C'est pas génial, je sais. Mais j'avais besoin d'l'écrire pour extérioriser une partie de c'que j'ressens.
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La pluie s’est transformée en orage – comme si son cœur menait la danse. Il inonde la ville d’une eau rageuse – le ciel ressent sa douleur.
[ Y’a celle qui tourne la page sans se soucier de la précédente.
Elle recommence une autre histoire et se moque du dernier orage.
Moi je suis de celles qui ont peur de s’accrocher à la locomotive
Pour cause un cœur trop fragile et l’âme trop émotive. ]
Elle est assise sur un vieux banc, les genoux repliés contre sa poitrine, les écouteurs de son mp3 vissés dans ses oreilles. Ses cheveux blonds plaqués sur son visage par l’eau qui tombe en rafale ont perdu leur éclat.
[ Je me demande souvent ce qui cloche chez moi
Eclairez-moi, je ne trouve vraiment pas.
Il faut croire que je suis une extraterrestre
Au lieu d’attirer les mecs je les fais fuir comme la peste. ]
On pourrait croire qu’un tourbillon destructeur s’installe dans ses prunelles. Toutes les lumières qui riaient à l’intérieur se sont fait la malle. Elles ont pris un autre cap dés le premier virage. Ses yeux éteins regardent le ciel, elle compatie pour sa détresse. Mais cette jeune fille ignore qu’il pleure pour elle – car la souffrance qui la touche l’atteint en premier. Elle ferme les yeux, et se souvient.
[ On s’amusait en bande sans penser à rien
C’était la fête on était ensemble on était bien
Mais un ami à lu dans mes pensées
Et là tout s’est précipité. ]
C’était un jeu stupide –mais elle n’en savait rien. Elle aurait tant voulu que ce soit sincère. Cet instant la hante.
* Il l’a prise dans ses bras et l’a embrassée. Il ne voulait pas qu’elle s’en aille, à la fin. Il lui a même dit je t’aime au téléphone. * Malheureusement tout ça sous l’emprise de l’alcool.
[ Je n’avais rien demandé même s’il me plaisait.
Je n’attendais rien même si je le voulais
Quand ça s’est passé c’était un magnifique instant
Mais tout s’efface après le moment. ]
Des larmes fugitives coulent le long de ses joues. Elle savait pertinemment qu’il ne se souviendrait de rien. Durant la nuit entière, elle a tenté de s’en persuader. Mais une fois de plus ses émotions ont pris le dessus. Et ces mots stupides et involontaires lui retournent le cœur.
[ Je savais qu’il ne contrôlait rien
Que l’entièreté de ses mouvements était involontaire.
Mais une fois encore j’l’ai dans les dents.
Y’a que moi qui suis assez conne pour m’attacher autant. ]
Elle rouvre les yeux et les lève au ciel. Son cœur bat la chamade et elle éclate de rire. Un rire cristallin, trop parfait pour être vrai. Et il sonne faux à ses oreilles, comme au monde entier. Il ne fait que traduire la détresse qui coule dans ses veines.
[ J’ai bien trop peur de monter dans l’bateau.
Trop de crainte de tomber à l’eau.
J’suis trop émotive pour commencer seule une page
Parc’que mon cœur lâche dés que y’a un virage. ]
Pourtant cette fois-ci elle aurait le courage – s’il l’aimait – d’entreprendre ce voyage.
Loin des yeux mais près du cœur ; les plus lointains sont souvent les meilleurs.