Un de plus, dans les secondes d'une soirée perdue...
Je ne cherche pas à choquer, seulement si vous lisez juste pour le groupe, vous pourriez bien être déçu...Il les concerne mais pas forcément dans un optique délicat, à vous d'en juger ! ^^
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Et le vase s'éclata au sol dans un bruit sourd.
Le jeune homme porta ses mains à son visage et écouta encore un instant les morceaux s'éparpiller lentement à ses pieds. Chacun se plaçait dans l'air du temps selon sa forme, selon sa largeur, selon ses meurtrissures...Encore un instant...Quelques secondes, par pitié...
Son ombre traverse sa large vision du monde tandis que son cœur s'amoindrit devant ce spectacle écœurant de douceur et vomissant de mensonge...
La nausée envahit lentement sa vie et le meurtre en devient presque fugace. Il pause sa main sur le mur de gauche alors que son corps à soudainement besoins d'un break, d'un arrêt sur image et allons y pour un pauvre retour en arrière...
"J'ai fait une erreur, je le sais, et je n'attends de toi que la logique du pardon que j'aurais eu à ton égard..."
Un malaise, puis un deuxième, ils ne sont que des successions de fictions dont il aimerais être le principal acteur, le protagoniste d'un imaginaire qui ne fait que le bouffer de l'intérieur à petit feu, mais à l'ombre de grande flamme insidieuse et incessante de son existence pourris par cette vérité qu'il ne peux accepter...
Et le train est passé, sans s'arrêter...Il a omis de se stopper, et l'a atteint en plein visage, au milieu du front, sauf qu'il est resté sur place, le corps en suspend, et la gueule pleine de sang, un fouet n'aurait pas fait mieux, un camion n'aurait pas fait pire...
Il pensa très vite, vraiment très vite, trop vite...Tout les mots s'enchaînaient dans une course effréné horriblement longue. Ses yeux parcouraient la chambre dans sa longueur pour y trouver même un insipide chemin de souris, en vain, assumer ses devoirs et suivre le chemin...Son regard se posa sur l'image informe assise sur le lit, implorante petite chose...
De son mètre 80, de ses yeux noirs d'angoisse et rouges de tourments, il aurait pu nommer cette intrus de tout les noms tant que cela rejoignait le pire des vices et le meilleurs des malaises. Il resta immobile devant elle, une larme coulant sur sa joue...
Un morcellement de vent traversa la pièce, un frisson parcourra le jeune homme, ses cheveux virevoltèrent, s'entrelacèrent autour de son pâle visage et s'emmêlèrent dans son cou pour mieux appréhender le moment venu, ce moment où le fracas d'une vie lui raclera la gorge à en cracher du sang et où l'inconscient aura ris toutes les véhémences d'un passé, ce moment où son être s'étranglera de lui même...
Il s'approcha et posa une main sur la joue de la jeune femme, il s'agenouilla et aperçut enfin son visage meurtris de larmes et de grimaces crève-coeur...Pleurs encore, et pour toujours...
Bill : Marie, est ce que la vie t'as choisis pour me faire du mal ?
Sa voix doucereuse laissa entendre à la jeune femme que le mal avait trouvé son bienfaiteur, la claque en était que plus cinglante ...Elle leva son doux visage vers lui, il arborait un sourire jeune et égoïste, elle tenta d'étirer elle aussi ses lèvres mais un doigt long et fin vint l'en empêcher...
Bill : Laisse le temps te pardonner...
Marie : Et toi ? Tu me pardonnes ?
Bill : Le jour où ton cœur saignera entre mes doigts, ce jour la peut-être...
Marie : Tu n'es pas sérieux ?
Bill : T'es franchement pathétique...Je crois que je ne le suis pas ! Tu vois ? Tu entends ce que je dis ? Je CROIS que je n'ai pas envie de te tuer après ce que tu m'as fait !
Marie : Tu me fais peur mon cœur...
Bill : Mais comment tu peux encore m'appeler comme ça ? Mais ferme la bordel ! N'ouvre même plus cette putain de bouche ! C'est tellement...
Marie : Je...
D'un geste de recul, elle cessa toute envie répressive de parler de nouveau. Le doigt du jeune homme vint s'appuyer un peu plus contre ses lèvres de sorte que l'ongle long et tranchant de celui ci perce quelques fines couches de ses muqueuses fragiles et violacées de détresse, elle laisse échapper un hoquet et retient une larme plus lourde que jamais...
Il avait parlé fort, presque hurler pour que le monde l'entende, elle savait que cela ne faisait que commencer, puisque le temps lui était compté, et que le monde continuait de tourner.
Le jeune homme se lève sous le regard apeuré de Marie, elle reste prostrée sur le lit attendant une parole familière de l'homme qu'un jour elle a commencé à aimer. Pourtant, lui, préfère le silence aux reproches, il préfère voir sa peur plutôt que de l'entendre...La vie est ainsi faîtes, on ne connait pas toujours les gens que l'on aime...
Il la regarda longuement, sans continuer le fond de sa phrase et tout en oubliant le pourquoi d'un amour autrefois certain et inconditionnel...
Il se retourna et fit les quelques pas qui le séparait du balcon, il resta devant la fenêtre et repensa à tout sauf aux signes avant coureurs du drame qu'il allait lui même causé. Les minutes s'égrenèrent alors que la respiration saccadée de Marie le sortit de son imaginaire idéal...
Marie : Je ne voulais pas te blesser...Je suis désolé...
Un nouveau sanglot et la rage de l'après, celle du vécu et de l'incompréhension...Bill se retourna sur elle le regard dure et un éclair durant, elle fut persuadé d'avoir aperçu une onde de sang passer les prunelles de ce magnifique ange devenu démon. Elle était nerveuse, prise d'un sentiment de honte déprimant presque gerbant...
Qu'avait elle cru bon de faire ce fameux jour, cette fameuse minute, ces quelques secondes...Toutes ses phrases qu'elle avait pu lui offrir, tout ses mots qu'elle avait pu lui avouer, tout était nuage de poussière et semblant de foutaise enchainant sur la plus puante des images idyllique d'un monde en ruine...Son monde à lui, qui n'était plus que désert, parmi la vie bruyante d'un reflet autrefois luisant de chaleur et d'odeur parfumée à l'élégance ainsi qu'au charme de son visage doucereux, aurait hurler à la terre même dépeuplés que le glamour avait un prénom et une attitude à son image, à elle...Un tout que le monde ne semblait pas vouloir lui enlever...Jusqu'à aujourd'hui...
Bill : On ne connait pas les gens...Tu n'es que...
Marie : Ne dis pas ça je t'en pris...
Bill : Et tu m'empêcheras de dire quoi ? HEIN ?
Ses pas furent si rapide que même une caméra n'aurait su les ralentir...Il s'arrêta en face du visage de la jeune femme, ses deux mains poser sur ses genoux enrouler en tailleur...Elle n'avait pas bouger, prise d'une stupeur sensible et à fleur de peau...Il exerça une pression maladive sur les genoux de Marie, ses jambes presque parallèle au pans du lit, détenaient la clef d'une inquiétante folie. Elle ne réprima pas les larmes de douleurs qu'une mer n'aurait pas su renfermer dans l'abîme de ses fonds les plus profonds...Les reflets de son âme...
Marie : Arr...Arrête...Arrête Bill...Tu me...J'ai peur...J'ai mal...
La colère est parfois le fruit de ses entrailles et le résultat d'une image qu'on n'oserait se donner ou même se nommer maître...Dans un geste désespéré, sortant d'un habituel corps enclin à la douceur et au sourire, Bill s'empara de la chevelure blonde de la jeune femme qui poussa un cris de marthyr et de détresse mêlé à la boule qui avait pris place dans sa gorge et qui grossissait au fur et à mesure des paroles de son autre jusqu'à cet étouffement ultime, celui qu'elle redoutait tant...
Bill : Alors nous avons au moins ça en communs...Tu veux savoir comme j'ai mal moi ? Et bien tu n'en a même pas souffert la moitié ! Tu peux avoir peur...Tu vois, jamais je n'ai aimé quelqu'un, comme je t'ai aimé toi...C'est marrant la vie hein ? Comme tout peut changer en quelques instants, à cause d'une putain de phrase...A cause d'une putain tout court...Tu sais, je crois que parfois le silence vaut bien plus que des mots, et le mensonge rend les choses beaucoup moins difficile...
Les larmes de la jeune femme avait tracé des sillons, et presque des tranchées...Un ultime effort, et bien plus encore...
Marie : Je...
Toi pour moi, moi pour toi, nous pour toujours...Tu...
Tu t'en souviens ? Bill : Foutaises...Charabia qui a fait de moi le plus grand con de la planète et la plus grosse merde de tout les temps...
Marie : Je...Je suis désolé...Je ne voulais pas...
Bill : Ouai...Moi non plus...
Le jeune homme lâcha à peine prise que sa main avait déjà arraché le temps pour atterrir sur la joue de la jeune femme...Une gifle tonitruante, cinglante, trop peu retenue, forte, trop forte, avec la force du poing...Et le noir en pleins jour...
Cette minute fut la plus longue de sa vie...
La jeune femme ne retint pas le poids de son corps qui vint s'abattre violemment au sol. Tel un pantin, elle se désarticula vulgairement après que son visage est percuté le coin en bois de la table de nuit d'où une photo d'elle et lui y trônait depuis quelques heures seulement...La photo pris son envol et s'allégea à côté d'elle, délicatement, comme un sourire après l'horreur, comme un espoir après la rancœur, comme l'effluve d'une cigarette après l'amour...
Bill resta interdit, reposant nonchalamment sur ses deux pieds, le regard posé sur son corps inerte...Un bonheur, un soulagement, puis le doute...Il regarda sa main et réalisa qu'il n'avait pas peser le poids de son geste...Le poids de son amertume...
Après l'incompréhension, vint la panique, puis son regard qui se pose sur ce filet de sang qui s'étale à présent au côté de son doux visage, paisible, encore tracé de larmes et laissant aller avec elle ses souvenirs d'antan...
Il se penche, l'appelle, mais n'obtint pour seule réponse qu'un coup de poing contre la porte l'avertissant que leur départ est imminent...
Le sang continue son bout de chemin et l'hématome qui s'est formé au niveau de son crâne cloture sa route...Le drame n'en ait que plus idyllique, cette douleur venant de lui, émanant d'elle...Presque jouissif, comme une réponse à ses égratignures qui n'en peuvent plus de saigner...
Le jeune homme se baisse, entreprend de passer ses lèvres dans la nuque de la jeune femme, sent la chaleur d'un souffle léger sur sa tempe émanant de sa bouche, il passe une main sur ses lèvres et y laisse un doux baiser bleuté, il la regarde longuement puis se lève et rajoute avec dédain...
"On ne trahit pas un Kaulitz petit amour, surtout pas avec sa chair..."
En quelques secondes, ce même homme rassembla ses affaires déjà préalablement ranger et emporta avec lui la photo légèrement tâchée de sang...Deux anciens sourires y brillaient, croyant en l'avenir durant...Il l'embrassa et laissa derrière lui les méandres de ses actes...Improbable satisfaction...
Infinis vengeance d'un homme anormal, dans un monde banal...
&
Dans le van quelques minutes plus tard, Tom passa une main dans le dos de son frère...
"Je suis désolé d'avoir dût te prouver qu'elle n'était pas pour toi...Trop facile à détourner mon grand...Elle est partie ?
Ouai...
Elle a bien fait...
Je crois qu'elle est déjà loin, très loin même...La vie me paraît simple..."
Bill tourna son visage vers la vitre à son côté et murmura...
"Oui petit amour, je m'en souviens..."
Et le point final d'un roman sans suite...
§
Je prends tout, ne laisse rien, les critiques sont toutes hyper importantes, merci à vous de m'avoir lu !