- Je me suis inspirée du dernier film qui m'a marqué. Une histoire de fou. Et puis des habitudes de ce gens qui m'entourent, que j'aime. Qui peut-être se reconnaîtront.
Après ça, je m'en vais n_n Pour ne plus revenir sur cette PO pourrite.
Bisou bisou. Océane, défoncée, comme toujours -
- Whisky on the Rocks -
La table était pleine des débris de nos vies, aussi coupants que des rasoirs, aussi acérés que nos ongles.
La pluie battait aux vitres comme un tambour, sonnant fatalement le retour de nos espoirs. L'aventure se finissait là, entre les rails de coke, le whisky et les notes de guitare empoisonnée. Tu m'apprenais à vivre, je dévorais l'air qui te faisait respirer. Tu me donnais tout ce que tu avais, j'en voulais toujours plus. Je voulais simplement te baiser, et ensuite, t'oublier, te laisser pourrir, te laisser crever. Je voulais que tu souffres.
- Putain mais qu'est ce que t'as, tu fous toujours la merde partout, tu sers à rien conasse!
- Je t'emmerde Hugo, je t'emmerde t'entend, t'es plus rien, plus personne!
- Allez casse toi, t'es bonne qu'à baiser de toute façon.
Le lendemain, je suis revenue, j'ai repeint le mur sur lequel j'avais brulé chacune des cigarettes que je fumais tous les matins. Le mur était sale, moche. Mais il avait une âme, et souvent, j'étais dos à lui quand tu me faisais l'amour. Tous les matins j'avais la gueule de bois, trop plein d'amour je crois, et je prenais un whisky on the rocks pour me persuader que ce n'était pas qu'une aventure. Je prenas de longues taffes, je m'écrasais au sol, exprès bien sûr,
et tu venais me ramasser, je sais que tu était au courant, je faisais semblant. Tu m'embrassais, pour me réveiller, et quand je voyais ton visage, je t'embrassais avec toute la passion qui me brûlait les entrailles.
- Hé Bill, ta copine me fait chier, elle fait jamais la vaiselle. Si ont vit à trois ici, et que ça se passe aussi mal
il y a quelqu'un qui va devoir s'en aller.
- Va lui parler, j'en ai rien à faire de vos conneries.
[...]
- Dis Hugo, ça te dirait qu'on fasse une séance photo?
- Que toi, plus grande photographe de Paris, tu daignes me prendre comme modèle?
- C'est l'idée. Allez enlève ton pull.
- Quoi tu veux me prendre à poil?
- Bah ouais.
_
- Hugo, aide moi à monter les valises!
- Ecoute Bill, je suis occupé, apelle le voisin, je tente de baiser une fille intelligente, c'est plus long que d'habitude.
_
C'étaient nos sourires qui faisaient la course, quand tu disais à Bill que tu voulais me baiser, pas comme ça, tu voulais du romantisme, et moi, je n'en avais rien à foutre. J'étais juste passionée, l'instant était la seule réponse au présent, je te voulais, toi et personne d'autre, ton caractère colérique, tes cris d'angoisses et tes rêves insipides. Tu t'accordais si bien avec mes silences. Et quand je riais, tu savais que je ne t'écoutais pas. Alors tu m'embrassais, tu pensais que c'était ce que je voulais.
[...]
Entre les murs disloqués de mon âme, entre les déchirures de mon corps squelettique, envers et contre toutes
les morsures gravées dans ma chair, tu m'as aimé. Quelle belle histoire si seulement on s'en était sortis vivants.
- J'y vais, oublie pas de fermer à clé quand tu sors.
- ...
- ...
- Hé tu m'embrasses pas?
- Non. Je t'embrasse plus, mais je te baise lundi.
Et la porte claquait, c'était la fin des belles soirées d'hiver.
_
"On baise, on trinque, mais surtout, on ne tombe pas amoureux pas vrai?"
Elle disait ça en souriant, des éclats de rire dans les yeux, ses mains tâtonnant le fond de son sac pour y trouver
son vieux paquet de Merits. La fumée cachait ses yeux, mais je voyais leur noirceur même dans l'ombre. Ils étaient gravés
dans ma rétine, souvenir chancelant du seul rêve que j'aurai tout fait pour garder. Elle posait ses pieds sur mes épaules
et je me servais un verre de whisky, deux doigts, fois dix. A la fin j'étais ivre, et là encore, on baisait.
Finalement, je crois que j'étais le seul à l'aimer. Pourtant, qu'est ce qu'on avait pu donner comme illusions, même nous on y croyait.
_
- Finalement, t'es pas si terrible que ça. Je crois même que t'es gentil.
- Ta gueule.
[...]
Tchin, tchin.
Les verres s'entrechoquaient dans un bruit d'apocalypse, nos regards suitaient sur l'autre comme le pire des pêchés, et l'alcool coulait à flot dans nos gorges déchirées par le tabac. Il me faisait du pied sous la table, devant tous les invités, les yeux au ciel, se créant une pause qui n'avait en fait rien de naturel. Et quand les invités étaient tous partis, quand Bill dormait à poings fermés, alors on courrait dans la chambre, et on s'envoyait en l'air comme jamais.
Je m'enfilais whisky sur whisky, la fumée nous faisait pleurer et les joints s'entassaient dans le cendrier, nos yeux étaient injectés de sang, et notre ivresse délirante s'effilerait au matin, mais on s'en foutait, on s'aimait.
Les vendredis soirs, quand il ne travaillait pas, il me jouait de la guitare dans la cuisine, j'étais assise par terre, et le monde aurait pu s'écrouler que je n'aurai pas bougé. Il était l'unique personne qui comptait un tant soi peu. Mais il était le seul à ne pas vouloir que baiser.
Ca ne suffisait pas, ça ne suffisait jamais. Je ne voulais pas qu'il s'en aille, qu'il me laisse, qu'il en trouve une autre. Mais je ne savais pas lui dire, je n'aurais jamais su même s'il m'aurait menacé de se tuer devant mes yeux.
J'étais aveugle, muette face à la réalité. Je ne savais que l'embrasser, je ne vivais que pour mourir entre deux souffles.
[...]
La table était pleine des débris de nos vies, aussi coupants que des rasoirs, aussi acérés que nos ongles.
La pluie battait aux vitres comme un tambour, sonnant fatalement le retour de nos espoirs. L'aventure se finissait
là, entre les rails de coke, le whisky et les notes de guitare empoisonnée.