Coup d'gueule sorti d'un seul coup.
Je n'sais pas si ça peut vous plaire,
mais je l'ai posté quand même,
on ne sait jamais.
<3[ Chanson = Zazie - Je suis un homme. (Totem)
[ vidéo à ne pas visionner, chanson à ne pas écouter,
toute fois, seulement si vous ne voulez pas sortir de vos putains de rêves roses bonbons où Tout Le Monde il est beau, Tout Le Monde il est gentil. --'
Quand à celles qui veulent ce prendre un baffe en pleine gueule, allez-y, je vous en prie.. <3 ]_________________
Un homme trempé jusqu'aux os marche lentement sous la pluie battante. Il ne regarde pas devant lui, il ne regarde nul part, de toutes façons, il n'y a rien à regarder ici-bas. Cet homme aux cheveux dégoulinants, au visage noircit par le maquillage fondu, aux yeux noirs profond, cet homme, c'est Moi. Mon prénom ? Je n'en ai pas, ou plutôt, je n'en ai plus; j'ai abandonné le mien souillé par une réputation trop encombrante. Vous m'avez reconnu ? Et bien tant mieux pour vous, voilà un sujet de conversation pour votre famille, si toute fois vous en avez une. Parce que oui, je sais bien que ça vous amuse de balancer sur les autres, surtout sur ceux que vous ne connaissez pas. Oui, oui, je comprend tout à fait que vous ayez besoin de ça pour vous sentir plus heureux. Vous pensez que je n'suis qu'un con qui a gâché sa vie à cause d'un rêve de gamin, pas vrai ? Et bien, vous n'avez plus qu'à sauter de joie : vous avez raison. Et voir ou savoir les gens malheureux, sa vous réjouit, hein ? Vous avez besoin d'une putain de comparaison pour vous rendre compte que finalement vous avez un peu de chance. Mais au fond, si on regarde bien, me comparer à vous est strictement inutile, on est tous pareils, on est tous des hommes, on est tous des cons.
Je suis un homme de Cro-Magnon
Je suis un singe ou un poisson
Sur la Terre en toute saison
Moi je tourne en rond, je tourne en rond.
Oui, je tourne en rond comme un lion en cage, parce que je n'ai plus que ça à faire. Mourir ne servirait à rien, je tournerais en rond ailleurs, voilà le seul changement que ça m'apporterait..
Mais j'avoue que j'y ai pensé, pendant ces longues heures de solitude assis sur mon lit en lingots d'or à pleurer toutes les larmes de mon corps, oui, j'ai pensé à la mort. Cette chose noir et si lointaine pour moi m'est soudain apparue comme une lumière dorée sortie des ténèbres, venue me sauver de ce Monde de merde qui me déglingue les narines avec ses odeurs de pollutions, qui me bouffe les yeux avec ses montagnes de détritus, qui me détruit les poumons avec son air épais comme la pierre, qui me défonce les pieds avec son béton dur comme du bois, et plus dégueulasse que n'importe quelle poubelle. Oui, la mort a hanté mon esprit pendant un long moment, mais je l'ai abandonnée.
Si je suis un lâche ? Non, quelle idée, ce n'est pas la douleur qui m'effraie, croyez moi. Et si vous voulez une preuve, jetez un coup d'oeil sur mes bras lacérés par les cicatrices.
Non, ce n'est pas non plus la peur qui me retient, la peur est ma compagne désormais, j'aime l'avoir à mes côtes, surtout lorsqu'elle décide de me grignoter les entrailles.
Si je ne plonge pas dans l'abysse de l'Autre Monde, c'est justement parce qu'il y a un autre Monde. A quoi bon mourir si c'est pour errer dans la pourriture d'ailleurs. Vraiment, quitte à tourner en rond, autant le faire ici, avec mes semblables, car après tout, je ne suis qu'un homme comme il en existe tant.
Je suis un seul puis des millions
Je suis un homme au coeur de lion
A la guerre en toute saison
Moi je tourne en rond, je tourne en rond.
Au printemps, je tourne autour des bourgeons naïf et innocent qui ne vivent que pour grandir et voire le Monde. En été, je tourne autour de ces fleurs narcissiques qui tentent vainement de ce convaincre que ce qu'elles voient n'est qu'illusions. En automne, je tourne autour de ces fleurs qui fanent, refusant d'admettre que c'est ce Monde qui leur promettait tant qui les a tuées. En hiver, je tourne autour du désert de glace où les âmes errantes crient haut et fort que la vie n'a aucun sens, brûlant mes oreilles dans lesquelles tombent leurs cries désespérés. Et puis, tout recommence, les bourgeons naissent, vivent et meurent, puis déchire le vent de leurs hurlements inaudibles.
Je suis un homme plein d'ambition
Belle voiture et belle maison
Dans la chambre ou dans le salon
Moi je tourne en rond, je tourne en rond.
Oui, croyez moi, l'argent ne fait pas le bonheur, au contraire. Mais je sais que vous vous en foutez de mes avertissements. Pourquoi apprendre la vie d'un gosse d'à peine vingt ans lorsqu'on en a cinquante, hein ? Et bien parce que ce gosse, il en a vu de toutes les couleurs durant ces vingts années plus longues qu'on peut penser, surtout du gris et du noir, mais du bleu aussi, dans l'océan qui l'appelle de toute la puissance de sa profondeur; et puis du vert, sur les pelouses artificielles des jardins des vieux riches; et du rose, sur ces barbes-à-papa plus chimiques qu'autre chose; mais surtout, surtout du gris. Alors je vous préviens une fois de plus : l'argent, ça fait crever.
Je fais l'amour et la révolution
Je fais le tour de la question
J'avance, avance à reculons
Et je tourne en rond, je tourne en rond.
Oui, je me suis battu contre tout ce qui me faisait chier, tout ce qui faisait foirer tous mes plans, mais maintenant que la défaite m'a apprivoisée, maintenant j'ai arrêté de me battre. Oui, j'ai renoncé, parce que je me suis rendu compte que c'est contre vous que je me battais, vous humains, cons comme ce n'est pas possible d'imaginer, et pourtant c'est la vérité. J'ai renoncé parce que, vraiment, vous et votre connerie êtes imbattables. Non, inutile de lever la tête par fierté, cette victoire n'est en aucun cas un compliment. Mais vous, vous comprenez tout de travers, alors. Alors, las d'essayer de chercher une issue là où il n'y en a pas, je tourne en rond.
Je fais le monde à ma façon
Coulé dans l'or et le béton
Corps en cage, jeté en prison
Moi je tourne en rond, je tourne en rond.
Oui, j'avoue qu'au début, montrer notre puissance avec fierté me plaisait bien, j'étais content de ces monuments qu'on a construit pour montrer notre grandeur, mais bordel, on n'est ni puissants, ni grands, on est que des cons qui pensent qu'à leur cul. Et puis, ouvrez les yeux, ces buildings en métal, ces pics qui touchent le ciel, ils sont immondes, notre Monde est couvert de métal, mais c'est affreux le métal. Mais au fond, vous aimez la laideur autant que j'aime la douleur, n'est-ce pas ?
Assis devant ma télévision
Je suis de l'homme, la négation
Pur produit de consommation
Oui, mon compte est bon
Mon compte est bon.
Est-ce que vous vous rendez compte que ce putain d'écran qui vous crache ce tissu de merde à la gueule vous déglingue le cerveau ? Bordel, on vous dit ce qu'il faut faire pour être heureux maintenant, on vous dit ce qu'il faut acheter pour votre bonheur, pff, comme si le bonheur de chacun résidait dans un paquet de gâteau. Et puis, vous lisez ces informations au bas des publicités ? Ces merdes qui vous disent en tout petit caractère de ne pas manger trop sucré lorsqu'on essaye de vous vendre un sachet de bonbons. Mais Merde ! On nous prend pour des cons, mais au fond, on a pas tord puisque c'est ce que nous sommes, des cons.
Je suis un homme au pied du mur
Comme une erreur de la nature
Sur la Terre sans d'autres raisons
Moi je tourne en rond, je tourne en rond.
Oui, c'est bien ça, le créateur du Monde à du se planter dans ces calculs, parce que nous ne sommes que des erreurs, des beugs électriques qui, faute de pouvoir faire ce pourquoi ils ont été conçu, tournent en rond sans arrêt.
Ne dit-on pas l'erreur est humaine ? Si, on le gueule partout, pour se défendre, pour se dévêtir de toute faute. Mais, ce n'est pas ça que ça veut dire. Cela ne signifie pas que tout le monde peut se tromper, cela signifie que nous sommes des erreurs pures et simples, vouées à l'échec. Je suis une connerie, et vous, vous aussi, puisque nous sommes tous les mêmes. Nous sommes des conneries qui tournent en rond, parce que finalement, après ces fautes de dosage, c'est la seule chose qu'on sait faire.
[. . .]
On est tous pareils, certes, mais il y a quand même une différence entre vous et moi, minuscule, je vous l'accorde, mais importante malgré sa taille. Vous, vous êtes des cons aveugles, et moi, moi j'ai ouvert les yeux. Moi je me rend compte de toutes ces merdes, mais vous non.
Je suis un homme et je mesure
Toute l'horreur de ma nature
Pour ma peine, ma punition,
Moi je tourne en rond, je tourne en rond.
Alors, vous pouvez me jugez, moi qui traine sous la pluie sans but, sans une quelconque direction que pourrait suivre mes pieds sanglants qui marchent dans les flaques, mais je n'en ai rien à foutre. Ca ne changera pas mon itinéraire, je tourne en rond, et ce pour toujours..
Tu vois, j'suis pas un homme,
Je suis le roi de l'illusion
Au fond, qu'on me pardonne
Je suis le roi, le roi des cons.