truc, tu ne peux pas en parler aux avocats. Tiens prends !
Gustav : oui, c’est déjà fait il manquera plus que ta signature. Non merci, je fais attention à ma ligne, clémence, dit que j’ai tendance à prendre vite du poids contrairement à Tom et Bill. Alors cette bombe calorique est pour toi, puis tu en as bien besoin.
Gabrielle : mais ça va ! Qui ose dire que mon Gustav chéri est gros ?
Gustav : Clémence, elle est magnifique, elle est grande, belle, des jambes à tomber. Puis elle est si prévenante, douce, et elle a un petit côté je sais pas comment dire fin bref elle est parfaite, je crois que c’est la bonne, vraiment.

Je n’avais jamais vu, le batteur aussi enthousiaste pour une fille, il parlait d’elle comme une déesse grecque.

Gustav : mais bon, elle n’est pas là, alors si tu dis rien, je peux manger ce magnifique beignet à la crème pâtissière ?
Gabrielle : promis. Gustav tu me racontes un peu ce qui c’est passé je suis à la ramasse.
Gustav : hum, il est trop bon, je pourrais mourir pour un truc pareil. Bon alors en faites au début c’est ta mère qui à appeler Bill, elle était très inquiète, et puis tu étais dans un hôpital psychiatrique quand même, Bill a voulu vraiment que tu sortes de là. Il a tout organisé pour que tu ais les meilleurs soins. Enfin bref Tom, sortait beaucoup avant, il ne dormait pas se pointer à des heures pas possible chez moi, il est très agressif, envers les femmes surtout. Il l’a eu plusieurs gestes déplacés vers Cleminette, ça ne passait pas du tout entre eux. Il ne l’a voulait pas au studio. Et j’en passe. Il était vraiment malheureux tu sais, maintenant il le montre autrement, mais la violence et le seul moyen qu’il la trouvé pour exprimer sa tristesse. Tu lui manques Gaby, affreusement. Et il ne venait pas du tout te voir à ce moment là, puis un soir il s’est décidé, il t’a parlé tu t’en souviens ?

Je soufflai, entendre, l’autre version, l’homme que j’aime dans cet état était dur pour moi, insupportable. Je me souviens de ce soir là, j’entendais ce qui me disait comme si le son passait dans un filtre. J’ai compris ce qu’il avait fait, mais après tout ce que l’on avait souffert tout les deux, j’étais capable de lui pardonner, j’espérais juste qu’un jour, il le ferait pour moi.

Gabrielle : oui
Gustav : tu vois vraiment ?

Dit-il surpris que je ne réagisse pas plus violemment, il n’était pas sûr que je comprenne.

Gabrielle : oui, je sais qu’il m’a caché la pilule contraceptive.
Gustav : tu ne lui en veux ?
Gabrielle : ça reste moi qui ai avorté, je suis fautive, à 100% pas lui. Continue, s’il te plait.
Gustav : dis pas ça Gaby, tu as fais le bon choix, tu n’étais pas prête, puis avec le groupe. Je te soutiens Gaby. Bredouilla-t-il.

Comme si la perte, bien que choisie de cette enfant, ne m’était pas douloureuse. Comme si je n’imaginais pas sans cesse, qu’elle aurait était ma vie, avec cet enfant. Mais c’est certain que ce n’était pas le moment, je n’étais pas prête, et je doutais de l’être un jour, vraiment. Puis il reprit.

Gustav : donc, euh, oui, il t’a parlé, après les choses sont un peu floues pour lui aussi il a bu, apparemment il t’aurait fait un câlin puis il aurait dormit avec toi, mais rien de sexuel, au pire un bisou, ou une caresse rien de ce que l’on nomme un viol. Le problème c’est que l’infirmière le matin, a demandé à Tom s’il avait abusé de toi, et ça l’a mit les nerfs à vif. Et puis tu connais Tom, il a été excessif.

Il me regardait prudemment pour être sûr que mes mots ne me choquent pas plus que la normale.

Gabrielle : il n’a pas voulu lui faire de mal.
Gustav : peut être mais en attendant, il s’est fait une ennemie de plus. Après pendant la semaine, il dormait avec toi, le soir, mais je le répète jamais il aurait couché avec toi sans que tu le veuilles ou touché même, il faut que tu le saches, ces accusations sont fausses, Gabrielle, ne croit pas ton frère. Tu connais Tom tu l’en crois capable ? Bon ensuite le weekend je n’étais pas là, mais à Paris c’est pour ça que je ne suis pas accusé et que je peux venir te voir sans être arrêté par les flics parce que c’est ce qui arrivera à Tom s’il vient. Bon, je sais pas comment il s’est débrouillé mais Tom a voulu que tu marches, il s’est énervé, et apparemment tu as glissée il n’a pas pu te rattraper. Et voilà, mais l’on y est pour rien.
Gabrielle : merci Gustav. Tu sais pourquoi j’ai la marque sur mon poignet ?

En effet, une marque violette et jaunâtre était encore bien présente, on pouvait encore distinguer presque la main, qui l’avait faites. C’était grâce à ça que mon frère, m’avait convaincu que quelque chose de pas clair c’était produit.

Gustav : je ne sais pas, je ne savais même pas que tu avais ça.

Il était énervé. Sans doute parce que Tom ne lui avait pas dit. Parce qu’il était quasiment sûr que ce soit lui qui me l’a faites.

Gustav : bon ma puce, je vais te laisser on du boulot.

Il me prit dans ses bras et prit la porte, en marchant d’un pas rapide. De ma fenêtre, je pus voir le petit blond marcher jusqu’à sa voiture, à côté une audi blanche était garée et j’aurais parié ma main que ce soit Tom dedans. D’ailleurs ce fut bien lui qui sortit de la berline, pour aller vers Gustav. Celui-ci sembla en colère, poussa mon guitariste, qui voulait aller vers le bâtiment, finalement les deux amis se parlèrent, et celui dont j’espérais tant regarda vers les bâtiments, il ne m’y vit pas j’étais trop loin. Puis comme résigné il monta dans la voiture, et démarra en suivant le batteur.

Je ne savais plus où j’en étais, j’étais perdu, trop d’informations, trop de sentiments. Et ce bébé qui me hantait, jamais j’aurais pu être heureuse avec lui. Je n’aimais qu’une personne et j’étais incapable de partager cet amour. Puis je ne voulais pas de cette vie là, pour notre enfant, je voulais une vie calme, pas celle ou l’on est enfermé. Celle où l’on peut promener un chien, faire des courses, acheter du pain dans une vraie boulangerie, une vie normale. Je ne voulais pas que son rêve s’arrête, on avait le temps après tout. Mais je ne pensais pas qu’il en avait autant envie, je ne sais pas si j’aurais fais autrement, avec les « si » on peut refaire le monde. On tapa à la porte, mon frère.

Arthur : tu vas bien ?
Gabrielle : oui. Laisse moi, j’ai sommeil.
Arthur : il est tôt pour dormir.
Gabrielle : je m’en fiche, laisse moi !
Arthur : je repasse demain, je savais que ce n’était pas une bonne idée, ce Gustav, je t’aime Gaby, tu le sais ?
Gabrielle : Gabrielle, il n’y a que papa, qui m’appelait comme ça. Et je veux que ça le reste.
Arthur : non, moi aussi je t’appelais comme ça, mais lui il a toujours le droit de tout, moi rien, et je suis ton frère, je ne veux que ton bien, tu le sais ?
Gabrielle : excuse-moi, je suis fatiguée.
Arthur : à demain.
Gabrielle : bisous.

Je voulais m’enfuir dans le sommeil, quitter cet endroit, fuir la réalité.
[…]

Des doigts glissaient le long de ma joue. J’ouvris alors brusquement les yeux. L’individu, habillé de noir avec une capuche reculait doucement pour se mettre dos à la porte, loin, très loin de moi. J’avais fermé les volets tout à l’heure, je ne voyais pas qui c’était, je me précipitai pour allumer la lumière en tirant sur un fil. Et la lumière se propagea dans la pièce, m’éblouissant au passage, et l’homme dont la carrure m’était plus que familière mais je me refusais à croire qu’il était venu, je ne voyais pas son visage avec sa capuche. Je descendis alors rapidement de mon lit, courant presque jusqu’à lui. Il ne bougea pas, comme un animal effrayé, immobile. Je dégageais la capuche de son visage. Et je fus surprise, de voir combien, il avait changé, comment ces joues creusées, des poches sous ses yeux rouges, et ce teint blanc avaient apparu ? J’effleurai alors sa tempe, il ferma alors ses yeux, sa joue, quand je fus prise soudain d’un léger malaise, ma tête tournait. Ma main se mit sur son épaule pour me tenir, et il me m’enlaçait de ses bras comme pour me retenir.

Tom : qu’est-ce qui se passe ?
Gabrielle : rien, je me suis levée trop vite. Ne me lâche pas.

Il resserra les bras, je nichais ma tête dans son cou. Profitant de ce moment, pour me rappeler son odeur en fermant les yeux.

Tom : ça va mieux ?

Dit-il stressé, comment si ça ne pouvait pas aller dans tes bras ? Je le lâchai à contre cœur. Il me fixait.

Gabrielle : oui ça va, ne t’inquiète pas.
Tom : tu m’as fais peur.

Il m’embrassa le front, rapidement. Je plongeais alors dans ces yeux, et quelques instants plus tard, approchais mon visage du sien, nos nez se touchèrent, nos fronts étaient collés, puis je posais mes lèvres sur les siennes, et l’embrassai doucement. Il posait ses pouces sur mes pommettes, pour étaler mes larmes.

Tom : pleure pas. Je n’aime pas ça.

Je respirais un coup, et réalisai ce que m’avait dit Gustav plus tôt dans la journée.

Gabrielle : tu devrais partir Tom.


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