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Sur ma porte, un poing s'est cogné, j'ai sursauté à l'idée qu'un être surpuissant craque les gonds de mon antre et asperge ma vie de son ampleur...J'ai eu peur...
J'ai laissé la sécurité, j'ai baissé la poignée, puis mon coeur est tombé. De l'autre côté, sur le pallier, il se tient droit comme I, je tente désespéremment la neutralité, bien que mon corps ait déjà soulever toutes les barrières matérielles qui me sépare de ce con fini...Je suis un coeur incompris...
J'ai lâché mes cours, j'ai oublié toutes mes angoisses, il a pris place...
J'ai attrapé son cou, je ne l'ai pas laissé entrer, nous n'avions pas le temps pour ce genre de futilité. Nos lèvres se sont cherchés avec curiosité, j'ai goûter pour la millième fois la saveur du retour après des mois d'absence, j'ai honoré encore un coup ce que l'ampleur de sa présence pouvait avoir sur mon coeur...Et ce putain de désir infini...
Sa respiration s'est fait haletante alors que les présentations n'étaient plus nécessaire depuis quelques années. J'ai capturé ses lèvres jusqu'à en vomir, j'ai touché son visage, ses cheveux jusqu'à m'en bruler le bout des doigts, j'ai occupé sa bouche à m'en fatigué la langue...Il est revenu...
De mes mains, j'entoure son visage, son regard se fige sur le mien, puis un sourire prend naissance au coin de ses lèvres...J'aimerais lui raconter ma vie, lui apprendre tellement de moment, avoir la force de le laisser sur le pas de la porte, et revenir à mon quotidien, mais son corps apporte au mien le manque que je tente de combler depuis cette dernière fois, où son départ à détériorer mes sens, casser mon existence, et laisser un trou béant derrière lui...
Je ne pense plus à rien depuis quelques minutes, puis mon coeur s'égraine à l'idée qu'il reparte déjà...Je nous arrête alors que son désir brûlant me glace l'échine, il tente une nouvelle approche, je réalise...
"- Pourquoi t'es là ?
- Tu n'es pas contente ?
- Oui, enfin non...
- Il est toujours là ?
- Oui, en tout cas plus que toi...
- Tu l'aimes encore ?
- Ne soit pas vulgaire...
- Tu m'attendais...
- Peut-être...
- Depuis longtemps ?
- Comme toujours...
- Mais je ne t'oublis jamais...
- Ce n'est qu'un détail...
- Je peux entré ?
- Non...
- Tu as peur ?
- Je me protège...
- De quoi ?
- De toi...
- Pourquoi ?
- Tu vas tout sentir, tout bouger, tu vas laisser ta présence partout, tu vas me détruire, encore une fois...Et je recommencerais, à ne plus m'aimer, de t'avoir laisser partir, je serais seule, et tu m'oublieras...
- Viens...
- Où ?
- Je sais pas..."
Il s'empare de mon bras et me tire derrière lui, j'attrape mes clefs et ferme derrière nous...La télé est allumé, ma fenêtre est ouverte, des papiers sont éparpillés partout dans l'appartement...Comme si j'avais fui, ou évaporée...Ma vie a avancé sans m'attendre, alors que le destin s'embrase déjà à chacun de nos pas.
On dévale les marches à toute allure, mon jean taille haute comprime mes abdominaux contractés de stupeur, il se retourne, je vois son regard s'attarder sur le décolleté de mon chemisier blanc, non, il n'a pas changé...Il souris, et je me laisse faire.
Silencieux tels deux inconnus marchant l'un à côté de l'autre, nos deux corps prennent la direction des quais, lentement, le regard droit devant.
Lorsque nous entendons les premiers claquements de l'eau contre la berge, nos sens sont en émois, nos regards s'émerveillent et se réveillent...Nos corps s'échappent de la torpeur des premiers instants. Il s'arrête au bord du quai, je l'épouserais s'il me le demandait...Je reste à côté de lui, comme si la distance pouvait me perdre, comme si elle pouvait me le voler, bien que je puisse détester sa pauvre belle gueule, il est celui là et aucun autre...
"- Je suis revenu pour te voir...
- Et encore...
- Que veux tu que je te dises ?
- Les raisons de ce trou béant qui a séparé nos deux vies...
- Comme d'habitude, je vais te dire que j'ai des obligations...
- Avoues que cette fois le temps a été plus long...
- ...
- Et que tu as hésité à revenir...
- Tu ne sais rien...
- Je comprends vite...
- Ce serait trop long...
- On a la vie...
- J'ai juste trois jours...
- Je trouve ça amplement suffisant, si tu comptes me dire que se sont des adieux...
- Quels adieux ?
- Ces deux larmes qui coulent sur ta joue...
- Je ne pleure pas...
- Non, alors je ne suis pas triste...
- Tu l'es ?
- A ton avis ? Pauvre con..."
Les mots s'enchaînent à une vitesse folle, comme s'ils avaient échappé à nos bouches depuis trop longtemps, comme si le besoins de blesser l'autre devenait une nécessité...Il tourne son visage vers moi, puis tout son corps, je m'étais trompée, il ne s'agissait pas de larme, mais juste de salive du regard, cherchant le chemin jusqu'à sa bouche...Non, vraiment, nous sommes tellement différent...
"- Je te déçois ?
- A chaque fois...
- Parce que je repars ?
- Parce que tu reviens...
- ...
- Comprendras tu un jour que faire souffrir les autres à leur dépends, ça rend mauvais ?
- Je suis mauvais ?
- Si tu étais censé, tu ne reviendrais pas, si tu tenais à moi, tu aurais remarqué que tu me détruis, si tu nous aimais, tu souffrirais en silence, pour me faire oublier qu'un jour tu as dit "nous"...
- Pourquoi tu dis ça ?
- Pour que tu ouvres les yeux, et que tu te demandes pourquoi un jour tu as décidé que nous pouvions être deux, de temps en temps, parfois, selon toi, à des moments précis, cachés, comme des fugitifs, sans m'en demander mon avis...
- Tu aurais pu me dire de partir...
- Tu me trouve courageuse, parfaite, forte, transparente, facile à deviner, mais si tu me connaissais vraiment, tu aurais dût savoir que ma seule faiblesse, c'était toi...
- Tu m'aimes ?
- Tu ne me l'as jamais demandé...Comme si ça n'avait jamais vraiment eu d'importance à tes yeux, que de l'amour puisse exister entre deux êtres, entre nous...
- Maintenant je le fais...
- C'est trop tard..."
Un nouveau silence s'intalle. Les deux amants que nous sommes s'aiment et se détestent...Il aime venir me voir lorsque bon lui semble, jusque maintenant, j'aimais ces attentes infini à m'en crever les yeux pour ne connaître plus que lui...
Je devais m'adapter...
"- Tu penses que je supporterais indéfiniment l'angoisse que tes retours surprise me font enduré lorsque l'autre est avec moi...
- Tu n'es pas obligé de le voir...
- Tu n'es pas obligé de venir...
- C'est toi qui est mauvaise...
- Avoues seulement que tu ne peux plus te passer de moi, et que ce que je te demande est impossible...
- Non...
- Alors donne moi le prénom d'une de tes pétasses des quatre coins du monde que tu vois depuis plus de quatre ans...
- ...
- Merci, je le savais..."
Je m'approche encore un peu de lui, je pose ma main sur sa joue, il ferme les yeux, je sais qu'il ne me dit pas tout, et je suis certaine qu'il souffre en silence...
"- Je serais sereine, et ne t'obligerais à rien, si tu me dis les véritables raisons de ta présence ici...
- J'ai mal...
- Mal de quoi, et où ?
- D'avoir tout compris , et au coeur...
- Continu...Je t'en pris...
- C'est Bill qui m'a collé dans l'avion...Je n'étais pas sûr de vouloir te voir, pour tout te dire...
- Maintenant que tu es là, je t'écoute...
- Ce n'est pas si facile..."
J'approche son visage du mien, et y laisse un baiser...
"- Pour te répondre, oui, je l'aime...Mais me crois tu si je te dis qu'aucun de nos baisers ne ressemble à celui là..."
Il bouge sa tête de gauche à droite, puis ferme de nouveau les yeux...Je pourrais me féliciter d'avoir toucher l'un des tombeur les plus convoité de la planète, mais je ne peux pas, pourquoi ?
"- Il a tout, il te donne tout, il est là quand ça va pas...
- On en a parlé des millions de fois...
- Et c'est pour ça que je suis là...
- Explique toi...
- Pars avec moi...
- Tu divagues...
- Non, je suis sérieux, j'y ai réfléchis...Et c'est pour ça que je suis là, avec la boule au ventre...Je ne voulais pas venir, j'avais peur, que tu me dises non...
- Alors je te dis non...
- Pourquoi ?"
La prunelle de ses yeux se posent sur moi, son regard est triste et l'homme a laissé place à l'enfant...Je ne reconnais pas l'homme que j'ai toujours connu, celui qui vivait le moment présent, celui qui m'oubliait un temps, celui qui n'avait peur de rien, celui qui ne m'aimait pas...
"- Parce que tu ne me l'as jamais dit...
- Tu aurais fui...
- C'est faux...
- Tu n'aurais pas aimé tout quitté, et puis tu détestais faire des plans sur la comète...
- Je déteste toujours l'idée de tout quitter, et tu aurais dût m'y préparer...
- Je fais tout de travers, tu me connais...
- Tu as des femmes dans tout les pays, dans toutes les villes...Je ne supporterais pas...
- Et si je te disais que cela fais six mois que je m'endors en me demandant si tu es dans ses bras...
- Seulement six mois...
- Je ne suis pas parfait...
- Ca, je le savais...
- Et puis il ne faut pas croire tout ce que dise les journaux...Je n'ai que toi depuis deux ans...Tu ne peux pas en dire autant...
- Non, c'est vrai, mais tu t'y complaisais dans cette situation...
- Mais elle ne me suffit plus..."
Je passe une main dans mes cheveux, il me demande de le suivre, j'aurais tout accepté, tant que cela restait de l'ordre du fantasme...
"- Tu ne t'y attendais pas hein ?
- Pas un instant...
- Je suis venu te le dire, mais pas t'emmener...
- Crois tu que c'est si simple ? Et l'autre ?
- Il ne fait pas partit de ma vie...Et tu ne m'as jamais dit son prénom...
- Mais il est dans la mienne...Et tu n'as pas besoins de le savoir...
- Tu es heureuse quand je suis là...
- Et je ne le suis pas quand il est là, c'est ça que tu sous entends ?
- J'en suis sûr...
- Pourquoi tu me fais autant de mal ?
- Et moi dans tout ça ? Tu crois que c'est chose simple de faire des milliers de kilomètres pour annoncer à la seule personne qu'on imagine à ses côté qu'on veut l'enlever de tout, alors que je ne sais pas moi même comment s'organisera ma vie si tu viens...
- La prochaine fois ne dis rien...
- Pourquoi ?
- Je n'aime pas croire que tu peux être faible...
****
Sa faiblesse avait eu raison de ma pauvre volonté. Il sera resté trois jours pour m'embrasser, me convaincre, me faire l'amour et me faire succomber...
Ma famille a eu du mal a accepter mon envie de changement de carrière, ma vie semblait se mettre en suspend, comme atteignant un tournant gravissime, proche de la dévotion pour un homme, comme reculant d'une centaine d'année en un jour...
Tom m'a laissé un mois pour tout organiser, j'ai pris chaque jour comme le dernier d'une époque, j'ai couvert de mon regard enfantin ce moment de mon existence que chaque minute signait d'un point final...
Dans les moments de vide, je pensais à chaque instant que je montais de toute pièce pour les vivre pleinement un mois plus tard, finissant chaque image de point de suspension...
****
J'ai compris que quelqu'un d'autre que moi cherchait à construire mon histoire lorsque accompagner de Tom, un matin de week-end, nous nous sommes rendu au studio d'enregistrement quelques jours après mon arrivée dans cette grande ville que représentait Berlin à mes yeux.
J'ai serré dans mes bras chacun d'eux, sentant leur odeur, humant leur émotion et la mienne...
Les yeux de l'exacte réplique de ma moitié se mêlaient au mien sans que je ne le veuille vraiment, la chaleur qui me montait aux joues graduellement prenait des proportions plus que gênante, puis ce moment où tout les deux, nous nous sommes retrouvés seuls...
-Tu n'as aucun scrupule...
-Toi non plus...
-Tu as fait croire à ton frère qu'il était amoureux de moi...
-Je crois qu'il l'est vraiment, en faite...
-Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté de vivre entre vous...
-Tu le sais aussi bien que moi...
-Réalise que nous sommes à deux doigts de détruire d'autre personne...
-Il n'y a aucune raison...
-Un jour il saura...
-Non, je ne crois pas...
-Il te détestera...
Il recule lentement, touchant son menton de sa main droite, me fixant du regard.
-Le monde entier me connait, m'aime ou me déteste, mais à quel prix, et de quelle façon ?
-...
-Tu es la seule à le faire sincèrement...
-Arrête de jouer comme ça avec les gens.
-Il n'y a rien de plus dangereux que quelqu'un qui n'a plus rien à perdre.
-Tu ne sais même plus ce que tu dis...
-Si moi j'étais venu, tu n'aurais jamais accepté, avoues le...
-C'est vrai, j'aime croire que ton frère me rendra heureuse...
-Tu es là pour moi...
-Peut-être...
-J'en suis sûr...
"C'est ce côté certain qui fait de toi un être à part, tu aime et tu déteste avec violence Bill, tu utilise ceux que tu aime le plus pour arriver à tes fins et cultiver ton propre plaisir...Avoues à ton propre frère que tu me voyais comme lui de temps en temps, que tu as toucher ma peau plus que lui ne l'a fait en trois ans de temps, que tes voyages de dernière minute te menaient jusqu'à Paris, à moi...Dis lui que tu l'as manipulé pour me convaincre de t'aimer, tu sais très bien que ce que tu m'as fait je ne l'oublierais jamais, et que plus jamais, l'amour se mêlera à nous...Non, je ne suis pas là pour toi, j'en suis certaine, c'est lui que j'aime..."
"Tu divagues..."
"Non, tu aimes juste ta carrière et ta personne...Et tu veux juste m'avoir encore une fois pour croire que tu peux tout obtenir...On ne manipule pas les sentiments..."
"Ne cherche pas à m'apprendre la vie..."
"Je ne t'apprends rien, tu es déjà mort."
D'un geste délicat, je me place dos à lui et soulève mon pull de quelques centimètre, je ne vois pas son visage, mais j'imagine l'expression de détresse que son regard détient lorsqu'il se rend compte qu'une petite cicatrice trône à la place du tatouage qu'un jour nous avions fait à deux, autrefois "Jeunes" en lettre celtique...Alors que lui avait "Et cons" au pli de l'aine...
Effacer pour oublier, souvenirs et douleurs démenteler, je descend mon vêtement, ne me retourne pas et m'apprête à sortir de la pièce...
"Tu es jeune et con, je suis jeune et aimée, car oui, tu avais raison, je crois qu'il m'aime vraiment, et ça tu ne t'y attendais pas, le jour où tu m'as jeté dans ses bras...Tu es mort, et enterré à mes yeux...Vas lui dire que l'autre que je prétendais aimé et voir plus que lui, dis lui que celui qu'il détestait aussi brutalement, dis lui que celui qui m'a aimé et qui m'aime, c'est toi..."
*
Une pensée qui vous vient ? le style ? Et ce conflit, qui parfois, peut toucher deux frères en secret...
J'aime et je déteste, l'amour parfait et sans problème...And you ?