Cela doit bien faire trois bonnes heures que vous êtes dans cette boîte. Tu as eu le temps de boire et de t’amuser comme à ton habitude. Tu es un peu bourré. Ça t’arrive parfois, à toi comme aux trois autres, quand la fête vous prends un peu de trop, quand le bonheur claque sous votre nez un peu trop fort. Mais c’est juste un peu trop, pas tant que ça. Sans conséquence. Vous faîtes attention à ne pas dériver. C’est ça l’important. Malgré le succès, toutes ces filles, tout ce fric, vous veillez à rester authentiques.
Alors ce soir ressemble à celui d’un adolescent de votre age. Un peu d’alcool, de musique, de filles.
Cela doit faire une bonne dizaine de minutes que ton corps se déhanche près du sien. Il t’attire, la passion brûle déjà ton corps, tu ne résisteras pas plus longtemps, à l’attente de ce plaisir. Tu lui embrasse le cou, et remonte jusqu’au lobe de son oreille. Tu lui prends la main et l’entraîne loin de la piste de danse. Tu fais signe à Saki, il a compris.
Vous sortez et vous retrouvez dehors. Vous attendez sur le parking, quelques instants, mais c’est suffisant pour ressentir le froid de cette nuit noire. La voiture est là, grand van noir. Saki vous ouvre la portière, tu t’enfournes à l’intérieur, entraînant ta proie avec toi. L’engin démarre.
Malgré les refroidissements du dehors, tes pulsions sont toujours là. Tu reprends l’initiative et colle son corps sous le tien. Tu ne le regardes presque pas, ne sentant que ses mains sur tes hanches, et ton sexe gonflé. Tu emprisonnes ses lèvres entre les tiennes. Le temps n’a plus aucun sens.
Vous voilà déjà arrivés à destination. Le conducteur a pris soin de vous emmener dans le parking de l’hôtel, à l’abri des groupies. Tobias est déjà là. Il vous fais sortir et vous accompagne jusque dans ta chambre, à l’affût d’un quelconque intrus possible. Pendant ce trajet tu t’es détacher du corps de ta victime, sans soucis, tu as l’habitude. Puis l’excitation reviendra vite.
Enfin te voilà dans ta chambre d’hôtel, luxueuse. Après une dernière vérification de celle-ci par le garde du corps, vous êtes enfin seuls.
Pas de temps à perdre, vos corps sont déjà allongés sur le lit, toi sur le sien, évidemment. La chaleur remonte vite, très vite. Mais tu décuves aussi. Plus vos caresses se font intenses, plus tu t’intéresses à l’autre, plus tu l’observes. Tu finis par t’en rendre compte, que sous ce corps, n’est pas la femme que tu avais imaginé. Il avait les traits féminins, et toi tu avais trop bu.
Tu t’arrêtes ce que tu faisais. Un « Tom ? » sort de sa bouche.
Bein oui, quoi Tom, tu n’as plus envie de lui ? C’est du sexe pour du sexe de toute façon. C’est un homme, c’est pour ça que ça te dérange ?
Tes yeux se perdent dans les siens.
Tu commences à lui retirer son T-Shirt, doucement, retraçant avec tes mains les lignes de son corps. Tu observes chaque parcelle de lui. Il te donne envie, Tom ?
Oui, mais c’est même pire que ça.
Le voilà le torse nu. Tu l’embrasses tendrement, remontant jusque dans son cou, jusqu’à sa bouche. Il gémit un peu, ça te plait. Tu t’en fous d’habitude.
Il se fait soudain plus entreprenant. Tu te retrouves sous lui, pour seul vêtement ton boxer. Ça ne se passe pas comme ça habituellement.
Ses baisers sont doux, acidulés. Son corps est chaud, réconfortant.
Tu es soudain apeuré. Quelques larmes roulent doucement sur ta joue.
C’est la première fois avec un homme, c’est ça qui te fait peur, Tom ?
Non c’est la première fois que tu aimes quelqu’un, tu as juste peur que lui ne veuille que du sexe, et que demain il disparaisse.
Il te regarde avec incompréhension. Surpris par tes yeux humides. « Tu veux qu’on arrêtes ? » demande-t-il. « Tu m’aimes ? » lui réponds-tu.
« Peut être bien Tom, mais j’aurais aimé avoir au moins ces quelques minutes de bonheur avec toi, vu que je ne peux pas avoir plus de ta part. Tu me refuses ça parce que je suis un homme ? C’est juste du sexe et une dose de plaisir tu sais. »
Il vient de te renvoyer en pleine gueule ta vie, tes envies, tes pulsions.
« Je te les refuses aujourd’hui, mais tu y auras le droit demain et les jours qui suivront …» voici ton cœur délié, vérité avouée.
Un large sourire s’affiche sur son visage, sur le tien aussi.
Il se décolle de ton corps, pour se placer à ton côté. Il sèche les dernières gouttes sur ton visage. Tu te loves dans ses bras. Il caresse ta nuque. Tu es bien.
Tu vois Tom, c'est ça aimer.