[T] Smarties ou nutella (bis ...) - Bibii + Muchie

Chapitre 25

_ Gus … Je pige plus rien là.
_ Moi non plus, gars. Mais une chose est sûre, ce que tu as vu n’était pas de sa faute. Elle tient à toi, tu sais.
_ Ah ouais …
_ Ouais.
_ Et elle embrasse Bill pour me le prouver ?
_ Arrête … Tu sais pas ce qu’il s’est passé. Alors, au lieu de t’énerver, tu devrais le lui demander.
_ T’as raison …
_ Comme d’hab !
_ Roooh, ça va, hein !
Il se moque de moi et ça l’éclate. D’habitude, c’est lui qui s’énerve plus vite que tout le monde et là il me fait la morale !
_ Par contre, tu devrais attendre un peu. Je vais aller voir ce qui se passe et se dit. Et dans quelques instants tu te ramènes et tu t’excuses ! D’accord, Nounours ?
_ Gus … Je déteste ce surnom !
_ Je sais … C’est pour ça que je te le dis !
Et il s’éloigne tranquille dans le couloir.

Moi, faut que je parle à quelqu’un de cette fille qui me hante. Qui me poursuit. Qui me détruit.
Mais à qui ?

Toc toc toc.
J’espère que je dérange pas.
_ Y a personne !
Ah bah si !

Toc toc toc.
Allez, ouvrez. Soyez pas vache ...
_ Y a personne, bord*l !
Ah bah, veulent pas apparemment.

Toc toc toc.
Faut que j’insiste parce que y a qu’elle qui pourra m’aider ... Enfin si elle est encore là …
_ Mais bord*l de b*te de m*rde de c*n de p*te !
Tom et ses mots doux …

Il est en boxer et elle en sous-vêtements. Ils avaient l’air d’avoir envie de mieux « se connaître », comme dit Tom à chaque fois. Bizarre, d’ailleurs, qu’il soit encore avec la même fille …
Mais en me voyant, c’est marrant ils se sentent un peu c*ns. Ou désemparés. Ou gênés. Ou je-sais-pas-quoi en fait !
_ J’ai besoin d’aide …
La copine se rue vers moi, se plante devant moi les mains sur les hanches et me sort :
_ Serena ?
Je baisse la tête. Et je sens que je rougis comme une tomate. Pas parce qu’elle est limite à poil devant moi mais parce qu’elle a appuyé là où ça fait mal. Et qu’elle le sait.
_ Allez … rentre …
Tom affiche une mine sincèrement désolée. Il peut être un vrai boulet parfois mais quand les potes vont mal, il est toujours là pour les aider. Enfin, à sa manière, avec ses solutions à lui, ses tactiques tortueuses …

Chapitre 26

Et voilà, j'ai encore eu l'intelligence d'y croire ...
Bah, j'peux même pas lui en vouloir, il m'a vu avec Bill ...
Mais c'est pas pareil !
Il avait pas le droit de faire ça ...

De la musique retentit, provenant de la chambre derrière le mur contre lequel je suis appuyée.
Une voix s'élève et l'accompagne.
Je souris et me relève.
J'essuie le dessous de mes yeux avec mon débardeur et toque trois petits coups.

Il ouvre la porte et me regarde incrédule devant lui.
Ma poitrine se soulève en un hoquet et il se pousse pour me laisser entrer dans la pièce.
_ Qu'est ce qu'il se passe ?
Il referme la porte et moi je sens la tristesse s'envoler pour laisser place à la rage.
_ Y a que ce c*nnard de m*rde est en train de b*iser une autre fille !

Je me laisse tomber sur son immense lit et enfouis la tête dans l'oreiller.
_ Serena ...
_ Grmbl ... Ta gueule c'est d'ta faute d'abord ...
_ Ok.
Il ne dit plus rien.

J'attends qu'il reprenne la parole, qu'il me réconforte avec ses conneries, mais il ne dit rien.
Alors je sors la tête de l'oreiller et le cherche des yeux.
_ Bill ?
Pas de réponse.
Le bruit de l'eau qui coule parvient à mes oreilles.
Je titube jusqu'à la salle de bain et ouvre lentement la porte.
Je reste bouche bée.

Il est là, dans l'immense baignoire, tout habillé, trempé jusqu'aux os, l'eau tombant à flots du plafond.
Ça me dit vaguement quelque chose ça...
Il lève les yeux vers moi et me tend la main.
Je la saisis et il me tire doucement sous les jets d'eau.

Elle est froide.
Très froide.
Ça me brûle la peau, me brise les os.
Le froid m'a coupé la respiration, je ne m'y attendais pas.
Mais je reste.

Je m'accroupis et me blottis contre lui, recherchant une chaleur introuvable contre son corps.
L'eau gelée m'anesthésie un peu, drôle de sensation ...
Je relève la tête vers lui, le questionne du regard.
_ Quand ça va mal, faut avoir plus mal encore, pour ne plus avoir mal ...

C'est vrai que ça marche ...
Je pense presque plus à lui …
Presque.

Il passe son doigt sur un écran tactile et l'eau se réchauffe petit à petit, désengourdissant nos corps gelés.
_ Dis, pourquoi t'as pleuré comme ça tout à l'heure, sur le banc ?
Je ferme les yeux, savourant le contact de l'eau chaude sur ma peau douloureuse.
Le mal fait du bien, il avait raison.

_ Tom ...
_ Quoi Tom ? Je comprends pas ...
_ Pas ton Tom, mon Tom.
Je sens qu'il me fixe, mais mes paupières sont closes.
_ Tom, l'homme de ma vie ... Je crois.
Je rouvre les yeux et tombe sur sa mine déconfite.

_ Oh ... T'as un copain ... Et tu t'es sentie coupable tout à l'heure, c'est ça ?
Je fais non de la tête.
Et mon cœur se sert de nouveau, mes mains se remettent à trembler légèrement, et lui il ne comprend pas.
_ Serena, explique moi ...
_ Tu veux que je t'explique quoi, Bill ?
_ Tout, depuis le début.
J'aspire un grand coup, mon rythme cardiaque s'accélère, sa main se referme dans la mienne comme pour m'encourager.

_ Lycée, première année. Tout va bien, les parents ne sont jamais là, les notes sont excellentes, je suis la fille la plus populaire du bahut, j'ai un copain fantastique et une vie de luxe. Seulement voilà, tout ça, c'était qu'une façade ... Je souffrais de l'absence de mes parents. Si mes notes étaient excellentes, c'était seulement grâce à des techniques de triche ultra perfectionnées. Populaire, mais sans amis réels. Et un copain drogué 24 heures sur 24 ... À force de respirer ses conneries, je suis très vite devenue accro. Trop vite. Deuxième année de lycée, je suis la fille la plus heureuse du monde. D'après les autres, mais je meurs de l'intérieur, je me détruis petit à petit ... J'en peux plus, je pense plus qu’à une chose, fixer la date de la fin. On penserait que j'étais une gamine capricieuse qui connaissait rien de la vie et qui s'est suicidée parce qu'elle a pas eu la voiture qu'elle voulait. Bah, les gens ont toujours tout faux de toute façon. Et puis il y a eu lui. Il a débarqué dans ma vie. Lui avec ses sourires plein le cœur, avec sa timidité dosée, ses blagues à tout bout de champ, sa douceur, et son regard ... La petite croix rouge sur mon calendrier a été reportée, encore, et encore, jusqu'à disparaître complètement, j'avais trouvé ma raison de vivre ... Enfin. Il m'a réappris à bouffer la vie à pleines dents, à profiter de chaque instant, bon ou mauvais. Il a fait de moi ce que je suis aujourd'hui, une fille qui sait ce qu'elle veut et qui sait imposer ses idées. Tout doucement, j'ai appris à vivre sans ma piqûre quotidienne, sans mon joint matinal, sans ma pilule d'extasie du mois ... Je pensais pas que c'était possible, mais j'ai été de nouveau heureuse. On passait des heures à parler et à rire en regardant le soleil se coucher, puis se lever, puis se recoucher ... Et ça n'en finissait jamais, et j'aimais ça, être avec lui. C'était devenu lui, ma piqûre de bonheur. J'avais de l'argent, beaucoup d'argent, mais on vivait dans un petit appartement, partagé avec Tawny et son copain du moment. Il détestait les gens qui se croyaient supérieurs sous prétexte qu'ils étaient friqués, alors il ne voulait pas avoir l'impression d'être l'un d'eux, et je respectai ce choix. Et je m'en foutais pas mal de vivre en collocation dans un appartement minable, un carton dans la rue ne m'aurait pas dérangée, tant qu'on était ensemble ... On continuait nos études, il jouait ... de la basse. Dans un groupe. Ils auraient fini par être connus, j'en suis sûre. Mais toute belle histoire a une fin. À une soirée très arrosée. Moi je buvais rien, je tiens pas l'alcool, je voulais pas faire de conneries, que des sodas. J’avais trop galéré pour revire, j'allais pas bêtement devenir alcoolique, je savais ce que c'était de vite devenir accro à quelque chose ... Mais j'ai laissé mon verre sans surveillance quelques instants, ça a suffit pour laisser le temps à quelqu'un d'y glisser quelque chose. On m'a emmenée dehors, j'avais pas la force de lutter, je me rappelle de quasiment rien, sauf de ce mec qui arrêtait pas de m'embrasser, et j'avais pas la force de le repousser. Il a commencé à me déshabiller, et j'avais envie de pleurer, mais aucune larme ne voulait sortir de mes yeux. Et c'est là que je l'ai vu, Tom. Il se tenait derrière moi, comme ce soir. J'ai pu lire la déception dans son regard, ça m’a transpercé, anéanti. Et il est parti, il m'a laissé, alors que j'étais au plus mal, mais il pouvait pas savoir ... Après, le noir complet. Le lendemain, il avait disparu, j'ai mis du temps à me rappeler la veille, c'est revenu par bribes. Au bout d'une semaine ou deux, la police est venue me voir, me demandant de venir identifier un corps. La petite croix a refait son apparition avant que je ne les suive à la morgue. Il avait pas de papiers sur lui, ils ont mis beaucoup de temps à hypothèser sur son identité. Mon cœur s'est effondré, mon corps aussi. Fauché par une voiture cette fameuse nuit dont heureusement pour moi, je ne garde que peu de souvenirs. Il est mort en croyant que je l'aimais pas. Y a rien de plus horrible que de perdre quelqu'un sur un mensonge. Involontaire qui plus est. Je voulais replonger, toutes mes nuits étaient sans sommeil, je dormais plus, je pensais plus qu'à lui, j'avais besoin de lui. Mais Tawny était là, la vraie Tawny, pas cette petite garce que t'as vu tout à l'heure. Elle m'a dit de vivre pour lui, ce que j'ai fait, ce que je fais chaque jour. Mais ça fait mal, et c'est dur, mais j'y arrive, et puis je suis presque pas toute seule. J'ai vous maintenant, j'ai lui ... Du moins je croyais.

Il me fixe intensément.
Je ne pleure pas, mes yeux sont simplement perdus dans les siens.
C'est la première fois que je raconte ça à quelqu'un.
Je pensais pas que je pouvais le dire aussi vite.
Tous ces sentiments qui faisaient battre mon cœur pour lui, j'aurais pas assez de toute une vie pour tous les énumérer ...

L'eau s'est arrêtée de couler, j'avais même pas remarqué.
Il se lève difficilement, se raccrochant aux parois pour ne pas glisser.
Il m'aide à sortir moi aussi de la baignoire, et il se met en boxer avant d'enfiler un gros peignoir de bain.
Je me mets timidement en sous-vêtement et enfile vite un peignoir moi aussi.

Il attrape ma main et me ramène dans la chambre.
On s'assoit sur le lit et il me fixe de nouveau.
_ T'arrêtes pas de vivre. T'as toute ta vie devant toi. T'as quel âge ? Même pas vingt ans je parie ? T'as encore quarante ans pour rencontrer la personne qu'il te faut. Et si ça se trouve, cette personne est trois étages au dessus de toi.
_ Ou juste en face de moi ...
Il ne sait pas quoi dire, et moi je sais pas pourquoi j'ai dit ça.
On sait tous les deux que non …
J'en sais rien, je sais plus rien, je suis perdue ...

Il comprend, et me dit de m'allonger, que j'ai vraiment besoin de sommeil.
Et il a raison.
Je me glisse sous les couvertures, et ferme immédiatement les yeux.
Avec les putains de gémissements de cette fille dans mes oreilles.
C'est dans ma tête, mais ça fait mal, et ça part pas.
Je mets l'oreiller sur ma tête mais il n'étouffe pas le bruit imaginaire.
Le sommeil vient petit à petit.
Bill parle avec quelqu'un, ils se disputent, ils crient, puis le silence, et je m'endors.

Chapitre 27

Je ne sais plus combien de temps on s’est parlé. Mais Tawny (parce que je sais enfin comment elle s’appelle la fameuse copine !) m’a rassuré mais m’a angoissée aussi.
Elle est plus fragile que je n’le croyais, ma Serena.
Je ne pensais pas que je pouvais lui faire si mal en si peu de temps.

Elle a vécu des choses dures. Tawny ne voulait pas m’en parler mais je l’ai convaincue que j’avais besoin de savoir pour mieux la comprendre. Alors elle m’a fait un résumé des choses essentielles à savoir.
Pour le détail, ce sera à Serena de m’en dire plus. Parce qu’il y a bien un jour où elle m’en parlera. Quand elle aura retrouvé sa confiance en moi … et moi la mienne en elle.

Ça fait bizarre de savoir qu’il y a des gens qui ont vécu des choses pires que les miennes. Je pensais que le divorce de mes parents était déjà une catastrophe dans ma vie et qu’il avait détruit beaucoup de moi quelque part, mais je découvre qu’il peut y avoir pire.
Et ça m’effraie parce que je me rends compte que la vie peut être une vraie chienne avec certaines personnes. Et que la plupart des jeunes qui nous écoutent sont dans ce cas-là. Et ça fait peur. Parce que même si nos textes reflètent nos pensées, nos sentiments, des évènements vécus ou non, je me sens tout petit face à cette détresse. Parce que ce qu’on chante ou met en musique n’est qu’une façon pour nous d’aller mieux, pas de soigner les autres.

Sauf qu’aujourd’hui j’ai envie de jouer au docteur avec Serena. Aussi bien physiquement (on ne se refait pas !) que mentalement.
Parce que je sens qu’elle peut m’apporter un certain équilibre. Je vais avoir 21 ans et je suis toujours célibataire. Et même si ça fait plaisir de pouvoir rencontrer facilement des filles maintenant, je commence à ressentir ce besoin de connaître mieux une personne. Et moi-même …

Alors je vais aller lui parler. Lui dire tout ça. Parce que je ne veux pas la perdre. Ni me perdre …

Toc toc toc.
Allez, Bill, ouvre.
_ Dégage !
Et il me ferme la porte au nez.

Toc toc toc.
Je vais rester “zen”. Enfin dans la mesure de mes moyens.
_ Tu veux quoi ? Elle dort là.
_ Bill …
Et je me retrouve encore une fois avec la porte en face de moi.

Toc toc toc.
Bill, ne pousse pas trop loin. Parce que tu sais que je peux te faire très mal. Plus que toi tu ne peux m’en faire.
_ Si tu me fermes encore une fois cette porte à la figure, je t’éclate !
Il reste planté là.
_ Je veux la voir.
_ Non.
_ Bill, ne me force pas à …
_ Je t’ai dit non. Et tu peux me frapper si ça t’amuse, tu ne rentreras pas.
_ Bill …
_ Écoute, mon grand (« Put*in, je déteste quand il m’appelle comme ça ! »). Elle dort. On n’a rien fait si tu veux savoir. Elle est crevée. Elle va se reposer. Et on verra après si elle accepte de te parler. Ok ?
_ Non, Bill. Je veux lui parler tout de suite !
_ T’es vraiment bouché , toi, hein ?!
Le ton monte.
_ J’ai des choses à lui dire.
_ Ouais, et ben tu vas attendre !
_ Bill, m*rde ! Laisse-moi passer!
Je vais le claquer s’il continue. Soudain il m’attrape par le bras et me tire dans sa chambre. Il me plante devant le lit.
_ Tu vois ?! Alors tu lui fous la paix et tu reviens plus tard !
Je devine sa forme sous les draps. Elle a même mis un oreiller sur sa tête. Elle ne veut pas m’entendre ?
_ Serena …
Il me pousse dehors. Et je me retrouve sur le c*l en plein milieu du couloir.
Mais à quoi il joue là ?
_ Tu dégages, Georg ! Tu lui as déjà fait assez de mal comme ça !
_ Dis donc, Bill tu te fous pas de moi là ?
_ Allez, dégage !
_ C’est à cause de toi tout ça, Brindille !
Il n’aime pas ce surnom. Ça l’énerve qu’on lui fasse des remarques sur son corps.
_ Georg, ferme-la !
_ Tu l’aurais pas embrassé sur le banc, je n’aurais pas choisi cette pouf ! Pour ne rien faire en plus …
_ Eh ben, t’es bête, mon grand !
_ Et toi ? t’as l’habitude de rouler des pelles aux copines des autres ? Tu vas pas essayer celle de Tom ? Ça lui plairait peut-être ?
Je le titille. Lui, Bill, le grand sentimental. Le célibataire depuis 2 ans et qui bassine tout le monde avec le « grand amour ». qu’il cherche toujours d’ailleurs …
_ Casse-toi, Georg !
_ Non !
Je me plante devant lui.
Et là, il me colle son poing en plein tronche. Et il ne me loupe pas le saligaud.
J’ai mal à l ‘œil gauche.

Après je ne sais plus comment ça a fini. Je crois que Gus est arrivé et nous a séparé.
Entre temps, je lui en avais collé une aussi. Dans le ventre. C’est moins visible mais ça fait plus mal.

Là je suis chez ma mère.
Je suis seul.
Et j’ai l’impression que ça va être dur de pardonner.
À moi.
À Bill.
À Serena.
Au monde entier.

Chapitre 28

Je plonge ma main dans le pot de pop-corn et enfourne une poignée dans ma bouche.
La télé tourne pour rien devant mes yeux, mes pensées s'échappent inutilement.

Qu'est -'que j'vais faire cet après-midi?
Regarder la télé.
Et ce soir?
Regarder la télé.
Et manger de la glace.
Et du chocolat.
Et peut-être bien que j'aurais la force de me faire fondre du fromage sur une bonne assiette de bacon. …

La porte s'ouvre à la volée et Tawny se plante devant la télévision, les mains sur les hanches et un regard sévère.
Tiens ?
L'est pas morte, elle ?

_ J'vois plus la télé.
Elle donne un coup de pied dedans et elle s'éteint, définitivement.
Elle vient de péter LA télé ...
_ Mais je vais jamais savoir si Lisa va épouser David !!
_ Mais oui il va l'épouser et ils vont vivre heureux jusqu'à la fin de leur jours ...
_ Comment tu sais ?
_ C'est la je-ne-sais combientième diffusion de ce feuilleton à l'eau de rose !
_ M'en fous, j'voulais voir !
Je croise les bras et fais la moue.

_ Qu'est-c'que tu fais là d'abord ?
_ Euh, t'es chez moi, j'te rappelle!
_ Ouais bah ça fait une semaine que j't'ai pas vue.
_ Je suis passée avant-hier Serena ...
Fiou, ça passe lentement ...
J'mangerais bien un hot-dog moi ...

_ Me dis pas que t'as pas bougé depuis lundi ?
_ Ok, j'te l'dis pas.
Je me lève pour aller farfouiller dans le frigo.
Merde, c'est presque vide.
_ Vas falloir que tu pense à racheter de la bou ...
_ Serena, je vais te décalquer si tu reposes pas ce paquet de chips dans la seconde qui vient !!!
Je bougonne et pose le paquet sur la table.
_ Et puis pourquoi y a des chips dans le frigo ?? Tu m'expliques ??
Euh ...
Merde, bah j'ai mis où les cornichons ?

Alors que je pars dans une intense réflexion, Tawny me traîne dans la chambre.
Elle m'enlève mon gilet taché de gras de je-ne-sais-trop-quoi et me pousse dans la salle de bain.
_ Hop, à la douche ! Et magne toi !
_ Y a pas le feu ...

Tawny contemple l'état de la chambre et pousse un soupir
_ T'es vraiment incroyable ...
Je lui tire la langue et claque la porte alors qu'elle jetait un courageux coup d’œil sous le lit.

Je prends une douche rapide, froide, pour me remettre les idées en place.
Mais y a un tel désordre dans ma tête depuis quelques jours que c'est pas une mince affaire de tout ranger !

D'abord y a Tawny qu'est toujours barrée.
Ensuite, y a mon ventre qui commence à se croire montgolfière.
Ahren qui passe sa vie sous le balcon à m'appeler (j'ai payé le concierge pour qu'il l'empêche de monter).
Je devrais réviser mes cours, mais c'est les vacances, et j'ai pas la force.
Y a au moins les coups de fils de Bill, tous les soirs, il s'est grave engueulé avec Georg, ils se parlent même plus.
Et puis y a Georg, justement.
J'ai l'impression qu'il me manque énormément, mais sans avoir envie de le revoir, parce qu'on n'a pas d'avenir tous les deux.
J'ai pas d'avenir.

En ce moment-même, qu'est ce qu'il fait lui?
J'en sais rien, et j'm'en fous comme de savoir où est ce fichu pot de cornichon !!
Non c'est pas vrai, ça me perturbe vraiment de pas savoir où je l'ai mis ...

Je sors de la salle de bain, emmitouflée dans une grosse serviette rouge.
Ma chambre est métamorphosée.
Plus une seule fringue qui traîne, plus un grain de poussière, le lit est fait ...
Ça alors !
Y a un bureau ici !
Et une fenêtre !!
Ouah, voilà, mon quota d'émotion pour la journée est atteint, dodo !!

_ N'y pense même pas, grosse larve !
Tawny vient de me barrer le chemin du lit.
Et m*rde, c'est loupé pour la sieste improvisée ...

_ Nan mais regarde moi ça !! T'as vu ce bide ??
Sympa la copine ...
Si je l'enferme dans les toilettes, je pourrais peut-être espérer me goinfrer et mourir obèse TRANQUILLE ...
Les toilettes !!
J'me demande si c'est pas là que j'ai mis les cornichons !!
A moins qu'ils n'aient glissé dans le canapé ...
La dernière fois que je les ai vus, c'était dans la cuisine, donc ...

_ Tu m'écoutes quand je te parle oui ou zut ?
_ Zut ! Tu m'saoules, fous moi la paix !
Je la bouscule et m'apprête à sauter dans le lit mais elle me rattrape par les cheveux.
_ Ça fait combien de temps que tu les as pas démêlés ??
Elle a dû être mère poule, dans une autre vie ...
Mère poule casse couille !!
Oh, je fais des rimes ...

_ Serena, tu vas m'écouter merde !!!
Je sursaute et m'immobilise.
Je fixe ses grands yeux pleins de reproches.
_ Je t'ai jamais vue dans cet état là !! Qu'est-ce qui va pas ?
Ah ah.
_ Attends, tu vas pas rester au fond de ton lit - qui soit dit en passant est en fait mon lit -- toute ta vie !!
Non, j'avais plus pensé au canapé pour finir mes jours ...
Ou dans le bain.
C'est bien le bain.
C'est chaud, ça fait des bulles, ça sent bon ...

_ Bon autant parler à un mur, hein ...
Oups, j'ai encore oublié de l'écouter !
Elle m'arrache la serviette et me jette des vêtements, avant de sortir furibonde de la chambre.
Susceptible, ma poulette ?

Je m'habille et retourne dans le salon.
Là encore, tout a vite changé, on pourrait presque croire que je suis jamais passée par là.
Presque.

_ Tu m'expliqueras pourquoi j'ai retrouvé des cornichons dans la penderie.
La penderie !!
Mais c'est bien sûr !!
C'est quand j'ai eu mon excès de folie et que j'ai failli sortir me promener ...
Quelle idée aussi, aller me promener !
N'importe quoi.

_ Attache ta tignasse, c'est catastrophique. T'essaies de concurrencer Tom ou quoi ?
Mon ventre se sert.
Pourquoi fallait qu'il s'appelle Tom lui aussi ??
Pouvait pas s'appeler Gertrude ? Ou Paulette ?

Je jette un coup d’œil dans le miroir de l'entrée.
C'est vrai qu'on dirait un peu que j'ai des dreads ...
_ Coiffeur, boutiques, et après salle de muscu !!
Ah !!
Salle de muscu !!
C'est en trop ça !

Je me suis déjà barrée en courant pour aller m'enfermer dans la seule pièce pourvue d'un verrou.
_ Serena, sors.
_ Non
Ffffff
Elle démonte la serrure en moins de deux et me traîne en dehors.
J'ai à peine le temps de réagir qu'on est déjà dans la rue.
La journée risque d'être longue ...

Chapitre 29

Je m’emm*rde ! Comme un rat mort.
Mais pourquoi je suis revenu ici ? Chez « maman ». Je glande. Je tourne ne rond comme un hamster dans sa cage.
Bah si. J’me souviens.
Mon engueulade avec Brindille.
Et ce qu’il m’a dit.
Et ce qu’il m’a fait.
Et ce que je lui ai dit.
Et ce que je lui ai fait.

Put*in, ça va être dur de réparer tout ça.
J’suis pas du genre à m’emporter. Plutôt du style à vérifier 3 fois les choses avant d’être sûr. Plutôt du genre perfectionniste avant de lâcher ce que je fais. Plutôt du genre réfléchi quand je dois décider de quelque chose.

Sauf que là, plus rien ne va.
C’est comme à la roulette russe. T’as une balle et tu sais pas quand elle va te griller le cerveau. Et je viens de me la prendre. Et de me griller le cerveau. À cause d’une fille. Et de ses grands yeux verts.
Elle m’a retourné, cette fille.
Et j’ai beau y réfléchir, je sais pas pourquoi. Et ça m’énerve.

_ Georg ?
_ Non, c’est Godzilla.
_ …
_ Ouais, c’est moi, Tom.
_ Ah ! Mon nounours est toujours là !
_ Beignet … arrête de m’appeler comme ça !
_ Ok, Musclor !
_ …
_ Et je suis pas un beignet de calamar alors !
_ Ok.
_ Ok.
_ Tu veux quoi, Tom ?
_ Rien.
_ Bon. Ben, je raccroche alors.
_ Non, non !
_ Bah, quoi alors ?
_ Tu vas bien ?
_ …
_ Georginou ? T’es encore là ?
_ Ouais.
_ Ouais quoi ? Ouais t’es là ? Ou ouais tu vas bien.
_ Ouais, j’suis là.
_ Alors tu vas pas bien ?
_ Tom, t’as pris des vitamines ce matin ou quoi ? T’es trop balaise, là !
_ …
_ Non. Je pense à elle.
_ Je vois. Tu fais quoi là ?
_ … Je viens de te le dire.
_ Ouais. Mais à part ça ?
_ Rien.
_ OK. Ça te tente des vacances au ski ?
_ Euh …
_ Allez, t’as bien une combine vert fluo en réserve ? Tu sais, une qui moule bien les fesses ?
_ Tom …
_ Ja ?
_ J’ai passé l’âge du fluo, tu sais …
_ Ouais. Bon Ça te tente ou pas ?
_ Faut voir …
_ Faut voir quoi ? C’est oui ou non, point barre !
_ Y aura qui ?
_ Toi …
_ Hum …
_ Et moi !
_ Et ?
_ Ben, c’est tout !
_ Ah ouais ?
_ Ouais.
_ Et c’est quoi l’embrouille ?
_ Bah … y en a pas. Pourquoi ?
_ Gus ?
_ Il réfléchit encore.
_ Bill ?
_ Il aime pas la neige. Mauvais pour son brushing !
_ Genre …
_ Genre tu veux ou pas ? Parce que David nous a dégoté un chalet en Autriche jusqu’au 16/11. Ça nous ferait 9 jours dans la neige à faire les cons.
_ Et à se taper des Autrichiennes ?
_ Accessoirement, oui.
_ Mouais …
_ Allez, Georg ! Me laisse pas tomber !

Je suis à l’aéroport d’Hambourg. Tom s’agite comme un fou à côté de moi. On n’est pas encore dans l’avion qu’il est déjà stressé comme pas deux ! heureusement y a que 2 heures de vol …
Je me suis laissé embarquer dans cette galère. J’espère que je ne vais pas le regretter.

Chapitre 30

Cette journée que je pensais être éprouvante, a été au contraire amusante, voire même hilarante.

On a d'abord été chez le coiffeur. Adieu mes longs cheveux blonds, bonjour la couple déglinguée avec trente-six mille longueurs !
"Mais si ça te va hyper bien !" qu'elle me disait l'autre tâche.
Mon c*l ouais !

Après, elle s'est rattrapé en m'offrant une robe d'été - ce qui est très utile étant donné la saison - super jolie !
J'ai réussi à troquer la salle de muscu contre une séance de massage ...
Ce qui est carrément plus agréable !

Tawny n'a pas arrêté de draguer, et je dois avouer que moi aussi ...
Je l'observe, elle rayonne, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vue comme ça.
Je me demande si elle a revu Tom.
Je pense pas, c'est pas du tout leur genre à l'un comme à l'autre de revoir un coup d'un soir.

_ Tu veux faire quoi du reste des vacances ??
Je tords la bouche et réfléchis.
La télé et la bouffe ne me paraissent plus aussi attrayantes après cette journée.
_ J'irais bien à la mer ...
_ A la mer ??
C'est limite si elle a pas crié, tout le monde nous regarde.
_ Mais on est en hiver !
_C'est pas vrai ? Non, on est en automne d'abord, et puis on peut très bien aller voir ma cousine en Floride hein ...
_ Ouais mais nan ! L'hiver - automne si tu préfères - c'est fait pour aller à la montagne !
_ Ah oui ? Et depuis quand ?
_ Depuis que j'ai réservé un chalet en Autriche.
Nan mais je rêve ...

_ Pardon ?
_ Bah quoi ce serait cool !! J'ai tout prévu !! Le matériel, les vêtements, les cartes pour les pistes ...
Elle sourit comme une malade.
Ça a l'air de lui faire très plaisir en tout cas.
Trop peut être ...

_ Ok, et il est où le piège ?
_ Hein ? Bah nan pourquoi y aurait un piège ?
_ Parce que ça me paraît bizarre que tu veuilles qu'on passe les vacances que toutes les deux ... C'est louche.
_ J'ai jamais dit qu'on serait QUE toutes les deux ...
Eh bah voilà, je savais bien qu'elle allait me faire un coup tordu ...
Oh non !

_ Me dis pas que t'as invité Ahren ou je te tue sur place !!!
Elle baisse les yeux et se jette sur son verre de coca pour ne pas répondre.
_ Tawny ...
Je lui donne un violent coup de pied sous la table et elle manque de s'étouffer avec un glaçon.
J'éclate de rire alors qu'elle tente désespérément de reprendre son souffle.
_ M'aide pas surtout hein !
_ Ah non, c'est bien trop drôle !

Elle recrache enfin le glaçon sur la table.
_ Bon alors, qui c'est qui viendrait ?
_ Bah personne !! J'ai dit ça parce que t'étais convaincue qu'il y avait quelque chose ...
Nan mais c'est pas possible d'être aussi conne ...

En fait, ça pourrait être pas mal, le ski ...
Les magnifiques snowboarders bronzés au sourire plus blanc que la neige ...
Les saunas, les jacuzzis, les piscines chauffées ...
Ça pourra que me faire du bien !!
Et me faire penser à autre chose qu'à lui ...
Connard qui me prend la tête !
En plus il en a rien à péter de moi et moi j'prends des kilos pour lui.

Je me lève et finis mon coca d'une traite.
_ Tu vas où ?
_ On part quand ?
_ Bah soit ce soir, soit demain ...
_ Ce soir c'est bon ?
_ Bah oui mais faudrait partir tout de suite !
_ Eh bah on y va !
_ Et nos affaires ?
_ On en rachètera sur place, et puis t'as vu tout ce qu'on vient d'acheter !
Elle jette un coup d'œil sur les tonnes de paquets qui gisent à nos pieds et se lève le sourire aux lèvres.
_ Y a cinq minutes tu voulais pas partir et puis là ...
_ Je veux me changer les idées.

Une heure plus tard et on attend à l'aéroport.
Tawny semble chercher quelqu'un des yeux.
Bah, je dois me faire des idées.

Chapitre 31

Le chalet est d’enfer ! Tout en bois comme dans les pubs !
Mais un confort extra luxe ! On a même une piscine en sous-sol et chauffée !!
On a le super forfait qui te permet de skier sur 400 km de pistes !
Du matos de ouf : skis, surf, snowboard … à dispo.
Je vais enfin m’éclater.

Et j’oubliais la cheminée avec peau de bête !
Ça promet : Tom a déjà décidé d’instaurer un emploi du temps pour réserver la peau ... Celui-là et sa « bitapattes » ! À mon avis, y a des nuits où je pourrais pas squatter la giga baie vitrée du salon d’où tu vois toute la vallée.

Le nom du bled est sympa aussi. Et super facile à prononcer !
Ischgl. Ben voyons !
Et pourquoi pas « Yjicoasdffdsfzfùmlfz » tant qu’on y est ?
Mais bon, l’essentiel est que je sois loin de Magdeburg et de ma mère.
Et de Bill.
Et d’elle …

Et voilà ! Je croyais que j’allais enfin pouvoir penser à autre chose et elle est encore là, dans ma tête.
Rooooooooh ! Va falloir courir la gueuze ce soir, Georgie ! T’as besoin de prendre l’air, mon gars !

Tom débarque comme un fou dans ma chambre.
_ Viens : ils sont là !
_ …
_ Allez, bouge-toi !
Je remue sur place. Il m’a dit de bouger. Alors je bouge .
_ Ah ah ah ! Viens. Magne !
Même pas le temps de tester le matelas de mon lit king size ! Et dire que toutes les piaules (Y en a quand même 5 !!) sont équipées du même lit. Tom en est malade …

Tiens, c’est marrant mais cette voix que j’entends en bas des escaliers me rappelle quelqu’un. Que je croyais resté chez lui.
_ Georg mon yéti ! Enfin revenu chez toi !
_ Gustav ??
_ Ben ouais, mon nounours ! Tu croyais quand même pas que t’allais faire des glissades sans ton Gus ?!
Il me serre dans ses bras. On se demande qui est le yéti là !
_ Arrête : tu m’étouffes !
_ Pardon, ma touffe !
_ Gus …
_ Ouais ?
_ T’es un boulet, tu sais ça ?
_ Ouais … Attends : j’t’ai ramené quelqu’un !
Mon cœur s’emballe. Mes mains deviennent moites. Et si …

_ C’est à quelle heure le prochain vol pour Hambourg ?
Tom et Gus se retournent vers moi et me lancent des regards noirs.
Ils s’imaginaient quoi ? Que je pardonne aussi facilement ? Que je peux oublier ce qu’il s’est passé ? My ass, ouais !
Il a l’air aussi surpris que moi. Encore un coup de Tom je parie …
_ Allez les mecs … Un gros bécot et on n’en parle plus !
Il m’énerve, lui, à toujours vouloir tout régler par une embrassade. J’ai pas envie moi !
_ Georg … allez.
Et en plus, Gus s’y met aussi ! La totale.
Et pourquoi c’est moi qui devrait faire quelque chose ? C’est lui qui a commencé en l’embrassant.
_ Georg …
Je le regarde dans les yeux. C’est moi le plus vieux. C’est moi le plus grand. C’est moi qui fait le chef. C’est moi qui les console quand ils chialent. C’est moi qui met le plus de b*rdel dans les chambres. C’est moi qui ait les plus gros biceps et les plus beaux abdos.
Et c’est moi le plus con !
Comment je peux lui faire la gu*ule à cet enfoiré ? Il est comme le frère que j’ai pas eu. Bah non : j’ai une sœur à la place !
Je le choppe par les épaules et amène son visage à 2 millimètres du mien :
_ Tu me refais ce coup-là et je te défonce ta face de rat ! Pigé ?
_ Ah ! Je savais bien que tu m’aimais, mon Georg !
_ Bill. Je rigole pas !
_ Moi non plus.

On est à la terrasse d’un café. En haut des pistes. Avec vue sur le tire-fesses (qu’est-ce qu’il l’aime ce mot, Tom) où une gonzesse sur 3 se casse la figure. Ça nous fait bien marrer.
J’ai commencé facile. Les skis. Je verrai pour le snow plus tard.
On est tous en tenue. Tom toujours trop grand. Bill toujours trop moulant. Gustav toujours trop noir. Et moi toujours trop orange.
Ben ouais : j’aime pas les couleurs tristes pour skier.
Et pis au moins, ils me repèrent facilement les autres.
Surtout pour me tomber dessus et m’enfoncer la face dans la poudreuse !

Tiens, Tom se dirige vers une brune et lui roule direct un patin !
On se regarde tous les trois comme des glands.
Il nous fait quoi là ?

Chapitre 32

J'ai même pas eu le temps de faire le tour du chalet que Tawny m'a expulsée dehors.
Elle m'avait préparé une jolie combinaison rose fluo.
Nan mais franchement, j'ai une tête à mettre du rose fluo ?
_ Carrément !
Connasse.
J'ai finalement opté pour le noir, mon deuxième nom c'est pas Barbie ...

Tawny est déjà sur ses skis, alors que moi je suis le cul dans la neige à essayer de mettre ce putain de snowboard !
_ Besoin d'aide ?]
_ De la tienne ? Sûrement pas !
Qu'est ce qu'elle peut m'agacer des fois avec son air supérieur là ...

J'arrive finalement à le clipser à mes chaussures.
Je me redresse d'un coup de rein et rattrape Tawny qui dévale déjà la piste.
_ Eh bah alors, t'as pas pris tes vitamines ? que je lui lance.
J'éclate de rire et me plie en deux de façon à aller plus vite.
J'arrive en bas de la piste avant elle et m'arrête dans un splendide dérapage contrôlé même pas fait exprès.
Je la toise avec un regard de vainqueur, et elle me tire la langue avant de faire la moue.

Soudain, son visage s'illumine, et elle m'attrape par la main pour me traîner - au sens propre du terme - à une terrasse de café.
_ T'as si soif que ça ?
_ Oh oui, mais pas soif d'eau !
Je fronce les sourcils et cherche ce qui provoque une telle excitation chez elle.

La voilà qui se jette dans les bras d'un garçon aux longues dreads et qui lui roule un patin phénoménal.
Et merde.
Je jette un coup d’œil derrière lui, et c'est bien ce que je craignais, la petite bande est au complète.
Fait ch*er ...

Bon Serena, calme toi, ce sont des amis, pas besoin de stresser, voilà, c'est bon, je vais aller leur parler.
Quant à toi Tawny, tu perds rien pour attendre !
Je pousse sur mes bras et glisse jusqu'à la table où il sont assis.

Le visage de Bill s'illumine et je fais tout pour ne pas croiser le regard de Georg.
_ Hey ...
Je fais la bise au brun après Gus et un grand sourire se dessine sur mon visage.
Il m'avait manqué ce con !

_ Tiens, vous vous roulez pas une pelle ?
Et paf !
Mange ça !
Putain mais fallait qu'il ouvre sa gueule celui là aussi hein !
Tu fais chier Georg ...
_ Tiens, t'es pas en train de te taper une groupie, toi ?
Ses yeux sont cachés par des lunettes de soleil, tout comme les miens, mais malgré ça je sens qu'il me fusille du regard.
Je pousse un soupir et m'apprête à repartir. mais c'est lui qui se barre.
Il va au bar, me laissant seule avec Tawny, Gustav et Bill, Tom le rejoint.
Je discute avec eux quelques minutes. Bill me raconte les conneries de Gustav dans l'avion.
Georg revient, je fronce les sourcils et tourne la tête.
_ Contente de vous avoir revus.

Je descends jusqu'en bas de la pente à toute vitesse, l'énervement brûlant mon ventre.
Y en à marre de cette immaturité à la con.
J'ai qu'une envie, retourner le voir et m'excuser, le laisser me prendre dans ses bras, le laisser me protéger, mais j'ai cette putain de fierté qu'il a eu tant de mal à m'enseigner qui me colle désormais à la peau.

Je monte dans le télésiège et ferme les yeux, attendant calmement qu'il me ramène à mon chez moi de la semaine.
C'est marrant ça, ce don que j'ai pour attirer et être attirée par les mauvaises personnes ...

Chapitre 33

C’est bizarre mais cette fille qu’il embrasse goulûment me dit quelque chose.
Ils se donnent en spectacle. Ça en est presque gênant. Pourtant on devrait avoir l’habitude avec Tom …

Il nous la ramène.
_ Les mecs, c’est Tawny.
Ça y est, je me rappelle. La copine de …

Je jette un coup d’œil alentours. Paniqué, le gars !
Et là je tombe sur ses grands yeux verts.
Et le monde s’arrête de tourner.
C’est quoi ,cette blague ?
Mon cœur s’affole, mes jambes se liquéfient, ma tête me lâche.

Et elle arrive l’air de rien.
Put*in ! Je me suis battu pour elle et elle ne m’adresse même pas un regard. Elle bise tout le monde … sauf moi !
_ Tiens, vous vous roulez pas une pelle ? que je lui lance
Et elle se pose à côté de Bill.
_ Tiens, t'es pas en train de te taper une groupie, toi ?
C’est bon. J’ai compris. Même derrière mes lunettes de mouche, j’en ai pris plein la tête !

Je me lève et vais vers le bar dans le restaurant d’altitude. Faut que je change d’air un petit moment … Le temps qu’elle se barre.
Je commande une bière. Faut que je me remonte les sens. Une vodka, ça ferait trop !
_ Alors Georg, t’attaque pas ?
Je vais l’étriper celui-là. Il a tout manigancé, c’est pas possible autrement. Et avec la copine de l’autre, en plus. Je croyais que c’était juste pour un soir ou une nuit. Mais Tomichou est capable de toutes les surprises ! Mais je me serai bien passé de celle-ci.
_ Tu joues à quoi, Tom ? À l’entremetteur ?
Il me regarde avec ses yeux de poulpe hors de l’eau. Style il comprend pas.
_ Allez, Georg : assure !
_ Tom ...
_ Tu veux un caoutchouc ?
Et il me tend un préservatif.
_ Les toilettes sont là-bas !
Je vais le massacrer, le trucider, l’écarteler, l’émasculer, le dépiauter, le … Rien du tout. Il m’énerve trop, là.

Je retourne sur la terrasse et m’accoude à la balustrade.
Elle est pas partie. Elle discute avec Bill. Je les observe.
Elle me fait mal sans le savoir. Sans le voir.
Et l’autre qui se pend à son bras. Comme s’il ne s’était rien passé. Comme si mon œil ne se souvenait pas. Et dire que je lui ai pardonné …

Je me rapproche.
_ Contente de vous avoir revus.
Et elle se lève, chausse son snowboard et part.
On la regarde tous sans rien faire.
Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

_ Georg ! Put*n ! Qu’est-ce tu fous ?!
_ …
_ Allez, vas-y ! Suis-la !
_ …
_ Mais bouge-toi mon gars !
Mais ils vont me f*utre la paix, oui ! Elle se barre, je sais pas pourquoi et il faudrait que je lui coure après ? Bah … non !
_ Lâchez-moi, ok ?

On finit nos verres.
On chausse nos skis.
Et on part dévaler quelques pentes.
Au bout de la quatrième ou cinquième descente, je les laisse.

J’ai plus envie de ces vacances.

On aurait pas dû les inviter.
Ou elles n’auraient pas dû venir …

Chapitre 34

J'ouvre la porte du chalet à la volée.
Je me laisse tomber dans un immense fauteuil en cuir noir et enfouis la tête dans mes mains.
Merde, merde, merde, merde, pourquoi il m'a dit ça ?
Hein ?
Qu'est ce que je lui ai fait pour qu'il me parle comme ça ?
J'ai l'impression qu'il me hait plus qu'autre chose ...

Putain j'ai chaud dans cette combi de merde.
Où elle est déjà ma chambre ?
Je me lève et regarde tout autour de moi.
Un escalier descend au fond du salon.
Je l'avais pas vu quand on est arrivées ...

Faut dire que j'ai pas vraiment eu le temps d'explorer les lieux, Tawny était trop pressée de retrouver son âme sœur de mon cul.
Je descends les marches prudemment.
Fiou !
Il fait encore plus chaud ici !
Je tâtonne et tombe sur un interrupteur.
Clic !
Wouah !
Une grande salle avec une grande piscine au centre, immense baie vitrée donnant sur un petit village de l'autre coté du chalet.
Mais, je suis descendue, pourquoi je peux voir dehors ... ?
Ah bah oui, on est sur une colline !
No comment.

J'enlève ma combinaison et la dépose sur un cintre, avant de jeter le reste de mes affaires sur un fauteuil, je me retrouve en sous-vêtements.
Je trempe le bout de mon orteil dans l'eau turquoise et un frisson court le long de ma jambe.
Elle est un peu fraîche, mais ça va faire du bien !
Je plonge la tête la première et savoure le contact de l'eau sur ma peau bouillante.
Je nage jusqu'à l'autre bout et ressors la tête de l'eau.

Un juke-box est posé sur le sol contre le mur et n'attend que moi.
Je me hisse en dehors de l'eau et presse un bouton au hasard.
Le mécanisme se met en route et les CD défilent jusqu'à ce qu'un se pose sur le lecteur.
La dernière chanson de Fatal Bazooka se met à piailler dans le juke-box.
J'éclate de rire et commence à danser, on a appris la choré avec Tawny l'autre jour, il pleuvait et on s'est passé le clip en boucle.
_ Si t'as pas compris, ça veut dire oublie-moi, hin hin !!

J'entends un léger bruit à l'étage.
J'éteins le juke-box et tends l'oreille.
_ Oh la vache bordel de merde !
Oh non pas lui !
Je jette des coups d’œil affolés de tous les cotés.
J'ai nulle part pour me planquer, et j'ai pas du tout envie de le voir !
J'opte finalement pour la piscine, je retourne dedans et me colle dans un coin, priant pour qu'il ne me voit pas.

_ Pourrait mettre un panneau ou un truc pour signa …
Il s'est arrêté au bord de la piscine, à quelques mètres de moi.
Il contemple le panorama et semble subjugué.
C'est vrai que c'est joli ...

Il détache enfin les yeux de la baie vitrée et remarque lui aussi le juke-box.
Il le triture quelques secondes et une chanson de Barry White s'échappe de la machine.
Oh mon dieu, dîtes-moi qu'il a pas fait exprès de choisir ça ...
Ah bah si !
Le voilà qui commence à se déhancher !
Mon ventre se contracte et je plaque ma main contre ma bouche pour ne pas éclater de rire.
Oh non, Georg, pas ça s'il te plaît !!
Il se met à chanter par dessus le marché !
J'en peux plus, j'en peux plus ...

Respire, Serena, ça va aller, ne le regarde pas ...
Ne l'écoute pas non plus ...
Pense à quelque chose de triste!
Mhh ...
Ce mec est parfait ...
Il est sensible, drôle, mignon, intelligent, il joue de la basse ...
Et il se tape tout ce qui bouge !
Hey, mais c'est pas triste ça !
En fait, si c'est triste ...

Je rouvre les yeux, il gigote son p'tit cul devant la vitre, et là je peux plus me retenir, j'éclate de rire.
Il fait volte face et plante ses yeux dans les miens.
Arrête de rire Serena mais arrête de rire !!
Mes yeux pleurent tellement je me marre.
J'arrive pas à me calmer, fait chier !

Chapitre 35

Je range mes skis dans mon casier et mes pompes avec. Sympa le petit souffle d’air chaud pour les sécher. Au moins ça puera pas demain … surtout celles de Tom …

Je vais faire quoi tout seul ? Bah … rien !
Ah … bah, si !
Je speede vers ma chambre et me change.
Une petite tête dans la piscine, ça va me faire du bien. et puis ça me manque de faire du sport. Parce que la tournée c’est bien, mais tu peux pas te dépenser comme sur un vélo ou une moto.

Je m’arrête net en bas des marches. Y a un truc qui me turlupine dans mon champ de vision. Sur le dossier du canapé.
Depuis quand y en a un de nous qui met des T-shirts roses ? Avec des paillettes dessus en plus. Je le prends : taille S. À part Bill, j’vois pas. Môsieur en a marre du noir ? Ou il nous pond un nouveau look ?
Affaire à éclaircir.

_ Oh la vache de bord*l de m*rde !!
Je viens de me bouffer la porte qui mène à la piscine, en bas de l’escalier ! Elle est tout en vitre et j’ai pas fait gaffe.
_ Pourrait mettre un panneau ou un truc pour signa …
Je reste scotché devant la vue qui s’offre à moi.
Une piscine. Chauffée. Avec une baie vitrée. Petit village typiquement autrichien et montagnard en contrebas. Et l’eau qui clapote au ras de la fenêtre …
Au fait … pourquoi c’est allumé ici ? Je me souviens pas d’avoir appuyé sur l’interrupteur. À moins que ça ne se déclenche automatiquement ? Ouais, ça doit être ça …

Wouah ! trop fort : y a même un juke-box.
Je me rue dessus et commence à chercher un titre. J’ai besoin de me défouler avant de nager.
Alors …
Oh oui, ça s’est bien !

http://fr.youtube.com/watch?v=BXvHRnGe940&feature=related

Il est puissant quand même ce Barry. À me faire trémousser comme pas possible.
Si les autres me voyaient …
À me passer les mains sur le torse en bougeant les fesses à droite et à gauche sur son intro !
À chanter faux comme un phoque pour le refrain !
_ Can’t get enough of you ouh babe eh !!!
À tendre les bras en l’air en remuant le bassin de façon langoureuse !
Une poussée à droite, une poussée à gauche !
À faire des petits pas de bourrée (je crois) à la Aldo Macione !
À glisser mes doigts dans mon boxer et à le faire monter et légèrement descendre sur mes hanches !
À me retourner pour faire des ronds avec mes fesses contre la vitre !

Et à me retrouver nez à nez avec mon pire cauchemar !
_ Aaah aaaaah aaaaah aaaaah !
Elle est bidonnée. Elle a même du mal à se tenir au rebord de la piscine.
Mais qu’est-ce qu’elle fout là ??
Je sais plus où me mettre. Ni quoi dire.
Je viens de me payer la plus grosse honte de ma vie. Et je réagis pas.
Comment je dois prendre ça ? Je dois faire le vexé ou me marrer avec elle ? Puta*n, elle a le chic pour me foutre les boules !
_ Je … tu ... que …
M*rde ! J’arrive même plus à parler. Elle va me prendre pour un demeuré.
« Assure Goerg, assure ! »

J’vais la noyer, comme ça elle rigolera plus. Elle en pleure même.
Je m’avance vers elle.
_ Ça va ? Tout baigne ?
Roooh le jeu de mots à 2 balles !
_ T’es contente ? Tu t’marres bien ?
C’est marrant, son sourire s’efface. Ses traits se figent.
_ Je sais pas ce que tu fous là mais t’y resteras pas longtemps. Crois-moi …

Tom, va falloir qu’on parle. Et rapidos.

Chapitre 36

J'allume la cheminée, autant en profiter !
Gustav et Bill débarquent comme des furies et se lancent de la neige de l'intérieur de leur capuche.
_ Merde, arrêtez, vous allez foutre de la flotte partout !
Comme s’ils en avaient quelque chose à foutre ces merdeux ...
De vrais gamins, et ça fait chaud au cœur en fait !

Tawny est encore pendue aux lèvres de Tom.
Eux deux, ça va trop bien pour durer ...
Stop, plus de négativité !

_ T'as vu Georg, Serena ?
_ Ouais ça pour l'avoir vu, je l'ai vu ! Et je peux vous dire que c'est le roi de la piste !
Bill me regarde avec de grands yeux.
Et merde, faut pas que je m'enfonce encore plus avec lui ...
_ Il t'a fait un strip ??
J'éclate de rire.
Nan mais quel débile celui là !!
_ Mais non, les pistes de ski, pas de danse !
Bien rattrapé !
Il sourit et rouvre la bouche pour parler mais Gustav lui met une tape derrière la tête, ce qui le coupe net dans son élan.
_ Tu vas ch*er tes dents, enflure !
Que d'amour ...
Le batteur arrive à enfermer Bill dans le placard à balais, j'en profite pour aller lui parler.
_ Dis Gus, tu penses pouvoir faire sortir Georg de sa chambre ? J'aimerais lui parler ...
_ Pas de problème poulette, Gusti est là !
Il me sourit et trottine jusqu'à la chambre de Georg.

Bill réussit enfin à enfoncer la porte. Problème, je suis juste derrière ...
_ Aïe !
_ Oups désolé !
Je le regarde d'un oeil mauvais alors qu'il m'aide à me relever.
_ Tu souris beaucoup pour quelqu'un qu'est désolé !
_ C'est parce qu'en fait, je le suis pas.
_ Pourquoi tu t'es excusé alors ??
_ Bah j'sais pas c'est un réflexe ...
_ Mais c'est ridicule de t'excuser si tu t'en br*nles !
_ Ouais c'est bon je m'excuserais plus quand je te ferais mal ! T'es contente ?
_ Ah parce qu'en plus t'as l'intention de recommencer ?
_ Bah on sait jamais si je fais pas exprès ...
Je m'apprête à répliquer lorsque j'évalue la débilité de ce début de conversation.
Comment il peut réussir à me faire dire autant de conneries ?
Je lui frappe le front avec la paume de ma main et lui tourne le dos.

Georg est vautré dans un fauteuil, les yeux rivés sur les flammes qui dansent dans la cheminé.
Je me place en face de lui, les bras croisés sur la poitrine.
Tu vas m'adresser la parole, oui ou merde ?
Bah … merde.
Il vient de se barrer dans la cuisine, sans même m'accorder un regard.
Bon ça suffit, si je fais pas le premier pas, il le fera jamais.
Je le suis, il fouille dans le frigo et en ressort une bière.
Ses yeux tombent dans les miens, et mon cœur s'accélère.
T'es ridicule, Serena ...

_ J'leur ai pas dit.
J'ai réussi à ouvrir la bouche, c'est un bon début.
Il me regarde interloqué.
_ Mouais !
_ Georg, ce sont des pistes … de ski …
_ Ah ...
_ Ouais.
Un faible sourire se peint sur son visage.
_ Merci.
Je crois que c'est la première chose gentille qu'il me dit ...
On reste plantés là, je fais quoi ?
Je m'apprête à faire un pas vers lui mais Tom nous crie d'aller à table, avant de m'attraper par le pull et de me tirer en arrière.

_ Y a quoi à manger ?
Tom fait mine de réfléchir, et nous annonce fièrement que ce sera... Pizza !
Je sais pas pourquoi, ça m'étonne pas ...

Je m'installe dos à la cheminé, à genoux devant la table basse.
Gustav dépose les pizzas sur la table et se vautre à côté de moi.
Bill et Gustav sont comme chien et chat, le moindre prétexte est bon pour se pourchasser à travers la pièce.
Être en face de ces yeux gris me perturbe, je dis n'importe quoi, donc du coup je dis plus rien, je ris de temps en temps pour affirmer ma présence.

_ Super !
_ Génial!
_ Méga top !
Les voilà qui se lèvent et qui enfilent leurs vestes.
Euh... J'ai raté un épisode ??
_ Tawny on fait quoi là ?
_ Bah on va en boîte !
_ Han ?
Elle rigole et me jette mon manteau dans la figure.

Georg fait une tête d'enterrement, pas très avenant.
Tu veux pas sourire ? Bah tant pis, je vais avec ceux qui me font rire.
Je marche à coté de Bill et on fait que se dire des conneries.
Pour changer ...

Nos pas dans la neige et nos rires sont les seuls bruits qui résonnent dans les silence de la nuit, jusqu'à qu'on s'approche du "village."
Des lasers dans le ciel nous indique vers où est la boîte de nuit.
Rien que devant l'entrée, des tas de beaux mecs sont agglutinés pour pénétrer à l'intérieur.
Je jette un coup d’œil à Georg, il boude toujours ?
Très bien, ce soir, je m'éclate, et je l'emm*rde.

Dernière édition par le Mer 23 Jan 2008 - 22:02, édité 1 fois

Chapitre 37

Les autres sont rentrés. Et j’entends déjà les gloussements de la demoiselle qui va occuper Tom toute la nuit. Aucun respect pour les autres, ceux-là !
Depuis « l’incident », je suis cloîtré dans ma chambre. Je sais pas si je vais en sortir. Pourtant il le faudra bien : je crève la dalle !!

Toc toc toc.
_ Oui ?
_ Ah mais si, il est là mon Nounours !
_ Gus …
_ Alors on laisse les demoiselles seules au lieu de s’en occuper ?
_ …
_ Tu sais que Serena ne parle que de toi et de tes exploits !
_ Quoi !!
_ Ben ouais … paraît que t’es doué sur les pistes !
_ Que … ?
_ Fallait nous dire que tu voulais la voir tout seul, on vous aurait laissé au resto tranquilles …
_ Euh …
_ Georginou est amoureux ?
_ Mais non …
_ Mais si !
_ Mais non ! Et puis arrête de me prendre la tête avec ça, ok ?

Je le bouscule et sors de la chambre, direction le salon où tous les autres sont réunis. Ils ont l’air de bien se marrer. Ils ne remarquent même pas que je m’installe sur un fauteuil. Devant la cheminée. Allumée.
Serena me fait face mais j’arrive pas à la regarder. Elle va encore se marrer comme une baleine … Parce qu’ils parlent de mes exploits. Sur les pistes. Et que ça m‘énerve. Elle n’aurait pas dû … Je vais pas pouvoir lui pardonner, maintenant !

Je vais dans la cuisine me chercher un truc à boire. Parce que personne ne pense à me servir.
Y a des Bud dans le frigo. Faut que je me désaltère. J’ai la gorge serrée rien qu’à savoir qu’elle est dans la pièce à côté. Et faut que j’éclaircisse cette histoire de « pistes ». Mais comment ?
_ Hum hum …
Je me retourne. Elle est là.
_ J’leur ai pas dit.
_ Mouais !
_ Georg, ce sont des pistes … de ski …
_ Ah …
_ Ouais.
_ Merci.

Je sais pas quoi faire. Lui rouler une pelle direct ? La laisser prendre les choses en main ? Attendre que quelque chose se passe …

_ À table tout le monde ! hurle Tom.
_ Y a quoi à manger ? demande Bill.
_ Alors … pizzas !
J’le crois pas : on est à la montagne et il trouve encore le moyen de nous faire bouffer des pizzas ! Y avait pas le cuistot de compris dans la location ?
Allez, on va faire avec.
C’est sympa de manger devant une cheminée. Ça change des tables d’hôtel.

Ils discutent tous de choses et d’autres mais j’arrive pas à me concentrer sur leurs mots. Je n’ai qu’elle en tête. Et en face de moi. Je rigole quand ils rigolent. Je dis rien quand ils disent rien. Et elle, elle fait pareil.
J’ai l’impression qu’on a des tas de choses à se dire mais qu’on ne sait pas comment faire. Faut dire que c’est pas facile quand tu as Bill qui court après Gus parce qu’il lui a piqué la dernière part de pizza avec un œuf !

_ Bon on fait quoi maintenant ?
_ Ben ….
_ On fait et on marche pas dedans !
_ Trop drôle, Gus !
_ De rien, Bill.
_ Tom, quand t’auras fini de lécher la bouche de ta cop, tu pourrais nous aider ?
_ Ouais, ouais …
_ Allez : on fait quoi ??!
_ Bill ? T’as pas pris tes cachets ce soir ?
_ Hein ?
_ Tu sais ceux qui te font dormir ?
_ Quoi ??!
_ Mais si, ceux que tu prends quand on veut pas de toi !
_ Lâche-moi Gus !
_ Bah .. j’te tiens pas !
_ Roooh …
Et les voilà se pourchassant encore dans le chalet. Avec des coussins. Pour se faire « bobo ».
_ Et pourquoi pas aller en boîte ? lance Tawny.
_ Super !
_ Génial !
_ Méga top !
Tout le monde se tourne vers Tom.
_ Méga quoi ?
_ Ça va, je déconne. Bon, on y va !

Et nous voilà tous emmitouflés dans nos manteaux, en route pour le centre du village. Qui fait pas aussi village que ça finalement.
Ce qui est bien, c’est qu’on a tous bonnet et lunettes sur le nez, alors personne ne nous reconnaît. Enfin, nous, en tout cas.
Elle marche à côté de Bill. Elle rigole avec lui. Elle le tient par le bras. Et moi je suis tout seul …

Chapitre 38

J'essaie d'apprendre à Bill à danser la Tecktonik, mais c'est un vrai massacre !
On rigole tellement que les gens autour semblent avoir disparu.
Les amoureux se foutent tellement de la gueule du brun qu'ils ont arrêté de se bécoter deux minutes.
_ Bah vas-y toi, si t'es si forte !
Il a dit ça sur un ton de défi.

J'échange un regard avec Tawny et elle acquiesce.
On se place l'une à côté de l'autre et on leur fait une petite démo.
Et oui, même les gosses de riches ont besoin d'argent quand leur compte est bloqué, et nous, le seul moyen qu'on avait trouvé pour s'en faire, c'est de la tek !

Bill reste sur le cul, et je lui fais un sourire satisfait.
_ Mouof, je m'attendais à mieux. On dirait deux potiches.
Tom éclate de rire alors que je me jette sur son jumeau pour le frapper.
Celui-ci fait volte face et court en direction du bar.

En suivant sa trace, je me heurte à quelque chose de dur, et c'est moi qui finis sur le cul cette fois, et au sens propre.
_ Oh, désolé! Je t'ai pas fait mal ?
_ Nan, nan, ça va, c'est pas grave ! C'est à cause de l'autre tache ! Je ... Oh.
_Oh.
J'ai la tête levée vers ses yeux bleus-gris, et je me sens ridicule.
Toujours cette sensation de froid, de chaud, de bonheur, de malaise ...
_ Faut qu'on parle Serena ...
_ Je pense aussi.

J'ai limite crié en disant ça, mais avec le bruit alentour, faut bien ça pour se faire entendre.
Il me regarde et attend que je continue.
_ Je pense qu'il vaut mieux mettre les choses au point dès maintenant. On est amis, pas vrai ?
Il fait oui de la tête et je sens son regard sur moi, bien que je fixe désespérément mes doigts.
_ Donc je vois pas pourquoi on est gênés l'un envers l'autre. Ok, on s'est embrassé, mais j'ai aussi embrassé Bill, et c'est pas pour autant que je suis mal à l'aise avec lui maintenant ...
_ Ça, c'est clair.

Je me sens rougir.
_ Donc, on reste amis ?
Le ton sur lequel il a dit ça me fait sourire.
Je crois qu'il ne m'avait jamais parlé aussi gentiment, en fait.
_ On reste amis.
Et là, mes jambes manquent de se dérober.
Il m'a prise dans ses bras, avec douceur, comme un grand frère.

_ J'te paie un coup ?
_ Bah ... Ouais, pourquoi pas.
Je lui souris et on se glisse jusqu'au bar.
Le visage de Bill se décompose lorsqu'il nous voit arriver ensemble.
_ Eh bah, tu fais plus la gueule, Georg?
_ Ça se voit, nan?
_ T'es prêt à tout pour te la taper, hein?
Mon cœur se serre.
Il cherche vraiment la merde, mais Georg fait comme s’il n'avait rien entendu, ce qui énerve encore plus le brun.
Je lui jette un regard noir, mais il fait style de rien et commande une bière.
Toi mon coco, tu vas pas tout gâcher, je t'ai à l'œil ...

Chapitre 39

_ Alors c’est là que tu te caches ?
Je regarde dans le miroir qui me parle.
Tawny.
_ Tu vas passer quand la 2ème ?
_ …
_ Parce que tu sais qu’elle le fait exprès, là ?!
_ Ah ?
_ Roooh ! T’es vraiment un boulet, toi, tu sais ! Va sur la piste, pousse Bill et danse avec elle ! Elle attend que ça !
_ Ben on dirait pas !
_ Écoute Georg : Okay elle est un peu compliquée mais essaye un peu et tu verras que tu le regretteras pas ! Sinon c’est moi qui lui botte le c*l !!
Elle me prend par le bras et me traîne hors des toilettes dans la salle.
_ Allez, vas-y !

Elle vient de me rentrer dedans. Je m’excuse et me plonge dans ses grands yeux verts. Faut qu’on s’parle …
_ Je pense qu'il vaut mieux mettre les choses au point dès maintenant. On est amis, pas vrai ?
J’acquiesce. Je sens que ça va mal tourner. Pour moi …
_ Donc je vois pas pourquoi on est gênés l'un envers l'autre. Ok, on s'est embrassé, mais j'ai aussi embrassé Bill, et c'est pas pour autant que je suis mal à l'aise avec lui maintenant ...
_ Ça, c'est clair … Donc, on reste amis ?

J’ai à peine prononcé ces mots que je les regrette déjà. C’est pas ce que je veux. Mais apparemment, elle, oui. Alors je vais pas la froisser dans ses désirs et je me plie à sa volonté. Contre mon gré.
Je la serre dans mes bras. Pour la dernière fois …

On va au bar et je m’en prends déjà plein la tête avec Bill. J’écoute pas. Ou plutôt je fais semblant de ne pas écouter. Mais je l’entends. Va falloir le recadrer le Billou ou les vacances vont partir en vrille.

Il est 3 heures du mat. Je suis fatigué de les regarder s’amuser. Alors je rentre … seul.

Dernière édition par le Mer 23 Jan 2008 - 23:37, édité 2 fois

alors comme on a été de vilaines filles, on a le privilège de re-poster en entier notre fic ...

merci d'observer ces quelques règles pour qu'on n'ait pas à le faire une 2ème fois :

1/ pas de flood ! si vous voulez délirer, faites-le par mp

*tout comme donner des nouvelles de votre chat ou grand-mère !*

2/ pas plus d'un post pour chaque lectrice pour demander une suite, dès qu'une nouvelle suite a été postée

*ça évite 10 pages de demandes pour 1 suite !*
* seules les auteures peuvent répondre plusieurs fois à vos demandes (et pas donner de nouvelles, hein !)*

3/ merci de surveiller votre langage en évitant gros mots, insultes ou commentaires désobligeants

*surtout sur les écrivaines !*

sur ce, bonne lecture (pour les nouvelles) et bonne re-lecture (pour les anciennes) !!

merci de votre compréhension ...

Muchie et Bibii

à vous de jouer, donc, comme de grandes fifilles que vous êtes !!

bibii ==> j'attends ta suite !!

WAOUH!
On dirait que je suis la première!
ça fait du bien d'avoir tous remis: ça fait tout beau et tout propre!^^
J'ai pas tout relu *pas le temps!* mais bon...
C'est bien de mettre les régles bien en grand et en couleur!
On est sûres de ne pas les rater, comme ça!
Voilà! J'attends la prochaine SUITE avec impatience!

merci de ton soutien

à bientôt avec la

suiteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !

de bibii !

*oups ! j'ai droit qu'à un post de demande de suite ...*

*mouais ... mais ça compte pas : suis l'écrivaine !!*

C'est vrai qu'c'est bcp mieux comme ça =)
Bravo Muchie!
xD
Et puis suite bien sur =}

merci d'en demander :

j'ai l'impression que tout le monde a déserté ...

Je n'ai pas relus.
Mais je veux la suiiiiiiiite.

(ça derange pas que je poste ici ? )

& Mumu (Peux t'appeler Mumu ? xD)
C'est cool ce que t'as fais avec toutes les suites.
Pour les nouvelles lectrices.
Elles auront pas de pages a passer & surtout ne devrons pas attendre.
Jsuis perspicace hein ? XDD.

Breeeeeeph' the neext please.

JE SUIS D'ACCORD C'EST VACHEMENT BIEN AINSI

ET DU COUP J'AI VRAIMENT LU TA FIC ET JE VEUX AUSSI LA SUITE Wink

ha j'ai tout relus et jdr
la suiiiiiiiiite stp^^

c'est à bibi ...

mais là on recommence à flooder

alors

STOP

!!!

» muchie
» ValOu_x/NUTELLA A LA FRAMBOIZE AVEC UNE CERIZE AU DESSUS! XD