[OS] Je suis là à tes côtés...

24 décembre 2018. Jour neigeux. Fin d’après-midi. Cimetière de Berlin. Tom assis sur une tombe.

« « Je suis là à tes côtés, pour un moment tu n’es pas seul... » Quand je replonge dans mes souvenirs c’est cette phrase qui me revient la première. Oui, c’est de toi que je me rappelle en premier. Toi, qui es partie et ne reviendra plus. Et c’est de ma faute... Je sais que si tu étais encore là tu me diras le contraire, mais ce n’est pas le cas et je me dis que si je ne t’aurais pas laissée partir ce soir-là pluvieux tu serais là à me prononcer ces mots. Je me rappelle que ce jour-là rien n’allait ni pour moi, ni pour le groupe, c’était un jour maudit. Et comme à chaque fois que cela arrivait je t’ai appelée pour en parler. Et comme à chaque fois que cela arrivait tu es arrivée peu de temps après chez moi, je t’ai ouvert la porte et tu m’as pris dans tes bras même si tu étais toute mouillée à cause de cette pluie qui coulait à grands flots en ce soir-là. Et comme à chaque fois que cela arrivait tu m’as chuchoté à l’oreille : « Je suis là à tes côtés, pour un moment tu n’es pas seul... ». Il ne me fallait pas grande chose venant de toi pour me sentir mieux, n’est-ce qu’un peu. Mais ce ne serait plus jamais le cas puisque ce soir-là, après avoir parlé pendant des heures et réussi à me faire sentir mieux, je t’ai laissée partir, chose que je ne faisais pas d’habitude vu qu’il était déjà assez tard dans la nuit, ou très tôt le matin si on le veut. Mais je ne sais pas ce qu’il m’a pris de ne pas insister suite à ta décision de rentrer chez toi... Peut-être parce que je ne pouvais rien te refuser ? J’aurais mieux fait de te le refuser car si je l’avais fait tu serais restée et n’aurais pas pris le volant sous la pluie qui n’avait pas encore cessait, tu aurais passé le reste de la nuit à mes côtés en sécurité et n’aurais pas eu cet incident, tu serais là dans mes bras et non dans un cercueil sous terre. Et je ne me trouverai pas aussi con à te parler là en pensant que tu entends tout à travers ta tombe ! Si seulement je t’avais empêchée de prendre le volant cette nuit-là ! Je sais très bien que tout mon discours ne fera rien ! Ni même tous mes « si » que je dis en m’imaginant un autre scénario ! Car tu n’es plus là et on n’y peut rien ! Je n’y peux rien ! Et pourtant j’aurais tout donné pour me retrouver à ta place dans cette tombe ou même avec toi sous terre... Je ressens comme un vide en moi... Je suis seul maintenant car tu n’es plus à mes côtés. Et même si l’envie de te rejoindre m’hante je ne le ferai pas, pas de sitôt, car je sais que tu aurais voulu que je continue à vivre, vivre pour toi. Alors c’est ce que je fais mais s’il-te-plaît garde-moi une place près de toi, pour que lorsque j’aurai fini de vivre ici je suis près de toi et que tu puisses me redire encore une fois, au moins, « Je suis là à tes côtés, pour un moment tu n’es pas seul... »... »
Le jeune homme dépose le bouquet fait de roses noires et rouges, 26 roses, 26 parce que la jeune femme avait 26 ans lorsqu’elle a eut cet accident de voiture qui lui a coûté la vie, sa vie. Il repasse sa main par-dessus la photo portrait de la jeune femme et se mord les lèvres pour se montrer fort et ne pas craquer devant sa tombe. Il jette un dernier coup d’œil à la photo puis remet bien ses roses qui sont là parmi tant d’autres et qui montrent qu’on n’oublie pas la jeune femme, pas encore. Il tourne lentement les talents et quitte la tombe de son amie, amie dont son importance pour lui n’avait été comprise qu’après sa disparition. Il se dirige vers la sortie du cimetière lentement toujours dans ses pensées. Et qu’une fois sorti de cet endroit il craque et laisse ses larmes couler et sa douleur apparaître. Il s’appui sur le muret du cimetière et hurle un moment. Oui, il hurle, il hurle de douleur, de douleur faite par l’absence, l’absence de son amie, amie qu’il aimait, qu’il aimait comme un garçon qui aime une fille, une fille qui n’est plus là, plus là pour lui, lui qui s’est rendu compte qu’il en était amoureux d’elle. Il essuie ses larmes et se redresse, il doit se montrer fort et ne pas montrer ses faiblesses, au cas où elle le voyait se disait-il. Il reprit sa marche vers le centre de Berlin, cette ville où ils avaient passé tant de bons moments.
Parfois la vie n’est pas comme on l’aurait voulu. Parfois des événements arrivent alors qu’on n’y s’attend pas. Parfois on ne s’en rend compte de l’importance de ce qu’on perd que lorsqu’on l’a perdu. Parfois la vie est tellement courte qu’on n’a pas le temps de la vivre à 100%. Parfois on y repense en ayant des regrets.
Alors profitez de la vie. Vivez-la telle qu’elle est. N’ayez pas peur de dire
ce que vous ressentez aux personnes autour de vous. Soyez courageux
et vivants. Soyez fous s’il le faut. Et n’ayez pas de regrets !
Car la vie peut basculer d’un coup, subitement et l’on ne s’en rend
compte qu’après. Prenez comme leçon cette histoire et dites-vous de
profitez de votre vie même si elle n’est pas comme vous l’auriez
souhaité. Tant pis on n’y peut rien contre le destin, contre notre destin...