[A] Vergessen Kinder

Il y a des choses, parfois, qui ne s'expliquent pas. Et la volonté ne sert à rien dans les cas comme ça.

Vous ne comprendrez donc pas ce qui pousse Taylor aujourd'hui.
Mais c'est tellement dure à expliquer. Tellement complexe, ce qui se passe en elle à ce moment précis.
Ne vous êtes jamais reveillé un matin, en sachant pertinemment que la Terre ne tournait pas rond. Qu'à ce jour précis, les choses étaient différente. Et vous n'avez pas d'explication, pas de raisons bien précise mais vous le savez.

C'est ce qui se passe pour Taylor quand elle avance dans les couloirs en sortant de la cantine avec Lou. C'est précisément ce qu'elle ressent. Mais elle avance encore, et c'est ce que vous ne comprenez pas.

Et c'est comme le couloir de la mort, c'est comme signer son arrêt de mort. Et elle l'avait déjà compris devant l'absence de Tom.

Puis il y a ce banc, là. Elle les voie déjà. Ce groupe qui ne la quitte pas. Cette vie qui se construit bel et bien autour d'elle dont elle n'est pas sûre de vouloir. Mais elle avance jusqu'à arriver à leur niveau. Et elle ne sait pas. Elle ne sait plus. Tout tourne. Rien ne va plus.

Est il possible d'atteindre la Paradis et en un instant retomber tellement bas qu'on arrive à sentir les feux de l'enfer dans notre dos ?
Oh oui c'est possible.
Taylor vient de le faire.
Oh oui qu'elle vient de le faire, en un seul regard. En une simple seconde. Il lui a simplement fallu un regard dans sa direction. Il n'a même pas croisé ses yeux. Elle n'en a pas eu besoin.
Elle a simplement vu ses mains autour de son corps à elle, sa bouche dans son cou et son sourire à elle qui voulait alors tout dire.

Il ne l'a pas vu. Ou alors a t'il fait semblant de ne pas la voir. Mais qu'importe dans un moment pareille ?

Taylor n'arrive même pas à bouger. Elle sent juste un lourd poids ecraser son estomac.
Puis doucement, elle sent un main prendre la sienne et la serrer. C'est Lou. Lou son amie. Lou qui regarde sa sœur dans les bras de Tom.

Et Taylor comprend. Elle comprend que malgrè toute la distance qui les séparent elles sont maintenant intimement liés grâce à une haine commune. Une haine contre Tom.


Vous attendiez vous ? Saviez vous au fond de vous, que tout ça arriverait de cette façon ?
Pour certains c'était comme une évidence. Pour d'autres, une surprise. Peut être parce qu'ils ont trop cru en la beauté de l'histoire. Qui sait vraiment ?
Mais la réalité est là. Et elle est dure à avaler.
Surtout pour Taylor qui est là, dans sa voiture le front posé sur le volant.
Elle n'a pas été capable de demarrer sa voiture. Elle n'a pas éé capable de faire quoi que ce soit d'ailleurs, à part s'assoir dans sa voiture et attendre.

Puis doucement, la protière passager s'ouvre et quelqu'un s'installe sur le siège à coté d'elle. Et sans qu'elle le veuille vraiment, le souvenir de la vieille, où Tom avait fait exactement la même chose, lui revient à l'esprit. Et ça aurait pu être lui et ce que Taylor l'espère. Mais ce n'est pas lui.

_Je suppose que j'ai gagné le pari, chuchote t'il.

Taylor ferme les yeux forts. Elle ne veut pas pleurer. Elle ne veut pas montrer que tout ça la touche. Mais quand Bill caresse tendrement son dos, les larmes coulent lentement sur ses joues. Et quand elle relève son visage, elle sait qu'elle fait peur à voir.
Pourtant Bill sourit, et essuie les larmes de son visage.

_Pleure pas, Ma Belle.

Hier lorsque Tom l'avait appelé ainsi, elle n'avait pu s'empêcher de le reprendre. Mais là elle ne sait pas, tout sonne différemment. Tout semble avoir changé. Alors elle sourit tout en essayant d'arrêter de pleurer. Et sans vraiment comprendre pourquoi elle s'écrase sur Bill.

_Je t'en prie, Bill, n'abandonne pas le pari. Continue d'essayer de me faire rire. Promet le moi.



Une voiture s'arrête devant un portail. Et un jeune homme descend de l'habitacle. Cette fois, il ne lui propose pas de l'accompagner. Il sait qu'elle ne voudra pas. Alors il ne dit rien. Il la remercie et lui dit à demain. Puis il fait volte face et franchit le petit portail blanc usé.
Mais elle sort de sa voiture, le moteur encore en marche, et elle l'appelle. Le jeune homme se retourne surpris. Et elle court. Elle court vers lui alors qu'il lui ouvre grand les bras dans lesquel elle finit par s'ecraser une nouvelle fois.

_Ne me laisse pas, pleure t'elle.
_Je suis là.

Et après avoir garé sa voiture, ils se sont assis là, sur le bord du trottoir ensemble, pendant des heures. Personne ne saura ce qu'ils se sont dit mais sachez que ça restera graver dans leur mémoire à jamais. Puis le soleil a amorcés sa descente. Elle s'est levé et elle est partie.

Lui, il est resté là longtemps, assis seul sur le bord du trottoir se demandant ce que tout ceci pouvait bien signifier. Et en vérité, il n'a pas trouvé. Alors il s'est levé et est rentré chez lui.
Simone, sa mère est dans la cuisine devant son livre. Il la rejoint et l'embrasse sur le front.

_Coucou mon Lapin.
_M'appelle pas comme ça, Man'.

Elle lève les yeux au ciel et ferme son livre.
_Ta journée c'est bien passé ?

Bill ne répond pas. Que dire de toue façon ? Il se sert un verre de jus de carottes et regarde par la fenêtre. Sa mère l'observe en souriant.

_Pose la ta question, Man'. Tes lèvres vont finir par bruler.

Elle pose ses mains à plat sur la table et sourit encore plus.
_Elle s'appelle comment ?
_Taylor.
_Elle est dans ta classe ?
_Non.
_Elle est jolie ?
_Très.
_Et ?

Bill dépose son verre vide dans l'évier et s'appuie sur celui ci en croisant ses bras sur son torse fin. Il souffle et regarde ses ongles peints de noirs.

_Maman, c'est elle.

Simone fronce les sourcils. Elle sait ce que ça veut dire. Elle le lit dans les yeux de son fils. Mais elle ne comprend pas.

_Taylor, c'est elle. La fille qui...
_est venue hier, souffle t'elle. Tu as parlé à ton frère.
_Non, répond rapidement Bill. Et je compte pas le faire.

Il sort de la cuisine ignorant les appels de sa mère. Puis il monte quatres à quatres les escaliers, se dirigeant directement vers sa chambre.
Il sait que Tom est dans la sienne juste en face. Et il sait pourquoi la porte de la chambre est ouverte. Ça avait toujours été un signe entre eux, une sorte de code que seuls eux pouvaient comprendre. Mais cette fois les choses sont tellement différentes.Il ne veut plus jouer à ça. Il en a assez de couvrir son frère coûte que coûte. Les choses sont allées trop loin. Il n'y a pas qu'eux en jeu. Il y a Taylor... Et lui.

Vous êtes conscient que les choses auraient pu se passer différemment. Tout aurait pu être différent.
Alors peut être que Taylor ne serait même pas rentré chez elle, ce soir. Qui sait ? Peut être qu'elle ne saurait pas monter dans sa chambre et peut être qu'elle n'aurait pas tout balancer par terre en hurlant. Peut être qu'elle ne se saurait pas écrouler à terre en pleurant pour une raison qui lui échappe complètement.

Mais elle n'aurait pas vu cette photo, là près de son pied. Cette photo qu'elle avait tellement tenté de faire disparaître, tant de fois. Mais encore une fois, la revoilà. Et Taylor ne peut s'empêcher de la prendre dans ses mains et de se mettre à pleurer.

M.

Il est inutile à ce stade de l'histoire de cacher la vérité ou l'identité de ces jeunes personnes.
Taylor ne la connait pas. Elle les connait même pas, ces gens. C'est juste une photo qu'elle a trouvé là, délicatement posé sous son lit. Elle n'a jamais su pourquoi elle l'a gardé et pas jeté negligemment dans la poubelle. Non, elle l'a gardé près d'elle pendant tout ces années.

C'est une jeune femme et un jeune homme du même age de Taylor certainement. Leur visage sont déformés par un grand sourire. Et vu leur position, elle n'a jamais eu du mal à deviner qu'ils étaient liés par l'amour.

Elle ne sait commen cette photo est arrivé chez elle et elle n'a jamais cherché à s'avoir.

Soudain, quelqu'un entre dans la chambre et s'assoit à coté d'elle.
Stephan regarde la photo avec elle.

_Je n'arrive pas à croire que tu l'ai gardé.
_Je ne sais même pas qui ils sont... C'est étrange comme..., murmure Taylor.
_Oui ?
_Non rien.

Stephan sourit en secouant la tête :
_ Viens avec moi,dit il en se levant. Maggie a fait ton plat favori.


Il n'y a plus rien à dire. Plus rien à dire depuis longtemps.

Bill ouvre les yeux alors que la présence de son double se fait sentir derrière lui. Mais il ne bouge pas. Il ramasse son bol de céréales, le place dans l'évier et quitte rapidement la cuisine.
Il met ses chaussures dans le hall et ouvre la porte d'entrée.

_Je suis parti Man'
_D'accord mon Lapin.

La porte claque derrière lui tandis que le jeune brun s'avance dans l'allée.
Il ne sait pas ce qu'il fait exactement. Il ne sait même si les choses en valent la peine. Après tout n'est il pas en train de s'éloigner de son jumeau pour une fille ? Il ne sait pas vraiment... Mais il le fait.

_Bill ! Crie t'on derrière lui.

Il se crispe mais continue son chemin. Si il y a une chose qu'il ne veut pas, c'est bien ça.
Mais Tom est rapide et lui aggripe le bras pour l'arrêter.

_Ça va continuer encore comme ça longtemps ? Crache t'il.

Bill se retourne enfin decouvrant son frère encore en chausette, visiblement pas prêt de partir.
_De quoi tu parles ?
_De quoi je parles !? Hurle t'il. Mais de ce qui est en train de se passer entre nous.
_Il se passe rien, Tom.
_Oh mais putan arrête, tu veux ? Arrête !
_Que j'arrête quoi ? Demande Bill toujours aussi indifférent et blasé, ce qui a le don de mettre encore plus Tom hors de lui.
_Arrêter ça ! De faire comme si y'avait rien, comme si tout allait bien entre nous. On est jumeaux, Bill je te rappelle .

Bill regarde le sol et rajuste son sac sur son dos.
_Tu veux que je te dises quoi, Tom.
_Ce qui se passe, merde !

_Ce qui se passe, Tom, c'est que j'en ai marre, tu comprends ? J'en ai marre de toi et de tes comportements à la con. Tu t'en fous de tout. Tout ce qui importe c'est ta petite personne. Et apparamment ça te passe complètement au dessus de la tete de faire souffrir les gens autour de toi. Eh ben voilà moi je joue plus le jeu. Continue tout seul.

Et sans que Tom n'est le temps de répondre quoi que ce soit, une voiture s'arrête à leur niveau. Et cette voiture, les deux jumeaux la connaisse déjà.

La vitre du coté passagers se baisse et la voix de Taylor retentit :

_Tu montes ? On va être en retard.

Et sans un mot de plus, Bill sourit à Taylor et monte dans la voiture sans un regard pour son frère

Taylor n'avais jamais voulu ça. Se retrouver d'un seul coup entre les jumeaux Kaulitz's. Mais les choses s'étaient passé ainsi. Et vous savez bien autant qu'elle, que ce n'est pas de sa faute.
Elle ne veut pourtant pas se trouver d'excuse, ou accuser qui que ce soit. Mais pourtant les faits sont là, non ?

Quand Bill est entré dans la voiture, ils n'ont pas parlé de ce qu'elle avait interrompu. Ils n'ont même pas prononcé le nom de Tom. Dans un silence entendu, ils ont simplement balayé ce sujet d'un revers de main.
Et ils sont arrivés au lycée ensemble. Mily a fait son chemin habiuel et en passant près du banc, elle lui a simplement dit qu'il pouvait y aller. Mais il a secoué la tête et ils ont franchi les barrières de l'établissement sous les rergards de leur ami.


Une semaine plus tard.

Bill descend quatres à quatres les marches de l'escalier et manque de se fracasser contre son frère qui y lasse ses baskets.

_Merde, dit il simplement.

Ses clefs de maison dans la bouche, son portable dans une main et son portefeuillle dans l'autre, il tente vainement de mettre ses chaussures.

_Maman, chuifouiarag.

Sa mère apparaît dans l'encadrement de la porte de la cuisine en tablier.
_ Tu peux repeter mon Lapin, parce que j'ai pas Option Chinois moi au Lycée.
_Très drôle, dit il en retirant ses clefs de sa bouche. Je te disais que je suis partie, je suis à la bourre, Tay' m'attend.
_Ah oui, c'est vrai que tu passes l'après-midi avec elle.
_Et la soirée, certainement, aussi.
_Oui, bah prend ton frère avec toi alors, annonce t'elle. Ça m'évitera de devoir le déposer au ciné tout à l'heure.

_Heu, je suis pas.., dit Bill.
_Ouais, voilà, moi non plus je suis pas, ajoute Tom.

Leur mère les regarde le regard grâve.
_Vous êtes pas quoi ? Demande t'elle. Bill tu pars, je vois pas en quoi ça dérangerait Taylor de deposer Tom si c'est votre route.
_Maman ! Dirent il en même temps.
_Pas de mais, c'est comme ça !

Puis elle disparaît dans la cuisine. C'est sans réplique cette fois apparemment. Bill ne regarde même pas Tom et sors de la maison. La voiture de Taylor est garé devant le portail alors que la jeune fille l'attend adossé sur la capot. Elle lui sourit mais quand elle voit Tom son sourire s'efface et elle interroge Bill du regard.
Il fait une mine désoles et l'embrasse.

_Ça te dérange de le déposer au cinéma ? Ma mère peut pas, ou veut pas, mais bon t'as compris.
_Ouais, marmonne t'elle. Non pas de souci, montez.

Et les trois jeunes gens montent dans la voiture en silence.

Taylor n'arrive pas à y croire. Comment est ce qu'une telle chose a bien pu arriver ? Elle qui s'était évertué toute cette semaine à le fuir, à l'éviter, voilà qu'elle se retrouvait avec lui pour un trajet qui, elle est sure, va durer une éternité.
Tom monte à l'arrière.

_Attend , dit elle sans même le regarder.

Elle debarrasse la baquette de sa guitare, de ses différents paquets de cigarettes vide et se retourne vers son volant.

_C'est une vrai poubelle, ta voiture, Tay', lui dit Bill. Tu pourrais faire un effort, franchement. Moi j'en connais, qui aurait une voiture pareille, mais elle serait leur dieu.
_Je n'ai que 3 dieux Bill : Ma guitare, Le bedo et..
_Le sexe, ouais je sais.

Ils rigolent tout les deux, et Taylor demarre la voiture. Un silence s'installe dans l'habitacle. Si elle ne sentait pas sa présence dans son dos, Taylor pourrait très bien pensé que Tom n'est pa là. Mais un regard dans le retroviseur lui prouve qu'il est bien présent. Il la regarde et leur regard se croisent. Elle détourne immédiatement ses yeux et se concentre sur la route.

_Ça dérange si je fume une clope ? Demande t'elle.
_Oui ça me dérange, marmonne Bill.
_T'es vraiment rabat-joie, tu le sais ?
_Tu me remercieras un jour.

Ils s'arrêtent à un feu et elle tapote nerveusement contre son volant. Elle ne sait même pas pouquoi elle est aussi nerveuse. Il n'y pas de raison, n'est ce pas ? Même elle, elle n'arrive pas y croire.

_Elle est à quelle heure, ta séance ? Demande soudain Bill.

Et c'est la première fois, que Taylor entend sa voix depuis une semaine. Ça lui donne presque des frissons. Elle sert son volant de toute ses forces. Et elle se fiche de la douleur de ses poignets lacérés.

_16h, répond t'il d'une voix rauque. Mais je dois retrouver Jade avant.

C'est comme si il avait fait exprès de bien appuyer sur le prénom de la jeune femme. Et Taylor en a la nausée.
Elle allume rageusement la radio et The Fantasy de 30 Second To Mars, retentit dans la voiture. Elle voudrait arrêter de serrer son volant si fort. Elle voudrait arrêter de se sentir aussi mal en sa présence. Mais rien à faire, elle sait que tant qu'il n'aura pas quitter l'habitacle, rien ne passera.

Et le trajet semble durer une éternité. Aucun d'eux ne parle. Elle entend Tom taper de ses doigts sur sa jambe alors que Bill lui regarde le paysage urbain le visage fermé.

Et le cinéma se fait enfin voir. Taylor souffle malgré elle et elle sait que ça, tout le monde l'a bien entendu.
Elle s'arrête sur le parking mais Tom ne descend pas. Il regarde Taylor obstinément comme si il attendait quelque chose. Un regard, une quelque attention peut être.
Mais elle prend une cigarette, l'allumue et tire une bouffé.
_La sécurité enfant est déverrouillé, marmonne t'elle. Si c'est que tu attends.

Puis sans un mot, il quitte la voiture et la regarde s'éloigner en silence.

Les choses sont redevenues comme avant. Comme si rien n'avait changer. Il n'y a plus des dizaines de personnes autour de Taylor. Il n'y a plus de discussion animés autour d'elle. Juste le calme habituel qu'elle aime se créer.
Certaine choses ont changé, il faut savoir être réaliste. Bill est là. Avec elle, presque tout le temps. Dès que c'est possible.
Ce n'est plus Tom qui l'attend près de sa classe ou qui lui fait signe quand il a besoin de parler. Mais Bill. Ils se retrouvent ès qu'ils le peuvent et ils n'ont pas honte de se montrer. Les gens parlent autour d'eux. Le nouveau couple du lycée selon Lou, qui se moque d'eux. Elle est la seule avec qui ils sont restés en contact véritablement. C'est l'amie à Taylor, elle a besoin d'elle, tout comme Lou a besoin d'elle.
Elle vit très mal la rélation que mène sa sœur avec Tom. Presque autant que Taylor d'ailleurs. Mais ça elle ne le sait pas. Personne n'est au courant. A part Bill, mais seulement dans une certaine mesure.


Il fait beau aujourd'hui. Et c'est une des rares journées ensoleillés du mois de Janvier. Ça fait un mois que Taylor ne parle plus à Tom. Un mois que Bill et Lui se contentent du strict minimum. Un mois que Tom et Jade sortent ensemble. Et un mois que Taylor, Bill et Lou prennent un malin plaisir à se moquer d'eux.

Taylor ne se reconnaît plus quand elle est avec eux. C'est tellement différent. Rire devient naturel. Elle prend tout du bon coté, elle ne voit que les avantages. Elle est différente avec eux. Une Taylor plus joviale qui croque la vie à pleine dents.
Mais en dehors de leur cercle, en dehors de la compagnie de Bill et de Jade, c'est l'horreur. C'est la descente au enfer. C'est la plus grosse partie de l'asbierg.

Lou s'écrase à coté d'elle, tel un sac à patates et soupire :
_Je hais les maths.

Bill qui est allongé dans l'herbe, n'ouvre même pas les yeux et dit :
_Ne parle pas de choses qui fachent, tu veux. Nous sommes là dans un havre de paix et de sérénite. Ne parle pas de cette chose infâme, d'accord ?
_Pour être une chose infâme, c'est une chose infâme.De merde aussi, marmonne t'elle en s'allongeant dans l'herbe.

Ils ont l'air d'une bande de perdu comme ça, allongé dans l'herbe de la cour de leur bahut.
Ils savent que tout le monde reveraient de le faire. Mais ils sont bien trop préoccupé par leur image. Image de merde, pense Taylor.
Eux, ils n'ont pas d'images à donner. Alors ils profitent de la chaleur du soleil allongé dans l'herbe. Théoriquement seuls Lou et Bill sont allongés mais vous avez compris.

Taylor, elle est assise et s'amuse à arracher les brins d'herbe un par un.
Soudain, elle sort un paquet de cigarette de son blouson et s'allume une clope.

_Tu est en train de creuser ta tombe avec ça, marmonne Bill.

Elle sourit mais ne dit rien. Elle sait qu'il a raison .
Du mouvement se fait sentir derrière eux, et une voix retentit tout près de son oreille.
_Il est interdit de fumer dans l'enceinte de l'établissement , Mademoiselle.

Elle frisonne et la bile lui monte à la bouche. Bill ouvre les yeux et se redresse immédiatement.
Tom, Jade, Gustav et d'autres viennent de passer devant eux et s'installent un peu plus loin sous leur regard effaré.
_Putain faut déjà que je le supporte chez moi, dit Bill. Faut qu'il vienne me faire chier.
_Il t'a dit quoi ? Demande alors Lou
Taylor ne dit d'abord rien, regarde Jade s'installer entre les jambes de Tom et dit :
_Des Conneries.

_Ce mec est un gros con, crache Lou. Désoles Bill mais là...
_Oh non, je t'en prie, dit il en se rallongeant dans l'herbe.

_Putain hier, il était chez moi,[i] raconte t'elle à Taylor. [i]Et fallait voir Jade, j'ai du mal que c'est encore ma sœur mais là. A se bequoter toute l'après midi. C'est à croire qu'ils se parlent jamais.

Et pour preuve,  ces derniers commencent à s'embrasser, toute langue dehors devant tout le monde. Lou se rallonge mais Taylor est incapable de détourner son regard de ce spectacle écœurant. Et elle n'arrive pas à croire qu'elle a pu esperer qu'il se passe quelque chose entre eux.

Soudain, Tom ouvre les yeux et les plante dans le regard de Taylor. C'est degeulas mais elle ne peut détourner son regard de ses yeux chocolats. Et peu importe si il est en train d'embrasser une autre fille. Leur échange dure peut être 30 secondes. Et Taylor se reprend.
Elle a envie de pleurer, d'hurler, de vomir.
Et elle enferme son visage dans ses mains alors que cette scène ne veut pas s'effacer de sa tête. Alors elle écrase sa cigarette dans l'herbe et se lève.

_Tu vas où ?[i] Demande Bill.
[i]_Je reviens.

Et elle court. Elle court le plus vite possible et va s'enfermer dans les toilettes. Elle vomit. Elle se vide complètement alors que les images dans sa tête repasse encore et encore.
Comment peut elle le laisser gagner comme ça ? Comment peut elle permettre qu'il est une telle influence sur elle ?
Taylor se laisse destabiliser par ce connard. Et voilà dans quel état elle se met.
Elle sort de la cabine et se passe de l'eau sur le visage. La fraicheur de liquide lui fait un bien fou. Elle tente de calmer sa respiration incohérente et defait son chignon parfait, libérant ainsi sa longue chevelure noir de jais.

_Ça t'a plu ?

Elle se retourne vivement et le découvre nonchamement adossé contre le mur.
_Qu'est ce que tu fous là , Tom ?
_Tu pourrais être pu poli, Taylor, dit il en s'avançant vers elle. Après ce que je viens de te faire vivre c'est la moindre des choses, non ?
_Dégage.

Il est maintenant arrivé à son niveau et Taylor se rend compte que la porte est fermé derrière lui.

_Tsst, Tsst. Tsst. Je croyais avoir été assez clair, non ? Un peu de politesse.
_Va te faire..

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il la plaque contre le mur violemment.
_Vu que apparemment tu ne comprend pas le français, on va utiliser une autre méthode Ne.Me.Parle.Pas.Comme.Ça.

Elle a le souffle coupé par la violence de son attaque et par la proximité de leur deux corps.
_Bien,[i] dit il en s'écartant.[i] Alors on dirait que tu t'entends bien avec mon frère. C'est bien.

Il fait semblant de faire le tour des cabinets. Taylor se sent cernés, emprisonnés, comme une proie devant son prédateur.

_Tu vas lui dire de que vous allez revenir avec nous et tu vas lui dire que tout va redevenir comme avant.
_Fais le toi même.
Il s'approche d'elle et cette fois c'est plus doux. Il presse son corps contre celui de Taylor. Elle détourne son visage du sien alors qu'il lui murmure menaçant :
_Tu n'as pas très bien compris, c'est un ordre.

Il prend son menton fermement entre ces doigts et ramène son visage vers lui. Il est à quelque centimètre d'elle et elle peut sentir son souffle chaud sur elle.
_Ne me desobeit pas, Taylor. Je peux me montrer très persuasif tu sais.

Elle hoche la tête hativement et il sourit sadiquement.
_Bah tu vois quand tu veux, tu peux être gentille.

Il passe sa bouche dans son cou et remonte vers son oreille. Elle sent sa langue contre son lobe d'oreille. Et elle ne peut retenir un sanglot.

_Tu sens tellement bon, grogne t'il.

Elle ne sait pas ce qu'il va se passer mais elle est térorisée. Elle a peur de lui et de ce qu'il pourrait lui faire.
Alors qu'il presse son corps contre le sien et qu'elle sent ses mains sous son pull, elle se met à trembler.
Tom relève son visage vers lui et lui murmure :
_N'aie pas peur de moi, Taylor. Je te ferai pas de mal.

Il a l'air tellement sincère quand il lui dit ça. Si ils ne seraient pas dans cette situation, elle aurait pu le croire. Mais là, elle en a encore plus peur.

_Embrasse moi, Taylor, chuchote t'il.
_Pardon ?
_Vas y, embrasse moi.

Des larmes coulent sur son visage qu'il essuie de ses pouces tendrement. Et elle ne sait pas quoi faire. Elle ne sait même pas pourquoi elle avance doucement son visage vers lui et capture ses lèvres.
Il grogne et enfoui ses mains dans ses cheveux en pressant son corps contre elle. Leur bouche bougent l'une contre l'autre. Et jamais elle n'a ressenti une chose pareille. Sans qu'elle s'en rende compte, ses mains se retrouvent sous le tee-shirt de Tom et elle caresse son ventre, ses abdo's.
Il grogne et ses mains quittent ses cheveux , descendent jusqu'à ses cuisses. Il les agrippent et les fait s'enrouler autour de sa taille.
Quelque instant plus tard, Taylor se retrouvent assise sur le lavabo, Tom entre ses jambes. Et déjà, leur langue bataillent entre elles alors qu'elle peut sentir, tout contre sa cuisse, le sexe de Tom appuyer contre elle.
Ses mains semblent être partout sur son corps. Elle le sent partout. Et quand elle voudrait le sentir encore plus, il s'écarte. Brusquement. Violemment. Et s'écrase contre le mur en face d'elle.
Ils se regardent longuement, se détaillant.
Elle aimerait qu'il dise quelque chose. Qu'il fasse quelque chose, mais il ne fait rien. Il se contente de la regarder, haletant et le regard incandescent.
Puis dans un ultime geste, il ouvre la porte près de lui et s'en va après avoir chuchoté :
_Tu as le week end.

Taylor n'en revient pas. C'est comme si son cerveau refuse de comprendre. Comme si tout ça n'était pas réel. Comme si rien de tout ceci ne s'était passé.
Mais pourant tout est réel et elle s'en rend bel et bien compte. Elle redescent sur terre comme elle descend du lavabo et se laisse glisser par terre.

Mais, bordel, qu'est ce qui vient de se passer ?