[A] Vergessen Kinder

Vous n'y voyez pas clair. Vous êtes dans le flou et vous n'aimez pas ça. Beaucoup de choses vous échappe et vous ne pouvez rien faire pour les retenir.
Votre plus grande interrogation, c'est Tom. Pourquoi ? Pourquoi cette attitude, cette violence envers Taylor ? Pour son frère ? Mais pourquoi ce baiser et cette proximité ? Vous savez qu'il y a autre chose mais vous n'arrivez pas à le toucher du doigt.
Et puis, il y a Taylor. Vous êtes révoltés par son impuissance, par son abandon face à lui. Vous ne comprenez pas pourquoi elle ne se debat pas, pourquoi elle ne resiste pas.
Au final, vous ne cesissez rien de cette histoire mais quelque part vous esperez qu'il y a quelque chose de bien et qu'il y a une raison à tout...

Et vous faites quelque choses que Taylor n'envisage même pas de faire : s'interroger.
Elle ne s'est posé aucune question. Elle n'y a même pas réflechi une seule fois. Tom est sorti des toilettes. Elle est resté un moment assise dans les toilettes à regarder la porte fermé. Puis ses larmes se sont sechés et elle s'est levé. Lentement. Elle est retourné dans le cour, le regard vide. Et elle a pris son sac, près de Bill et de Lou, sans un mot. Ils se sont interrogé bien sur, lui ont demandé ce qui n'allait pas. Mais elle n'a rien dit. Elle a simplement pris son sac et s'est détourné, juste comme ça. Et elle ne s'est même pas retourné quand ils l'ont appelé. Non, elle n'a rien fait, on vous dit.

Deux jours plus tard

Elle est allongé dans le sable, les mains et les pieds enfoncés sous elle. Et elle regarde le ciel alors que le feu de camp brule toujours à quelque mètres d'eux.
Quelqu'un lui tend une bouteille d'alcool qu'elle prend et qu'elle finit. Puis la personne s'éloigne en titubant et riant.
Comment est elle arrivé ici ? Qui sont ces gens ? Elle n'en sait rien. Elle l'a su un jour mais la drogue et l'alcool brouille tellement ses facultés qu'elle incapable de faire autre chose que de regarder le ciel.
Mais au fond, quand elle regarde ces gens autour d'elle, elle arrive à trouver une ressemblance avec sa triste personne. Ils sont tous paumés, tous en colère contre quelque choses et tous incapable de faire autre choses que se détruire. C'est plutot un tableau réjouissant. Mais pourtant ici, Taylor n'a pas le sentiment d'être en trop. Elle n'a pas non plus le sentiment d'être comprise, ce n'est pas ça. Elle se sent juste à une place qu'elle n' a pas l'impression d'avoir volé à une autre.

Un garçon s'assoit à coté de d'elle. Elle ne sait plus son nom mais elle sait qu'elle le connait. Il ne dit rien et regarde les vagues s'éclater contre la plage.

_Pourquoi tu es là ? Demande t'il finalement.
_Je ne sais plus, grogne t'elle la voix pateuse.
_Tu ne sais plus ou tu ne veux plus savoir, rit il.
_Je ne sais plus...

Il s'allonge près d'elle et lui tend une pillule.
_C'est quoi ?
_Tu ne sais pas.

Elle le regarde en fronçant des sourcils. Mais ses yeux bleus et son visage d'ange cachent le danger de cette pillule, cachent le noir de ses intentions et la detresse de son âme. Alors elle prend cette fichue pillule et l'avale avec un peu de voodka.
Le jeune homme sourit et s'allonge à coté d'elle.

_Taylor ?
_Hum ?
_Moi non, je ne sais pas, tu sais.
_Ta gueule, Andréas.

Il rit un peu mais ferme les yeux, tout comme elle.


Qu'est ce qu'Andréas lui a donné ? Rien de bien original. Juste une pillule blanche qui remplace le joint et l'alcool. Juste un petit bonbon blanc qui vous mène où vous vous voulez aller et qui vous ramène peu de fois à la maison. Oh oui, juste une pillule qui dans le cas d'Andréas et de Taylor, vous libère de ce qui vous accroche à l'enfer.
Alors en prenant cette pillule, Taylor s'est lentement libéré de la sensation des mains de Tom sur elle et du goût de sa langue dans sa bouche. Ce fut simple et tellement bon.
Et puis elle en a pris une autre, pour se débarassser des regards de tout ces gens au lycée, de Bill et Lou qui lui court après, de la colère des yeux de Tom quand elle passe près de lui.
Et elle a pris une autres, pour ses parents. Et une autre, pour sa vie de merde. Et encore, et encore, et encore une autre.


_Taylor ! Taylor, reveil toi !

La jeune fille ouvre les yeux doucement. Andréas lui sourit et elle se lève. Elle regarde autour d'elle et soupire.

_J'en ai marre de me reveiller chez des gens que je connais pas !
_Tu n'as qu'à arrêter de t'en envoyer autan.

Elle le frappe et ramasse sa veste.
_Je te ramène ?
_Ouais. Comme d'hab.

Il sorte de la maison en enjambant les cadavres de bouteille et les corps de personnes endormis. Andréas rigole comme un imbécile à coté d'elle alors qu'elle démarre la voiture.
_Tu vas en cours ?
_Ouais. Je préfère ça plutot que de rentrer chez moi.
_Faudrait que tu me présentes tes parents un de ces quatres, plaisante t'il.
_J'aimerais te dire qu'ils te tueraient, mais franchement, je pense même pas qu'ils te remarqueraient.

Andréas éclate de rire en s'allumant une cigarette.
_Qu'est ce que je reverais pour que mes parents soient comme ça...
_Ouais.

Elle détourne la tête et regarde la rue. Elle se passe la main sur le cou en grimaçant. Elle commence à en avoir assez de dormir sur des canapés inconfortable tout les week ends, chez des gens qu'elle ne connait même. Mais c'est le prix à payer, elle le sait, pour être avec Andréas et pour ressentir ne serait ce que quelque heure ce sentiment de liberté. Et elle s'en fiche que tout ça paraît superficiel. Elle s'en fiche de ne pas se rendre compte du danger. Elle sait qu'elle ne le connait pas. Mais ce qu'elle a vu de lui, ce qu'il fait pour elle, et le peu de chose qu'elle sait, lui suffit. Et même si elle ne sait pas où tout ça va la mener, ni combien de temps cela va duer, elle va rester où elle est.

Ils arrivent devant la maison d'Andréas et Taylor arrête la voiture. La première fois quand il lui avait indiqué où il habitait, elle avait eu des frissons. Etais ce une coincidence qu'il habitait dans la même rue que les jumeaux Kaulitz ? Elle n'avait rien demandé sachant très bien qu'il ne lui dirait rien. Puis elle s'était comme habitué.
Andréas écrase sa cigarette dans le cendrier rempli et la regarde les yeux plissés.

_J'ai dit quelque choses de mal ? Demande t'il. Parce que tu as rien dit pendant tout le trajet.
_Non, ça va, t'inquiète pas. Je me demandais juste que... Non laisse tomber.

Andréas sourit.
_Tu pose rarement de question, Taylor. Alors je sais que quand tu en pose une, c'est que ça te tiens vraiment à cœurs. Alors pose la ta question.

Taylor soupire et le regarde.
_Je sais rien de toi. Ça fait Deux semaines qu'on se voit tout les soirs et je connais rien de toi. Tu me dis jamais rien. Alors je voulais juste savoir si tu étais pas, un psychpate ou un truc comme ça .
Andréas éclate de rire et ouvre la portière.
_Non je suis pas un psychopate, Taylor.
_Alors dis moi qui tu es.
_Je suis Andréas, Taylor. Juste Andréas.

Et il sors de la voiture.
_Allez vas y, tu vas être en retard en cours le premier jour de la semaine !



Si les choses ont changés ailleurs, dans l'enceinte du lycée, les choses sont devenus plus dure.
Taylor se sent de plus en plus à part. Elle a cette constante envie d'étouffer. Et chaque fois qu'elle les voit, lui donne envie de vomir.

Taylor ne sait pas comment elle est arrivé là. Les choses auraient pu être tellement plus simple, si elle avait parler à Bill de ce qui s'était passé avec son frère. Mais non, au lieu de ça, elle avait choisit de fuir et de le laisser gagner. Il est inutile de préciser que ni Bill, ni Lou n'avait compris. Au début, ils avaient continués de la suivre en l'interogeant, en lui demandant ce qui se passait. Et encore et encore, elle les avait rejeté en étant de plus en plus en dure. Et ils s'étaient lassé. Ils l'avaient laissés, faisant route de leur coté. Et elle avait eu mal de les voir ensemble sans elle. Puis elle avait rencontrés Andréas. Et les choses sont devenus plus faciles. Mais c'est voir, Tom gagné qui lui a fait le plus de mal. Voir son sourire satisfait d'avoir de nouveau son frère et Lou près de lui. Et pourtant, Taylor avait cette constante impression qu'il n'était pas satisfait. Alors elle s'est évertué à le fuir. Pendant près de deux semaines. Et jusque là, ça avait été une reussite. On a bien dit jusque là.

Taylor se retrouve une nouvelle fois, comme tout les soirs au parc. Et elle attend Andréas, ses livres de cours sur les jambes. Il ne tarde pas à arriver, se moquant une nouvelle fois de son assiduité.

_Si y'a bien un truc que je comprend pas, c'est ça, rit il. Tu es la personne la plus fétarde que je connaise, mais tu continues quand même à bosser.
_C'est juste histoire d'avoir la conscience tranquille, se defend t'elle en les rengeant dans son sac.

Il n'y croit pas vraiment mais il ne dit rien et s'assoit à coté d'elle.

Et comme d'habitude, ils ne font rien de bien spécial. Ils fument quelque cigarettes, shootent les pigeons et crie après les gamins. En faite, ils remplissent parfaitement leur rôle de délinquant que tout le monde semble vouloir leur donner.
Ils finissent allonger dans l'herbe humide, completement sonner par les pillules, à regarder le ciel.
Taylor s'est maladroitement rapproché d'Andréas en marmonnant qu'elle avait froid. Il n'a rien dit et passer son bras autour de son épaule.
Et puis au bout de quelque heures, ils se sont levés et se sont engagés vers la voiture de Taylor.

Andréas sent que quelque chose ne va pas chez elle. Il le sait. Taylor a rarement besoin de dire quoi que ce soit pour qu'il le sache. Mais il ne demande pas. Peut être parce qu'il ne veut pas savoir. Ou peut être parce qu'il a peur de sa réponse. En tout cas, il ne dit rien et rentre dans la chaleur de la voiture.

_Au faite, Tay, il y a une fête samedi soir ! Et tu sais quoi ? Tu vas être contente, parce qu'à celle là je suis invité  !
_Waouh ! Quel exploit Andréas !
_Te moque pas ! J'ai dit que je serais avec une copine alors si ça te dit.
_Ouais pourquoi pas.

Il remet une de ses mèches derrière son oreille et elle sourit.
_Génial !


La fête bat son plein. La musique retentit dans chaque pièce de la maison alors que des dizaines de jeunes s'y amusent.
Tom croit bien être le seul à qui, tout ça ne plait pas. Et il ne sait pas pourquoi. Il n'arrive tout simplement pas à profiter de la soirée. Comme si quelque chose l'en empêchait. D'habitude rien ne l'empêchait de s'amuser. Mais là, les choses sont différentes. Peut être est ce à cause de Bill. Ou de Taylor. Il ne sait pas vraiment.
Rien ne s'améliore. Pourtant les choses auraient du s'améliorer. Il avait tout prévu pour ça. Mais apparemment quelque chose lui avait échappé. Et c'est certainement ça qui l'empêchait de profiter de la soirée de Gustav.

Jade danse lascivement devant lui et il ne sait pas quoi faire à part boire sa bière. Bill est à coté de lui, avec Lou. Ils sembent tout les deux, aussi emballé que Tom. Mais il n'essaye pas d'établir un contact car il sait très bien que c'est peine perdus. Bill lui en veut. Et le faire revenir près de lui, n'a pas arrangé les choses. Bien au contraire. Le fait que Taylor est coupé les ponts, semble augmenter sa rage contre lui. Et rien que pour ça, Tom la hait.
Gustav arrive avec d'autre bière. Tom en prend une volontiers alors que Jade s'assoit sur ses genoux.

_Alors, les jeunes, c'est comment le lycée ? Lance joyeusement Georg en souriant,

Personne ne répond préférant se noyer dans leur bouteille
_Ouais, quel enthousiasme !
_Qu'est ce tu veux, Geo ? Dit Tom. Tu parles d'un truc de merde, alors..
_C'est si terrible ?
_Nan, marmonne Bill. juste que c'était mieux avant.

Lou rit quelque peu à ses cotés.
_C'est quoi qui a changé ? Demande Georg avec curiosité.

Bill fait un geste impatient de la main et boit son soda.
_Mais oui, Bill, dis nous ce qui a changé, lance Tom sur un ton sarcastique.
_On t'a rien demandé toi !
_Pourquoi tu t'enerves, Billou ?
_Ferme la Tom !
_Y'a quelque chose qui te chagrine ? Tu t'es fait larguer c'est ça ?
_Putain mais t'es qu'un connard !

Et il se lève, plein de rage. Il sors de la maison et s'enferme sur la terasse. Une boule se loge dans la gotge de Tom.
_Lève toi, Jade, steplait.
_Tom, laisse le.
_Mele toi de tes affaires et lève toi !

Jade se lève et s'assoit à coté de sa sœur qui l'ignore completement. Puis il va rejoindre son frère sur la terrasse. Bill est adossé sur la rembarde et regarde le petit jardin de la famille de Gustav. Tom se place à ses coté.

_Dégage, Tom.
_Ecoute...
_Non j'ai pas envie d'écouter ce que tu as me dire, ok ? J'en ai rien à faire !
_Mais..
_Ferme la, d'accord ? S'écrie t'il. Tu es content, hein ? J'avais une amie, Tom. Et maintenant elle est partie, je suis de nouveau à tes cotes à te suivre. Tu es satisfait ?
_On est frère, Bill. On peut pas se séparer !
_Mais arrête ! Arrête de dire ça ! Tu as vu où ça nous a dejà mené avec Andy ! Et tu veux recommencer !
_Ne parle pas de lui !
_Tu me degoute, Tom .

Et il le laisse, dans le froid de la soirée.
Tom frappe contre la rembarde qui tremble sous le coup. Bill n'a pas le droit de lui parler d'Andy. Et surtout il n'a pas le droit de lui reprocher ce qui s'était passé. Tom avait le mieux pour lui et pour son frère. Et ça, il n'avait pas le droit de lui reprocher, merde. C'était injuste de sa part. Injuste et cruelle.

De l'agitation attire l'attention de Tom. Il rentre donc dans la maison et ce qu'il découvre le fait s'arrêter net. Il n'y croit d'abord pas. Il ne veut pas y croire. Alors il s'approche et il a envie de vomir.

_Qu'est ce que tu fous ici ?

Taylor s'apprête à dire quelque chose mais elle se rend vite compte que ce n'est pas elle qu'il parle.

_Bonsoir, Tom. Je suis content de te voir moi aussi.
_Dégage, Andréas !
_Tu n'as pas à me dire ce que j'ai à faire.
_Andréas, je te jure que si tu...
_Que si je, quoi ? Je suis venu ici sur invitation, Tom. Alors sors de mon chemin
_Tu ne l'approche pas, tu as compris ?

Mais c'est trop tard. Ce qui devait arriver, arriva. La voix de Bill retentit derrière eux.
_Andy ?

Rapidement, le jeune homme arrive près d'eux, alors que Tom et Andréas ne cessent de se jauger du regard. Taylor ne comprend absolument rien et l'arrivée de Bill n'arrange pas les choses.

_Andy, c'est toi ?
_Tu n'as rien à faire ici, balance Tom aggressif, en le pointant du doigts.
_Tom, arrête, proteste Bill.
_Dégage ! Ajoute le dreadé, en lui attranpant le bras.
_Ne me touche pas, Tom. Je te jure, ne me touche pas.

Bill s'interpose entre eux, en leur ordonnant d'arrêter ça, qu'ils n'étaient pas chez et qu'ils n'avaient pas le droit de cacher la soirée de tout le monde. Mais c'est à peine, si les deux garçons en prirent compte. Ils continuent de se fusiller du regard, même si Andréas semble beaucoup plus détendu que Tom.

_Je partirai pas, Tom. Alors ça sert à rien de faire ton cinéma.
_Pourquoi tu es venue, Andréas ? Pour gacher la vie de quelqu'un d'autre ?

Bill s'apprête à protester une nouvelle fois mais, Andréas l'arrête.
_Ce n'est pas moi, le méchant dans l'histoire, Tom.
_Ah ouais, tu veux vraiment que je te raffraichisse la mémoire ?

Georg finit par arriver. Et comme tout les gens présent dans l'entrée, il observe la scène, le visage triste.

_Andy, souffle Bill.
_Ne lui parle pas, Bill.
_Je vois que tu continue de dicter aux gens ce qu'il doit faire. Attention, Bill, si tu fais pas ce qu'il dit, il va t'abandonner toi aussi.
_Tu as pas le droit de dire ça, crie Tom.
_Ah ouais, retorque Andréas sur le même ton. Et pourquoi ? C'est pas la vérite ?

_Andréas ?

Le visage des trois garçons se tournent enfin vers elle. Quand Tom la voit, ses sourcils se frooncent et il la jauge de bas en haut comme pour savoir si elle est vraiment là . Alors qu'Andréas, la regarde les yeux désolés. Il se libère de Bill et ajuste sa veste.
_Désoles, dit il à la jeune fille qui le regarde toujours aussi inquiète.

Il passe son bras autour de son épaule. Et Taylor noue ses doigts à sa veste comme pour l'empêcher de repartir.
Tom et Bill n'ont toujours pas bougé. Ils regardent toujours la jeune femme aussi surpris et incrédule.

_Excusez nous, dit il à leur attention. Mais il faut que nous allions saluer Gustav.

Et sur ces mots, ils font volte face et quittent les jumeaux.

Vous le saviez. Vous saviez que les choses allaient beaucoup plus loin que ça. D'un coté, c'était évident. Il devait forcément se cacher quelque chose derrière cette histoire. Quelque chose auquel vous ne vous attiendiez pas et qui allait tout chambouler. C'était évident, mais vous ne l'avez pas vu venir.

Deux mois plus tard

Taylor ouvre les yeux doucement, alors que l'obscurité l'entoure encore. Elle bouge un peu mais les bras d'Andréas la retiennent fermement contre lui. Elle sourit et caresse tendrement ses avants bras. Il bouge quelque peu, simplement pour enfouir un peu plus son nez dans ses longs cheveux.
Bientot 2 semaines, qu'Andréas vient la rejoindre la nuit, à l'insu de ses parents. La première elle n'a pas su comment le prendre. Mais Andréas n'était pas Tom. Andréas avait du respect pour elle et elle pouvait avoir confiance en lui. Alors elle lui a ouvert les portes. Et elle ne l'a pas regretté.
Et les gens peuvent parler. Ils l'ont toujours fait. Ils n'en ont que faire.

Elle regarde le jour se lever par la fênetre. Andréas commence à bouger à ses cotés. Elle tourne le visage vers lui autan qu'elle le peut, et lui sourit quand il ouvre les yeux.

_Salut toi, grogne t'il.
_Salut.

Elle pose ses lèvres sur les siennes. Andréas laisse échapper un gémissement, avant de les faire basculer sur le lit, lui sur elle. Et c'est comme ça tout les matins. Un peu de douceur avant de plonger dans leur liberté commune.

_Tu commences à quelle heure ? Demande t'il, les lèvres posées contre sa clavicule.
_A 8h. Donc dans une heure.
_Faut que je bouge.
_Oui, dit elle en jouant dans ses cheveux.
_Pas envie.
_On se retrouve pour manger de toute façon ?
_Evidemment.

Une heure plus tard, Taylor est devant le lycée, bien evidemment en retard. La pluie commence à tomber alors elle ferme rapidement sa voiture et entre à toute vitesse dans l'établissement.
La sweet d'Andréas l'envellope chaudement alors que son odeur ennivrante lui monte à la tête. Et elle ne peut s'empêcher de sourire en passant à lui.
Taylor a fait un choix. Et c'est deux mois passés lui ont prouvé qu'elle a fait le bon. Jamais elle ne sait sentie aussi bien, aussi libre et à sa place. Andréas lui a donné tout ce qui lui manquait et tout ce qu'elle avait besoin. Il lui a donné la force d'endurer ça. Et même la drogue est de plus en plus présente, elle ne signifie rien. Elle est juste là, pour les éloigner de toute cette merde.
Tom ne le comprend pas. Mais Tom aurait du lacher prise et arrêter, la laisser avec son choix. Elle ne sait pas combien de fois, il l'a bloqué dans les toilettes, ni combien de fois il lui a hurlé d'arrêter et qu'elle était en train de se détruire. Taylor n'a pas compté. Elle n'a pas écouté non plus. Elle l'a juste laissé hurler et s'enerver contre eux.

Alors que Taylor se dirige rapidement vers sa salle de cours, une fille qu'elle ne connait pas, l'arrête et lui dit qu'il n'y a pas cours de la matinée, que les professeurs sont en réunion.

Taylor sourit, en sortant immédiatement son téléphone portable. Elle remercie vaguement le fille et se détourne vers la sortie.
Mais elle est arrêté. Tom se poste devant elle, la tête baissé, caché dans sa capuche et les mains dans les poches.
_Je n'ai pas le temps Tom, murmure t'elle.

Il ne dit rien, reste un moment devant elle, lui barrant le chemin.
_Tom.
_On était comme toi, Taylor, dit il alors.
_Quoi ?

Il l'attrape par le bras et comme beaucoup de fois, l'enferme dans les toilettes crasseuses du lycée.
_Je n'ai pas le temps pour ça, je t'ai dit.

Il temps le bras vers elle, signe qu'elle se taise. Puis dans un geste las, il se laisse glisser contre le mur. Taylor decouvre ses yeux marquée de bleu et sa lèvres déchirée.

_Tom, qu'est ce qui s'est passé ? Demande t'elle effrayé.
_Tu sais, on éait comme toi, Taylor. Aussi perdu et paumés que toi. Quand on est arrivé ici, Bill et moi, nos parents venaient de se séparer, on quittait notre famille, nos amis, pour arriver de l'autre coté de la frontière où tout le monde nous prenait pour je sais pas trop quoi. Alors oui, on était paumés. Completement. Les gens parlaient quand on passait dans les couloirs, ils se moquaient de nous, nous jetaient des pierres. Et c'était dure de vivre dans une ville où personne ne voulait de nous, et où on avait pas notre place.

_Pourquoi tu me dis ça ? Murmure t'elle.

_On a rencontré Andréas. Il était aussi paumé que nous, je croit, si c'était pas plus. Alors ensemble, on s'est dressé contre le monde entier. Contre les gens qui riaient quand on passait ou qui nous jetait des pierres. Et pour une fois, on leur a donné des raisons de dire qu'on était pas à notre place.
Puis un jour, il est revenu avec un petit sachet. Un tout petit sachet, qu'il a sortit de sa poche, rempli de dizaines de pillules nacré. On savait pas ce que c'était. Et on s'en fichait un peu, en faite. Nous, tous ce qu'on voyait, c'était un moyen d'oublier les rires des gens, d'oublier qu'on était pas à notre place et que le monde entier nous en voulait. C'était juste des pillules pour nous faire ressentir un peu de...
_Liberté.

Taylor s'est laissé glisser à son tour contre le mur en face de Tom. Ils sont alors assis tout les deux, dans les toilettes crasseuses du lycée.

_Ouais c'était ça. La liberté. On sentait plus les pierres. On entendait plus les rires, ni les cris des parents. On sentait juste cette putain de liberté qui coulaient dans nos veines. Et plus on y goutait plus on en voulait. Et ça a durer des mois comme ça. Et au bout d'un moment, on savait faire rien d'autre que ça. Gouter à la liberté. C'était trop tard pour arrêter, ou pour faire demi tour. Mais j'étais le plus fort des deux, Taylor. J'étais le plus fort alors j'ai du faire ce qu'il fallait. Et tant pis, si je nous ai jeté dans un état de manque. Je sais que j'ai fait ce qu'il fallait. J'ai laissé Andréas seul, parce qu'il a pas voulu nous suivre. Et je me suis mis mon frère à dos parce que j'avais abandonné son meilleur ami. Mais je sais que j'ai fait ce qu'il fallait.

Mily entoure son visage de ses mains en regardant le visage meurtri de Tom. Alors elle sait pourquoi ils sont liés, pourquoi tout ça lui semble plus clair.

_Tu as le temps, Taylor. Tu as le temps de renoncer et de ne rien perdre. Tu peux faire demi tour, et revenir avec nous. On saura te faire avancer. On saura te donner ce que tu cherches...

Elle l'arrête. Elle a besoin d'un moment. Juste d'un moment pour mettre tout ça au clair. Pour comprendre et accepter ce que Tom venait de lui dire.
Les minutes passent. Et Taylor regarde autour d'elle. Elle regarde ses toilettes où Tom l'a tellement de fois emmené.

_J'ai le choix entre quoi, Tom ? Dit elle en se levant. Entre Andréas et toi ? Ou entre cette putain de liberté et ces toilettes ? Parce que tu seras m'offrir quoi, à part ça ? Ces merdiques toilettes où tu te défoules sur moi ? Donne moi une bonne raison de rester et je resterais. Sinon, j'ai une seule chose à te dire : Mêle toi de ce qui te regarde maintenant.

Elle se lève et s'apprête à sortir.
_J'ai déjà fait un choix pour les personnes qui comptait pour moi, dit il. Je suis prêt à recommencer, Taylor.

Elle ne veut pas comprendre la signification de ces paroles, ni leur portée. Tout ce qu'elle veut c'est franchir cette porte, la refermer et aller retrouver celui qu'elle a choisit.
Et c'est ce qu'elle fait. Elle laisse Tom assis dans la crasse des toilettes.

Quelques instants, plus tard, elle se retrouve devant chez Andréas. Elle ne l'attend pas longtemps. Aussitôt qu'il a entendu sa voiture arrivé dans l'allée, il a enfilé son manteau et est sorti dans l'allée.

Taylor n'a pas le temps de dire quoi que ce soit, que déjà ses lèvres écrasent les siennes violemment la bloquant contre sa voiture. Elle ne comprend pas cette empressement soudain. Mais comme d'habitude, elle ne dit rien. Elle se laisse faire. Andréas le retient fermement encore contre lui puis il pose son front contre le sien et chuchote doucement les yeux fermé :
_Tu es à moi. Quoiqu'il arrive, tu es à moi.

Elle le regarde. Elle ne dit rien. Comme d'habitude. Elle attend juste que les choses redeviennent normal. Ils finissent par monter dans la voiture. Taylor démarre la voiture et ils quittent peu à peu la ville. Il n'a toujours rien dit. Et elle fait semblant de ne pas remarquer sa main écorché surement par les coups asseiné à Tom. Non, elle se contente de rouler jusqu'au parc, où ils finissent par s'allonger l'un contre l'autre, à prendre une pillule et se voler quelque caresses.
Et Taylor ne voudrait que rien ne change. Elle donnerait tout pour que les choses restent ainsi pour toujours. Mais tout à une fin.

_Taylor, souffle t'il.

Elle ne dit rien, savourant juste le son de sa voix.

_Taylor, l'appelle t'il encore une fois.
Elle se redresse et le regarde. Andréas a le regard perdu dans le feuillage de l'arbre au dessus d'eux. Il a l'air completement perdu comme beaucoup de fois. Il ouvre plusieurs fois la bouche pour essayer de dire quelque chose mais en vain. L'opération se repète de nombreuses fois. Et il finit par se redresser brusquement et prendre sa tête dans ses mains.

_Andréas ?
_Si je t'avais pas donné cette pillule sur cette plage, est ce que tu serais avec moi aujourd'hui ?

Elle ne dit rien. Elle ne comprend pas.

_Quoi ? Je...je comprend pas.
__Si je t'avais pas donné cette pillule sur cette plage, est ce que tu serais avec moi aujourd'hui ? Repète t'il en la regardant cette fois.

Elle est interdite, figée, glacée par sa question. Elle ne comprend pas pourquoi il lui pose cette question maintenant. Pourquoi d'un seul coup, il se met à douter après deux mois.

_Pourquoi tu me demandes ça, Andréas ? Je vois pas.
_C'est pas compliqué, Taylor. Oui ou Non.

Son calme et sa sérénité la destabilisent. Elle se lève.

_POURQUOI TU ME DEMANDES ÇA, ANDRÉAS ? Crie t'elle. Je comprend pas. On dirait que tu te met à douter de moi. Tu es tout pour moi, Andréas. Tu es ma liberté. Ma raison de continuer. POURQUOI TU ME DEMANDES ÇA ?

Elle s'est mise à pleurer, très fort. Et il n'a pas pu s'empêcher de se mettre à genoux devant elle et de poser sa joue contre son ventre.

_Il aurait juste suffi que tu me dises, oui ou non.
_Tu es tout pour moi, Andréas

Ils sont rester longtemps, comme ça. Elle, à pleurer et lui, à attendre qu'elle arrête.
Et quand, elle l'a dépose devant chez lui, ce soir là, quand il l'a enlaçé fort contre lui, elle n'a pas réalisé que c'était pour la dernière fois.

Point de vue :Bill

Je suis allongé sur mon lit... un livre de maths entre les mains. Et je sais que je devrais vraiment réviser ou du moins lire la leçon pour commencer. Mais bizarrement, quelque chose m'en empêche. Une chose qui se presse contre ma poitrine. Comme une masse. Et c'est le visage de Taylor qui me revient à la tête et cela depuis plusieurs mois maintenant. Je suis dans une incompréhension complète. Et j'ai beau retourné la situation dans tout les sens, je me retrouve toujours dans ce noir complet.
Pourtant tout allait bien. J'avais vraiment cru que Taylor allait bien. Mais en quelque instant tout avait changer. Elle était allé dans ces toilettes suivi de Tom. Et tout s'était arrêté à partir de ce moment. Et, quelque semaine plus tard, je la voyais au bras d'Andréas. Andréas que personne n'avait vu depuis 1 ans. Tout ça ne pouvait être une coïncidence. Mais tout m'échappe. Et ça je ne peut le supporter.
À présent, ça me ronge. Entièrement. À tel point que j'ai peur de sa venue cette après-midi.

Il faut que je sache ! C'est pour ça que je me lève et sors de ma chambre pour entrer dans celle d'en face. Tom est assis sur son lit, sa guitare entre les mains. Il lève le visage vers moi.

_Tu sais que FRAPPER c'est pas en option, crache t'il.
_Depuis quand cette option compte pour moi.

Nous nous affrontons pendant un moment, sachant très bien que de toute façon aucun de nous, ne gagnera.J'observe ses ématomes sur son visages et je m'interroge encore une fois.

_Tu voulais quoi ? Demande t'il en repportant son attention sur sa guitare.
_Qu'est ce qui s'est passé avec Taylor, Tom ? Dis je de but en blanc.

Il ne s'arrête même pas de jouer. Si il a quelque chose à me cacher alors il le fait bien. Et ça me tue.
_Tom, répond. Ça tourne dans ma tête depuis des mois. Et tout me ramène à toi. Alors je rèpète : Qu'est ce qui s'est passé avec elle ?
_En quoi ça te concerne, répond t'il.
_Ça me concerne parce que...
_Tu la sautes ?
_Parce que c'est mon amie, dis je en ignorant sa réplique purement deguelas. Du moins ça l'était. Et que je sais que c'est de ta faute, si on ne l'est plus.
_En gros t'as envie de la sauter mais tu as tellement peur que tu joue au parfait confident.

Je ne dis rien mais ça chauffe en moi. Sa façon de parler d'elle, de la traiter devant moi me degoute et me met hors de moi. Il lève son regard vers moi et se met à rire.
_Oh allez, p'tit frère, si on peut plus rigoler.
_Garde ce genre de connerie pour toi.

_Si tu veux vraiment savoir, crache Tom. Il s'est passé quelque chose avec elle. Et tu sais très bien ce qui s'est passé. Tu pensais gagné le pari. Eh ben j'ai fait en sorte que tu perdes.
Je suis figé. Je suis en train de rêver, c'est ça ? Je vais me réveiller et me rendre compte que ce cauchemar qui se déroule devant mes yeux depuis des moins, n'est qu'un putain de cauchemars.
_T'es vraiment un grand malade !

Tom se lève et se fige devant moi.
_Je suis peut être un grand malade, mais je suis ton frère quand même. Et même si ça te fait chier, bah tu vas être obligé de me supporter encore longtemps. Surtout ces prochaines années.

J'ai envie de le frapper au lieu de ça je le pousse sur son lit et crie :
_J'en ai rien à foutre. Mais juste un truc, t'approche plus d'elle. Sinon...
_Sinon quoi? Crache t'il. Tu vas faire quoi ? Me detester ?
_Non ça c'est déjà fait.

Je sais que je lui ai fait mal. Mais j'en ai plus rien à faire. Il a lancer la première balle avec ses conneries. Je me retourne et m'apprête à sortir mais il m'arrête :
_Tu vois p'tit frère, tu me deteste peut être mais ta copine elle va revenir. Je te jure qu'elle va revenir.

Je ne prend même pas la peine de me retourner. J'entends déjà la porte se fermer. Et je sais qu'elle est là.


Point de vue : Taylor

Taylor ne sait même pas ce qu'elle fait là. Elle connaît cette porte. Elle sait très bien qui y habite. Elle sait aussi qu'elle ne devrait pas être la. Elle ne sait même pas pourquoi elle frappé. Mais elle l'a fait. Et sans qu'elle s'en rende vraiment compte la porte s'ouvre déjà et Simone lui sourit. Il lui semble qu'elle l'invite à entrer mais elle n'en ai pas vraiment sûre. Elle entre quand même.

_Tu vas bien, Taylor ? Demande la femme.
_Oui, répond t'elle.

Elle se rend compte à quel point sa voix est rauque et cassé. Beaucoup plus que d'habitude du moins.
Simone s'apprête à dire quelque chose mais déjà, Bill dévale les escaliers. Il est inutile de dire qu'il est plus que surpris. Il ne comprend pas la raison de sa présence. Taylor ne le regarde même pas.
Bill n'a aucune envie de parler devant sa mère. Il la tire vers sa chambre. Elle le suis sans rien dire. Bien vite, ils arrivent dans le couloir où Tom les attend. Bill ne lui prête même pas un seul regard, alors que Taylor se sent obligée de croiser son regard. En la voyant, les sourcils de Tom se fronçent automatiquement et il lui dit en silence :
_Qu'est ce que tu as ?

Elle ne répond même pas, sers son sac un peu plus contre elle et continue d'avancer. Elle n'a pas la force de le hair. Elle n'a plus de force pour ressentir quoi que ce soit. Elle est vidée , entièrement. La lame de hier soir couplée à la drogue, ont fait un ravage en elle, ne laissant qu'un cadavre blanchâtre, inhabité et seul.
Bill les enferme dans sa chambre alors que la voix de Tom se fait entendre : « Bill »

_Vas te faire...

Mais il ne termine pas sa phrase. Son regard vient de se poser sur elle. Ses yeux ne sont que deux soucoupes.
_Taylor qu'est ce que va pas ?

Elle ne répond et s'assoit sur le lit de son ami en sortant de son sac une barre de chocolat.
_J'ai faim, dit elle.
_Taylor....

Mais elle mange en le regardant le regard éteint. Soudain, Tom entre dans la chambre comme une tornade une serviette mouillée à la main.
Bill essaye de dire quelque chose mais il l'arrête :
_Ne me reproche surtout pas de ne pas avoir frapper, ok ?

Il s'aggenouille devant Taylor et dans une supplique elle lui dit :
_Ne me touche pas s'il te plait.
_Je te ferai pas de mal, ma Belle. Je te le promet.
_Il est parti, Tom, commence t'elle à pleurer.
_Je sais.

Et doucement, il passe la serviette sur le visage de la jeune fille. C'est un geste tendre, rempli de douceur.
_Comment je vais faire ?
_Il va falloir que tu enlèves ton pull.

Elle secoue la tête violemment alors que les larmes lui montent au yeux. Et Bill intervient enfin en poussant son frère.
_Je vais le faire.

Il deshabille doucement son amie.
_Qu'est ce que tu as fait, Tay ?
_Il est parti, sanglote t'elle. Je peux pas, sans lui. Je peux pas.

Bill et Tom se regardent inquiets. Le brun prend le visage de Taylor dans ses mains et la force à le regarder.
_Qu'est ce que tu as fait, Tay ?

Elle est incapable de répondre. Ses pleurs sont trop intense et sa bouche beaucoup trop sèche. Tom pose sa main sur l'épaule de son frère. Ce dernier lève les yeux vers son double. Et un seul regard lui suffit pour comprendre.

_Eh merde ! Jure t'il. Non, non, non ! NON ! Pas elle.

Et déjà, Taylor commence à trembler de froid. Sa peau est brulante mais pourtant elle a la réelle impression que tout ce qui l'entoure, n'est que glace. Chaque parcelle de sa peau semble à vif. Mais elle n'a pas la force de hurler sa douleur, tellement son sang semble être un poison dans ses veines.

_Il m'en faut une, juste une, supplie t'elle dans le vide.

Tom et Bill sont désemparés. Ils connaissent cette état. C'est l'état de manque. Le retour à la réalité et la fin de la liberté. C'est le manque pur et douloureux.

_Juste une seule.

Elle ne les voit plus. Elle ne voit que de la glace autour d'elle. De la glace qui la frigorifie mais qui la brule en même temps.

_Il faut lui en donner, panique Bill.
_Arrête tes conneries ! Crie Tom. On va certainement pas faire ça !
_On peut pas la laisser comme ça, réplique t'il en essayant tant bien que mal de contenir les tremblements de Taylor.
_Est ce qu'on a le choix ? On ne va certainement pas lui en donner d'autre. Ça empirerait les choses.

_J'ai mal. Mal partout.
_Tom, supplie son frère.

Mais son frère est sourd. Il enlève son gilet et grimpe sur le lit de Bill. Et alors, il se colle son torse au dos de Taylor et la sère contre lui.
_On va attendre, Bill. On va attendre. Et ça va passer. C'est passé pour nous. Ça passera pour elle.

Bill hoche la tête. Il a envie de croire en son frère et en ses paroles. Alors il prend la serviette humide et continue d'éponger le front transpirant de son amie.

Quelque heures plus tard.

Taylor est tombée dans une sorte de sommeil réparateur. Elle ne sait pas combien de temps, elle a dormi mais quand elle ouvre les yeux, c'est comme naturel. Aucune fatigue ne semble être sur ses épaules et c'est à peine si elle se souvient des derniers évènements qui ont bousculé sa vie dans le néant.
Mais ce qu'elle voit, ce qu'elle sent et ce qu'elle entend la ramène sur terre.

Taylor est allongée dans un lit qui n'est pas le sien, et sa tête semble être posé sur un tre masculin alors qu son dos est appuyé sur un autre. Elle sent le souffle de deux personnes qu'elle identifie selon le son de leur chuchotements, être des hommes. Elle sait que c'est Tom et Bill. Mais avouez que la situation est plutôt étrange.

[b]Où suis je encore tombé,[/i] se demande t'elle.

Elle a tellement l'habitude maintenant de se réveiller chez un inconnu, dans des situations toujours plus incongrus les unes que les autres.
Son pull lui a été oté. Elle se retrouve donc dans un lit avec les jumeaux en soutien gorge.Un rapide examen lui indique qu'elle a encore son jean, mais pas ses chaussures.
Elle lève doucement le regard vers le jumeaux dont le torse se trouve sous sa tête. Bill lui sourit. Sourire qu'elle est incapable de lui rendre, tellement elle est confuse.

_Tu es reveillé, chuchote t'il.

Elle fronce des sourcils alors que des larmes lui montent au yeux.
_Ne pleure pas, dit il.

A ces mots, elle sent la pression des jumeaux se faire plus forte autour d'elle. Tom la serre plus fort contre lui alors que son frère tente vainement d'essuyer les larmes de ses joues.

_Je suis...tellement désoles, sanglote t'elle. Je voulais pas...
_Hé..., dit Bill. Calme toi. C'est pas grâve. Je veux pas que tu t'inquiète, ok ?Tout va bien. Tout ira bien. On est là, on va t'aider.
_Je peux pas sans lui. J'y arriverai pas.
_Si, tu y arriveras, dit Tom.
_On va t'aider pour que tu y arrives.

Taylor se met à pleurer encore plus. Jamais on ne s'est occupé d'elle de cette façon. Et sans qu'elle ne comprenne pourquoi, elle se retourne vers Tom et enfoui son visage dans son cou. Il ne dit rien mais la serre contre lui en lui soufflant des mots rassurant à l'oreille alors que Bill continue de caresser ses cheveux.

Vous n'avez tout simplement rien compris. Et c'est ce qui vous gêne le plus dans cette histoire ne rien comprendre. Être toujours surpris par certain moment. Ne jamais pouvoir cerner les personnages et se préparer à leur actions .

Ils restent ainsi longtemps, collés les uns contre les autres. Bill a finit par se rapprocher, et prendre la main de son frère dans la sienne. L'incompréhension se lit dans le visage du brun alors que son frère fuit son regard.
Ils lui ont promis de l'aider. Mais ils n'ont aucune idée de comment faire. Ils ne savent absolument comment lui venir en aide et la sortir de tout ça.
Une boule d'angoisse monte dans sa gorge et il a envie de la secouer, de lui hurler desus que si elle n'avait pas fait ça, ils n'en sauraient pas là aujourd'hui.
. Mais au lieu de ça, il a juste posé sa joue sur l'épaule de Taylor en écoutant sa respiration se calmer.

Le vent du matin glace les jambes découvertes de Taylor alors que les marches de l'escalier sur lequel elle est assise lui glace les pieds. Apparemment le sweet de Tom ne semble pas faire son effet.

Taylor est assise depuis maintenant une demi heure dans cet escalier, depuis que la mère des jumeaux les à découvert ce matin enlacés dans le lit de Bill. De toute les situations gênantes que Taylor a vécu, c'est celle là la plus pire. Etrangement, Simone n'a pas hurlé où piquer une crise de nerf. Elle les a simplement regardé un par un, et en dit en un souffle :
_Les deux Kaulitz, dans la cuisine dans 5 minutes.

Ce fut un ton sans réplique. Les jumeaux se sont regardés. Tom s'est recouché près de Taylor alors que Bill s'est levé en les embrassant tout les deux et en cherchant son tee-shirt. Et cind minutes plus tard, les kaulitz étaient bien dans la cuisine et elle, dans l'escalier.
Elle n'avait jamais voulu ça. Les jumeaux ne devaient pas payer pour ses erreurs. Elle est consciente de les avoir mis, eux autan que Simone dans une situation délicate. Et elle s'en veux. Alors elle descend doucement dans la cuisine.

_Mais Maman c'est rien, souffle Tom. Pas besoin d'en faire toute histoire !
_Si justement ! Dans quel état doive être les parents de cette jeune fille ? Qu'est ce que je vais leur dire, moi ? Vous y avez penser ?

_Je suis désoles, Madame.

Simone se retourne et regarde Taylor de haut en bas.
_Je voulais pas vous mettre dans une telle situation. Ne blâmez pas les garçons, c'est entièrement de ma faute.
_Tay', lance Tom et Bill d'une seule voix.
_J'avais besoin d'aide et je savais pas où aller, s'explique t'elle. Je sais que j'aurais pas du venir ici. Je voulais pas vous créer de problèmes.
_Mais tu nous en a créer, Taylor. Tu t'imagines dans quel état doit être ta mère ?

Taylor baisse la tête en souriant. Elle aimerait bien dire à la mère des Jumeaux qu'à l'heure qui l'est, sa mère doit juste être avec son masseur, n'ayant que pour seule préocupation, la couleur de son prochain vernis. Mais elle se retient. Simone ne comprendrait pas et elle n'a aucune envie de se lancer dans une justification sans fin.

_Je vous promet de m'excuser. Vous n'aurez pas de problème, affirme t'elle.

Mais Simone n'est pas convaincu. Elle regarde ses fils d'un même regard.
_Je compte sur vous, pour traiter cette jeune fille comme il se doit. Je dois aller travailler pour le moment. Mais à mon retour, nous irons tous les Quatre, chez toi, Taylor. Et nous verrons tes parents.

La jeune fille s'apprête à répliquer mais Simone l'arrête, prend son manteau et quitte la cuisine.

_Quand elle est comme ça, souffle Tom. C'est même pas la peine d'essayer de parlementer.

Taylor s'assoit au bar en face des garçons et noue ses mains lentement.

_Tu as faim ? demande Bill doucement
_Non pas vraiment, répond t'elle timidement. Ecoutez, je suis...

Mais Tom l'arrête et pose un bol de céréales devant elle :
_Mange.

Taylor regarde Bill surprise. Mais il rit et dit :
_Quand il est comme ça, c'est même pas la peine d'essayer de parlementer. On se demande de qui il tient ça.

Taylor sourit et patouille son bol de corn-flakes, tout en pensant au dernier épisode de la veille.
Elle se souvient avoir déposé Andréas chez lui, et de ne pas avoir eu de nouvelles le soir et la journée suivante. Inquiète, et certainement un peu en manque, elle est passé chez lui. Elle a claxonné à plusieurs reprises. Puis pour la première fois, depuis qu'ils se connaissaient, elle est sortie de sa voiture et est allé frappé à la porte de sa maison.
Ce fut rapide, conci, sans réplique. Il n'avait parlé d'elle à personne. Elle était inconnu. C'est donc avec une grande désinvolture qu'on lui a annoncé qu'Andréas était parti vivre chez son oncle à 150 kilomètres d'ici.
Elle n'a pas su quoi dire. Elle n'a pas su comment réagir. Alors elle a hoché la tête et elle a fait volte face.
Andréas était parti. Comme ça. Comme la plus naturelle des choses.
Et elle, elle était là, dans la rue à réaliser ce qui lui était arrivé.
Elle n'a pas su quoi faire. Alors, tout simplement, ses pas l'ont mené chez les Kaulitz. Il n'était pas inutile de se remomer la suite. Elle avait passé la pire nuit de sa vie.

_A quoi tu penses ? Demande soudain Tom, les sourcils fronçés.

Taylor lève ses yeux de son bol de céréales et les pose sur Tom. Tom. Ce simple mot lui donne des frissons. Il est son bourreau, celui qui lui fait mal comme jamais personne ne lui a fait mal. C'est celui qui la fait se retourner dans les couloirs du lycée parce qu'elle a en permanence peur qu'il soit là et qu'il la bloque dans un endroit sombre.
Mais pourtant, personne ne s'est occupé d'elle comme lui la fait.
Et elle se sent completement perdu. Elle se sent comme dans un trou noir, sans fond. Elle ne sait plus ce qu'elle doit faire.
Soudain tout l'asseille. Le départ d'Andréas. Tom. Bill. Et leur futur rencontre avec ses parents. Tout l'aseille et elle se sent étouffé.
Et rapidement, elle n'a confiance de plus rien autour d'elle. Une masse noire et froide l'entoure, alors que doucement elle se sent tombée à la renverse.
Et elle n'a qu'un mot à la bouche, qu'une pensée en tête : Une pillule, juste une pillule.


Dix ans plus tard.

Il n'y a plus de coups de feu. Plus cris. Plus d'hommes qui dépendent d'elle et des ses ordres. Non il n'y a plus qu'elle et son épaule perçer par le métal. Plus qu'elle et le médecin de la brigade qui la recoud.

_La balle a simplement traversé ton épaule, cette fois dit il comme si c'était la chose la plus anodine du monde.

Et devant l'absence de réaction de la jeune femme, il ajoute :
_Elle est juste rentrée et ressortie.
_J'avais compris, oui, chuchote t'elle.

Quelque minutes plus tard, elle est bandée et remet sa veste en grimaçant.
_Tu veux quelque chose pour la douleur ? Demande t'il en retournant derrière son bureau.
_Vous connaissez déjà la réponse à cette question, Doc.
_Oui, c'est vrai.
_Il est inutile de la poser alors.
_Mais tu risques d'en voir passer cette nuit, dit il.
_J'ai déjà vu pire, Doc.

Le médecin enlève ses gants en latex et s'assoit derrière son bureau. Il croise ses bras sur son torse et regarde la jeune femme .
_C'est bien ce qui m'inquiète, justement.

Elle s'arrête et se tourne vers le vieil homme, qui l'observe les sourcils froncés. Il est visiblement inquiet et elle sent que ce n'est pas bon, ni pour elle, ni pour son insigne.
Elle s'assoit en face du médecin.

_Il y a trop d'accident comme ça. Le bureau le voit et c'est pas bon, ni pour toi, ni pour tes hommes. Vous vous faites trop remarquer. Tu te fais remarquée. Et ça les inquiète.

Elle regarde ses mains rouge et écorché d'avoir trop tenue son arme.
_Je fais parfaitement mon Job, Doc.
_Tu sais bien qu'on ne parle pas de ça. On parle de toi, ici, lance t'il. Si ils apprennent que tu as un problème, que quelque chose ne va pas chez toi, tu sais ce qui va se passer, résultat ou pas résultat.
_Est ce qu'ils savent quelque chose ? Demande t'elle.

Le medecin hésite quelque instant, la regardant au dessus de ses lunettes.
_Non.
_Donc je garde mon insigne ?
_Tu garde ton insigne. Mais...

Elle se lève et ouvre la porte du cabinet.
_Oui, je sais si je me prend encore une balle, direction la circulation.

Le médecin sourit en rangeant ses papiers.

_Allez à plus tard, Doc.
_A très très très tard, j'espère.

Et elle referme doucement la porte en l'espérant elle aussi. Et elle avance dans ce couloir, en espérant qu'enfin , toute ses images arrêtent dans le hanter. Que les souvenirs de son passé, qu'elle essaye autant de fuir, arrêtent de la suivre partout où elle va. Elle espère qu'un jour, son passé arrête de mettre autan son équipe en dangers. Elle s'en veux tellement pour ça. Elle se fustige chaque jour pour être un tel danger pour ses coéquipiers. Et tout ça est en train de la perdre. Tout ça est en train de la détruire. Encore plus lentement qu'auparavant.

L'ascenseur s'ouvre enfin sur les bureaux. Elle en sort doucement et s'aventure entre les bureaux de ses différents collègues, tous, pour la plupart en train de rédiger un rapport ou de recharger leur armes.

Beaucoup la regarde comme souvent, beaucoup lui envoie des regards compatissants, qu'elle ignore comme d'habitude. Si il y a bien quelque chose qu'elle n'a pas besoin c'est de pitié.

Elle arrive rapidement dans ses quartiers, où l'attendent déjà ses hommes tendus et figés comme des automates.
Elle leur présente immédiatement son insigne et chacun est quelque peu soulagé.

_Ça va votre épaule, Chef.
_McCarty, arrête de stresser comme une famellette, tu veux ? Crache t'elle.
_Ça, ça veut dire que ça pourrait être pire, mais qu'elle souffre comme un chien, plaisante un officier brun adossé à la fênetre.

Elle ne le regarde pas, enlève sa veste et la lui lance.
_Range ça pour moi.
_Pourquoi ? Lance t'il.
_Pour que tu te rappelle qui est le chef ici.

Son visage s'allonge mais il se tait et suspend la veste de cuir de la jeune femme.
_Vous avez vu le patron ? Demande un autre.
_Pas encore.
_Vous comptez lui dire quoi ?

Elle s'assoit et regarde son équipe tous au aguet. Puis elle souffle et se relève.
_Vous savez quoi ? Lance t'elle. Notez moi vos petites questions sur un petit papier et glissez la sous ma petite porte.

Puis elle disparaît rapidement dans son bureau. Elle baisse les rideaux, éteint la lumière et s'installe dans son siège. Elle rejète sa tête en arrière et ferme les yeux.
Elle n'a plus envie de penser à quoi que ce soit. Elle en a assez que tout ça la hante sans cesse. Elle veut juste oublier. Oublier ces instants horrible qu'elle a vecu pendant son adolescence et le début de sa vie d'adulte. Elle veut les oublier, eux. Elle veut oublier le mal qu'elle ressent encore en pensant à son visage et à leur moment si souvent passé dans les toilettes crasseuses de leur lycée.

10 ans plus tôt

Tout ça est devenu une sorte d'habitude. Une sorte de choses à laquelle on s'attend et laquelle on se prépare.
Maintenant, elle sait quoi dire pour que les choses aillent plus vite. Et elle sait se taire pour que ça fasse moins mal.
Mais il y a des fois comme celle ci, où les choses durent plus longtemps et où elle ne fait que subir parce qu'elle ne sait faire que ça.

Tom abuse d'elle. Mais il ne va jamais trop loin. Il lui arrache son chemisier,mais jamais il ne depasse les limites. Comme si le moindre de ses mouvements étaient calculé. Mais pourtant d'un autre coté, il est tellement imprévisible, tellement brusque.
Et elle supporte ça, depuis le départ d'Andréas.

La bouche de Tom finit son chemin entre ses deux seins et il soupire en inspirant son odeur. Pendant qu'elle reste tetanisée ses mains posé sur ses épaules.
Puis doucement, il commence à la rhabiller, presque avec tendresse. Et elle, elle tente vainement de retenir le vomi qui lui détruit la gorge et la haine qui la ronge.
Et il sors de la même façon qu'il est sorti, en silence.

Taylor ne comprend. Et elle ne veut pas comprendre. C'est certainement la plus grande chose que vous lui reprochez. Elle ne fait que subir. Elle ne se bat pas. Elle ne fait que subir encore encore, ses coups. Elle ne fait qu'attendre que ses bleus disparaissent pour qu'enfin Tom puisse marquer sa peau une nouvelle fois.

Taylor se lave le visage, arrange son maquillage et sors enfin de sa prison doré.
Tom l'attend adossé contre la rembarde en face, comme si il attendant juste une amie qui avait eu besoin de se soulager. Alors qu'en faite c'était lui qui venait de se soulager...
Elle ne dit rien, comme d'habitude . Et ils rejoignent Bill en silence.

Bill ne sait rien. Et Taylor se demande bien si il se doute même de quelque chose.
Depuis le départ d'Andréas, le fait que Taylor les rejoingne, lui et son frère, semblaient l'avoir tellement ravi qu'on aurait dit qu'il se contentait de fermer les yeux sur tout, sauf sur ce qui le rendait heureux.
Et elle l'envie quelque part pour ça.

Vous vous imaginez tellement bien la situation. Elle qui était rejeté par tout le monde. Elle, qui ne vivait que pour elle et qui ne demandait rien à personne, se retrouve au milieu de tout ça, bien devant les projecteurs. Et elle vit le rêve de toute les poufs de son lycée. Elle est entouré, la juste devant les projecteurs des kaulitz. Et ils forment tout les trois la parfaite bande, tellement décallé, tellement envié de tout le monde.

Mais vous vous trompez. Tellement et affreusement. Il n'y a pas de projecteurs. Il n'y a pas de bandes. Il y a juste Taylor et Bill. Tom n'a pas changé. Tom reste le même mec orgeilleux et populaire. Tom reste Tom Kaulitz avec Jade assis sur ses genoux.

Taylor sors de son cours de Français. Et elle se sent tellement soulagé de ne pas voir Tom ou Bill l'attendre devant sa salle. Elle peut enfin faire comme si de rien était. Elle peut pendant quelque minutes, redevenir Taylor, la fille transparante au yeux de tout le monde. Alors elle met sa capuche sur sa tête, plante ses écouteurs dans ses oreilles et sors lentement de l'établissement.
Et là, alors elle s'assoit sur son banc et rejete sa tête en arrière en fermant les yeux. L'air glacé caresse son cou et elle sourit satisfaite d'enfin ressentir une quelquonque sensation.
Mais déjà une personne s'assoit à coté d'elle. Elle se redresse tout de suite et enlève ses écouteurs.

_Alors ce cour de Français ? Demande Bill en soufflant dans ses mains
_Elle nous a donné une interro, répond t'elle.
_Et ? Tu t'en es sorti ?
_Ouais je pense, dit elle. Enfin, j'espère. Et toi ça a été ?
_Espagnol. Arf , jdesteste l'espagnol rit il.
_Ah m'en parle pas. C'est tellement...
_Arrête, c'est facile pour toi. Tu es espagnole.

_Non, Billou, dit une voix derrière eux. Ses parents sont italiens,c'est completement différent !

Taylor frisonne. Oh elle se rappelle. Oh oui, elle se rappelle de ses paroles dans la bouche de son père alors que sa main était posé sur l'épaule de Tom et que sa mère tellement fière d'avoir un jeune homme si beau chez elle, ne pouvait tenir en place.

Tom enjambe le banc et se place juste entre Bill et Taylor.
_On y va ?

Comme si ils avaient le choix. Taylor se lève et prend ses clefs de voiture dans son sac. Et sans un mot, elle se dirige vers celle ci, les jumeaux sur ses talons.

_Elle va bien ? Chuchote Bill à son frère visiblement inquiet.

Tom regarde Taylor rentrer dans la voiture. Il la regarde enclanché le contact. Et alors que Bill ouvre la porte passager pour entrer à son tour, il répond d'un ton grave :
_Elle ira bien tant qu'on sera avec elle.

Et il ne se rend pas compte à quel point, tout ça sonne vrai.



Taylor est allongée sur le lit de Tom. Il est parti cherché quelque chose en bas. Il a dit quoi mais elle ne semble pas avoir écouté. Alors elle l'attend, allongé sur son lit, ses grosses lunettes de soleil sur le nez.
Il revient vite et sourit la trouvant là sur son lit avec ses lunettes. Il dépose son verre d'eau sur sa table de nuit. Et doucement il monte sur le lit

_Tu te pousses un peu ? Murmure t'il.

Elle secoue la tête de gauche à droite.
_Pousse toi, Tay, dit il plus durement.

Mais elle secoue encore la tête.
_Tay, pousse toi ! Maintenant.

Elle se met sur ses coudes, dépose les lunettes sur sa tete et toise Tom de haut en bas.
_Hé, mec, je suis pas ton chien !

Ils s'affrontent un moment. Jusqu'à ce que Tom monte sur son lit tel un félin.
_Je suis d'accord tu es pas mon chien, murmure t'il.

Elle en a déjà des frissons. Mais elle ne demonte pas de sa position. Doucement, Tom se retrouve sur elle. Son menton caresse son ventre puis remonte, lentement entre ses seins. Leur visages se retrouvent bien vite à la même hauteur. Et Taylor est soudain comme hypnotisé par ses lèvres.
Tom lui souffle au visage, remet une mèche derrière son oreille et s'attarde longuement sur cette parcelle de peau, juste derrière l'oreille de la jeune fille. Et elle ne tient plus. Elle éclate de rire alors que Tom, profitant de la situation, la bloque de tout son poid, en lui assénant des chatouilles partout sur le corps. Et elle rit au éclat. Encore et encore.

_Alors tu te pousses ou pas ?
_Nooonnnn, non non non non ! Crie t'elle.

Alors Tom se décale, passe son bras sous ses genoux, l'autre sous ses bras et la soulève d'un coup. Et quand elle croit qu'il va la jeter à l'autre bout du lit, il s'allonge et la depose sur lui.
Elle rit toujours, ne voyant pas l'avantage de la situation. Mais il faut dire que les mains de Tom sur ses hanches n'arrangent pas les choses. Elle est chatouilleuse et il le sait.
Mais elle finit par se calmer. Taylor dépose son menton sur ses mains, posées sur le torse de Tom.
Ils s'observent en silence. Tom dénoue tendrement les cheveux de Taylor et joue avec. Elle ne dit rien. Pas parce qu'elle ne sait pas quoi dire, mais parce qu'elle n'en a pas envie.

_Tu sais que c'est notre premier moment comme ça, en dehors du lycée, dit il soudain.

Elle sait que quand il parle du lycée, il pense au toilettes. Elle se contente de sourire timidement. Elle ne sait pas ce que ça implique et elle ne veut pas le savoir.
Soudain, le visage de Tom se durcit et elle sent ses mains se serrer dans ses cheveux. Elle ne bouge, n'ose même plus respirer tellement elle a peur.

_Tu sais, je le fais pas....

Mais il ne termine pas sa phrase. Il plante son regard dans les yeux de Taylor. Il semble cherche une réponse. Il fouille dans son regard encore et encore. Et son visage se detend, ses caresses dans ses cheveux reprennent.

_Dors, Taylor, tu es fatiguée.

Elle ne sait pas si elle est vraiment fatiguée. Mais en tout cas, elle n'a pas la force du lutter contre Tom ce soir.