D’en haut.
La ville est si belle vue d’en haut. De loin, on ne distingue plus les détails ; on est ébloui par les lumières. Car réellement, cette beauté urbaine est trompeuse.
Le soleil se couche à l’horizon, répandant dans le ciel des teintes agressives et sanglantes ; ou tout du moins telles que je les perçois.
Le ciel est dégagé, mais au loin, je vois des nuages noirs qui approchent.
C’est une soirée de septembre comme toutes les autres. Je devine les couples se promener mains dans la main dans le parc, les étudiants finir satisfaits leur devoir, les mère de famille border leurs enfants. Que d’hypocrisie ! Ces joies sont insignifiantes, superficielles ! Quand la mort approche, on regarde la vie qu’on a vécue, pour toujours finir par constater qu’elle a été misérable et sans but…
Alors me voilà, perchée sur les toits, appelant silencieusement le courage. Car l’absurdité de la vie, je l’ai comprise. Auparavant, je m’aveuglais à penser que je vivais pour les émotions, car c’est là la plus grande dignité de l’Homme, la capacité à s’émouvoir ; c’est bien d’ailleurs cela qui le sépare de l’animal. Je m’étais même mise à idolâtrer le groupe TokioHotel, dont la musique m’atteignait toujours en plein cœur. Cependant il m’a fallut du temps pour comprendre que Bill et les autres n’étaient que des illusions. Ils n’étaient que le produit de leurs agents ! Le résultat des études sur ce qui plairait le plus aux adolescentes, plus en proie à s’identifier et à consommer.
C’est pourquoi j’étais là haut, sur les toits, contemplant une dernière fois la ville, ressentant une dernière fois le vent dans mes cheveux, reniflant cet air pollué par l’Homme, et attendant un peu de courage pour quitter ce monde. Je savais qu’il n’allait pas tarder.