A écouter sur Coldest Winter__KanYe West
J'ai écrit sur ça, voilà tout.
[POV Tom]
Je me lève, comme tout les matins. Seul. Comme tout ces matins, depuis que tu m’as quitté.
Tenter de faire un pas de plus, pour continuer à vivre. Un pas de moins, vers le désastre. Juste essayer. Ne pas y arriver. Car je sature. Je n’avance plus, je recule. Je m’enfonce dans ce désastre. Ce chaos, crée par Toi, par ton absence.
Oui, excuse moi, aujourd’hui sera différent. Je n’avancerai plus, je ne reculerais plus non plus. J’ai franchis la limite. Pardonne moi.
Je ne vivais que pour Toi. Avec Toi.
Le miroir ne me reflète plus. J’ai changé avec le temps. La mélancolie, et les regrets ont creusé mes traits. A leurs façons. Je suis pâle, si pâle. Comme toi, depuis si longtemps.
Je ne suis que l’ombre de moi-même. Ni mort, ni vivant.
Je ne vis plus, depuis que tu n’es plus auprès de moi. Depuis si longtemps.
Je n’aurais pas pensé que le temps soit si court. Ou si long. Cela fait à peine un mois, et pourtant cela me semble une éternité. Je ne sais pas comment j’ai réussi à tenir. Si longtemps. Sans toi.
Tout est vide. Vide de Toi, de moi. Vide de nous. Tout était différent, autrefois. Rien ne redeviendra comme avant.
Je T’ai perdu, j’ai tout perdu.
Je m’enferme dans la douche. Quelques instants seulement. Le temps de me souvenir de moi. De sentir mon corps. De vivre un peu. L’eau froide bleuît mes membres, les caresses douloureusement. Je me laisse glisser le long de la paroi. Je pleure, doucement. Mes larmes se mêlent à l’eau. Jolie ensemble. Clair, bleu, paisible.
Tout est trop paisible aujourd’hui. Comme si la partie avait déjà été abandonnée. J’ai échoué. J’ai perdu. J’ai déjà ranger les pions, avant d’avoir jouer le coup final. Mon coup fatal.
Je me relève difficilement, mes mains tournent les robinets. Une habitude. Je sors, m’enveloppe dans une serviette. Le corps réchauffé, je ne sens déjà plus rien. Je ne sais même pas si je vis encore. Tu vois, je suis dans le même état que toi. Ni vivant, ni mort.
Je m’habille, enfilant un de ces pantalons et Tee-shirt trop larges, dont tu te moquais. Autrefois.
Et puis me voilà dehors, à l’air libre. Il fait beau tu sais ? Le soleil brille, aucun nuage. Tout est paisible, trop paisible. Cela m’appelle.
Pardonne moi.
Je me dirige instinctivement vers la mer, comme avant. Toi et moi. Tu te souviens ?
La plage est vide, seul un ou deux promeneurs se balade. Ames errantes, un matin de printemps. Comme moi. Enfin non, moi je n’erre plus, j’ai stopper mon chemin tortueux, j’ai arrêté ma perdition. J’ai choisis la fin.
Le sable est doux, il glisse entre mes doigts. Comme le temps. Comme Toi. Tu m’as échappé des mains, sans que je m’y attende, sans rien pour y faire face.
Et puis la mer est belle. Comme auparavant, dans mes souvenirs. Elle est calme, douce, bleue. Les vagues ne sont pas fortes, elles dansent docilement. Vas et vient, entre moi et l’horizon. Tu aurais aimé voir la mer aujourd’hui. J’en suis sur.
Je prends un grand bol d’air frais. Comme nous aimions le faire. Mais je ne respire plus, depuis longtemps. L’oxygène de mon être a disparue. Mes poumons sont comprimés. Tout comme le reste de moi d’ailleurs. Je ne suis que la moitié de moi. Sans Toi.
Je suis lâche. Le courage n’est pas là, pas avec elle. Je n’ai pas la force de la tacher de mon être. Je l’abîmerais. Certainement. Elle est trop bleue, trop pure, pour m’emporter avec elle.
Je refais le chemin en sens inverse. J’ai dit adieu, je reviens à la case départ. J’ai fait mon au revoir, à cette mer, notre mer. Je retourne à l’appartement, notre appartement. Il y tant d’autres choses, auxquelles j’aurai souhaiter dire à bientôt. Car on se retrouvera, ailleurs, dans ce nouveau monde. Celui qui tente en vain de t’arracher à moi. Mais tout est loin, et je suis épuisé. Je suis trop faible.
Le carrelage de notre salle de bain est blanc. Trop blanc à mon goût. Je m’allonge contre le bord de la baignoire. Et la lame glisse lentement sur mon bras. Le sang, ce rouge si pur, commence déjà à envahir le sol.
Pardonne moi. J’espère que tu me pardonneras.
Le blanc, n’est plus si blanc. Et moi je sombre, peu à peu. Je me laisse emporter. Sereinement. C’est la fin.
Ne m’en veux pas. J’espère que tu ne m’en voudras pas.
Je ne supportais plus ce vide en moi. N’être que moitié.
Game Over.
A la vie à la mort, s’étaient-ils dit. Comment pouvaient ils faire, si l’un était à mis chemin entre les deux ? Ni vraiment mort, ni vraiment vivant ?
Et Bill se réveilla, en sursaut. Dans cette chambre d’hôpital. Après un long mois de coma. Après ce foutu accident. Après ce foutu chauffard.
« Moi aussi Tom, je t’aime »
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J'espère que vous aimerai, et que ce n'est pas trop un désastre.