Mon cœur se sert, ma vue se trouble, les larmes coulent …
J’ai toujours adoré les tragédies romantiques. Celles qui me font pleurer le plus sont les meilleures. J’adore cette façon qu’elles ont de me prendre par mes émotions, et de me déchirer le cœur à la fin. J’ai beau savoir comment ça finira, que les deux amoureux ne seront pas éternellement ensemble, je les regarde tout de même jusqu’au bout laissant mes larmes s’écraser sur ma peau. Ca doit être fou d’aimer autant se faire du mal, c’est peut être un complexe que j’ai, je ne sais pas, c’est incompréhensible. Ma vie doit être tellement facile que j’aime voir les gens souffrir pour me montrer comme le monde peut être atroce.
Ouais, j’ai toujours aimé les tragédies romantiques, jusqu’à aujourd’hui. Recroquevillée contre le chêne massif de mon lit, en position fœtal je me meurs. L’amour me ronge, et je reste là, impassible. Je n’ai plus rien à faire, je suis perdue, perdue dans mon cœur qui se noircit. Je suis tombée de haut quand j’ai compris que ces films pouvaient devenir réels du moment qu’on s’en donne les moyens. J’ai aimé, fort, trop fort et j’ai sombré. J’étais heureuse, j’étais bien. C’est du passé, je ne suis plus. Quand tout s’arrêtera pour moi, quand tout finira mon film s’arrêtera, les spectateurs pleureront, et m’oublieront plus tard. Quand le film de ma vie se terminera ni lui, ni personne ne pourra plus rien pour moi, c’est ainsi que va la vie.
Je les vois bien devant leurs écrans, plongeant les mains dans les pots de pop corns, affolés. ‘’ Non, elle ne mourra pas, il l’aime, il viendra ‘’ diraient-ils, me voyant avec ce petit cachet blanc dans ma main, celui là même qui fera cesser mon pauvre cœur de battre. Les spectateurs auront d’abord les yeux qui brilleront en pensant que ma vie pourrait là s’arrêter, puis leurs larmes couleront quand ils me verront le petit cacher sur la langue, et ce sera la fin pour eux quand ils verront mon beau Tom Kaulitz arriver trop tard. Il s’écroulera, il hurlera et se jettera sur moi, me secouera pour me réveiller mais n’y pourra rien, je serais partie, je l’aurai quitté avant qu’il ne le fasse.
Comme dans toutes les tragédies romantiques, je ne saurais jamais qu’en réalité il ne voulait pas me quitter, qu’il m’aimait plus que tout, plus que sa vie, et celle de n’importe qui. Il aura beau me chuchoter des je t’aime par milliers aux oreilles et m’enlacer le plus délicatement possible je ne me réveillerais plus.
Le spectateur le verra peut être quelques années plus tard ayant tiré une leçon de ma mort. Mon amour se sera marié et aura deux beaux enfants ce qui énervera le spectateur qui n’y pourra rien, mais comprendra que Tom pensera toujours à moi et attendra patiemment le moment où il me rejoindra.
Cependant ce que le spectateur ne sait pas c’est que tout est mis en scène pour le faire pleurer, je ne suis pas morte. J’ai attendu, j’ai manqué de courage ou en ai eu trop pour mettre fin à mes jours. J’ai préféré attendre et me heurter à mes problèmes, pour une fois dans ma vie je n’ai pas choisit la facilité et ai affronté mon amour. On a gagné, mais le spectateur doit pleurer.