« Donne à d'autres l'occasion de te faire du bien
»Lanza Del Vasto
Les choses ont l’air d’aller mieux. Pour Tom. Pour Bill.
Il a finit par réagir. Grâce à Bill certainement.
Son visage a repris des couleurs. Il ne semble plus si livide et transparent. Il a l’air plus vivant, plus joyeux même. Et il recommence à manger. A savourer le goût des choses sur son palet. Moins de chose lui paraisse terne et vide. Plus de chose lui semble digne d’être aimer et apprécier .
Alors c’est un bon commencement pour Tom.
Et même si , il a encore du mal à quitter son fauteuil, Bill préfère simplement le laisser. Là devant sa fenêtre. Il fera les pas tout seul. Inutile de le brusquer.
_Hey ! Lui lance joyeusement Bill en descendant de l’escalier beau comme un sous neuf.
_Bonjour ! Répond Tom en tournant la tête vers lui.
Il lui sourit et lui fait un clin d’œil. Ce que c’est bon de le voir comme ça, pense Bill. Bon de le revoir sourire. Bon de le sentir plus en paix avec lui-même.
Il se place à coté de son frère et regarde dans la même direction que lui. De l’autre coté de la rue.
C’est le seul contact que Tom a avec Mily. Le seul moyen qu’il a trouvé pour l’avoir ne serait ce qu’un petit peu à coté de lui. Alors il reste assis toute la journée sur son fauteuil à regarder la maison d’en face. La maison de Mily.
_Bon , finit il par dire. Je te laisse. Je vais manger.
Bill ne peut décidément pas rester là . Devant cette fenêtre. Alors il quitte son frère et se dirige vers la cuisine.
_Attend je viens avec toi. J’ai la dalle.
Ca c’est une première il faut l’avouer. Mais Bill est rassuré. Dieu merci , son frère n’est pas en train de devenir un psychopathe pervers et vicieux.
Ils entrent tout les deux dans la cuisine. L’un se dirige vers le réfrigérateur et l’autre vers le placard.
_Tu veux quoi ce matin ? Lance Bill.
_Je sais pas. Je me suis réveillé avec l’envie de manger des pancakes .
Bill se tourne brusquement vers Tom, surpris mais aussi amusé.
_Tu te souviens comment ça a finit la dernière fois.
_Ouaip. Tu avais de la farine partout et les pancakes ont brûlé
_Exact. Et je ne tiens pas à ce que ça recommence. J’aime beaucoup le tee-shirt que je porte aujourd’hui.
_Oh je t’en prie , supplie Tom. Allez ! Je te promet que je ferais rien d’inconsidéré et de téméraire. Cette fois ci j’ai vraiment envie d’en manger.
_C’est bien ce que tu m’as dit la dernière fois , grogne t’il.
Mais Bill craque. Parce que Tom lui a fait ses yeux de chien battus et qu’en faite , lui aussi , il a peut être envie , quelque part de manger des pancakes.
Et les voilà partis, tous les deux , comme deux gamins, dans la cuisine à faire des pancakes.
Pendant plus d’une heure , ils s’évertuent tant bien que mal , avouons le , à faire leur petit déjeuner. Et un climat euphorique, joyeux et enfantin s’installe. Leur rire résonne dans la maison. Leur éclat de voix remplissent la pièce. Et le bonheur les remplit.
_A mon tour ! Crie soudain Bill.
_Maiiiiiiiis ! J’en ai fait que trois !
_Ouais . Mais ils ont trop des formes bizarre, se moque t’il alors.
_Bizarre , réplique Tom . Comment ça bizarre ?
Mais Bill ne répond pas et le pousse loin de la poile.
_Arrête de discuter et regarde faire l’artiste.
Tom aurait bien voulu regarder faire son double. Pas pour apprendre. Non ça certainement pas. Plus peut être pour le voir se retamer lui aussi et leur donner , à leur pancakes, des formes encore plus horrible que les siennes.
Mais il n’a pas eu le temps de le regarder faire. Non. La sonnette tonne dans la maison et fait sursauter les deux jumeaux.
_Tu attends quelque un ? S’empresse de demander Tom.
_Non et toi ?
Il secoue la tête négativement et s’approche de l’entrée pour ouvrir. Deux grands gaillards se trouvent devant la porte et sourit au tressé ! Tom les accueille joyeusement. Il prend d’abord Georg dans ses bras et embrasse Gustav.
_Hey, les mecs. Qu’Est-ce que vous faites là ?
_Bah on passait dans le coin et Gustav avait faim donc nous voilà !
Tom rit et les invitent à entrer.
_Ca tombe bien, rajoute t’il pendant que ses amis saluent Bill dans la cuisine , on faisait des pancakes.
_Nan mais on plaisantais , Tom répond alors Gustav.
_Parle pour toi mec , moi j’ai la dalle !
C’est d’ailleurs pour ça que Tom les accueille joyeusement. Il prend d’abord Georg dans ses bras et embrasse Gustav.
Et c’est ainsi que les quatre hommes se retrouvent autour de la table de la cuisine à manger des pancakes. Comme au bon vieux temps , aurait on envie de dire. Mais le bon vieux temps ne sonne pas comme ça et ils le remarquent tout les quatre. Non le bon vieux temps ne résonne pas de cette facon Il manque quelque un. Une présence pour que le bon vieux temps résonne de la note exact. Mais personne ne dit rien. A quoi bon? Il faut toujours se contenter de ce qu’on a. Surtout quand ce qu’on a, nous rend heureux.
_Alors comment va Caroline ? Demande soudain Bill.
_Toujours égale à elle-même, affirme son petit frère. Elle est au ange. La dernière fois que je l’ai eu au téléphone, ils partaient pour la plage.
_C’est cool qu’elle est trouvé , Stephen. Ça a l’air d’être un mec bien. Dit Bill.
_Ouais c’est un mec bien. Il l’a rend heureuse alors moi j’ai rien à dire.
_Enfin c’est plutôt elle qui le rend heureux , marmonne Georg en engloutissant un pancakes.
_Quoi ? Replique Bill. Qu’Est-ce que t’as dit.
_Que c’était plutôt elle, qui le rendait heureux, sourit il. Parce que d’après ce que j’ai compris, la Caroline elle a bien changé , si vous voyez ce que je veux dire.
Et il lance un regard des plus explicites à Tom qui éclate de rire.
_Non tu déconnes !
_Je te promet ! Apparemment c’est une vrai tigresse !
_Oh mon dieu ! Je savais que j’aurais du ….
_Stop , hurle Gustav . Stop. Stop.Stop . Je vous rappelle que c’est de ma sœur que vous parlez.
_Et alors ? S’exclame Georg. Ça reste une fille qui a, apparemment de sacré don au lit.
_Mais la ferme !
_Non mais attend , s’interroge Bill. Comment tu sais ça toi ?
_Hey j’ai mes sources !
_Et de toute façon , arrive à dire Gustav après avoir fait semblant de vomir , elle a été influencé !
Ses trois amis se regardent bizarrement avant de se tourner vers lui.
_Ouais d’après ce que m’a dit Stephen , elle a beaucoup été influencé ces dernier temps.
_Comment un mec peut se plaindre de ça ?
_C’est pas ce qu’il voulait dire , mais il parait que Mily l’aurait assez délurer , sur plusieurs et apparemment ce point.
Un silence s’abat alors sur la table. Et personne ne sait vraiment si c’est à cause du faite que le nom de Mily a été prononcé ou à cause de la révélation que Gustav vient de faire. En tout cas, quelque chose gênant s’installe entre eux. Et Tom sait que c’est pour lui que c’est ainsi. Ce sujet a été toujours été difficile pour lui. Ils leur avaient toujours interdit de parler d’elle en sa présence. Si bien que quelque part , ils avaient tous arrête de penser à elle.
Alors oui il sait que maintenant , si cette chose gênante s’est installé entre eux, c’est à cause de lui. Et il s’en veut . Parce que ça n’aurait jamais du se passer. Les choses n’auraient pas du tourner comme ça. Ses erreurs n’auraient jamais du les handicapé eux aussi. C’est peut être pour ça qu’il souffle un bon coup et s’élance :
_Attend, comment elle a fait pour lui apprendre à se délurer au lit ?
Bill écarquille les yeux. Georg fronce des sourcils et Gustav s’exclame :
_Putain Tom. Maintenant en plus d’avoir l’image de ma sœur au lit avec Stephen , je l’ai, mais avec Mily !
Et tout le monde éclate de rire. D’amusement c’est vrai. Mais peut être quelque part de soulagement. Par rapport à Tom. Par rapport à eux. A Mily et à toutes cette histoire.
La guérison semble pointé enfin le bout de son nez sur leur chemin.