Ça doit bien faire dix minutes que tu es là, sous cette pluie battante. T’es gelée jusqu’aux os, mais tu t’en fout. Tu as toujours aimé ça la pluie, sentir l’eau sur ton cou, et le froid s’emmitoufler dans ton être. Tu te sens vivre que tu disais, tu ressens ton corps. Mais tu le sens en ce moment n’est ce pas ? Avec toutes les blessures que tu lui infliges.
Tu n’es pas heureuse.
Enfin ça tu le sais déjà. Faut dire qu’il te manque aussi. Lui et ses bras protecteurs, lui et ses yeux de braises, lui et ses caresses, lui et …
Oublié tout ça, avec le temps.
Tu ne veux que lui, et c'est amplement suffisant.
Alors te voila à l’attendre, sous ce ciel enragé. Enfin ce n’est pas loin, encore quelques minutes et il sera là, pour un long moment. Mais quelques minutes c’est déjà trop, et tu commences à pleurer. C’est comme ces quelques semaines. Pour lui c’était rien, pour toi c’était trop.
Tu t’es détruite. Tu ne supportes pas de l’attendre.
Tu vas sûrement lui faire peur, vu dans l’état que tu es. Avec ta peau moins blanche, tes 10 kilos en moins, et les cernes autour de tes yeux.
Mais l’important c’est que maintenant il sera là, et ce sera finit.
Dix minutes de plus. Ça t’en devient insupportable.
Ton téléphone vibre :
« On arrive, il y avait des bouchons sur Hambourg.
Je t’aime ma puce. ». _ Georg.
Un sourire s’affiche sur ton visage. Personne ne le voit, mais ça t’est bien égal. Tu ne souris pas pour les gens, tu souris pour lui, et seulement lui.
Les voilà enfin. Tu t’engouffres dans le van noir, et te colles à lui.
Tu reprends déjà vie, petite ange.