[O.S] Pour un sentiment de haine

Voilà un OS que j'avais commencé il y a super longtemps. Je l'ai retouché, et voilà, je vous le met, histoire de savoir ce que vous en pensez. C'est une amie qui m'avais dit : "Dit, tu écrirais un truc triste, qui se finit bizarrement et dans lequel Bill est un vrai salaud ?" En gros, voilà ce que ça donne. Je tiens juste à préciser que j'écris pas ça méchamment du tout, ou quoi. C'était juste pour essayer voir ce que ça donne. ><

Et si vous avez des critiques, bonnes ou mauvaises, je serais contente de les avoir, voir ce que vous en dites ^^

Bonne lecture =)
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Pour un sentiment de haine

Les feux des projecteurs. Les cris de la foule en délire. Toutes ces filles qui pleurent, qui crient, qui hurlent à s’en détacher les cordes vocales des paroles incompréhensibles, mêlant amour et fantasme, mêlant admiration et dévouement. Il apparaît. Rayonnant. Un grand sourire se dessine sur ses lèvres fines, tandis qu’il annonce dans un français pitoyable qu’il est content d’être ici. Mensonges. Rien qu’un ramassis de mensonges. Il déclare que c’est grâce au soutient de ses fans, de leurs fans qu’ils sont ici, sur scène. Mensonges. Encore des mensonges. Il entame les premières notes d’une chanson surfaite qu’il dit avoir composé, sans préciser que c’est avec l’aide de quelqu’un. De quelqu’un qui, à présent, le fixe avec un regard haineux du fond de la salle. Quelques colliers ornent son cou, se balançant au rythme de la musique qu’il simule de vivre, fermant trop les yeux, tremblant trop pour que ça soit sincère. C’était lui, ou moi. Sa voix a gagné. J’ai envie de le tuer.

Et le concert commence. Je suis là, debout, sur scène, heureux, euphorique, ravi et tous les synonymes que vous voudrez. Cette fille a cru un seul instant pouvoir me détrôner ? Dommage pour elle, elle ne peut rien contre moi. Je suis et je resterais le devant de la scène, la lumière, tandis qu’elle n’est qu’une ombre que l’on cite à peine en tout petite au bas du dos d’un album, dans une écriture dont la couleur se fond presque avec celle de l’image. Ce soir, elles sont toutes là pour nous, elles sont toutes là pour moi, pour ma voix, pour mon visage, pour mon corps, pour ce que je suis. Et ce soir, je ne souhaite qu’une chose. Qu’elle soit là, à me regarder, à m’envier, à envier ce qu’elle voulait et qu’elle a misérablement raté. Est-ce qu’elle chantait bien ? Oui. Mais ce n’était pas suffisant.

Là, à la limite de la lumière, encore camouflée dans l’ombre, je le fixe avec rage. Je fulmine. Il ose se pavaner devant tout le monde, s’exhibant, faisant grimper en flèche la température corporelle de toutes ces jeunes filles qui ne connaissent de lui que la belle image qu’il veut montrer. Plus pour longtemps. Il ne gâchera pas leur vie comme il a gâché la mienne. Il entame une seconde chanson, et sa voix, gonflée de confiance, fait vibrer les murs de la grande salle. Il s’amuse. Il est au comble de la joie, du bonheur. Et parmi toutes ces fans aveuglées par une image modelée de lui, moi je ne vois que son sourire rieur d’avoir pris possession d’une salle entière.

Je la cherche des yeux, parmi la foule. Les lumières des projecteurs m’éblouissent. Je ne distingue pas grand chose des gens devant moi. Je suis sûre qu’elle est ici, cette pauvre fille qui a tout essayé. Elle ne pouvait pas rater ça. Elle ne pouvait pas rater l’humiliation de sa vie. De savoir qu’elle a tout raté, sinon peut être les textes des chansons que je chante, que je vis ,que j’immortalise. Elles ne seront plus jamais à elle après ça. Elle pourra toujours se plaindre, jamais elle ne récupérera le travail qu’elle a fait. Et puis quoi encore. De toutes manières, elle ne peut rien contre moi. Elle n’est qu’un être insignifiant, un grain de sable sur une plage. Je plisse les yeux, cherchant plus minutieusement alors que je prétends vouloir faire monter quelqu’un sur scène. Les rangs de devant se pressent pour que je les choisisses. C’est elle que je veux. Elle et pas une autre. Pour la traîner un peut plus dans le désespoir et la honte.

Je me mords la lèvre au sang, de le voir prendre tant de plaisir sur ce que j’ai fait, que je me suis démenée à faire. Soudain, avec un grand sourire faux et pleins de sous entendus, il annonce qu’il va faire monter quelqu’un. Il réduit ses yeux à deux fentes brunes, scannant la foule. Je ne prends pas la peine de reculer, il ne peut pas me voir. C’est moi qu’il cherche avec tant de minutie ? Dommage pour lui, je ne rentrerais pas dans son petit jeu. Je reconnais ma défaite. J’ai perdu, déloyalement. Alors, pour une fois, je vais me rabaisser à son niveau. Et à ce jeu là, je vais le vaincre. Déloyalement. Par les même moyens bas que les siens. Ce n’est pas acte de courage. C’est juste de la vengeance, palpable.

Alors que l’annonce de la dernière chanson résonne dans la salle, un coup de feu retentit. Puis un second. Puis un troisième. Des cris résonnent, comme en écho à ces détonations. La panique prend le dessus. Les regards affolés convergent tous vers la sortie. Les mouvements suivent. Et bientôt, les fans qui quelques minutes plutôt se pressaient devant la scène prennent le chemin inverse, poussant la porte de sortie de toutes leurs forces. Les baraques humaines de sécurité ne savent plus ou donner de la tête. Et alors que les portes de sortie s’ouvrent, un nouveau coup de feu retentit, augmentant encore la panique. Un cri retentit. Le chanteur s’est effondré au sol. Du sang s’écoule lentement de son épaule, et de son ventre. Son frère se précipite, Soulevant légèrement sa tête, hurlant à l’aide. Mais personne ne semble l’entendre. Et alors qu’il lève les yeux pour supplier un quelconque dieu en lequel il ne croit pas de sauver cet être dans ses bras qui est tout pour lui, il l’aperçoit. Elle est perchée sur une poutre, au plafond. Comment est elle arrivée là ? Il n’en sait rien. Il s’en fiche. Tout ce qu’il sait, c’est que la haine qu’il éprouve pour elle est sans pareil. Il hurle, à s’en arracher les cordes vocales. Il lui hurle qu’il aura sa peau. Il retire son tee-shirt, l’arrache, compresse les deux plaies sanguinolentes de son frère, de son autre moitié. Qu’il sent devenir de plus en plus froid. Il appelle à l’aide les deux autres membres de son groupe. Qui, sans qu’il ne s’en soit aperçut, sont déjà à ses cotés. Tous deux s’occupent du chanteur, tandis que son frère s’est levé, avant, porté par la rage, vers cette être irréel sur sa poutre en acier. Elle le regarde, le traverse, comme si elle ne le voyait pas. En revanche, lui a bien vu l’arme, le revolver dans ses mains. Il ne voit plus que ça d’ailleurs. Il lui demande ce qu’il lui a fait, lui hurle des injures, supplie, crie, pleure. Et alors qu’il entame de faire demi-tour, alors qu’une sirène arrive au loin, il ramasse au sol une boîte en métal quelconque qui traînait au pied d’un empli, et lui lance de toutes ses forces. La boîte vole, décrit un arc de cercle et vient heurter la jeune fille au visage déformé par la haine et la satisfaction d’avoir enfin pu accomplir ce à quoi elle aspirait.

Soudain, elle tangue. Chancelle. Tente vainement de se rattraper à quelque chose. Rien à faire. Elle entame sa chute, silencieuse. L’arme atteint le sol dans un bruit d’éclat. Elle voit sa vie défiler devant ses yeux, si rapidement qu’elle n’en saisi que la moitié. Sa sœur avec qui elle s’entendait si bien qui la hai de tout son être maintenant, ses parents, morts dans un accident de voiture. Le sourire hypocrite de la première fois qu’ils se sont rencontrés. Elle avait de suite su que quelque chose clochait. Dans ses oreilles, derrière le bruit du vent produit par la vitesse de sa chute et celui, déformé, de la sirène d’une ambulance, résonne sa chanson. Chantée par une voix irréelle. Et alors que le refrain est sur le point de s’achever, elle ferme les yeux, abandonnant tout espoir.

Un bruit sinistre semblable à du bois brisé accueille les six ambulanciers arrivés les premiers. D’autres sirènes viennent ponctuer le bruit de la panique et du sang battant dans les oreilles des personnes présentes Un corps est allongé, au milieu de la pièce. A peine deux des ambulanciers se sont-ils penchés au dessus de cette fille, qu’ils repartent. Cervicales brisées, net. Plus rien à faire. Ils accourent vers le chanteur, se dépêchant de lui administrer le plus de soin possible. Pendant qu’ils s’affairent à le sauver, son frère s’approche du corps inanimé de la fille. Son visage est tordu en une expression de déception. « Ses jours se sont pas en danger, aucun organe vital n’a été touché. » Les mots résonnent, viennent frapper les parois de la tête du guitariste. Ses deux autres amis viennent le serrer dans ses bas, tandis qu’on emporte son frère sur une civière. Et alors qu’il s’apprête à sortir de la salle, il adressa un dernier regard à sa parolière, dont on s’occupe déjà du corps dénué de toute vie. Un regard non pas de haine, ni de mépris, ni de pitié. Un regard neutre, vide de toute expression. Ce n’était qu’une fille comme une autre. Une fille folle, comme une autre …

Han, mais j'aime quoi !
C'est génial, j'étais triste que la fille meure à la fin quand même. Elle s'est vengée, même si c'était Bill.. Quand même quoi, c'est un salaud

Merci !!! =D et contente que ça vous ai plu à toutes les deux =)

J'ai adoré. Le contexte, l'écriture, l'histoire.
Par contre je reste perplexe, j'ai l'impression de pas vraiment avoir bien compris la fin.
Enfin de pas y être entré comme j'étais entré dans le texte.
Et puis j'ai vu l'enchaînement se produire rapidement, cela aurait pu trop me gêner mais sa marque une coupure et avec le contexte sa allait.
Oui j'ai adoré.

Aww ! =) Thanks ! ><

Mais, si tu veux, en fait, la fin, je l'ai écrite d'une traite, un peu coupée du monde tellement j'étais inspirée. Et que je me suis relue, je me suis demandée pourquoi j'avais fait ça. Donc je te comprends parfaitement ^^ J'ai hésité à changer, à laisse la fille vivre et Bill être grièvement blessé ou mourir, happy end ... Et puis, je me suis re relue une fois, et je me suis dit que ça ne collait pas avec l'ambiance du début, la haine qui l'habite et tout et tout. Je me suis dit qu'une fin joyeuse casserait tout cet effet là.

Alors j'ai laissé ça ^^, où en fait, elle meurt sans savoir qu'il survivra sans problèmes, ce qui fait que, d'un certain coté, elle ne sait pas qu'elle a fait tout ça pour rien, à part pour sa seule certitude d'avoir pu réaliser sa vengeance, ce qui lui suffit amplement, de savoir qu'elle l'a blessé et que, même si elle meurt, il gardera des traces d'elle.

Et puis, d'un autre coté, elle meurt, à cause, non pas de Bill, sinon la pauvre xD Mais de son frère jumeau, qui est en quelques sortes une partie de lui, donc on se rend compte que sa vengeance se retourne contre elle. On se rend compte à la fois que finalement, la violence n'arrange rien (sauf peut être la colère, mais bon ^^"), et qu'au finale, rien n'est vraiment juste, puisqu'il a réellement détruite sa vie jusqu'au bout. C'est à la fois une fin injuste et heureuse, et puis, j'ai pas voulut tenter de faire mieux, j'ai préféré laisser comme tel ^^

Voilà, une loooooongue réponse qui explique, en gros, les états d'esprits et la signification de l'histoire, si jamais ça vous aide à mieux comprendre et tout =)

Mdrr j'aime les longues réponses mais je ne pense pas en faire une aussi longue désolé lol.
Non mon sentiment de gêne n'était pas par rapport à sa mort car moi aussi je l'aurais faite mourir je pense fin je l'aurais pas laissé vivre.
Non en réalité je ne sais pas trop ce qui me laisse sur ma fin, et surtout ce que j'arrive pas à ressentir dans le passage mais jle relirais sans doute et peut être que cette fois ci je comprendrais mieux =D

Ok ok ^^ En tout cas, contente que ça t'ai plu =)