[T] Tout est possible quand le coeur y est.

Episode 1 :
Le vent balaye mon visage,
Je contemple l'horizon, loin devant,
L'odeur du sel emplit mes narines.
Je regarde la lumière balayer la surface de la mer,
Les cheveux au vent.
La voix se fait plus pressante, je repense à ses mots, si blessants.
Elle m'a demandé de disparaitre, de ne plus exister.
Elle a dit qu'elle voudrait me voir morte.
Comment a-t-on pu en arriver là?
Comment est-ce possible?
Comme en guise de réponse, des images jaillissent de ma mémoire,
Deux corps enlacés, une étreinte passionnée, un accomplissement, et même un soulagement.
NON!!!
Je n'ai pas le droit d'y repenser,
Je suis en haut de ce phare, le gardien étant un pote, il m'a laissée monter.
Je viens toujours ici pour réfléchir.
Là, je réfléchis à ce que j'aurais dû lui dire.
J'aurais dû lui dire que j'allais bientôt mourir, dans six mois, d'après le médecin.
Je ne savais vraiment pas quoi faire. Mon pauvre petit cerveau n'arrivait pas à suivre ma pensée!
Je décidais, après de nombreuses maltraitances cérébrales qui ne seront pas dévoilées ici par respect de la bienséance (la phrase qui tue! ) d'aller la voir pour que l'on puisse s'expliquer.

Episode 3:
La porte d'entrée claqua, mon sang se glaça, faîtes que ce ne soit pas qui je pense...
Je me retournes et voit... la personne que je ne voulais pas voir.
"Bill, soufflais-je."
Des images me revenaient en tête, ses mains sur mon corps, nos souffles exaltés.
"Elle est furieuse, même moi je ne suis pas arrivé à la calmer."
Ses paroles me rammenèrent à la réalité.
"Où est-elle?
- Avec mon frère et les deux G au parc."
Je fonçais vers la porte mais quand j'arrivais à sa hauteur, il m'arrêta :
"Ca ne servirais à rien, tu sais très bien comment elle est, laisse-la se calmer, écrire pour se défouler et après tu iras lui parler.
- Quoi! Tu veux qu'elle reste comme ça! Dans cet état? J'ai la ferme intention d'aller lui parler.
- S'il te plaît, tu ne ferais qu'empirer les choses!"
En disant ces mots, il s'était rapproché de moi et avait planter ses yeux droit dans les miens. Je sentais son souffle sur mon visage, je me noyais dans ses yeux et ses lèvres si proches des miennes étaient une pure torture.
Sur ce, la porte de l'appart s'ouvrit...

Bon, qu'est-ce-que je fait plantée là? J'y vais.
(Ellipse d'une semaine, pendant laquelle je reste au phare).
Je me retrouve une fois de plus sur le phare,
De nouveau seule avec moi-même.
Mais malheureusement, plus pour longtemps,
J'ai rendez-vous avec le medecin.

Une heure plus tard, je suis donc dans son cabinet. Il vient de finir de m'examiner:
"Votre état à l'air d'être stable, mais je vais vous faire refaire des examens.

-Vous pouvez me dire dans combien de temps je vais mourir?

-Non, je ne peux faire aucune estimation.

-Ah bon?

-Oui!"
Je ne sais pas pourquoi, mais j'était persuadée qu'il m'avait dit que j'allais mourir dans 6 ou 8 mois!!!

"Mademoiselle, vous m'écoutez?

-Ah, pardonnez moi, j'était plongée dans mes pensées.

-Je vous disais que vous pouviez mourir dans 8 mois, comme dans 10 ans. Votre avenir est incertain et le seul moyen d'être sur de ne pas mourir du jour au lendemain est de subir une greffe. Mais vous savez comme moi que nous n'avons pas toujours de coeursous la main. De toute manière, je vous appelle si nous trouvons un coeur à vous greffer."

Nous fixâmes une date pour les examens, , puis nous nous separâmes sur une poignée de main.
Une fois sortie dans la rue, je me mis à réfléchir, tout en allant à la pharmacie. Je n'ai parlé à personne de ce (petit) problème, sauf à Bill.
D'un coup, je nous revoit, lui sur moi, nos corps entremélés, le plaisir qui monte.
Il faut que j'arrête d'y penser!
Ah! Je suis arrivée à la pharmacie.
J'en ressort un quart d'heure plus tard, mes cachets à la main. Pfff!!! Je regarde mon ordonnance, totalise les cachets, ça fait 6 boîtes differentes, 3 cachets de chaque, 3 fois par jour, ça donne, 54 cachets par jour! Attends, je dois avaler 54 cachets par jour! Non mais j'y croit pas!
Bon, je vais où maintenant? Si je retourne au phare, monpote aura des problèmes, et je n'ai pas envie de tomber sur une furie en me risquant à l'appart!
Un coup de klaxon me sortit de ma (profonde et existencielle) réflexion.
Je me retourna et vit...

Episode 7:

A cet instant, la porte s'ouvrit et Bill sortit en trombe et manqua de me faire tomber. Arrivé au bout du couloir, il sembla hésiter, puis s'arrêta net, et refit le chemin en sens inverse, se planta devant moi, et...il avanca le plus possible son visage du mien, de telle sorte que nos fronts se touchèrent et se mit à m'embrasser langoureusement.
Je sentais son piercing caresser ma langue et nos corps se rapprocher. Le désir se faisait plus pressant, plus présent. Oh non! Je ne devais surtout pas faire ça. Comme si il avait lu dans mes pensées, nos lèvres se séparèrent dans un soupir de contentement. Il ne s'éloigna pas pour autant, son corps resta collé au mien, de longues minutes, les yeux dans les yeux. Puis il se détourna soudainement et s'éloigna rapidement, sans un mot. Georg me lança un coup d'oeil à la fois surpris et dégouté.

- Tu ne savais rien? lui demandais-je.

- Non, je savais que Gwen était hyper énérvée, mais je ne savais pas pourquoi. Qu'est-ce-que vous avez fait? Tu imagines le mal que tu lui fait?

- Georg, tu ne sais rien!

- Non, c'est vrai, je ne sais rien. Après tout, je ne sais pas que tu as couché avec le copain de ton amie et que par la même ocasion, tu as brisé les rêves de cette même amie. Je ne pensais pas non plus que tu étais comme ça!"

Il tourna le talons et claqua la porte derrière lui (décidement c'est devenu une manie!). Je me retrouvais donc seule dans le couloir. Je m'appuie contre un mur et me laissa glisser par terre. Je ne sais plus quoi faire. Je repense au moment où nous sommes arrivées ici, il y a un an. On s'entendait super bien avec Gwen, c'était la super galère, on n'avait pas de fric, on entandait dans un appart miteux et on ne les avait toujours pas vu. Six mois de galère. Six mois avant qu'on ne les croise et qu'on ne tombe immédiatement amoureux les uns des autres (Wouah! Ca sent la partouze!). On a donc emmenagés tous ensemble et depuis, on coule des jours heureux. Mais maintenant, grâce à moi, tout cela vole en éclats. Georg a raison, j'ai brisé les rêves de quelqu'un qui était une vraie amie. Comment ais-je pu faire ça? Tout ce à quoi je touche s'écroule, se transforme en désastre. Je ferais mieux d'écouter ce que m'a dit Gwen! Je ferais mieux de disparaitre, de ne plus exister, de mourir. Je sens alors une main dans la mienne.
Mais il n'y a personne, comme à chaque fois. Je n'ai toujours pas réussi à trouver qui c'était, mais cette main est toujours là quand il faut (ou presque!).