Il était là, la tête dans les mains, dans un fauteuil d’une chambre d’hôtel un peu trop luxueuse. Il n’arrivait pas à dormir. Crise d’insomnie comme chaque soir. Sûrement du au fait qu’il dormait une fois de plus tout seul. Il aurait sans doute du s’y habituer mais non, non il n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’il avait un grand lit pour lui tout seul. Et, apparemment, selon le bruit qu’il entendait, il était le seul à être gêné par cela. C’était une jeune fille qui prenait sa place, une jeune inconnue qui changeait chaque soir jetée le lendemain même. Il ne supportait plus, Il ne les supportait plus. La célébrité, le showbiz, toutes ces paillettes qu’il avait envie de voir s’envoler une fois pour toute et il savait qu’il n’était pas le seul. Tout le groupe était dans son cas mais son frère, son frère lui compensait par la fête, l’alcool et les filles. Il lui avait enlevé sa joie de vivre et le groupe avait perdu son âme. Un boys band, un simple boys band. Des playboys voilà ce qu’ils étaient devenus. Une image de marque. Célébrité à la con. Et ça l’énervait, tellement, tellement qu’il ne pu résister, pas ce soir. Il en avait marre de se taire, de faire comme si tout allait bien il fallait bien que quelqu’un réagisse, il frappa contre le mur qui le séparait de lui, son jumeau. Mais ce dernier n’entendit évidemment rien, trop occupé à autre chose. Il se laissa donc tomber contre le mur, des larmes coulaient, trop de pression. Il était fragile, son jumeau le savait pourtant mais il n’avait rien fait. Il l’avait laissé sombrer petit à petit sans l’en empêcher. Et ce soir c’était la chute, la fin. Il se prit la tête dans ses mains puis se releva, avec le peu de force qui lui restait et commença à faire ses valises… Il écrit aussi trois lettres, dont une qu’il déchira. Une pour chaque membre du groupe. Et il partit dans la nuit.
[…]
- « On se l’était promis putain ! P-R-O-M-I-S ! C’est quoi pour toi ? Hein ? C’est quoi une promesse ? Une chose qu’on dit comme cela, comme une parole en l’air ? Tu crois vraiment que tu peux promettre quelque chose et ne pas le faire ? Tu crois que tu ne vas blesser personne en faisant cela ? Ou alors tu t’en fous de me blesser ? Bah oui çà doit être cela, tu t’en fous de me blesser. Tu t’en fous si je vais mal, si pour moi c’est dur à supporter. Hein que tu t’en fous ? Mais putain qu’est ce qui s’est passé dans ta tête, qu’est ce que t’as foutu ? C’était si compliqué que cela de tenir une simple promesse ? Alors tu n’avais qu’à pas me promettre. T’avais qu’à me dire que ce serait trop dur de la tenir, que tu ne pouvais pas promettre. Mais putain t’as promis ! T’as promis, tu me l’as dis les yeux dans les yeux avec toute la sincérité que tu pouvais avoir ce jour là ! C’est rien pour toi cela ? C’est rien de me mentir en me regardant dans les yeux, c’est rien de faire comme si de rien était ? Comment t’as pu me faire cela ? Comment t’as pu nous faire cela ? T’en avais vraiment rien à foutre de nous laissé dans un tel merdier ? Putain, t’imagine vraiment pas que ce que tu peux faire ou ne pas faire d’ailleurs peut toucher d’autres personnes que toi. On se l’était promis… »
Il tomba au sol, il avait couru et beaucoup crié. Il était essoufflé, il n’avait plus de forces. Il pleurait, toutes les larmes de son corps. Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus pleuré. Il pleurait la colère qui l’habitait. Une colère entraînée par un profond désespoir. Une colère contre lui-même, pour n’avoir rien fait. Rien fait alors qu’il avait vu qu’il sombrait. Il n’avait rien pu faire. Il avait été bien trop lâche. Il se releva, les poings appuyés sur le sol et courut une dernière fois droit devant lui sans faire attention au monde qui l’entourait. Il tomba enfin et commença à étouffer. Plus que quelques secondes. Quelques secondes pour en finir avec tout cela. Et dans un certain parc d’Hambourg, à la lueur du matin, près d’un lac, on pouvait voir ramené à terre par les vagues deux petits pendentifs dorés portant comme inscriptions le nom de deux stars actuelles : Tom & Bill Kaulitz.