[T] Aime-moi, Anna...aime-moi. I

Sans rien dire, je le laissai là.
Il me détestait. Mais je l'avais bien cherché.
Alors que je sortais de chez lui, mon portable sonna.

[…]

Arrivée au bas de l'immeuble,
je sonnai à l'interphone de l'appartement des jumeaux Kaulitz.

Je m'empressai alors de monter jusqu'à chez eux.
Alors que je patientais, après avoir sonné, m'attendant à ce que Tom ouvre la porte,
celle-ci s'ouvrit à la volée sur son double, qui furieux, me bouscula avant d'emprunter les escaliers.
Il me sembla percevoir une insulte en ma direction : « Pétasse », avait-il murmuré.
Tom apparut dans l'encadrement de la porte, un peu gêné.

En réalité, l'espèce de répulsion que j'inspirais à Bill me rendait on ne peut plus triste,
et ça, Tom le savait bien.

Il me répondit par un soupir qui, venant du plus profond de lui-même,
s'échappa de sa poitrine,
que je sentis se soulever puis s'abaisser contre ma joue.
Le silence emplit alors la pièce, et je compris qu'il ne me dirait pas à quel point tout cela l'affectait.
C'est là que je me rendis compte de quelque chose : à cause de moi, Tom s'était engueulé avec son double.

A cause de moi, Gustav souffrait, Tom souffrait, et Bill aussi.
Georg lui, s'était tenu à l'écart de tout cela, depuis le début.
Il ne souhaitait pas juger les histoires d'amour des autres,
alors que lui-même était amoureux et vivait une histoire sans problème depuis plus d'un an.

On resta enlacés un bon moment.
J'aimais particulièrement ces moments où Tom était juste Tom,
et non « le grand Tom Kaulitz », guitariste de Tokio Hotel et fantasme de nombres de filles dans le monde entier.
Cela faisait maintenant un mois que j'en étais amoureuse. Ou du moins, que j'étais bien avec lui, mieux qu'avec Gustav.
Je supposais que bien des filles, bien des jeunes femmes m'auraient envié, si elles savaient.
Je bénis alors les paparazzi d'avoir épargné les Tokio Hotel,
et surtout les G's ces derniers mois. Ça allait être une toute autre affaire avec Tom.
Je me sentais peu à peu m'endormir, bercée par les bras de Tom.

[…]

Je me réveillai, quelques heures plus tard, dans le lit de Tom,
encore un peu épuisée par les émotions de ma rupture avec Gustav.
Des voix venant du séjour me parvinrent : une dispute.

Silence.

Silence à nouveau.
Brisé par la voix de Tom, qui fit de son mieux pour contenir sa rage envers son cadet.

Bill, hilare, ne pouvait plus s'arrêter de rire. Je me sentis tout à coup très mal à l'aise.
Tom était en train d'être humilié. PAR SON PROPRE FRERE JUMEAU.
C'en était trop pour moi.
Je m'effondrai en larmes, et sortis en trombe de la chambre, et quittai l'appartement sans un seul regard pour les 4 jeunes hommes,
qui eurent du mal à ne pas retenir des injures lorsqu'ils s'aperçurent que j'avais entendu une bonne partie de leur dialogue mouvementé.
J'entendis tout de même Bill crier : « Bon vent ! », avant de claquer la porte derrière moi.

Le lendemain, la sonnerie de mon portable me réveilla.
Il avait essayé de mon joindre toute la nuit, et une bonne partie de la mâtinée.
J'avais une vingtaine d'appel en absence. Et le même nombre de messages sur ma boîte vocale.

Une larme vînt rouler le long de ma joue.

Quelqu'un frappa à la porte. Mes parents étant parti travailler, je me dirigeai donc vers le hall d'entrée.

Je raccrochai alors mon téléphone puis ouvris la porte.

Mon visiteur n'était autre que mon interlocuteur que j'avais délaissé deux secondes auparavant. Tom.
Ses lèvres s'étendirent en un sourire immense dès qu'il s'aperçut de l'effet que sa surprise avait provoqué chez moi.
Ses yeux pétillaient de bonheur, et n'étaient que le reflet des miens, qui, quoiqu'encore un peu surpris, riaient,
écho à un rire qui s'échappait de ma gorge, en cet instant.

Je me dis alors que j'aimerais qu'on se dispute plus souvent, si c'était pour se retrouver de cette façon.
Soudain, je le sentis me soulever du sol, et tout en continuant à m'embrasser, il nous conduisit à ma chambre...

Je fus réveillée, quelques heures plus tard, par le bruit de la porte d'entrée qui claqua brutalement.

Mes parents venaient de rentrer. Et ils étaient de mauvais, très mauvais poil.

J'entendis alors des pas se diriger vers ma chambre.

Tom et moi rougîmes, lui de honte, moi de colère.

Je ris à l'autre bout du fil. Cette fille était une bouffée d'oxygène. Toujours là pour me remonter le moral.