[OS] S.O.S d'un frère en détresse.

« Comment mettre des mots sur ce que je ressens ? Cela est impossible. Alors je pleure comme un idiot et regrette de ne pas avoir suivi ses cours de philosophie que tu aimais tant. Je t'ai attendu de longues heures. Tu n'es pas venu, encore une fois, tu m'a laissé. J'ai pourtant cru qu'en te faisant part de mon état, tu aurais un soupçon de pitié pour moi et que tu viendrais me prendre dans tes bras.

Je me suis trompé .Si tu savais à quel point je t'en veux. Ma colère me fait faire des choses regrettables. Je suis complètement dépendant de toi. Ça me rend fou. Le monde est si vaste, si laid, si inutile sans toi. Peu importe les mots que j'emploierais, je ne t'atteindrais plus jamais, n'est-ce pas ? Je ne sais pas ou tu te trouve, ni avec qui tu es , ni ce que tu fais. Ils m'ont dit que tu étais parti pour de bon cette fois-ci. Mais je t'ai tellement entendu dire ça que j'avais espoir de te retrouver à mon retour. C'est la promesse la plus horrible que tu ai tenue ; " Je vais partir "Tu me laisse seul , détruit , perdu. Mes larmes, mes cris la nuit lorsque tout le monde dort, les blessures que je m'inflige et celle que j'inflige aux autres ne suffisent pas à exprimer cette douleur, cette colère que j'ai en moi. Je ne sais même pas pourquoi j'écris cette lettre. Tu ne la liras jamais. Une certaine rage me pousse à le faire, je crois. Celle qui m'a fait te dire des horribles choses lorsque tu avais le plus besoin de moi. Si tu savais à quel point je m'en veux de t'avoir blessé encore plus à ce moment-là.

Je sais que j'aurais pu changer le cours des choses, te forcer à aller mieux , t'aider à te relever mais je n'ai rien fait. J'avais peur de te voir encore rechuter. Je ne l'aurais pas supporter. Je te demande pardon. Nous sommes venus sur cette Terre en même temps, nous avons tout partagé et je t'ai laissé partir seul. J'ai pensé à te rejoindre mais l'idée de causer encore plus de mal à celle qui nous a mis au monde m'a empêché de franchir le pas.J'espère que tu vois comme tu nous manques, comme tu me manques. J'espère que de là ou tu es, tu as pu voit à quel point nous t'aimions lors de cet adieu déchirant. Combien de feuilles ai-je froissées avant de réussir à mettre quelques misérables mots censés sur cette page ? Des mots qui ne pèsent pas le poids de mon amour pour toi, des mots qui n'expriment pas un centième de ma douleur. Je suis anéanti et je parviens pas a me remettre debout. Si quelqu'un a le malheur de prononcer ton nom, alors je pleure, pendant des heures et je me remémore tous ces beaux souvenirs... Notre premier jour, notre première bêtise, notre première chanson, notre premier concert, notre première fois, notre premier amour , notre premier voyage, notre premier album, nos premiers fans, notre premier échec, notre premier tour du monde, notre vie ensemble. Et tu me manques tellement. Je ne conçois pas d'exister sans ma moitié. On m'a arraché une partie de moi en te retirant de cette Terre qui était la notre. Le monde était à nous, à notre apogée, tu nous a quitté. Je ne cesserais de me demander pourquoi ce jour là tu t'es arrêté de vivre, jusqu'à ce que la mort vienne te chercher. Ton corps est devenu maigre, et je te regardais devenir mon opposé, sans rien faire, impuissant. Ô si tu savais à quel point je souffre... Mes larmes m'empêchent de voir, d'avancer, de vivre... J'aurais pu t'aider à rependre gout à tout ça, j'aurais pu, mais j'ai pensé que tu t'en sortirais sans moi. Et quelle horreur quand j'ai vu tes cheveux auquel tu a infligé tant de souffrance durant tant d'années, commencer à tomber... C'est là que j'ai compris que la situation ne s'arrangerait pas. Je te demande pardon et je voudrais être mort à ta place et je voudrais que celui ou celle qui t'a fait perdre la raison meurt à son tour. Mais pourquoi n'a tu rien dit ? Ces remords me bouffent, me rongent, je ne serais bientôt plus que de la cendre...Ton sourire, tes yeux cernés de noir me manquent, tes blagues idiotes, tes caprices, tes mains, tes idées et surtout ton rire, qui masquait ce mal être dont tu souffrais me manquent. Alors dans un dernier espoir, je poserais cette lettre sur ta tombe, mon frère. Je ne réussi plus à parler sans que ma gorge se noue et me fasse hurler comme un fou. Je hais ces filles qui te pleurent sans t'avoir connu, sans avoir connu cet être formidable et plein de bonté que tu étais. Je ne te l'ai jamais dit mais je pense que tu était le plus réussi de nous deux, même si j'ai toujours dit le contraire. J'ai menti, tu étais le meilleur et comme ce putain de diction le dit, tu es parti en premier. J'emmerde tous ces gens, tout ce monde ... Je veux que tu revienne, maintenant !

Tu n'imagine pas à quel point c'était dur de voir ton corps sans vie sur ce lit d'hôpital. C'était comme si le temps s'était arrêté. Lorsqu'on m'appris la nouvelle, j'étais loin de toi, dans les bras de cette maudite fille. J'aurais voulu entendre tes derniers mots, ton dernier souffle. Tu ne m'a pas attendu Bill. On se reverra, bientôt. En attendant je continu de vivre sans toi, de faire semblant d'aller bien pour notre mère, notre père et je maudit cette existence exploitée qu'était la tienne. Je n'avais pas réalisé à quel point tu étais important. Aujourd'hui je ressens ton absence comme des milliers de couteau planté dans ma poitrine.Ce n'est pas un adieu mon cher frère, c'est un Au revoir. »