[T] S'oublier dans l'infini.

Ok, il n'y a pas de soucis. J'attendrais =)

Suite?!

=O La fin?? Nooon

Voilà, c'est fini. Merci beaucoup les filles, pour avoir été là, pour m'avoir lu, pour avoir attendu, souvent, trop souvent, pour m'avoir fait sourire, pleurer de joie, vraiment, merci.
Je vous aime


Bill repartit après Noël, laissant ainsi sa famille derrière lui pour plus longtemps qu'il ne le pensait.
En effet, les jours, les mois passèrent pour se transformer en année sans que le chanteur revienne vivre définitivement parmi les siens.
Mina grandissait à vue d'oeil, dans un berceau familial assez équilibré. Son intelligence avait rapidement compensé et compris l'absence de son père.
Elle avait trois ans et demi lorsque Carmen décida une chose qui changerait leur vie à tous.
La jeune femme s'installa sur le toit, avec quelques feuilles et un crayon.
Personne ne sut ce qu'elle écrivit, et personne ne saurait jamais à part Bill. Ce dernier reçut une lettre le lendemain, qui acheva de l'alarmer.
Il téléphona en toute urgence à la demeure familiale, mais personne ne répondit.
L'androgyne décida de quitter l'hôpital maintenant, sans même une autorisation.
Après tout, il était Bill Kaulitz.
Il arriva à la fin de l'après midi à Apocalypse.
La maison était vide, il trouva seulement un petit bout de papier sur la comode sur laquelle reposait le téléphone.

##

Les nuages peuplant le ciel gris menaçaient de s'écrouler de pluie d'un moment à un autre.
Il parcourait les rues, essouflé d'une course incessante. Le bout de papier serré dans sa main droite s'agita au vent quand il écarta quelque peu les doigts pour relire une énième fois l'adresse qu'avait griffoné Tom, de son écriture serrée.

« Café de la Liberté.

Apocalypse. »

Il en avait parcouru des rues. Rue de la Liberté. Boulevard de l'océan. Avenue de l'apothéose. Rue de l'orgasmique. Elle lui avait arraché un sourire celle là.
Et il y en avait tant d'autres. Elles semblaient toutes proches les unes des autres. Certaines débouchaient directement sur la plage, et d'autres leurs étaient transversales, du côté des terres. C'est au croisement de deux de celles là, qu'il l'avait trouvé, le café de la Liberté. Une jeune femme derrière le comptoir discutait avec deux filles assises devant elle, en buvant un verre de liquide vert clair. Le bonheur rayonnait ici. Il trouva enfin son frère et son rayon de soleil assis au fond, entre la vitrine et le comptoir. C'est qu'il n'était pas très large ce café.

« Carmen ? »

« Sur la plage. »

Il ressortit en trombe, le temps de commander un Coca au comptoir, et de faire tinter la clochette de la porte vitrée. L'androgyne prit le boulevard de l'Océan, et s'enfonça vers la plage, vers la mer.




C'est alors qu'il la vit. Elle avait les deux bras tendus vers le ciel, au bout de la jetée, et elle hurlait.
Elle hurlait son amour.
Elle hurlait ce qu'elle avait de caché au plus profond d'elle même.
Elle hurlait comme elle n'avait jamais hurlé.
Elle hurlait pour les siens.
Elle hurlait pour sa fille.
Elle hurlait pour son amant.
Elle hurlait le peu d'air qui lui restait dans les poumons.
Elle hurlait la vie, qui la quittait.
Les vagues étaient son écho, frappant en rythme la vieille jetée de pierre.
Elle hurlait.
Elle mourrait.
Elle hurlait.
Les vagues répondaient.
Elle hurlait.
Bill hurla son prénom.
Elle se retourna.
Les vagues répondirent.
Elle fit silence.
Le chanteur sut alors pourquoi il avait choisi sa vocation. Il avait choisi son métier pour un unique but. Ce jour, hurler ce prénom. Ce prénom de Celle qu'il aime. Ce jour serait unique. Il ne le referait plus jamais de la même façon. Mais là, il hurlait. Hurlait le prénom de Celle qu'il aimait. Hurlait le prénom de celle qui maintenant faisait silence, en le regardant.
Et les vagues répondaient.
Il hurlait. Il courait. Pour la rejoindre. Il sauta d'un bond les marches et se retrouva sur la vieille jetée de pierre.
Et les vagues frappaient.
Il hurlait le prénom de Celle qu'il aimait. Celle avec qui il échangea un regard. Le dernier. Celle qui se détourna. Vers la mer. Hurla. Une dernière fois. Et sauta.
Les vagues frappaient les rochers.
Le chanteur hurla, et s'écroula, à genoux, sur la vieille pierre froide et humide. Frappé par la stupeur. Par la peur. Peur.
Et les vagues répondaient.
Il se releva, regarda une dernière fois la mer, et comprit. Elle avait voulu quitter ce monde.
Elle n'était pas faite pour vivre. Elle y avait laissé un enfant.
C'était maintenant à lui de s'en occuper.
Cette enfant vivrait, et lui aussi. Mais Carmen, elle, elle vivrait sa mort.
Elle vivrait ce pourquoi elle s'était préparé depuis sa naissance.
Il se détourna, vers le monde, vers la vie, et fit un pas. Deux pas. Et reprit sa course, dans son grand manteau noir. Il laissait la mort derrière lui, et courait vers la vie.
Sa fille l'attendait, assise à la table du café où il l'avait laissé. Avec son frère. Son jumeau.

« Alors, Carmen ? »

[b]La larme qui coula sur la joue du brun à ce moment, l'unique larme, dévalant sur sa peau jusqu'à ce perdre dans ses vêtements, l'unique larme, elle fit comprendre à Tom que c'était fini. Que Carmen, la grande Carmen, l'unique Carmen, Carmen la droguée, n'était plus. Elle s'oublierait. Dans l'infini.

Et toi et moi on était tellement sûrs
Et on se disait quelques fois
Que c'était juste une aventure
Et que ça ne durerait pas



La patronne essuyait son comptoir. Des femmes étaient au comptoir. Des jeunes filles plutôt. Elles étaient une dizaine. Elles écrivaient, elles parlaient. Elles se connaissaient toutes. Quasiment. L'une, habituée sans doute, passa derrière le comptoir et alla chercher une boisson dans le frigo. Elle resta derrière l'imposant comptoir, à aider la patronne. Elles parlaient avec animation d'une chose qui se trouvait apparemment dans le réfrigérateur.


Bill s'attachait à tous ces petits détails. La vie continuait. Et cela le fascinait. Il voulait que sa fille profite de ces milliers de choses insignifiantes, mais si importantes au fond. Il la regarda dans ses yeux pétillant, et y retrouva la soif que Carmen avait perdue. La soif de vivre.

Epilogue.

«  Excuse-moi de ne pas avoir été là. Excuse-moi de ne pas t'avoir aidé à l'élever. Excuse-moi de ne pas t'avoir assez embrassé. Excuse-moi de ne pas être là. Excuse-moi de ne pas t'avoir accompagné. Excuse-moi de ne pas être celui que tu croyais. Excuse-moi de ne pas avoir été à la hauteur. Excuse-moi de ne pas avoir été un père. Excuse-moi de ne pas avoir été un mari. Excuse-moi. Carmen. Je t'aime. J'espère que de là où tu es, tu entends mes regrets. Je veillerai sur Mina. Je veillerai sur Tom. Je te le promets. Excuse-moi Carmen, excuse-moi. Je ne le dirai jamais assez. »

Il finit son discours, les larmes coulaient abondamment sur ses joues. Son frère se leva, et le serra dans ses bras.
Dans une église, au fin fond de l'Ecosse, deux hommes, semblables, mais si différents, pleuraient dans les bras l'un de l'autre. Pleuraient la mort d'une amie, d'une mère, d'une épouse, d'une femme, de celle qui était leur vie, leur raison d'être depuis ces dernières années. Celle qui leur avait laissé pour toute trace une fille, une petite fille qui ne comprenait pas ce qui arrivait. Une petite fille de trois ans et demi qui quémandait les bras de sa maman, sa maman qui ne la serrerait plus jamais dans ses bras.

xxx

Je n'ai pas grand chose à te dire
Et pas grand chose pour te faire rire
Car j'imagine toujours le pire
Et le meilleur me fait souffrir


Une petite fille, ses longs cheveux blonds volant au vent, court dans l'herbe verte de la prairie. Elle s'arrête un instant, observe attentivement le sol, et cueille une des nombreuses pâquerettes. La fillette reprend sa course et se dirige vers un homme assis en haut de la colline, ses longues jambes nonchalamment étendues devant lui.

" Papa papa ! Regarde ce que j'ai trouvé pour Maman ! "

Son père sourit tendrement et prend délicatement la fleur des mains de sa fille.

"Je suis sûr que ça lui plaira. Allez viens, on va lui apporter."

Il se relève, époussetant ses vêtements aussi noirs que les cheveux du petit ange sont blonds, et lui tend une fine main manucurée. Elle s'en empare vivement, ses 4 ans et la grande taille de son père sont un léger obstacle qu'elle surmonte en se dressant sur la pointe de ses petits pieds. Ils s'avancent ainsi vers un petit enclos entouré d'un vieux mur de pierres. L'homme pousse le portillon en bois délabré et tire doucement la fillette qui hésite quelques instants.

"J'aime pas la nouvelle maison de Maman. Il fait froid et j'ai peur."

"C'est normal que tu aies froid Mina. On est le 1er novembre. Mais il ne faut pas avoir peur d'un endroit où reposent les anges. Allez, viens." fait l'homme avec un sourire. Il détourna son regard vers l'enclos, où deux croix se dressent fièrement sur le ciel gris de la campagne écossaise.
Le père et la fille entrent finalement dans le cimetière, se dirigeant vers la plus récente des deux tombes.

Sur la pierre noire sont gravés en lettres d'or les mots:

Carmen Conacida

31 octobre 1991 – 2 avril 2012

"A notre regrettée mère et compagne."

Mina & Bill Kaulitz

FIN.

Bordel. Apocalyptique. Je m'attendais pas à ca. Je m'attendais pas à pleurer devant des mots. Je m'attendais pas à avoir mal. Mais Merci. Parce que c'est ça la magie.
Merci pour ces moments magiques que tu m'as donné. J'oublierais pas. Non. Ca se perdra pas dans l'infini puisque c'est gravé dans mon coeur. Il y a des récits qui me touchent, celui-ci en fait parti. Il y a des récits que je n'oublie pas, celui-ci en fera parti.
Tu as du talent, beaucoup de talent. Alors ne t'arrete jamais d'écrire.
Merci encore du fond du coeur...

Bordel Darling.
La lire une troisième fois cette fin, ne devrait pas me faire autant d'effet comme si c'était la première et pourtant..
Boulevard de la Liberté. Rue de l'orgasmique.
Et ce café.
Les imaginer dedans.. Dans notre café, celui d'Apocalypse, ça picote mes yeux.
C'est bouleversant Darling.
Je pleurais, parce que la vie de Carmen est terminée, et la Terre continue de tourner.
Mina va grandir, avec son père qui finalement est sauvé. La mort de Carmen a été son déclic.
Tout détruire pour recommencer.

Merci