[OS] Elle aura confiance en l'invisible.

Claire déposa des fleurs sur une tombe. Elle s’assit devant et se mit à pleurer. Sur la pierre étaient inscrites ces dates : 15-01-1992 à 19-05-2008.
Des gens passaient devant elle, sans lui accorder le moindre regard, la tristesse dans leurs regards. Claire s’interrogea sur la raison de leur présence ici. Un parent ? Un ami ? Un frère ou une sœur ?
Elle effleura le prénom inscrit. Antoine. Les souvenirs la submergèrent. Elle se laissa balloter par le flot de ses pensées. Jusqu’au moment fatal. Ils avaient un peu trop bu, l’un comme l’autre. En sortant de la discothèque, ils ne regardèrent pas la route avant de traverser. Une voiture passa. Et tout devint flou dans la tête de Claire.
Ils se connaissaient depuis qu’ils avaient 3 ans. Cette amitié s’était transformée pour devenir un amour fraternel. Et tout avait basculé.
Une main se posa sur l’épaule de la jeune fille. Elle leva son visage mouillé de larmes. Elle vit la mère d’Antoine qui lui souriant tristement.

« Bonjour, murmura Claire.
- Bonjour. Il y a quelque chose que j’aimerais te donner. De la part d’Antoine.
- Comment ça ?
- Il avait écrit quelque chose qui t’était destiné. Comme s’il avait pressenti…
- L’accident.
- Tiens. »

La femme lui tendit le papier. Elle reconnut l’écriture brouillonne de son ami. Des ratures et des tâches d’encres y figuraient.

« Claire, Petite sœur. Je t’aime vraiment tu sais. Je ne sais pas pourquoi je te le dit, une envie. Cette lettre, j’aimerais que tu la garde. Pour toujours. Tu comptes beaucoup pour moi. Plus que n’importe qui. Je me rappelle de tout. Tous les souvenirs. Ils sont tellement importants pour moi. Petite sœur… Tu es la plus importante à mes yeux. Ne l’oublie jamais, et où que je sois, je penserais à toi. Je serais toujours près de toi. Toujours. Je t’aime. »

Désormais, la présence d’Antoine est revenue. Elle a toujours l’impression qu’il va ouvrir la porte de sa chambre en criant son nom. Mais l’invisible reste présent. Mais elle a confiance, en cet invisible. Parce qu’elle sait qu’Antoine en fait partie, maintenant.