[T] Sur un banc, tu m'as dit ...

Mon coeur tressaute.
Bat.
Plus fort.
Plus vite.

J'aimerais tant
Lui demander:
"Pourquoi ?
Pourquoi es-Tu triste ?"

Mais je ne peux pas.
Parce que c'est Lui.
Ange.
Et que je peux rien faire.

Lui, se consume
de l'interieur.
Que c'est affreux,
tellement pitoyable.

D'etre temoin
de Sa destruction.
Sans pouvoir agir.

Lui,
qui me disait que j'etais magicienne.
Lui,
qui disait de ma ville noire,
la morbide beaute.

Pendant ces quelques instants,
je me sentais Reine.
Oui, Reine.
Reine d'un Ange.

Mais ces moments
sont voues
a ne rester
qu'un simple souvenir.

Ses levres bougent,
telles un souffle imperceptible.
Sa tete se rapproche ...
Que ... ?

Je ne vois plus rien,
mes yeux sont fermes.
Juste une douce sensation.
Et une pensee,
un mot.

Flottant dans mes songes.
Ange.

Plus rien n'existe desormais.
Juste Lui.
Et moi.

Un Ange imparfait,
une Reine impuissante.
Unis,
par un simple contact.

Rien que de sentir palpiter
au plus profond de mes entrailles,
la cicatrice
d'une douleur incurable,
me donne envie de tout laisser.

Tout abandonner,
pour ne plus rien ressentir.
Comme maintenant.
Perdue, perdus,
dans ce baiser
voluptueux.

Jamais, jamais
un instant ne m'avait paru si long.
Long comme une vie.
Long comme l'eternite.

L'etreinte se desserre.
Les yeux s'ouvrent.
La decouverte de l'autre.
Tel qu'on ne l'avait jamais vu.

Mais rien,
toujours rien.
Les mots ne viennent toujours pas.
Que faut-il faire, Ange ?

Te laisser,
maintenant,
seul,
contre un ennemi invisible ?

Apres tout ce qu'on a echange
dans ce geste de compassion ?
Ce geste d'amitie ?
Ce geste ... d'amour ?

Il n'y a que Toi pour me repondre,
Ange.

Alors,
Lui me regarde.
M'implore,
de ce regard suppliant.

J'hesite.
Ce n'est pas sure
que je puisse L'aider.
Je ne veux pas
Le blesser davantage.

Je ne veux pas
dechirer Son coeur,
detruire Son sourire,
briser Sa raison de vivre.

Je ne veux pas,
je ne peux pas.
Parce qu'il est Ange.
Parce que je ne veux pas voir mourir,
celui a qui je dois tant.

Oh ... Ange.
Je Te serre dans mes bras,
Toi,
si epuise.

Je resterais,
ne T'inquiete pas,
Ange.
Je resterais.

Je Le tiens dans mes bras.
Sa tete nichee
dans le creux entre ma tete
et mon cou.

Tom: Bill. Bill ...

Et un sanglot dechire le silence.
Le sanglot d'un frere brise.
Le sanglot d'un frere desespere.
Ce sanglot-la.

Je me detache de Lui.
Je Le devisage.
Lui ressemble plus que jamais
a Tom.

Je me tourne vers ce dernier.
A quatre pattes.
Sa tete contre le sol.
Des larmes coulant le long
de sa joue,
pour s'ecraser par terre.

La dignite qu'il affichait,
ce n'etait qu'un masque.

Tom: Bill ... Pourquoi ?
Pourquoi est-ce que je ne suis pas capable de te proteger ?
Pas capable de te rendre heureux ?
Bill, pourquoi ?

Ange: Tom ...
Tu n'y es pour rien.
Je t'aime plus que tout au monde ...
Tu es le frere le meilleur qu'on puisse trouver.

Tom: Et cette fille, alors ? *me montrant*

Hein ?
Je ...
Moi ?